Présidentielle: 467 000 inscrits pour la «primaire populaire», Le Pen contre-attaque

Selon un sondage Ipsos-Sopra Steria samedi pour Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof, la gauche serait laminée le 10 avril avec Jean-Luc Mélenchon (en photo) à 8%, Yannick Jadot à 7%, Christiane Taubira à 5% et Anne Hidalgo à 3,5%. (Photo, AFP)
Selon un sondage Ipsos-Sopra Steria samedi pour Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof, la gauche serait laminée le 10 avril avec Jean-Luc Mélenchon (en photo) à 8%, Yannick Jadot à 7%, Christiane Taubira à 5% et Anne Hidalgo à 3,5%. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 24 janvier 2022

Présidentielle: 467 000 inscrits pour la «primaire populaire», Le Pen contre-attaque

  • Ils seront invités à voter du 27 au 30 janvier pour désigner, parmi sept personnalités de la gauche, celle qui sera soutenue
  • En meeting samedi à Cannes devant 4 000 personnes, Éric Zemmour a mis en valeur sa dernière recrue en provenance du Rassemblement national

PARIS : La "primaire populaire", l'un des symptômes des difficultés de la gauche dans la campagne présidentielle, a pris forme dimanche, avec un total de 467 000 inscrits, à l'orée d'une semaine qui verra tous les candidats lancer concrètement leur course aux parrainages.

À onze semaines exactement du premier tour, et à défaut de grands meetings, Yannick Jadot (EELV), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Fabien Roussel (PCF), Valérie Pécresse (LR), Éric Zemmour (Reconquête) et Marine Le Pen (RN) sont intervenus sur les divers plateaux radio et télé tout au long de la journée.

En meeting samedi à Cannes devant 4 000 personnes, Éric Zemmour a mis en valeur sa dernière recrue en provenance du Rassemblement national, l'eurodéputé Gilbert Collard.

L'arrivée de cet avocat médiatique de 73 ans, qui était relativement marginalisé au RN, nourrit le discours du candidat Zemmour sur l'union du "peuple de droite" que, selon lui, il serait le seul à pouvoir réaliser et qui serait la clé d'un pouvoir qui s'est jusqu'à présent refusé à Mme Le Pen.

Marine Le Pen a répondu vivement à l'initiative, fustigeant "une dérive du mercenariat" lors de Dimanche en politique sur France 3.

Primaire disqualifiée

"Pour des gens qui vous expliquent toute la journée qu'ils vont sauver la France, ne pas être capable de décrocher son téléphone pour dire à la personne qui vous a fait élire, 'j'ai pris la décision d'aller chez un concurrent' en pleine campagne présidentielle de surcroît, c'est vraiment déplorable", a-t-elle ajouté, appelant Gilbert Collard à démissionner de son mandat parlementaire.

Mme Le Pen se dit par ailleurs persuadée que "le rôle d’Éric Zemmour est de m'empêcher d'arriver au second tour et non pas d'être au second tour lui-même".

À gauche, la "primaire populaire", disqualifiée par les principaux candidats de gauche qu'elle entend départager, a revendiqué dimanche soir un total de 467 000 inscrits.

Ils seront invités à voter du 27 au 30 janvier pour désigner, parmi sept personnalités de la gauche, celle qui sera soutenue.

Ce chiffre est nettement supérieur à ceux de la primaire écologiste de septembre (122 000 inscrits) et au congrès des Républicains début décembre (près de 140 000). 

Mais trois des sept candidats – Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et la socialiste Anne Hidalgo – ont refusé par avance de reconnaître le résultat du vote, et se retrouvent impliqués dans le scrutin malgré eux. Ils ont chacun demandé que leurs noms soient retirés de la liste des candidats.

L'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, déclarée candidate il y a seulement une semaine, et trois candidats de moindre envergure ont quant à eux promis de se plier aux résultats.

Selon un sondage Ipsos-Sopra Steria samedi pour Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof, la gauche serait laminée le 10 avril avec Jean-Luc Mélenchon à 8%, Yannick Jadot à 7%, Christiane Taubira à 5% et Anne Hidalgo à 3,5%.

Secret de polichinelle

D'après la même enquête, le sortant Emmanuel Macron continue de dominer les intentions de vote. 

Il arriverait largement en tête du premier tour avec 25%, devant Valérie Pécresse (LR) et Marine Le Pen (RN) à égalité à 15,5%. Au second tour, M. Macron obtiendrait 54% des voix face à Mme Pécresse (46%), et 57% contre Mme Le Pen (43%).

Emmanuel Macron passera lundi et mardi deux jours dans le Limousin afin de présenter son bilan sur des sujets comme les zones blanches, le retour des services publics ou les déserts médicaux, tous des points sensibles dans le monde rural à l'approche de la présidentielle. 

À en croire un proche, il ne devrait pas, en revanche, lever officiellement à cette occasion le secret de polichinelle de sa candidature.

Enfin, pour tous les candidats la semaine qui s'ouvre devrait être celle du coup d'envoi réel de leur quête de parrainages, avec la publication attendue mercredi du décret de convocation des électeurs pour les deux tours des 10 et 24 avril.

À chaque élection présidentielle, la chasse aux 500 signatures d'élus nécessaires pour concourir est ardue pour la majorité des candidats, fortement consommatrice du temps des militants, et parfois indécise jusqu'à la date limite, fixée cette année par le Conseil constitutionnel au 4 mars à 18h00 précises. 

Éric Zemmour, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont notamment fait état de leurs difficultés à obtenir leurs parrainages.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.