France: prison à perpétuité pour un meurtrier qui voulait «connaître la sensation» de tuer

Mathieu Danel, jugé pour avoir tué une femme afin de «connaître la sensation», a été condamné mardi soir à la réclusion à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans par la cour d'assises de Nîmes, dans le sud de la France. (AFP)
Mathieu Danel, jugé pour avoir tué une femme afin de «connaître la sensation», a été condamné mardi soir à la réclusion à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans par la cour d'assises de Nîmes, dans le sud de la France. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 19 janvier 2022

France: prison à perpétuité pour un meurtrier qui voulait «connaître la sensation» de tuer

  • Fan de mangas violents, Mathieu Danel s'est «créé un personnage de héros noir pour exister et laisser une trace», il n'a pas tué dans le cadre d'une «expérimentation»
  • «Je ne cherche pas à devenir un tueur en série, j'en ai peut-être le potentiel, mais je fais tout ce qui est possible pour ne pas le devenir», avait déclaré l'accusé, incapable d'exprimer le moindre regret

NIMES: Mathieu Danel, jugé pour avoir tué une femme afin de "connaître la sensation d'ôter la vie", a été condamné mardi soir à la réclusion à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans par la cour d'assises de Nîmes, dans le sud de la France. 


La cour l'a reconnu coupable de meurtre avec préméditation et estimé qu'il était responsable de ses actes.


"Votre état de dangerosité est extrêmement préoccupant. Vous avez la possibilité de progresser, mais ça dépend de vous, et nous ne pouvons pas prendre ce risque", lui a expliqué le président de la cour d'assises, Eric Emmanuelidis. 


La cour a donc suivi le réquisitoire de l'avocat général, Stéphane Bertrand. "Je vous demande de prononcer une peine d'élimination, votre main ne doit pas trembler", avait lancé à la fin de son réquisitoire le magistrat, qualifiant l'accusé de "bombe à retardement" qui "ne doit pas penser qu'il a une possibilité de sortir".


Le 21 juin 2018, Mathieu Danel, jeune homme jusque-là sans histoire, se présentait au commissariat de sa ville natale de Montélimar (sud-est) pour avouer un homicide commis deux jours plus tôt à Sommières, située 150 km plus au sud: après avoir dîné avec sa future victime, une femme qu'il avait prise en auto-stop, il l'avait tuée de plusieurs coups d'une dague de chasse achetée trois semaines plus tôt. 


La victime, Claire Reynier, 39 ans, avait reçu 17 coups de dague, portés avec une "très grande violence", dont le dernier, mortel, avait atteint le cœur en transperçant le sternum, selon le médecin légiste. 

«Je me trouve abject»
La peine requise est "une peine lourde, très lourde, une peine d'élimination, que l'on retrouve pour les crimes les plus graves", comme ceux du 13 novembre 2015 au Bataclan (des jihadistes avaient massacré les spectateurs d'un concert à Paris, faisant 90 morts), avait regretté dans sa plaidoirie l'avocat de Mathieu Danel, Jérôme Arnal, estimant que son client pourra, un jour, "reprendre pied" dans la réalité.


Les psychiatres s'étaient succédé à la barre depuis mardi matin, au second jour du procès, pour tenter de trouver des explications à cet acte "dépourvu de toute trace d'humanité", selon les mots de l'avocat général. 


Tous avaient écarté une quelconque maladie mentale qui le rendrait irresponsable de ses actes, et c'est donc au niveau de sa psychologie, de type mégalomaniaque, et de son parcours de vie, où les échecs scolaires et amoureux se sont succédés, qu'ils avaient émis quelques hypothèses mais pas de réelle explication.


Fan de mangas violents, Mathieu Danel s'est "créé un personnage de héros noir pour exister et laisser une trace", il n'a pas tué dans le cadre d'une "expérimentation", avait estimé l'avocat de la famille de Claire Reynier, Antony Chabert. 


"Je cherche quelque chose à dire, je sais à quel point je leur ai fait mal", avait déclaré l'accusé en s'exprimant une dernière fois avant que les jurés se retirent pour délibérer, à l'adresse des proches de sa victime.


"Mais ça sonnerait faux et vous n'en croiriez pas un mot", avait-il ajouté, une nouvelle fois incapable d'exprimer le moindre regret: "Je sais que je pourrais être profondément ému par tout ce qui a été dit, mais ça n'a pas été le cas. Moi aussi, je me trouve abject". 


Il avait toutefois assuré ne pas courir "après la gloire, la célébrité": "Quand ils parlent d'un enfermement dans un personnage, ce n'est pas quelque chose que j'ai choisi. Depuis mon incarcération, je suis en thérapie, parce que je sais très bien que quelque chose ne tourne pas rond. Je ne cherche pas à devenir un tueur en série, j'en ai peut-être le potentiel, mais je fais tout ce qui est possible pour ne pas le devenir".


Mathieu Danel a 10 jours pour faire appel.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Short Url
  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Short Url
  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Short Url
  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.