Les États-Unis et la France discutent des moyens de promouvoir la démocratie en Libye

Des enfants agitent un énorme drapeau national libyen lors d’un rassemblement sur la place des Martyrs au centre de la capitale libyenne, Tripoli, le 24 décembre 2021, pour célébrer le 70e anniversaire de l'indépendance du pays. (Photo AFP)
Des enfants agitent un énorme drapeau national libyen lors d’un rassemblement sur la place des Martyrs au centre de la capitale libyenne, Tripoli, le 24 décembre 2021, pour célébrer le 70e anniversaire de l'indépendance du pays. (Photo AFP)
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Publié le Lundi 17 janvier 2022

Les États-Unis et la France discutent des moyens de promouvoir la démocratie en Libye

  • Les ministres des Affaires étrangères de l’Égypte et de l’Algérie se sont réunis pour discuter de la situation en Libye, au Soudan, au Mali, au Sahel et au Sahara
  • Le chef de la Ligue arabe et l'émissaire des Nations Unies en Libye se sont également entretenus

LONDRES: Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est entretenu avec son homologue français Jean-Yves Le Drian pour discuter des efforts visant à promouvoir la démocratie en Libye, a rapporté dimanche le département d'État.
Les efforts déployés pour mener la Libye vers les élections fin décembre ont été anéantis lorsque la commission électorale du pays a déclaré que le vote ne pouvait avoir lieu, en raison des défaillances dans la législation et dans la procédure de recours judiciaires.
Blinken a également évoqué la récente réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE qui a eu lieu vendredi dans la ville occidentale française de Brest, dans le cadre de la présidence française du Conseil de l'UE.
Suite à la réunion, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a réitéré vendredi son point de vue. Il pense effectivement que les discussions visant à relancer l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien progressent «beaucoup trop lentement pour pouvoir aboutir à un résultat.»
«Il faut que nous prenions à présent une décision : soit les Iraniens cessent de faire traîner les discussions  et, dans ce cas, la position américaine pourrait devenir plus flexible, soit ils ne font rien. Nous serons alors confrontés à une crise majeure de prolifération», a déclaré Le Drian.
«Il n’y aura plus rien à négocier si rien ne se passe», a-t-il averti.
Les négociations pour sauver l'accord nucléaire ont repris fin novembre après avoir été suspendues en juin, lorsque l'Iran a élu un nouveau gouvernement ultraconservateur.
Selon le communiqué du département d’État, «Blinken a rappelé le ferme engagement des États-Unis envers la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine face à l'agression russe continue et a évoqué la détermination des États-Unis à répondre de manière immédiate à toute nouvelle invasion russe en Ukraine.»
Entretemps, le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry a reçu son homologue algérien Ramdane Lamamra au Caire pour discuter des développements en Libye, au Soudan, au Mali et dans les régions du Sahel et du Sahara.
Les deux ministres ont souligné l’importance d'intensifier la coordination dans le cadre de l'action africaine commune de manière à renforcer les efforts visant à rétablir la paix et la sécurité sur le continent africain, en tenant compte des différents défis sécuritaires imposés par les développements successifs dans la région, a précisé le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères sur Facebook.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry reçoit son homologue algérien Ramdane Lamamra au Caire. (Photo Twitter/@MfaEgypt)

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a rappelé qu’il était important d'encourager les institutions libyennes à assumer leurs responsabilités envers le peuple libyen pendant cette étape critique qui conduirait le pays vers le processus électoral souhaité.
Il s'est exprimé lors d'une réunion avec Stephanie Williams, conseillère spéciale du secrétaire général de l’ONU pour la Libye, dans la capitale égyptienne, a indiqué le secrétariat général de la Ligue arabe dans un communiqué.
Les deux parties se sont mises d’accord sur l'importance de tenir des élections qui refléteront la volonté du peuple libyen, tout en poursuivant l'agenda sécuritaire, militaire et économique.
(Avec AFP et Reuters)
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.