Covid à l'école en France: les parents «craquent», les syndicats appellent à la grève

Malgré une légère adaptation du dispositif, les syndicats tirent la sonnette d'alarme, et ont appelé à une grève nationale le jeudi 13 janvier "pour obtenir les conditions d'une école sécurisée sous Omicron" (AFP)
Malgré une légère adaptation du dispositif, les syndicats tirent la sonnette d'alarme, et ont appelé à une grève nationale le jeudi 13 janvier "pour obtenir les conditions d'une école sécurisée sous Omicron" (AFP)
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Publié le Vendredi 07 janvier 2022

Covid à l'école en France: les parents «craquent», les syndicats appellent à la grève

  • La rentrée des classes, après les fêtes de Noël, a eu lieu lundi, sous tension en raison du variant Omicron, très contagieux
  • Les élèves sont désormais soumis à trois tests en quatre jours s'il y a un positif dans la classe: un antigénique ou PCR le jour de l'annonce du cas Covid, avec attestation à donner à l'école, puis des autotests à faire à la maison à J+2 et J+4

PARIS: Tester ses enfants tous les deux jours, venir les chercher en urgence à cause de cas de Covid-19... Beaucoup de parents d'élèves en France expriment leur ras-le-bol après la rentrée scolaire marquée par un protocole "très compliqué, et les syndicats d'enseignants appellent à la grève.

"Les parents deviennent chèvre" et commencent à s'agacer, résume Laurent Zameczkowski, vice-président d'une fédération de parents d'élèves (Peep). "Il faut récupérer votre enfant, les tests et les pharmacies sont pris d'assaut, l'attente est pénible".

Et en général, "les autotests ne sont pas donnés comme prévu" gratuitement dans les pharmacies, ajoute-t-il.

"Les parents craquent complètement, car pour ceux qui travaillent, ça devient très compliqué, ils courent partout", renchérit Nageate Belahcen, coprésidente d'une autre fédération de parents (FCPE).

La rentrée des classes, après les fêtes de Noël, a eu lieu lundi, sous tension en raison du variant Omicron, très contagieux. Depuis, les écoles vivent au rythme d'un nouveau protocole sanitaire qui nécessite une multiplication des tests.

Les élèves sont désormais soumis à trois tests en quatre jours s'il y a un positif dans la classe: un antigénique ou PCR le jour de l'annonce du cas Covid, avec attestation à donner à l'école, puis des autotests à faire à la maison à J+2 et J+4.

Un dispositif compliqué, alors que les cas se multiplient, avec déjà 9 202 classes fermées jeudi, au plus haut depuis le printemps dernier.

Au total, la France compte 527 200 classes.

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a reconnu que ce protocole était "extrêmement difficile" à vivre pour les familles. Il a aussi admis que "çà et là, il peut y avoir des pharmacies en rupture de stocks d'autotests", mais que "normalement elles sont réalimentées".

Les témoignages de couacs sont pourtant nombreux. Ce que disent les parents, "c'est qu'il y a eu un gros cafouillage dans l'application du nouveau protocole", même s'ils "ne veulent pas que les écoles soient fermées", constate Patrick Salaün, président de la fédération Unaape.

"C'est juste ingérable", estime Alexandre Leone, parent d'un élève en région parisienne, qui dit "ne pas pouvoir passer sa journée à faire la queue" à la pharmacie.

D'autres sont confrontés aux absences non remplacées d'enseignants malades ou cas contacts.

"On ne s'attendait quand même pas à un tel chaos", témoigne le père d'une élève à Vincennes, en banlieue parisienne, dont l'enseignante, absente lundi, a eu un premier remplaçant puis un deuxième, qui finalement a été malade.

Malgré une légère adaptation du dispositif, les syndicats tirent la sonnette d'alarme, et ont appelé à une grève nationale le jeudi 13 janvier "pour obtenir les conditions d'une école sécurisée sous Omicron".

L'un d'eux, le Snuipp-FSU, dénonce "une pagaille indescriptible" dans les écoles et "un sentiment fort d'abandon et de colère parmi les personnels".


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.