Arabie saoudite: Nazaha révèle des détails sur les affaires de corruption

Une photo prise le 22 septembre 2020 montre un drapeau national saoudien à Riyad. (Photo, AFP)
Une photo prise le 22 septembre 2020 montre un drapeau national saoudien à Riyad. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 20 janvier 2022

Arabie saoudite: Nazaha révèle des détails sur les affaires de corruption

  • Les affaires concernent des transactions foncières véreuses, des pots-de-vin, de faux documents, de faux certificats de vaccination contre la Covid-19
  • L'autorité a avisé qu'elle continuerait à poursuivre toute personne soupçonnée d’exploiter la fonction publique à des fins personnelles

RIYAD: L'Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, connue sous le nom de Nazaha (intégrité), a donné mercredi des détails sur plusieurs affaires pénales qu'elle poursuit et dans lesquelles des poursuites judiciaires contre les accusés sont en cours.
Dans l'une de ces affaires, un notaire a été arrêté pour avoir prétendument reçu 4 461 500 de riyals saoudiens (1 riyal saoudien = 0,23 euro) en échange du transfert illégal de la propriété de deux parcelles de terrain en tant que «cadeau» à un homme d'affaires et à la sœur de l'homme d'affaires à l'insu de leur père, propriétaire du terrain. Le frère du notaire a également été arrêté.
Dans un autre cas, un général de brigade à la retraite qui a servi dans les gardes-frontières est accusé d'avoir reçu 10 millions de riyals pour accepter les demandes d'indemnisation de 15 citoyens, qui ont aussi été arrêtés, pour s’approprier illégalement de vastes superficies de terres.
Un ingénieur occupant un poste de direction dans une municipalité a été arrêté pour avoir prétendu avoir reçu 350 000 riyals saoudiens d'un homme d'affaires en échange de la délivrance de faux certificats d'approbation pour son entreprise commerciale. Les certificats auraient une valeur de 435 000 riyals et les certificats d'achèvement correspondants pour le décaissement des droits financiers avaient été signés.
Un citoyen aurait reçu 12 500 riyals sur un paiement convenu de 32 000 riyals en échange de l'annulation de 16 violations par une entreprise qui avait été enregistrée au ministère des Ressources humaines et du Développement social.
Neuf employés du ministère de la Santé et six médiateurs étrangers des accords ont pour leur part été arrêtés pour des allégations selon lesquelles ils auraient accepté de l'argent en échange de la modification du statut vaccinal de plusieurs citoyens dans le but d’indiquer qu'ils avaient reçu un vaccin contre la Covid-19 alors que ce n’était pas le cas.
Avec la coopération du ministère de l'Intérieur, un officier et un résident ont été arrêtés pour avoir formé une bande criminelle par laquelle ils identifiaient des travailleurs en violation des lois sur la résidence, les arrêtaient puis exigeaient de l'argent pour les libérer.
Un certain nombre d'affaires renvoyées par l'unité d'enquêtes et de poursuites pénales de Nazaha devant le tribunal pénal de Riyad, ont abouti à des condamnations et à la délivrance de jugements préliminaires contre les suspects.
Dans une affaire similaire, un notaire a été reconnu coupable de corruption pour avoir reçu 15,5 millions de riyals saoudiens en échange de la délivrance illégale d'un acte de propriété foncière. Il a été condamné à sept ans de prison et à une amende de 700 000 riyals. La personne qui a versé le pot-de-vin a été condamnée à cinq ans de prison et à une amende de 500 000 riyals saoudiens.
Le secrétaire général d'un comité national affilié au ministère de l'Intérieur a été reconnu coupable de détournement de fonds, de faux, d'usage de faux et de blanchiment d'argent. Il a été condamné à neuf ans de prison et à une amende de 1 020 000 riyals saoudiens. Un homme d'affaires reconnu coupable dans le cadre de cette affaire a été emprisonné pendant sept ans, condamné à une amende de 500 000 riyals, à rembourser 3 millions de riyals détournés et interdit de voyager pendant trois ans après sa sortie de prison.
Un ancien ambassadeur a quand à lui été reconnu coupable de corruption et d'abus de pouvoir pour avoir délivré illégalement des visas pour le Hajj et la Omra en échange de paiements. Il a été condamné à six ans de prison et à une amende de 300 000 riyals.
Enfin, un membre du ministère public a été reconnu coupable de corruption et d'abus de pouvoir pour avoir demandé 30 000 riyals à un citoyen en échange du rejet d'une affaire en cours. Il a été condamné à trois ans de prison et à une amende de 30 000 riyals saoudiens.
L'autorité a avisé qu'elle continuerait à poursuivre toute personne soupçonnée d’exploiter la fonction publique à des fins personnelles ou de nuire à l'intérêt public de quelque manière que ce soit. Les individus coupables seront tenus responsables chaque fois qu'ils seront identifiés, même après leur retraite, car il n'y a pas de délai de prescription pour de telles affaires et une politique de tolérance zéro s'applique en matière de corruption.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com