La condamnation des Houthis par le Conseil de sécurité, «une étape très importante» selon les EAU

Lana Nusseibeh s’est exprimée vendredi à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité, convoquée à la demande des Émirats arabes unis, pour discuter de l’attentat perpétré dans la capitale du pays. (Photo/ONU)
Lana Nusseibeh s’est exprimée vendredi à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité, convoquée à la demande des Émirats arabes unis, pour discuter de l’attentat perpétré dans la capitale du pays. (Photo/ONU)
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Publié le Samedi 22 janvier 2022

La condamnation des Houthis par le Conseil de sécurité, «une étape très importante» selon les EAU

  • Les membres du Conseil ont unanimement condamné l’attaque terroriste meurtrière sur Abu Dhabi et appelé à la traduction en justice de ses auteurs
  • La représentante permanente des Émirats arabes unis auprès de l’ONU, Lana Nusseibeh, a souligné que son pays jouit du «droit souverain de se défendre et de défendre son peuple et son mode de vie»

NEW YORK: La condamnation unanime par le Conseil de sécurité de l’ONU de l’attaque terroriste meurtrière sur Abu Dhabi est «une étape très importante» dans les efforts visant à tenir la milice houthie au Yémen pour responsable de ses crimes et à prévenir de futures atrocités, selon la représentante permanente des Émirats arabes unis (EAU) auprès de l’ONU.

Lana Nusseibeh a ajouté que son pays jouit du «droit souverain de se défendre et de défendre son peuple et son mode de vie, comme le ferait toute nation dans la même situation».

Elle s’est exprimée vendredi à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité, convoquée à la demande des Émirats arabes unis, pour discuter de l’attentat perpétré dans la capitale du pays.

À la suite des pourparlers à huis clos, intitulés «Menaces contre la paix et la sécurité internationales», les quinze membres du Conseil ont unanimement condamné les «attentats terroristes odieux» sur Abu Dhabi et appelé à la traduction en justice de leurs auteurs.

«Les membres du Conseil de sécurité condamnent fermement les attentats terroristes odieux perpétrés à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, le lundi 17 janvier, ainsi que dans d’autres sites en Arabie saoudite», a déclaré le Conseil.

Ils ont insisté sur la nécessité de «tenir pour responsables les auteurs, organisateurs, financiers et commanditaires de ces actes de terrorisme répréhensibles et de les traduire en justice», et ont exhorté tous les États membres de l’ONU à coopérer avec les EAU afin d’y parvenir.

Trois personnes ont été tuées et six ont été blessées dans une attaque de drone ciblant une installation pétrolière clé dans la capitale émiratie et qui a également provoqué un incendie à l’aéroport international d’Abu Dhabi. Les Houthis ont revendiqué la responsabilité de cette attaque qui a immédiatement suscité des condamnations dans le monde entier.

Les membres du Conseil ont présenté leurs condoléances aux familles des victimes, deux Indiens et un Pakistanais, ainsi qu’aux gouvernements de leurs pays.

Ils ont réitéré que «le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations constitue l’une des menaces les plus importantes contre la paix et la sécurité internationales», et que tout acte de terrorisme est «criminel et injustifiable, quelle qu’en soit la motivation, et quels que soient le lieu, le moment ou la personne qui l’a perpétré».

Le Conseil de sécurité a par ailleurs réaffirmé la nécessité pour tous les États de «lutter par tous les moyens, conformément à la Charte des Nations unies et aux autres obligations découlant du droit international, notamment le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire, contre les menaces à la paix et à la sécurité internationales causées par des actes terroristes».

«Le Conseil a déclaré d’une seule voix que l’agression flagrante des Houthis ainsi que la prolifération de missiles et d’autres technologies qui ont permis de lancer cette attaque terroriste, constituent une menace claire pour l’ensemble de la communauté internationale», a souligné Mme Nusseibeh.

Son pays est fortement encouragé par le fait que le Conseil a rejoint plus de 100 nations et organisations internationales pour condamner fermement l’attaque, a-t-elle ajouté.

«Les EAU se soucient profondément de leurs citoyens et des millions de citoyens du monde entier qui ont choisi de s’installer dans notre pays», a affirmé Mme Nusseibeh.

«Cette réunion et cette déclaration témoignent clairement de l’inquiétude de la communauté internationale face à cette attaque. Plus de 200 nationalités ont élu domicile aux EAU et plus de 60 000 passagers transitent chaque jour par l’aéroport international d’Abu Dhabi.»

Dans une lettre demandant la tenue d’une séance extraordinaire du Conseil de sécurité, adressée à la délégation norvégienne, qui assure la présidence du Conseil ce mois-ci, Mme Nusseibeh décrit la dernière escalade de la violence comme «une nouvelle étape dans les efforts déployés par les Houthis pour répandre le terrorisme et le chaos dans notre région. Il s’agit d’une nouvelle tentative des Houthis, qui utilisent les capacités qu’ils ont illégalement acquises au mépris des sanctions de l’ONU, pour menacer la paix et la sécurité.»

De nombreuses nations qui siègent au Conseil, y compris les membres permanents (France, Russie, Chine, États-Unis et Royaume-Uni), avaient déjà publié des communiqués dénonçant l’attaque des Houthis sur Abu Dhabi, les États-Unis et le Royaume-Uni la qualifiant d’«attentat terroriste».

En réponse à une demande des Émirats arabes unis, le président américain, Joe Biden, a annoncé jeudi que son administration envisageait de réintégrer les Houthis dans la liste des organisations terroristes.

L’attaque de lundi est le deuxième incident majeur de ce mois impliquant les Houthis et les Émirats arabes unis. Le 3 janvier, la milice a détourné un cargo battant pavillon des Émirats arabes unis, le Rwabee, en mer Rouge, au large de la côte occidentale du Yémen.

Le Conseil de sécurité avait condamné à l’unanimité le détournement du navire et la détention de son équipage. Dans un communiqué rédigé par le Royaume-Uni, les membres du Conseil ont exigé la libération immédiate du navire et des personnes à bord, et ont exhorté les Houthis à garantir la sécurité et le bien-être de l’équipage.

Ils ont également appelé toutes les parties à trouver rapidement une solution à cette situation et ont souligné l’importance de préserver la liberté de navigation dans le golfe d’Aden et dans la mer Rouge, conformément au droit international.

Le détournement du Rwabee est la dernière attaque menée par les Houthis en mer Rouge, qui est une route cruciale pour le commerce international et les expéditions de pétrole.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".

 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.