Soudan: le Premier ministre démissionne, de nouveaux manifestants tués

Le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok a annoncé sa démission le dimanche 2 janvier 2022. (File/AFP)
Le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok a annoncé sa démission le dimanche 2 janvier 2022. (File/AFP)
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Publié le Lundi 03 janvier 2022

Soudan: le Premier ministre démissionne, de nouveaux manifestants tués

  • Cet ancien économiste onusien qui avait obtenu l'effacement de la dette du Soudan et sa sortie du ban mondial n'a pas connu un moment de répit depuis le coup d'Etat du 25 octobre
  • Les manifestants, qui depuis le 25 octobre conspuent le général Burhane dans la rue, se sont mis à le conspuer lui aussi

KHARTOUM: Le Premier ministre Abdallah Hamdok, visage civil de la transition au Soudan, a démissionné dimanche à l'issue d'une nouvelle journée meurtrière dans le pays où les généraux sont désormais seuls aux commandes.

Alors que la rumeur ne cessait d'enfler et que la presse locale assurait qu'il ne se présentait plus à son bureau depuis des jours, M. Hamdok a jeté l'éponge dimanche soir, expliquant longuement sur la télévision d'Etat avoir tout tenté mais avoir finalement échoué dans un pays dont la "survie" est selon lui "menacée" aujourd'hui.

Les différentes forces politiques du pays sorti en 2019 de 30 années de dictature militaro-islamiste d'Omar el-Béchir sont trop "fragmentées", a-t-il dit, et les camps civil et militaire trop irréconciliables pour qu'un "consensus" vienne "mettre fin à l'effusion de sang" et donner aux Soudanais le slogan phare de la révolution anti-Béchir de 2019: "liberté, paix et justice".

Cet ancien économiste onusien qui avait obtenu l'effacement de la dette du Soudan et sa sortie du ban mondial n'a pas connu un moment de répit depuis le coup d'Etat du 25 octobre.

Ce jour-là, son principal partenaire, le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, l'a fait placer en résidence surveillée au petit matin. Et avec lui, la quasi-totalité des civils des autorités de transition, rompant brutalement l'attelage baroque de 2019.

Alors, la pression populaire forçait l'armée à démettre l'un des siens, Omar el-Béchir. Généraux et civils s'entendaient sur un calendrier de transition qui prévoyait une remise du pouvoir tout entier aux civils avant des élections libres en 2023.

Mais le 25 octobre, le général Burhane a rebattu les cartes: il a prolongé de deux ans son mandat de fait à la tête du pays et réinstallé un mois plus tard M. Hamdok, tout en ayant préalablement remplacé bon nombre de responsables --notamment au sein du Conseil de souveraineté qu'il chapeaute--, en extrayant les partisans les plus actifs d'un pouvoir civil. 

- Khartoum coupée du monde -

Aussitôt, M. Hamdok est devenu l'ennemi de la rue, le "traître" qui aidait les militaires à "faciliter le retour de l'ancien régime".

Les manifestants, qui depuis le 25 octobre conspuent le général Burhane dans la rue, se sont mis à le conspuer lui aussi.

Car dans un pays presque toujours sous la férule de l'armée depuis son indépendance il y a 65 ans, les manifestants le clament: ils ne veulent "ni partenariat, ni négociation" avec l'armée.

Et ils le redisent de plus en plus souvent au risque de leur vie: dimanche, de nouveau, parmi les milliers de Soudanais sortis dans les rues, trois ont été tués par des balles ou des coups de bâton des forces de sécurité, rapporte un syndicat de médecins pro-démocratie.

En tout, depuis le 25 octobre, 57 manifestants ont été tués et des centaines blessés.

Dans un ballet désormais rôdé, les autorités ont d'abord tenté une nouvelle fois dimanche, en vain, de tuer la mobilisation dans l'oeuf en érigeant barrages physiques et virtuels.

Khartoum est depuis plusieurs jours coupée de ses banlieues par des containers placés en travers des ponts sur le Nil. 

Sur les principaux axes, les forces de sécurité juchées sur des blindés armés de mitrailleuses lourdes surveillent les passants.

L'internet et les communications par téléphones portables ont cessé de fonctionner le matin et n'ont été rétablis qu'en soirée.

- "Les militaires à la caserne" -

Toute l'après-midi, les partisans d'un pouvoir civil ont scandé par milliers "Les militaires à la caserne" et "Le pouvoir au peuple", tandis que des jeunes sur des motos sillonnaient la foule, évacuant des blessés car à chaque mobilisation les ambulances sont bloquées par les forces de sécurité.

Les militants appellent à faire de 2022 "l'année de la poursuite de la résistance", réclamant justice pour les dizaines de manifestants tués depuis le putsch, mais aussi pour les plus de 250 civils abattus lors de la "révolution" de 2019.

En face, un conseiller du général Burhane a jugé vendredi que "les manifestations ne sont qu'une perte d'énergie et de temps" qui ne mènera "à aucune solution politique".

Outre les morts et la coupure du téléphone et d'internet, les forces de sécurité sont également accusées d'avoir eu recours en décembre à un nouvel outil de répression: le viol d'au moins 13 manifestantes, selon l'ONU.

En outre, chaque jour et dans chaque quartier, les Comités de résistance, petits groupes qui organisent les manifestations, annoncent de nouvelles arrestations ou disparitions dans leurs rangs.

Les Européens ont déjà exprimé leur indignation, de même que le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et les Nations unies. Tous plaident pour un retour au dialogue comme préalable à la reprise de l'aide internationale coupée après le putsch dans ce pays, l'un des plus pauvres au monde.

M. Blinken a prévenu samedi que les Etats-Unis étaient "prêts pour répondre à tous ceux qui cherchent à empêcher les Soudanais de poursuivre leur quête d'un gouvernement civil et démocratique".

 

Le Soudan depuis le coup d'Etat du 25 octobre

Voici les temps forts au Soudan depuis le coup d'Etat du 25 octobre.

Le pays traverse une délicate transition depuis la chute en 2019 d'Omar el-Béchir censée aboutir à des élections libres fin 2023.

Nouveau coup d'Etat

Le 25 octobre, de nombreux membres civils des autorités de transition sont arrêtés, dont le Premier ministre Abdallah Hamdok, après avoir refusé de soutenir le coup d'Etat du chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane.

Celui-ci dissout les autorités de transition, limoge de nombreux responsables et décrète l'état d'urgence.

Il assure toujours souhaiter "une transition vers un Etat civil et des élections libres en 2023" et affirme que le Soudan reste lié par ses accords internationaux.

Au moins sept personnes sont tuées et 80 blessées par des tirs de l'armée à Khartoum, selon un syndicat de médecins pro-démocratie, lors de manifestations massives dénonçant le putsch, aussi largement condamné par la communauté internationale. 

Washington suspend une aide de 700 millions de dollars au Soudan. 

Désobéissance civile, pression internationale

Le 26, des milliers de Soudanais manifestent à Khartoum. La plupart des magasins sont fermés après un appel à la "désobéissance civile" et à la "grève générale".

Abdallah Hamdok est assigné à résidence.

Le 27, les arrestations de militants et manifestants se multiplient, les heurts se poursuivent.

L'Union africaine suspend le Soudan et la Banque mondiale cesse son aide.

Le 28, après plusieurs jours de tractations, le Conseil de sécurité de l'ONU réclame le rétablissement d'un "gouvernement de transition dirigé par des civils", comme le président américain Joe Biden. 

Le patron de la télévision d'Etat est limogé, les antennes des radios FM sont mises sous scellés alors qu'internet est coupé depuis le putsch.

Manifestations

Le 30, des dizaines de milliers de Soudanais manifestent contre le putsch. La répression fait trois morts.

Le 1er novembre, l'émissaire de l'ONU à Khartoum évoque des efforts de "médiations".

Le 4, sous la pression internationale, quatre ministres sont libérés. L'armée annonce la formation "imminente" d'un gouvernement.

Le 9, la Troïka (Grande-Bretagne, Etats-Unis et Norvège) à la manoeuvre sur le dossier soudanais, réclame la réinstallation de M. Hamdok.

Nouveau Conseil de souveraineté

Le 11, le général Burhane nomme un nouveau Conseil de souveraineté, sans les représentants du bloc réclamant un transfert du pouvoir aux civils. Avec son second, le général Mohammed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF), il s'engage à "des élections libres et transparentes" en juillet 2023.

Le lendemain, Washington et Bruxelles dénoncent le nouveau Conseil de transition. 

Répression

Le 13, au moins huit personnes sont tuées dans la répression d'une mobilisation de dizaines de milliers d'opposants.

Le chef de bureau de la chaîne qatarie Al-Jazeera à Khartoum est arrêté le 14, puis relâché le 16. 

Le 17, seize manifestants sont tués à Khartoum lors de la journée la plus sanglante depuis le putsch.

Le Premier ministre de retour

Le 21, Abdallah Hamdok est rétabli dans ses fonctions aux termes d'un accord avec le général Burhane, sans faire cesser les manifestations. 

Le lendemain, plusieurs hommes politiques détenus depuis le coup d'Etat sont libérés. 

Le 24, Abdallah Hamdok ordonne l'arrêt "immédiat" des limogeages et annonce le "réexamen" des nominations intervenues durant sa détention.

Manifestations meurtrières

Le 19 décembre, trois hommes sont tués par balle et plusieurs femmes violées lors de manifestations contre le putsch au troisième anniversaire du lancement de la "révolution" ayant évincé Omar el-Béchir. 

Le 30, six manifestants sont tués parmi une foule réclamant de nouveau un pouvoir civil, bravant balles réelles, grenades lacrymogènes et coupure des communications. 

Démission du Premier ministre

Le 2 janvier, une nouvelle journée de mobilisation se solde par la mort de trois manifestants.

Dans la soirée, le Premier ministre Abdallah Hamdok annonce sa démission, expliquant sur la télévision d'Etat avoir tout tenté mais avoir finalement échoué dans un pays dont la "survie" est selon lui "menacée" aujourd'hui. 

Depuis le 25 octobre, 57 manifestants ont été tués et des centaines blessés, notamment par balles, selon un syndicat de médecins pro-démocratie. Les forces de l'ordre sont également accusées du viol d'au moins 13 manifestantes, selon l'ONU.


Soudan: craintes de la poursuite des exactions à El-Facher

Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
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  • Des massacres se poursuivent à El-Facher, dernière grande ville du Darfour tombée aux mains des Forces de soutien rapides (FSR) après 18 mois de siège
  • La situation est décrite comme « apocalyptique » par les diplomaties allemande et britannique, tandis que l’ONU réclame des enquêtes rapides sur les atrocités et que plus de 65 000 civils ont fui la ville, désormais en ruines

Port-Soudan: De nouvelles images satellites et l'ONG Médecins sans frontières (MSF) suggèrent samedi la poursuite des massacres dans la ville soudanaise d'El-Facher, près d'une semaine après sa prise par les paramilitaires.

Alors que les informations sur des violences contre les civils se multiplient, les chefs de la diplomatie allemande et britannique ont alerté sur une situation "absolument apocalyptique" et "véritablement terrifiante" sur le terrain.

Après 18 mois de siège, les Forces de soutien rapides (FSR, paramilitaires) de Mohamed Daglo ont pris dimanche El-Facher, dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait encore à leur contrôle dans leur guerre contre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane.

Selon le Laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale, qui analyse des vidéos et des images satellites, les dernières images datant de vendredi ne "montrent aucun mouvement à grande échelle" à El-Facher, ce qui suggère que la majorité de sa population est "morte, capturée ou cachée".

Le laboratoire a identifié au moins 31 groupes d'objets correspondant à des corps humains entre lundi et vendredi, dans différents quartiers, sur des sites universitaires et des sites militaires. "Les indices montrant que les massacres se poursuivent sont clairement visibles", conclut-il.

- "Tuées, retenues, pourchassées" -

MSF a lui aussi dit craindre samedi qu'un "grand nombre de personnes" y soient toujours "en grave danger de mort" et que les civils soient empêchés par les FSR et leurs alliés "d'atteindre des zones plus sûres" comme Tawila.

Des milliers de personnes ont déjà fui El-Facher pour cette ville située à environ 70 km à l'ouest, et où les équipes de MSF se sont préparées à faire face à un afflux massif de déplacés et de blessés.

Des survivants ont raconté à l'ONG que les personnes ont été séparées selon leur sexe, âge ou identité ethnique présumée, et que beaucoup sont toujours détenues contre rançon. Un survivant a rapporté des "scènes horribles" où des combattants écrasaient des prisonniers avec leurs véhicules.

"Le nombre de personnes arrivées à Tawila est très faible (...) Où sont toutes les personnes manquantes, qui ont déjà survécu à des mois de famine et de violence à El-Facher?" s'interroge Michel-Olivier Lacharité, responsable des opérations d'urgence chez MSF. "D'après ce que nous disent les patients, la réponse la plus probable, bien qu'effrayante, est qu'elles sont tuées, retenues et pourchassées lorsqu'elles tentent de fuir", relate-t-il.

Au total, plus de 65.000 civils ont fui El-Facher, où des dizaines de milliers de personnes sont encore piégées, selon l'ONU. Avant l'assaut final des paramilitaires, la ville comptait environ 260.000 habitants.

- "Apocalyptique" -

Depuis dimanche, plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent des hommes en uniforme des FSR procédant à des exécutions sommaires à El-Facher, les paramilitaires affirmant que plusieurs de ces enregistrements ont été "fabriqués" par des sites liés à l'armée.

Les paramilitaires ont affirmé jeudi avoir arrêté plusieurs de leurs combattants soupçonnés d'exactions lors de la prise d'El-Facher, l'ONU réclamant vendredi des enquêtes "rapides et transparentes" après des "témoignages effroyables" d'atrocités dans cette localité.

S'exprimant en marge d'une conférence à Bahreïn, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a décrit samedi la situation à El-Facher comme "absolument apocalyptique", évoquant comme l'ONU la "pire crise humanitaire du monde". "Les FSR se sont publiquement engagés à protéger les civils et devront rendre compte de leurs actions", a-t-il ajouté.

"Les informations qui nous parviennent du Darfour ces derniers jours sont véritablement terrifiantes", a déclaré son homologue britannique Yvette Cooper, évoquant les "atrocités commises, exécutions de masse, famine et le viol comme arme de guerre".

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle l'est et le nord du pays, et les FSR, désormais maîtres de l'ensemble du Darfour, une région vaste comme la France métropolitaine.

Les pourparlers en vue d'une trêve, menés depuis plusieurs mois par un groupe réunissant les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, sont dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, selon des rapports de l'ONU, tandis que l'armée bénéficie de l'appui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient toute implication.


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.