Une voiture autonome peut en doubler une autre

Une voiture de course autonome a dépassé un autre bolide sans conducteur sur un circuit automobile de Las Vegas vendredi: l'exploit est une première dans la courte histoire des véhicules pilotés par algorithmes. (AFP)
Une voiture de course autonome a dépassé un autre bolide sans conducteur sur un circuit automobile de Las Vegas vendredi: l'exploit est une première dans la courte histoire des véhicules pilotés par algorithmes. (AFP)
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Publié le Samedi 08 janvier 2022

Une voiture autonome peut en doubler une autre

  • Sur le bord de la piste ovale, les membres de l'équipe italo-américaine PoliMOVE ont bruyamment applaudi Minerva, le surnom qu'ils ont donné à leur voiture
  • «Le seul paramètre à déterminer aujourd'hui, c'est la vitesse. Ensuite, la voiture fait toutes les manœuvres automatiquement», a détaille Markus Lienkamp

LAS VEGAS: Une voiture de course autonome a dépassé un autre bolide sans conducteur sur un circuit automobile de Las Vegas vendredi: l'exploit est une première dans la courte histoire des véhicules pilotés par algorithmes.


Sur le bord de la piste ovale, les membres de l'équipe italo-américaine PoliMOVE ont bruyamment applaudi Minerva, le surnom qu'ils ont donné à leur voiture, après qu'elle a doublé, à plusieurs reprises, celle de l'équipe sud-coréenne Kaist.


Les organisateurs voulaient voir les bolides se dépasser à au moins 160 km/h. Objectif atteint: Minerva carburait à 185 km/h quand elle a doublé le monoplace sud-coréen, qui a alors abandonné la partie.


"C'est un succès", a déclaré Paul Mitchell, du cabinet ESN, co-organisateur de l'Indy Autonomous Challenge (IAC), avant même que la course ne soit finie. Elle se tenait en marge du CES, le rendez-vous annuel de l'industrie de la tech.


Le but de cette compétition, à laquelle participent des équipes d'étudiants du monde entier, est de faire progresser les technologies de conduite autonome pour qu'elles puissent fonctionner partout, y compris sur les autoroutes.

«Pas des mécanos»
Fin octobre, l'IAC avait prévu de faire rouler ensemble les neuf voitures, mais avait finalement renoncé car toutes les équipes n'étaient pas au point, et s'était contenté de les départager au meilleur temps.


"Elle détient quasiment le record du monde de vitesse des voitures autonomes", s'enorgueillit Davide Rigamonti, un des ingénieurs de PoliMOVE, en couvant Minerva d'un regard amoureux.


A Indianapolis, en octobre, elle avait remonté la ligne droite des stands à 250 km/h environ, avant de partir en tête-à-queue dans le virage.


En cause, pas de "bug", mais la conjonction de pneus froids et d'une tendance au survirage (les pneus arrière glissent).


Vendredi, c'est la voiture sud-coréenne qui a fait des tours sur elle-même après avoir doublé celle de l'université d'Auburn (Alabama).


"Les étudiants qui programment ces voitures ne sont pas des mécanos. La plupart d'entre eux ne connaissaient rien aux courses", remarque Lee Anne Patterson, spécialiste des compétitions de monoplace.


"Nous les avons aidés à comprendre comment prendre soin de leur engin. Nous leur avons expliqué les courses automobiles", raconte-t-elle. "Par exemple, quand la voiture se retrouve aspirée par une autre, elle gagne 8 km/h. Comment le système d'autonomie va-t-il réagir?"

«Millisecondes»
Toutes les équipes ont reçu la même voiture, une Dallara IL-15, sorte de petite F1, et les mêmes équipements technologiques avec, en vedette, capteurs, caméras, GPS et radars, pour permettre aux autos de se situer sur la piste et entre elles.


Aux étudiants, ensuite, de programmer le logiciel pour qu'il prenne les bonnes décisions.


Pour pouvoir doubler, par exemple, "nous devons prévoir comment l'autre voiture est susceptible de réagir, et planifier le comportement de la nôtre, en fonction des limites physiques de la conduite", souligne Markus Lienkamp, un des professeurs de la faculté de Munich, TUM, qui a remporté la compétition d'octobre.


"Le seul paramètre à déterminer aujourd'hui, c'est la vitesse. Ensuite, la voiture fait toutes les manœuvres automatiquement", détaille-t-il depuis la tente où ses thésards sont rivés aux écrans de contrôle.


"Cela se joue à des millisecondes", explique Paul Mitchell. "Quand un capteur détecte une autre voiture, il envoie un signal à l'ordinateur, qui envoie un signal au système de conduite pour lui dire d'ajuster la vitesse ou de s'éloigner... L'ordinateur doit prendre les mêmes décisions qu'un chauffeur humain, malgré la vitesse".


L'IAC compte organiser d'autres courses sur le modèle de celle de vendredi, opposant deux voitures à chaque fois, avec l'espoir d'arriver à un niveau suffisant pour lancer un jour tous les véhicules ensemble.


Trump menace la Russie de nouvelles sanctions après l'attaque record contre l'Ukraine

L'Ukraine compte "sur une réponse forte de la part des Etats-Unis", a souligné sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "De tels meurtres aujourd'hui, quand la diplomatie réelle aurait pu commencer il y a longtemps, sont un crime délibéré et une prolongation de la guerre", avait-il auparavant déclaré. (AFP)
L'Ukraine compte "sur une réponse forte de la part des Etats-Unis", a souligné sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "De tels meurtres aujourd'hui, quand la diplomatie réelle aurait pu commencer il y a longtemps, sont un crime délibéré et une prolongation de la guerre", avait-il auparavant déclaré. (AFP)
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  • Interrogé à la Maison Blanche par un journaliste sur le fait de savoir s'il était prêt à lancer une nouvelle phase de sanctions contre la Russie, le président américain a répondu: "Oui, je le suis"
  • "Je ne suis pas content. Je ne suis pas content de la situation dans son ensemble", a par la suite insisté M. Trump auprès de journalistes qui l'interrogeaient sur l'attaque survenue dimanche matin

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump s'est déclaré prêt dimanche à imposer de nouvelles sanctions contre la Russie après une attaque aérienne d'une ampleur sans précédent contre l'Ukraine qui a touché pour la première fois le siège du gouvernement.

Interrogé à la Maison Blanche par un journaliste sur le fait de savoir s'il était prêt à lancer une nouvelle phase de sanctions contre la Russie, le président américain a répondu: "Oui, je le suis".

"Je ne suis pas content. Je ne suis pas content de la situation dans son ensemble", a par la suite insisté M. Trump auprès de journalistes qui l'interrogeaient sur l'attaque survenue dimanche matin, ajoutant: "Je ne suis pas ravi de ce qui se passe là-bas".

Dans la nuit de samedi à dimanche, la Russie a tiré 810 drones et 13 missiles sur l'Ukraine, selon l'armée de l'air ukrainienne. Il s'agit de l'attaque aérienne la plus importante depuis le début de la guerre en février 2022.

Plusieurs autres régions du pays ont été touchées. Au total, six personnes ont été tuées, dont trois à Kiev. Au moins deux autres personnes ont trouvé la mort dans des attaques locales séparées, selon les autorités.

L'attaque contre Kiev a endommagé pour la première fois le bâtiment où siège le gouvernement ukrainien, au coeur de la capitale.

L'armée russe, comme elle le fait généralement, a assuré n'avoir visé que "des sites du complexe militaro-industriel ukrainien et des infrastructures de transport".

Elle a affirmé avoir frappé des sites de production de drones et des aérodromes militaires dans l'est, le sud et le centre de l'Ukraine, ainsi que deux entreprises industrielles à la périphérie de Kiev.

"Crime délibéré" 

L'Ukraine compte "sur une réponse forte de la part des Etats-Unis", a souligné sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "De tels meurtres aujourd'hui, quand la diplomatie réelle aurait pu commencer il y a longtemps, sont un crime délibéré et une prolongation de la guerre", avait-il auparavant déclaré.

La Première ministre ukrainienne, Ioulia Svyrydenko, a dit que "le monde doit répondre à cette destruction non seulement par des mots, mais par des actions."

"Nous devons renforcer la pression des sanctions, principalement contre le pétrole et le gaz russes", a-t-elle plaidé, réclamant également des "armes".

Dimanche, le ministre américain des Finances Scott Bessent a assuré que les Etats-Unis étaient "prêts à faire monter la pression" sur la Russie, appelant les Européens à faire de même.

Donald Trump a notamment menacé de s'en prendre aux pays qui achètent des hydrocarbures à la Russie afin de saper le financement de son effort de guerre, et a déjà frappé l'Inde de surtaxes douanières importantes pour ce motif.

Le président américain est "très mécontent" des achats de pétrole russe par des pays de l'UE, a par ailleurs affirmé Volodymyr Zelensky jeudi.

"Si les Etats-Unis et l'UE peuvent se mettre d'accord sur davantage de sanctions, sur des droits de douane sur les pays qui achètent le pétrole russe, l'économie russe va s'effondrer. Et cela va mener le président Poutine à la table des négociations", a insisté Scott Bessent dimanche.


En Tunisie, un millier de personnes accueillent la flottille partie de Barcelone vers Gaza

Plus d'un millier de personnes, parmi lesquelles l'eurodéputée Rima Hassan, ont accueilli dimanche à Tunis la flottille partie de Barcelone avec à son bord des militants et de l'aide humanitaire pour Gaza. (AFP)
Plus d'un millier de personnes, parmi lesquelles l'eurodéputée Rima Hassan, ont accueilli dimanche à Tunis la flottille partie de Barcelone avec à son bord des militants et de l'aide humanitaire pour Gaza. (AFP)
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  • La flottille dit avoir pour objectif  "d'ouvrir un corridor humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien"
  • A Sidi Bou Saïd, près de Tunis, plus d'un millier de personnes munies de drapeaux palestiniens, de banderoles de soutien à la flottille et de fumigènes se sont rassemblées pour accueillir les bateaux dans la ferveur

TUNIS: Plus d'un millier de personnes, parmi lesquelles l'eurodéputée Rima Hassan, ont accueilli dimanche à Tunis la flottille partie de Barcelone avec à son bord des militants et de l'aide humanitaire pour Gaza.

Plusieurs bateaux devaient quitter Tunis dimanche pour rejoindre la "Global Sumud Flotilla", mais leur départ a été reporté à mercredi pour des "raisons techniques et logistiques" selon les organisateurs.

La flottille dit avoir pour objectif  "d'ouvrir un corridor humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien".

A Sidi Bou Saïd, près de Tunis, plus d'un millier de personnes munies de drapeaux palestiniens, de banderoles de soutien à la flottille et de fumigènes se sont rassemblées pour accueillir les bateaux dans la ferveur.

Lors d'une conférence de presse sur la plage, Rima Hassan a insisté sur "le rôle que jouent aujourd'hui les peuples face à la lâcheté des Etats (...) qui empêchent toute solidarité envers le peuple palestinien".

"Quand nous étions sur le Madleen, on a été interceptés par plusieurs dizaines de militaires, et on s'est fait la promesse dès notre arrivée de renvoyer immédiatement un maximum de bateaux", a ajouté l'eurodéputée.

Le voilier Madleen, avec 12 militants à bord, avait été intercepté le 9 juin par les forces israéliennes à environ 185 kilomètres à l'ouest des côtes de Gaza.

"Nous savons tous pourquoi nous sommes ici. De l'autre côté de la mer, il y a un génocide en cours, une famine de masse provoquée par la machine à tuer d'Israël", a dénoncé la militante suédoise Greta Thunberg aux côtés de Rima Hassan, juste après son arrivée en bateau de Barcelone.

130 personnes de différents pays se sont inscrites pour monter à bord des bateaux de la flottille devant partir de Tunisie, ont déclaré les organisateurs à l'AFP.

Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation "catastrophique".


Turquie: l'opposition convoque un congrès extraordinaire pour le 21 septembre

Turquie: l'opposition convoque un congrès extraordinaire pour le 21 septembre
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  • Le principal parti d'opposition de Turquie va convoquer un congrès extraordinaire le 21 septembre, après qu'un tribunal a destitué sa direction d'Istanbul sur des accusations de corruption

ISTANBUL: Le principal parti d'opposition de Turquie va convoquer un congrès extraordinaire le 21 septembre, après qu'un tribunal a destitué sa direction d'Istanbul sur des accusations de corruption, a rapporté une source du parti à l'AFP samedi.

Cette décision intervient dans un contexte de pression politique croissante sur le Parti républicain du peuple (CHP) après qu'un tribunal a annulé cette semaine les résultats de son congrès provincial d'Istanbul en octobre 2023, destituant son leader Ozgur Celik et 195 autres responsables.

Plus de 900 délégués du CHP ont soumis vendredi une pétition à une commission électorale locale de la capitale Ankara pour autoriser le congrès, a déclaré la source à l'AFP.

Ce congrès devrait définir la stratégie du parti alors qu'il est confronté à une incertitude juridique.

Le CHP, la principale force d'opposition au Parlement turc, a remporté une victoire majeure sur l'AKP du président Recep Tayyip Erdogan lors des élections locales de 2024. Depuis lors, le parti est devenu la cible d'une vague d'arrestations et de procédures judiciaires qui ont culminé en mars avec l'emprisonnement du populaire et puissant maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, pour des accusations de corruption qu'il dément.

L'arrestation et l'emprisonnement de M. Imamoglu, considéré comme un rival clé du président Erdogan, ont déclenché des manifestations de rue inédites depuis dix ans. Les autorités ont réprimé les manifestations en arrêtant près de 2.000 personnes, dont la plupart ont ensuite été libérées.

Mardi, un tribunal a destitué le leader du CHP d'Istanbul et des dizaines de délégués du parti, tout en nommant une équipe de cinq hommes pour les remplacer, ce qui a provoqué une chute de 5,5% du marché boursier turc.

Le CHP a fait appel contre cette décision judiciaire.

Pour l'analyste politique Berk Esen, cette affaire représente une "répétition" pour une affaire plus importante contre la direction nationale du parti, visant à l'affaiblir en tant que force d'opposition.

Une procédure judiciaire presque identique pèse en effet sur sa direction nationale, dans une affaire très suivie qui reprendra à Ankara le 15 septembre.

Gul Ciftci, vice-présidente du CHP responsable des affaires électorales et juridiques, a déclaré que le congrès extraordinaire "ne déterminera pas seulement l'avenir de notre parti, mais réaffirmera également la foi dans le pluralisme, la diversité et la politique démocratique en Turquie", dans un commentaire publié sur X vendredi.

Elle a salué la décision concernant le congrès, prise grâce à la volonté des délégués, comme "la preuve la plus forte que le CHP reste debout face à toutes les tentatives d'intervention du gouvernement".