A l'Ouest rien de nouveau, pour les Russes à la frontière ukrainienne

Un étudiant en médecine passe avec son chien devant un monument de la Seconde Guerre mondiale dans le village de Maslova Pristan à l'extérieur de Belgorod, à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne, le 27 janvier 2022. (Photo, AFP)
Un étudiant en médecine passe avec son chien devant un monument de la Seconde Guerre mondiale dans le village de Maslova Pristan à l'extérieur de Belgorod, à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne, le 27 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 28 janvier 2022

A l'Ouest rien de nouveau, pour les Russes à la frontière ukrainienne

  • Alors que des voix commencent à s'élever à Moscou appelant à livrer des armes aux séparatistes, Mme Dolia estime que la Russie devrait intervenir pour les aider
  • Certains habitants admettent toutefois leur préoccupation devant le spectre de nouvelles sanctions occidentales en cas d'intervention russe en Ukraine

MASLOVA PRISTAN : La frontière russe avec l'Ukraine, théâtre d'une crise géopolitique majeure, n'est qu'à deux pas, mais les tensions n'ont pas dissuadé Artiom Ivanov de se lever à l'aube pour pêcher comme à son habitude.

"Une guerre?", s'étonne cet ouvrier de 34 ans emmitouflé dans une parka bleue, en remuant sa ligne au-dessus d'un petit trou creusé dans les eaux gelées du Severski Donets, une rivière transfrontalière, dans le bourg de Maslova Pristan, dans le Sud-Ouest de la Russie.

"Si une guerre se préparait vraiment, je serais en train d'astiquer mon fusil automatique, pas en train de pêcher", sourit-il, pendant qu'une des deux perches qu'il a attrapées --"pour mon chat"-- frétille à ses pieds.

Comme lui, la plupart des habitants de ce secteur frontalier rencontrés par l'AFP disent ne pas croire au déclenchement d'un nouveau conflit, malgré l'escalade des tensions entre Moscou et Kiev, soutenu par ses alliés occidentaux.

A les écouter, le déploiement par Moscou de dizaines de milliers de soldats et de blindés à la frontière ukrainienne n'est pas le signe d'une invasion imminente du voisin, comme le craignent les Etats-Unis.

"Sur nos terres, nous faisons ce que nous voulons. Doit-on demander la permission à son voisin lorsqu'on veut faire des travaux dans son jardin?", balaie Sergueï Iaroslavtsev, reprenant à son compte la rhétorique du Kremlin.

"De toute façon, la Russie ne lance jamais les hostilités en premier", jure cet ouvrier dans l'industrie gazière, âgé de 56 ans, qui pêche un peu plus loin.

«Obligation d'intervenir»

De fait, loin des échanges diplomatiques tendus entre Moscou et Washington, qui se rejettent la faute des tensions autour de l'Ukraine, cette région frontalière semble assoupie.

Des plaines enneigées balayées par un vent glacial s'étendent à perte de vue, striées çà et là d'une haie d'arbres nus ou d'un système d'irrigation à l'arrêt.

Des conflits, cette région qui fut pendant des siècles une marche fortifiée de l'empire russe en a connu: presque chaque village a son mémorial pour les soldats tués depuis la Seconde Guerre mondiale, quand ce ne sont pas des chars et des canons alignés sur des places publiques comme dans la ville-frontière de Chébékino.

A côté d'une aire de jeux, un panneau publicitaire appelle les jeunes à rejoindre le corps des parachutistes.

Non loin, Nadejda Dolia, une retraitée de 65 ans, finit de se signer devant une église avant de pester contre les autorités de Kiev, qu'elle accuse de "tuer des enfants, des mères et des personnes âgées" dans les zones séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine.

Alors que des voix commencent à s'élever à Moscou appelant à livrer des armes aux séparatistes, Mme Dolia estime que la Russie devrait intervenir pour les aider.

"Si la Russie n'intervient pas, ils (les Ukrainiens) peuvent les éradiquer de la surface de la Terre. Qui d'autre (que les Russes) peut les aider?", dit-elle, reprenant là aussi le discours martelé par la télévision russe.

Si les forces de Kiev lancent une offensive contre les séparatistes du Donbass, alors Moscou aurait "l'obligation d'intervenir", abonde M. Iaroslavtsev, le deuxième pêcheur.

Crainte des sanctions

Certains habitants admettent toutefois leur préoccupation devant le spectre de nouvelles sanctions occidentales en cas d'intervention russe en Ukraine.

Ilia Ignatiev, un étudiant en médecine de 24 ans, s'inquiète du risque de ne plus pouvoir voyager facilement ou de voir son niveau de vie baisser.

Les sanctions imposées à la Russie depuis l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014 "l'ont déjà montré: elles rendent tout plus difficile", déclare-t-il à l'AFP.

"Cela pourrait avoir un impact sur les prix des denrées alimentaires, la vie quotidienne, le logement", énumère-t-il en retenant son chien qui tire sur sa laisse.

Sur la rivière gelée, le pêcheur Artiom Ivanov pense que désormais, "tout est entre les mains de Dieu".

"Nous n'avons pas besoin de plus de terres", dit-il. Mais "s'ils (les Ukrainiens) attaquent, bien sûr que nous nous battrons".


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.