Biden veut faire du Qatar un allié majeur non-membre de l’OTAN

Le président américain Joe Biden prend part à une réunion bilatérale avec l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, aux États-Unis, le 31 janvier 2022. (Reuters)
Le président américain Joe Biden prend part à une réunion bilatérale avec l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, aux États-Unis, le 31 janvier 2022. (Reuters)
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Publié le Mardi 01 février 2022

Biden veut faire du Qatar un allié majeur non-membre de l’OTAN

  • Biden: «Notre partenariat avec le Qatar a été au cœur d’un grand nombre de nos intérêts les plus vitaux»
  • Les deux dirigeants ont discuté de la sécurité régionale, de la garantie de la stabilité des approvisionnements énergétiques mondiaux et de la situation humanitaire en Afghanistan

WASHINGTON: Lundi, le président américain Joe Biden a promis à l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad, qu'il allait bientôt désigner le Qatar comme un allié majeur non-membre de l'OTAN, accordant ainsi un statut spécial à un ami clé dans une région agitée.

Lors d'une réunion dans le bureau ovale, Biden a annoncé qu'il envisageait d'informer le Congrès américain de cette désignation qui est généralement accordée par les États-Unis à des alliés proches, non-membres de l'OTAN, qui entretiennent des relations de travail stratégiques avec l'armée américaine. 

«Le Qatar est à la fois un bon ami et un partenaire fiable et compétent. J'informerai le Congrès de ma décision de nommer le Qatar comme un allié majeur non-membre de l'OTAN pour mettre en valeur l'importance de nos relations. Je pense qu'il en est grand temps !», a dit Biden en s’adressant aux journalistes, alors que l'émir était à ses côtés.

Le Qatar est le 18e pays à recevoir ce titre, après le Brésil en 2019. Cette désignation offre aux partenaires internationaux des avantages en matière de commerce de défense et de coopération sécuritaire, sans oublier l'éligibilité à des programmes de prêts et à la livraison prioritaire de certaines ventes militaires. 

«Nous sommes très heureux et fiers de nos excellents rapports», a déclaré l'émir régnant du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani. «Nous continuerons à travailler ensemble pour trouver les voies et les moyens d'instaurer la paix dans notre région.»

Le Qatar est le premier fournisseur mondial de gaz naturel liquéfié et pourrait détourner ses approvisionnements vers l'Europe si le conflit en Ukraine perturbe les livraisons de gaz russe sur le continent.

Biden et Tamim ont profité de leur rencontre ce lundi pour discuter de la sécurité au Moyen-Orient et de la situation en Afghanistan où les conditions humaines se sont détériorées à la suite du retrait militaire américain qui a eu lieu l'année dernière et de la prise de pouvoir des talibans. Les dirigeants ont également passé en revue le statut des efforts déployés par les États-Unis pour relancer l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien.

Les responsables de l'administration Biden ont salué le Qatar pour avoir aidé l'armée américaine à évacuer des milliers de citoyens américains et d'Afghans lors du dernier épisode chaotique qui a marqué la fin de la guerre américaine contre les talibans. Le Qatar continue d'assurer des vols pour les personnes qui fuient l'Afghanistan et traite les visas de milliers de personnes fuyant le contrôle des talibans. L'ambassadeur du Qatar à Kaboul a même personnellement escorté des convois de personnes évacuées jusqu'à l'aéroport afin de garantir la sécurité de leur passage.

Par ailleurs, Tamim s'est séparément entretenu avec le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas. Il a aussi abordé le sujet des ventes d'armes ainsi que d'autres questions militaires avec le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré un responsable aux journalistes.

Biden a précisé que l'émir et lui avaient une longue liste à l'ordre du jour du lundi, dont la question du renforcement de la coopération en matière de commerce et d'investissement.

Il a salué le nouvel accord que le groupe Qatar Airways a signé avec Boeing et qui, selon lui, créera «des dizaines de milliers d'emplois bien rémunérés.»

Lundi, Qatar Airways a commandé des exemplaires de la version cargo du nouveau gros-porteur de Boeing, le 777X, ainsi que des avions 737 MAX. 

Biden a rappelé que les Émirats arabes unis avaient déjoué une attaque de missile balistique menée par les Houthis depuis le Yémen dimanche. «Nous sommes en contact quotidien avec les EAU pour faire face à ces menaces», a-t-il affirmé.

Il a ensuite précisé qu’il avait demandé à Austin, secrétaire à la Défense, de faire tout ce qui était en son pouvoir pour communiquer le soutien des États-Unis aux EAU, à l'Arabie saoudite et à toute la région du Golfe. 

(Avec Reuters et AP)

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.