Le chef du Pentagone à Alger pour un nouveau partenariat stratégique

Le secrétaire américain à la défense, Mark Esper, dépose une couronne de fleurs au Mémorial à Alger. (Sylvie LANTEAUME/AFP)
Le secrétaire américain à la défense, Mark Esper, dépose une couronne de fleurs au Mémorial à Alger. (Sylvie LANTEAUME/AFP)
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Publié le Jeudi 01 octobre 2020

Le chef du Pentagone à Alger pour un nouveau partenariat stratégique

  • «Les Etats-Unis et l'Algérie ont été amis et partenaires durant des années et des années, et j'espère que ma visite aujourd'hui contribuera à renforcer cette coopération et à poursuivre ces intérêts communs et cette histoire commune», a assuré M. Esper
  • Washington voit en Alger «un partenaire très important dans la région» pour les questions de sécuritaire au Sahel et en Libye

ALGER: Le ministre américain de la Défense Mark Esper est en visite jeudi à Alger, une première depuis 2006, afin de relancer l'alliance entre deux pays aux intérêts stratégiques communs face aux jihadistes au Sahel et au conflit en Libye.

M. Esper, qui effectue une étape algérienne entre Tunis et Rabat, devait rencontrer le président algérien Abdelmadjid Tebboune, aussi chef des armées et ministre de la Défense, en présence du chef d'état-major le général Saïd Chanegriha et de hauts gradés.

Après son arrivée, il a déposé une gerbe au majestueux mémorial des Martyrs tombés pour l'indépendance de l'Algérie, sur les hauteurs de la capitale.  

«Les Etats-Unis et l'Algérie ont été amis et partenaires durant des années et des années, et j'espère que ma visite aujourd'hui (...) contribuera à renforcer cette coopération et à poursuivre ces intérêts communs et cette histoire commune», a assuré M. Esper.

Le partenariat entre Alger et Washington est ancien. Il date de 1795, bien avant le début de la colonisation française (1830).

Pendant la Guerre d'Algérie (1954-1962), dans un contexte mondial de décolonisation, les Etats-Unis ont poussé au dialogue avec le Front de libération national (FLN) en vue de l'indépendance.

Plus récemment, «les Etats-Unis ont de fortes relations sécuritaires bilatérales avec l'Algérie qui remontent au moins au début de la guerre contre le terrorisme» lancée après les attentats du 11 septembre 2001, relève Michael Shurkin, analyste de la Rand Corporation, institut de stratégie militaire américain.

«Pré carré français» 

Si les responsables militaires américains se rendent fréquemment en Tunisie et au Maroc, où la coopération en matière de défense avec les Etats-Unis est bien rodée, M. Esper est le premier secrétaire à la Défense à se rendre en Algérie - alliée de la Russie et de la Chine, dont l'influence est grandissante au Maghreb - depuis Donald Rumsfeld en février 2006.

«Certains pays ne disent pas nécessairement qu'ils veulent être votre ami mais ils commencent à faire des choses qui ressemblent à ce que vous voudriez qu'ils fassent», relève-t-on dans l'entourage de M. Esper à propos de l'Algérie.

Pour le Pentagone, l'Algérie est désormais «un partenaire très important dans la région», en matière de sécurité et de stabilité régionales ainsi que face à la menace des factions armées jihadistes.

Alger, qui craint les risques d'instabilité à ses frontières, s'efforce de réactiver son rôle sur la scène diplomatique régionale et tente d'endosser un rôle de médiateur dans les crises au Mali et en Libye, où la situation est chaotique.

«Les Américains veulent se repositionner dans la région qui a vu arriver de nouveaux acteurs comme la Turquie. Ils veulent connaître le point de vue algérien sur la situation sécuritaire», explique le politologue algérien Mansour Kedidir.

Côté algérien, «il y a une proximité de points de vue sur beaucoup de questions comme la Libye et le Sahel», abonde Akram Kharief, directeur du site spécialisé menadefense.net.

En outre, «le rôle des Etats-Unis doit être vu dans le contexte de la réticence de l'Algérie à travailler avec la France», l'ancienne puissance coloniale, observe l'analyste de Rand.

«C'est un autre exemple qui prouve que le temps où la France était jalouse de l'implication des Etats-Unis dans son pré carré est révolu et que la France se félicite de l'engagement américain», opine ce spécialiste du Sahel.

Quelque 5.000 militaires français sont déployés au Sahel dans le cadre de l'opération «Barkhane» depuis août 2014.

Vente d'armes 

Au delà des enjeux géopolitiques régionaux, les Etats-Unis souhaiteraient aussi vendre davantage d'armement à l'Algérie, dont 90% du matériel provient de Russie.

«C'est un travail de longue haleine qui ne peut pas se régler en une visite», tempère toutefois le politologue Mansour Kedidir.

Le Pentagone manifeste également de l'intérêt pour une disposition du projet de révision de la Constitution de l'Algérie, pays officiellement neutre, qui ouvre la voie à un déploiement de son armée - la deuxième plus puissante d'Afrique - à l'étranger, «dans le cadre des Nations unies, de l'Union africaine et de la Ligue arabe», selon un responsable américain de Défense.

«Les Américains se réjouissent du changement de politique de défense de l'Algérie même s'ils savent qu'elle restera toujours derrière la couverture des Nations Unies. La neutralité de l'Algérie fait aussi sa force», souligne M. Kedidir.


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com