Dans leur «paradis» irakien, les archéologues européens reprennent brosses et truelles

Les archéologues français jubilent. Ils viennent de mettre au jour une inscription cunéiforme vieille de 4 000 ans dans le désert irakien. (AFP)
Les archéologues français jubilent. Ils viennent de mettre au jour une inscription cunéiforme vieille de 4 000 ans dans le désert irakien. (AFP)
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Publié le Mercredi 12 janvier 2022

Dans leur «paradis» irakien, les archéologues européens reprennent brosses et truelles

  • L'inscription en langue sumérienne a été gravée sur une brique cuite au 19e siècle avant Jésus-Christ. «Au dieu Shamash, son roi Sîn-iddinam, roi de Larsa, roi de Sumer et d'Akkad»
  • «Larsa est l'un des plus grands sites d'Irak, il fait plus de 200 hectares», commente Régis Vallet, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS)

NASSIRIYA: "Venez voir!" Les archéologues français jubilent. Ils viennent de mettre au jour une inscription cunéiforme vieille de 4 000 ans dans le désert irakien qui, en raison des conflits qui ont déchiré l'Irak, n'a pas vu d'archéologues étrangers pendant plusieurs décennies.


"Quand on retrouve des inscriptions comme ça, in situ, c'est émouvant", s'enthousiasme Dominique Charpin, titulaire de la chaire de Civilisation mésopotamienne au Collège de France, lui aussi du voyage pour cette campagne de fouilles réalisée fin 2021 à Larsa, dans le sud de l'Irak.


L'inscription en langue sumérienne a été gravée sur une brique cuite au 19e siècle avant Jésus-Christ. "Au dieu Shamash, son roi Sîn-iddinam, roi de Larsa, roi de Sumer et d'Akkad", traduit Dominique Charpin avec une facilité déconcertante.


Derrière lui s'activent une dizaine d'archéologues français, européens et irakiens dans un carré de fouilles délimité par des cordelettes. 

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Certains brossent des briques, d'autres retirent de la terre, tous déblaient ce qui ressemble à la pile d'un pont qui enjambait le canal urbain de Larsa, capitale de la Mésopotamie juste avant Babylone, au début du deuxième millénaire avant notre ère. (AFP)


Certains brossent des briques, d'autres retirent de la terre, tous déblaient ce qui ressemble à la pile d'un pont qui enjambait le canal urbain de Larsa, capitale de la Mésopotamie juste avant Babylone, au début du deuxième millénaire avant notre ère.


"Larsa est l'un des plus grands sites d'Irak, il fait plus de 200 hectares", commente Régis Vallet, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui dirige la mission franco-irakienne, forte d'une vingtaine de personnes.


La campagne aura permis des "découvertes majeures", dont celle de la résidence d'un chef de gouvernement de l'époque, identifiée grâce à une soixantaine de tablettes cunéiformes ensuite transférées au musée national à Bagdad.

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La campagne aura permis des «découvertes majeures», dont celle de la résidence d'un chef de gouvernement de l'époque, identifiée grâce à une soixantaine de tablettes cunéiformes ensuite transférées au musée national à Bagdad. (AFP)

«Longue interruption»
Larsa est un formidable terrain de jeu, un "paradis", avance Régis Vallet, au même titre que tout l'Irak, ancienne Mésopotamie qui a vu se succéder l'empire d'Akkad, les Babyloniens, Alexandre le Grand, les chrétiens, les Perses et l'Islam. 


Mais c'est l'histoire immédiate de l'Irak et son lot de conflits qui ont tenu éloignés les chercheurs du temps long venus de l'étranger. 


Il y a d'abord eu la Première guerre du Golfe en 1990-1991, puis l'embargo, auquel a succédé l'invasion emmenée par les Etats-Unis en 2003, le conflit interreligieux des années 2006-2009, et enfin l'offensive des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui ont occupé jusqu'à un tiers du territoire irakien en 2014. 


Depuis que l'Etat irakien a revendiqué sa "victoire" sur l'EI en 2017, le pays "s'est largement stabilisé et il est redevenu possible" d'aller en Irak, explique Régis Vallet. "Les Français sont revenus en 2019 et les Anglais un peu avant. Les Italiens sont revenus dès 2011", dit-il. 


Fin 2021, on comptait, selon lui, dix missions archéologiques étrangères dans le gouvernorat de Dhi Qar, où se trouve Larsa.

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C'est l'histoire immédiate de l'Irak et son lot de conflits qui ont tenu éloignés les chercheurs du temps long venus de l'étranger. (AFP)


Directeur du Conseil irakien des Antiquités et du Patrimoine, Laith Majid Hussein est plus qu'enthousiaste à l'idée d'accueillir des confrères étrangers. 


"Cela nous est bénéfique sur le plan scientifique et c'est une opportunité pour la formation de notre personnel après cette longue interruption", assure-t-il lors d'une interview avec l'AFP à Bagdad.

«Berceau des civilisations»
Près de Najaf, ville sainte chiite dans le centre de l'Irak, Ibrahim Salman de l'Institut allemand d'Archéologie est, lui aussi, tout à sa joie d'avoir retrouvé le terrain pour une campagne de prospection sur le site de l'ancienne ville d'Al-Hira. Car de 2003 à 2013, les archéologues allemands n'ont, eux non plus, pas pu accéder aux sites de fouilles irakiens.

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Larsa est un formidable terrain de jeu, un «paradis», avance Régis Vallet, au même titre que tout l'Irak, ancienne Mésopotamie qui a vu se succéder l'empire d'Akkad, les Babyloniens, Alexandre le Grand, les chrétiens, les Perses et l'Islam. (AFP)


Munie d'un appareil de mesure géomagnétique, l'équipe d'Ibrahim Salman sonde les entrailles des tells où se trouvait Al-Hira, ville longtemps chrétienne qui a connu son apogée à l'époque des Lakhmides, aux 5e et 6e siècles.


"Nous nous trouvons sur un tell que nous allons fouiller. Certains indices nous laissent penser qu'une église pourrait s'y être trouvée", explique le scientifique.


Ces "indices" consistent en des traces laissées sur le sol par l'humidité retenue par les structures enfouies sous terre et qui remonte progressivement à la surface. La terre humidifiée sur une bande de plusieurs mètres de long permet de conclure que sous les pieds de l'archéologue se trouvent sans doute les cloisons de l'ancienne église.


Et si le site d'Al-Hira est largement plus récent que d'autres sites archéologiques, leur diversité montre bien, selon Ibrahim Salmane, que "l'Irak, ou la Mésopotamie, est le berceau des civilisations. C'est aussi simple que cela".


Riyadh Season 2025 lance “Beast Land”

La zone proposera plus de 15 attractions principales et 14 expériences uniques, dont le Viking Coaster, le Phantom XXL, le Top Spin et un saut à l'élastique de 50 mètres de haut. (SPA)
La zone proposera plus de 15 attractions principales et 14 expériences uniques, dont le Viking Coaster, le Phantom XXL, le Top Spin et un saut à l'élastique de 50 mètres de haut. (SPA)
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  • Située près de Boulevard City et Boulevard World, la nouvelle attraction promet une expérience spectaculaire

RIYAD : L’Autorité générale du divertissement (GEA) a annoncé que les billets sont désormais disponibles pour Beast Land, qui ouvrira ses portes le 13 novembre, dans le cadre de la Riyadh Season 2025.

Située à proximité de Boulevard City et Boulevard World, cette nouvelle zone de divertissement propose une expérience immersive de grande ampleur, inspirée par l’univers du défi et de l’aventure.

Développée en collaboration avec le célèbre YouTubeur américain MrBeast (Jimmy Donaldson), Beast Land s’étend sur plus de 188 000 mètres carrés et combine jeux, aventures et spectacles interactifs accessibles à tous les âges.

La zone comprendra plus de 15 attractions principales et 14 expériences uniques, parmi lesquelles la Viking Coaster, le Phantom XXL, le Top Spin, ainsi qu’un saut à l’élastique de 50 mètres. Une “Beast Arena” dédiée proposera 10 défis compétitifs réalistes mettant à l’épreuve la vitesse, la précision et les réflexes, tels que Tower Siege, Battle Bridge et Warrior Challenge.

Le site accueillera également une zone de jeux pour enfants et plus de 20 points de restauration, faisant de Beast Land “une destination complète pour l’aventure et le divertissement.”

Beast Land sera ouverte de 16 h à minuit en semaine, et jusqu’à 1 h du matin les week-ends.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vol au Louvre: "les bijoux seront retrouvés", réaffirme Macron

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réunion avec la communauté française à la résidence de l'ambassadeur de France à Mexico, le 7 novembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une réunion avec la communauté française à la résidence de l'ambassadeur de France à Mexico, le 7 novembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a assuré depuis le Mexique que les joyaux de la Couronne volés au Louvre seraient retrouvés et que la sécurité du musée serait entièrement repensée
  • Après des critiques sévères de la Cour des comptes, le Louvre lance des mesures d’urgence, dont un coordonnateur sûreté et davantage de caméras de surveillance

MEXICO: Le président français Emmanuel Macron a répété vendredi lors d'un déplacement au Mexique que les joyaux de la Couronne dérobés au Louvre seraient retrouvés et a promis que la sécurité du musée parisien serait revue.

"Nous avons commencé à interpeller une partie de la bande qui a mené ce vol. Les bijoux seront retrouvés, ils seront arrêtés, ils seront jugés", s'est engagé le chef de l'Etat auprès de la chaîne Televisa au cours d'une tournée en Amérique latine.

"De ce qui s'est passé et qui a été un choc pour tout le monde", c'est "l'occasion de sortir encore plus fort", a déclaré Emmanuel Macron.

Le 19 octobre, des malfaiteurs ont réussi à s'introduire dans le musée et dérober en quelques minutes des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros. Les bijoux restent introuvables et quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

Parmi les huit pièces "d'une valeur patrimoniale inestimable", selon les autorités, se trouve le diadème de l'impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III), qui compte près de 2.000 diamants.

La Cour des comptes a vivement critiqué la gestion du musée de ces dernières années, affirmant jeudi dans un rapport que l'institution avait négligé la sécurité au profit de l'attractivité.

"La sécurité du Louvre sera totalement repensée", a assuré Emmanuel Macron vendredi, évoquant le plan de "Nouvelle Renaissance du Louvre" annoncé en janvier qui doit aboutir à une nouvelle grande porte d'accès ou encore une salle dédiée à la Joconde de Léonard de Vinci.

La Cour des comptes a revu à la hausse son coût à 1,15 milliard d'euros, contre 700 à 800 millions évoqués par l'entourage du chef de l'État. Elle a jugé le projet "pas financé" en l'état.

En attendant, la direction du musée le plus visité au monde a présenté vendredi des "mesures d'urgence" lors d'un conseil d'administration extraordinaire, parmi lesquelles la création d'un "coordonnateur sûreté" et le déploiement de caméras de surveillance supplémentaires. Leur manque aux abords du musée avait été pointé du doigt.


Le Salon des Arts met en lumière l’échange culturel à la Résidence de France à Djeddah

La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
La première édition du Salon des Arts s'est déroulée à la résidence française à Djeddah. (Fourni)
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  • Le programme a présenté des performances live et des études visuelles reflétant l’esprit de l’échange culturel et mettant en avant la coopération culturelle croissante entre la France et l’Arabie Saoudite
  • Le Consulat de France à Djeddah a annoncé la création d’une nouvelle communauté d’anciens artistes en résidence à la Cité Internationale des Arts à Paris

​​​​​​DJEDDAH : La première édition du Salon des Arts s’est tenue mercredi soir à la Résidence de France à Djeddah, réunissant art, musique et échanges entre artistes saoudiens et français.

Le programme a proposé des performances live et des études visuelles reflétant l’esprit de l’échange culturel et mettant en avant la coopération culturelle croissante entre la France et l’Arabie Saoudite.

Au cours de la soirée, le Consulat de France à Djeddah a annoncé la création d’une nouvelle communauté d’anciens artistes en résidence à la Cité Internationale des Arts à Paris, initiative soutenue par les artistes saoudiennes Zahra Bundakji et Danah Qari. L’événement a également présenté des artistes saoudiens tels que Joud Fahmy, Zahiyah Al-Raddadi, Bricklab et Nour Gary.

Le Consul général de France à Djeddah, Mohamed Nehad, a déclaré : « Beaucoup d’artistes saoudiens présents ont déjà séjourné en France dans le cadre du programme de résidence, que j’aime comparer à un cocon de startup, un espace qui équipe les artistes de nouveaux outils, les connecte avec d’autres à travers le monde et les aide à développer et affiner leurs compétences.

« Des rencontres comme celle-ci sont essentielles pour renouer avec ces artistes, présenter leurs travaux à la Résidence de France et renforcer leurs liens. L’esprit de la France a toujours été de connecter les artistes français aux talents locaux pour créer ensemble, mêler saveurs françaises et saoudiennes, et construire quelque chose de significatif reflétant les deux cultures. »

Il a ajouté : « La scène artistique saoudienne est aujourd’hui incroyablement jeune et pleine d’énergie. Ces artistes nous inspirent et nous dynamisent avec leurs idées brillantes, rechargeant notre énergie créative à chaque rencontre. »

L’attaché culturel Quentin Richard a décrit l’événement comme un reflet du dialogue artistique continu entre les deux pays, déclarant : « Les résidences artistiques à la Cité Internationale des Arts à Paris et ici à Djeddah illustrent la vitalité du dialogue entre artistes français et saoudiens. Elles favorisent une dynamique d’échange basée sur la créativité, le respect mutuel et la découverte partagée de nos cultures. »

Le groupe français Oriki, dont les membres incluent Woz Kaly, Yann Saletes, Mourad Baitiche, Michel Teyssier et Khaled Baitiche, actuellement en résidence à Hayy Cinema en collaboration avec l’artiste saoudienne Salma Murad, a également participé à l’événement.

De nouvelles résidences artistiques débuteront en décembre en partenariat avec le Musée Tariq Abdulhakim et la galerie Athr.

Le chanteur d’Oriki, Woz Kaly, a déclaré : « Entre la première visite et aujourd’hui, il y a un lien émotionnel avec le territoire, la communauté et les artistes. Tant que ce lien existe, tout peut se créer à travers l’art. Lors de l’événement, nous avons interprété trois chansons faisant partie de notre projet de ciné-concert, chacune inspirée d’une scène de film différente.

« Même sans l’écran, l’idée est que le public imagine l’histoire à travers la musique et ressente son émotion. C’est un aperçu de ce que nous développons depuis notre arrivée à Djeddah. »

Pour Bundakji, le Salon des Arts a offert au public une rare plongée dans le processus créatif lui-même.

« Les gens connaissent l’artiste dans son atelier, mais ils ne voient jamais ce qui s’y passe. Ils ne voient pas les recherches, les idées, les expérimentations, les échecs », a-t-elle expliqué, ajoutant que l’événement permettait aux visiteurs d’interagir directement avec le processus artistique.

« Entre l’atelier et l’œuvre finale, il y a un grand espace où nous pouvons nous rencontrer, partager nos idées, où naissent les amitiés et la communauté. Je crois que c’est la vie elle-même, où les gens se connectent, parlent d’art et apprennent à se connaître face à face, pas seulement en voyant mon travail et mon nom sur un titre », a-t-elle poursuivi.

Elle a décrit la soirée comme un espace permettant aux visiteurs de toucher et d’expérimenter les recherches derrière chaque œuvre, « une tranche de la pratique de chacun dans son atelier ».

Qari a ajouté : « Je pense que c’est un bel espace pour que les gens se réunissent et aient réellement une conversation sur la vie qui imite l’art qui imite la vie. Nous voyons tous le travail des autres en exposition, mais nous ne connaissons pas vraiment les sentiments derrière ces œuvres. »

Elle a conclu : « Tout ce que nous créons provient de quelque chose dans nos vies : des histoires, des sentiments, des rêves, des peurs, des échecs. C’est une opportunité intime de créer un lien authentique entre les gens et de s’inspirer mutuellement. Utiliser la création d’autrui comme muse pour ce que nous vivons, pour savoir que nous ne sommes pas seuls. N’est-ce pas là le but de l’art et de la poésie, après tout ? »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com