Les dirigeants libanais dénoncent le discours anti-saoudien de Hassan Nasrallah

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a franchi la ligne rouge que le Liban a tracée afin de préserver ses relations avec le Royaume. (Photo, AFP/Archives)
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a franchi la ligne rouge que le Liban a tracée afin de préserver ses relations avec le Royaume. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Mercredi 05 janvier 2022

Les dirigeants libanais dénoncent le discours anti-saoudien de Hassan Nasrallah

  • Mikati: Les déclarations de Nasrallah ne représentent pas la position du gouvernement et du peuple libanais
  • Aoun: Les Libanais sont soucieux de préserver les relations arabes du Liban, en particulier celles avec l'Arabie saoudite

BEYROUTH: Le président libanais, Michel Aoun, le Premier ministre, Najib Mikati, et plusieurs hommes politiques ont condamné les menaces proférées par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, contre l'Arabie saoudite.

Nasrallah a franchi la ligne rouge que le Liban a tracée pour préserver ses relations avec le Royaume et a pris pour cible des centaines de milliers de Libanais travaillant dans le Golfe avec son attaque contre le Royaume.

Nasrallah a également accusé «tous ceux qui se lient d'amitié avec les Américains au Liban et dans la région d'être complices».

Aoun a déclaré mardi que «le peuple libanais tient à préserver les relations arabes et internationales du Liban, en particulier celles avec les pays du Golfe et avec l'Arabie saoudite au premier plan».

Mikati n'a pas tardé à réagir à l'attaque de Nasrallah contre le Royaume, ripostant: «Ses déclarations ne représentent ni la position du gouvernement libanais, ni celle de la grande majorité du peuple libanais. Il n'est pas dans l'intérêt du Liban d'offenser un pays arabe, en particulier les États du Golfe.»

«Alors que nous appelons le Hezbollah à faire partie de la nation libanaise dans sa diversité et à démontrer son affiliation au Liban, son dirigeant contredit cette orientation par des positions qui nuisent aux Libanais et aux relations du Liban avec ses pays frères», a-t-il ajouté.

Mikati a de plus demandé à tout le monde «d'avoir pitié du Liban, de le protéger des polémiques inutiles et de mettre fin à la rhétorique politique et sectaire haineuse».

Lors d'une rencontre mardi avec le commandant des Forces armées libanaises, le général Joseph Aoun, Mikati a déclaré: «L'armée sera le premier défenseur du Liban et la première institution qui représente la véritable fusion entre tous les Libanais, car l'armée est le protecteur du pays.»

Toujours en réponse aux commentaires de Nasrallah, l'ancien président Michel Sleiman a réagi: «A-t-il pris cette position au nom de l'Iran? La majorité du peuple libanais rejette cette position et estime que cela causera de grands dommages au Liban et ruinera les relations avec l'Arabie saoudite, qui aime le Liban de manière désintéressée.»

L'ancien Premier ministre Fouad Siniora a déclaré: «Les déclarations de Nasrallah représentent un crime contre le Liban et ses intérêts nationaux qui sont mis en danger.»

Il a souligné que le discours de Nasrallah contre le Royaume était «injuste, agressif et étouffe davantage le Liban».

Siniora a ajouté: «C'est un discours iranien qui reflète l'impatience de l'Iran face au conflit en cours et à l'affrontement avec les États-Unis dans les pourparlers nucléaires à Vienne.»

L'ancien Premier ministre Saad Hariri s'est adressé à Nasrallah dans un tweet: «Votre insistance à attaquer l'Arabie saoudite et ses dirigeants est une attaque continue contre le Liban, son rôle et les intérêts de son peuple. L'Arabie saoudite n'a jamais menacé l'État libanais avec les Libanais qui travaillent et résident dans le Royaume depuis des décennies.»

«L'Arabie saoudite, ainsi que tous les États arabes du Golfe, ont accueilli les Libanais et leur ont offert des possibilités d'emploi et une vie décente. Ce sont ceux qui menacent les Libanais avec leurs moyens de subsistance, leur stabilité et leurs progrès qui veulent que l'État libanais soit pris en otage par l'Iran et ses mercenaires en Syrie, en Irak, au Yémen et au Liban.»

Hariri a ajouté: «Tout le monde sait que l'histoire ne sera pas clémente envers un parti qui vend son arabisme, sa patrie et les intérêts de son peuple en échange d'une poignée de partenariats dans les guerres de la région.»

Dans une déclaration publiée par Dar al-Fatwa, la plus haute autorité sunnite du Liban, le Grand Mufti du Liban, Cheikh Abdel Latif Derian, a qualifié le discours de Nasrallah d’«impertinence et d'offenses dirigées contre le Royaume».

Dar al-Fatwa a réitéré son «soutien à la position de Mikati à cet égard».

Mohammed al-Hajjar, député du Bloc du Futur, a déclaré: «Le Hezbollah ne met pas seulement le Liban en gage, mais insiste pour massacrer le pays.»

Le député du Parti démocrate libanais, Bilal Abdallah, a exprimé son inquiétude quant à «l'utilisation du Liban à la table de négociation des forces puissantes».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com