Dans le cadre de l’Urban 20, le plus gros du travail est assuré par les sherpas

Illustration par Luis Grañena
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Publié le Lundi 05 octobre 2020

Dans le cadre de l’Urban 20, le plus gros du travail est assuré par les sherpas

  • Les groupes de travail ont suivi trois grands thèmes: œuvrer pour une économie circulaire neutre en carbone, développer une prospérité inclusive dans les villes et trouver des solutions naturelles dans les environnements urbains
  • À l’issue de tous les travaux, le sommet de l’Urban 20 a été en mesure d’afficher un niveau record de consentement dans son communiqué final; 39 des 42 villes ont signé avant la date limite du communiqué

DUBAI: Que ce soit pour aider les grimpeurs à atteindre des sommets vertigineux ou pour rédiger un passage problématique dans un communiqué, le sherpa est là pour assurer le plus gros du travail pour les principaux acteurs d’une entreprise ambitieuse. 

Certes, Abdelmohsen al-Ghannem n'a pas été contraint de porter de lourdes charges au cours de l'année écoulée en tant que sherpa de l’initiative Urban 20 (U20) du Groupe des vingt (G20). Néanmoins, la publication du communiqué final a couronné une longue période de travail exigeant. On peut presque l'imaginer en train de planter un drapeau sur le document final, comme un alpiniste au sommet de l'Everest. 

«C’était une année de travail, au cours de laquelle Riyad a présidé le G20», explique-t-il à Arab News. «Il nous fallait comprendre l'écosystème du G20 dans son ensemble, y compris celui de l’Urban 20, et trouver notre place.» 

L’initiative Urban 20 porte sur les questions urbaines et constitue un élément relativement nouveau dans le cadre du G20. 

Le G20, sous sa forme actuelle, est né de la crise financière mondiale de 2009 et de la nécessité d’apporter une réponse coordonnée à cette urgence. Depuis, il joue le rôle de superviseur économique et financier mondial. Mais Urban 20 n'a été créé qu’en 2018 à Buenos Aires. Le travail de l’Urban 20 s’est poursuivi en 2019, sous la direction de Tokyo.

Concentrer les efforts sur les grandes villes du monde était une extension logique du travail du G20. En effet, environ 55 % de la population mondiale vit dans des villes ou des grandes agglomérations urbaines, lesquelles génèrent près de 80 % du produit intérieur brut mondial.

Cependant, les villes sont aussi le théâtre de nombreux défis de taille auxquels le monde est confronté aujourd'hui: elles consomment une quantité d'énergie disproportionnée, elles sont plus vulnérables que d'autres régions aux problèmes liés au changement climatique, et elles concentrent les plus grandes inégalités économiques de la planète, avec tous les problèmes sociaux qui en découlent.

En 2020, les villes ont également été secouées par la pandémie de Covid-19 qui a fortement perturbé l'économie urbaine traditionnelle en raison du confinement et de la migration loin des centres d'infection.

Cette situation a constitué une nouvelle série de défis pour Riyad, qui accueillait la conférence U20 sous la présidence de Fahd al-Rasheed. Et ce fut également un défi pour M. Al-Ghannem.

«Du point de vue des U20, les gouvernements locaux constituent la forme de gouvernance la plus proche de la vie quotidienne des habitants», explique M. Al-Ghannem.

L’initiative Urban 20 est juste un élément d'un ensemble de «groupes d'engagement» sous le dispositif principal du G20.

«Ce que nous avons pu réaliser cette année n'a jamais été fait auparavant dans le cadre des U20: une plus grande collaboration avec d'autres groupes d'engagement sur des sujets auxquels toutes villes sont confrontées quotidiennement. Nous sommes donc en mesure de comprendre leurs priorités aussi bien que les nôtres.» 

BIOGRAPHIE d'un Sherpa U20 au G20

Naissance: 1988 à Riyad
Formation: diplôme d’urbanisme à l’université California State

CARRIÈRE

Stage dans la ville de Calabasas, Los Angeles

Urbaniste auprès de la Commission royale de la ville de Riyad

Sherpa U20 au G20

«En tant que jeune groupe d'engagement, notre structure n’était pas prête pour s’intégrer à l’initiative Urban 20. Nous avons donc consacré une partie de l’année à créer l’organisation qui convenait. Les villes apprécient vraiment ce genre de démarche. Nous nous sommes réunis entre experts pour échanger des points de vue techniques, nos expériences et la façon dont nous abordons les problématiques», explique-t-il. 

Outre les 20 villes représentant les pays membres du G20, 22 autres centres urbains ont été invités cette année en qualité d'observateurs, ainsi que des «partenaires de la connaissance» tels que le Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), la Banque mondiale ainsi que des experts issus du monde universitaire, de l'urbanisme et des finances.

L'une des innovations de l'Urban 20 de Riyad a été la création d’équipes spéciales chargées de coordonner le thème principal de l'événement. Dès février, lorsque les équipes de travail ont été mises en place, bien avant que la pandémie n'impose l'arrêt des déplacements, il était déjà prévu que les équipes de travail tiennent des réunions virtuelles. 

«Nous avons eu de la chance. Cette décision allait de pair avec l'une de nos principales priorités au sein de l'Urban20: se servir de la technologie et de l'innovation pour partager nos expériences.»

Les groupes de travail ont suivi trois grands thèmes: œuvrer pour une économie circulaire neutre en carbone, développer une prospérité inclusive dans les villes et trouver des solutions naturelles dans les environnements urbains.

La stratégie consistait à concentrer les efforts en faveur des objectifs de développement durable des Nations unies à travers l'innovation et – ce qui est particulièrement important – à générer les ressources financières nécessaires pour y parvenir.

La neutralité carbone présente un intérêt particulier pour l'Arabie saoudite. Elle s'inscrit à la fois dans la politique énergétique du pays ainsi que dans la stratégie de Riyad, où M. Al-Ghannem était urbaniste avant que l’Urban 20 ne le désigne comme sherpa.

«7,5 millions d'arbres ont été plantés à Riyad – un par habitant – pour aider à la séquestration du carbone, l'un des éléments de la neutralité carbone. Nous soutenons certes les objectifs du gouvernement, mais nous voulons également nous engager auprès des entreprises privées et des citoyens. Tel est le but du programme de plantation d'arbres.»

Pour M. Al-Ghannem les discussions avec les institutions financières soutenant les objectifs des U20 ont bien progressé. Il explique que des projets comme la plantation d'arbres ont des retombées importantes sur des secteurs plus importants tels que les investissements dans les infrastructures et les projets d'eau dans une ville aride comme Riyad.

 «Les financements et les investissements innovants figurent en tête des priorités de chaque ville. Lorsqu'il s'agit d'argent, nous nous adressons sans aucun doute aux bonnes personnes: les dirigeants des plus grandes économies du monde réunis au sein du Groupe des vingt.» 

Le travail de sherpa est long et exigeant. Il assure la liaison entre les différents participants dans l’initiative Urban 20, les équipes de travail et les groupes d'engagement. Mais au final, une fois tous les préparatifs terminés, l’important est d’atteindre l’objectif: les négociations finales et les compromis nécessaires pour permettre à toutes les parties d'accepter un communiqué résumant leurs positions, mais qui soit aussi suffisamment inclusif pour tenir compte des points de vue souvent très divers. Cela exige beaucoup d'empathie et de diplomatie.

«Pour nous, le communiqué est le document final qui récapitule tous nos engagements, et nous devons parvenir à un consensus. Avec quarante-deux villes, la tâche peut être difficile.»

La préparation était cruciale. Les quarante-deux villes ont été impliquées dans le processus depuis février. On leur a présenté un squelette du communiqué final et elles ont reçu des mises à jour tout au long du processus.

«En donnant aux villes des indications claires sur le processus, elles deviennent vos partenaires dans la réussite. Voilà pourquoi je continue à les remercier. En effet, en comprenant le processus, il leur a été beaucoup plus facile de parvenir à un consensus.»

À l’issue de tous les travaux, le sommet de l’Urban 20 a été en mesure d’afficher un niveau record de consentement dans son communiqué final: 39 des 42 villes ont signé avant la date limite du communiqué.

Pour M. Al-Ghannem, «c'est un énorme succès». Il ajoute que certaines villes ont été distraites cette année par les défis climatiques et, surtout, par l'impact de la pandémie. «Ils voulaient être vigilants au sujet du taux de propagation de la Covid-19 et ils voulaient la garder sous contrôle – ce qui est tout à fait compréhensible.»

Maintenant qu'il a mené avec succès l’initiative Urban 20 au sommet, M. Al-Ghannem va reprendre son rôle d'urbaniste au sein de la Commission royale – «le travail de mes rêves», confie-t-il – où un projet très important l’attend. 

Il est engagé dans la division des transports au sein du département de la planification urbaine et stratégique, en charge de l'inauguration tant attendue du métro de Riyad. Ce projet est considéré comme l’un des plans ambitieux de la ville qui espère doubler sa population au cours des dix prochaines années.

«Ce moyen de transport public nous permettra d'augmenter la concentration aux alentours des gares, de diversifier les usages des terrains et de faire passer la ville du transport automobile au transport en commun. C'est une tâche importante.»

M. Al-Ghannem participera également aux arrangements de la troïka pour le prochain sommet du G20, où la présidence précédente (le Japon) travaillera avec la présidence actuelle (l'Arabie saoudite) pour aider le futur hôte : l'Italie, en 2021.

«Nous serons très coopératifs. Nous avons investi du temps, de l'argent, des nuits blanches et plusieurs litres de café pour travailler sur l’Urban 20. Nous poursuivrons l'élan et soutiendrons cette initiative.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


En France, les taxes américaines empêchent les négociants de vin de Bordeaux de dormir

Début avril, Donald Trump avait menacé l'Union européenne (UE), dans le cadre de négociations bilatérales, d'imposer des droits de douane de 200 % sur les alcools (Photo AFP)
Début avril, Donald Trump avait menacé l'Union européenne (UE), dans le cadre de négociations bilatérales, d'imposer des droits de douane de 200 % sur les alcools (Photo AFP)
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  • Dans le sud-ouest de la France, les négociants en vin de Bordeaux vivent depuis des mois au rythme des annonces du président américain Donald Trump concernant les droits de douane, assistant, impuissants, au bouleversement d'un secteur déjà en crise.
  • Début avril, Donald Trump avait menacé l'Union européenne (UE), dans le cadre de négociations bilatérales, d'imposer des droits de douane de 200 % sur les alcools, en riposte à un projet de taxes européennes sur le bourbon américain.

BORDEAUX, FRANCE : Augmenteront-ils de 10 % ? 30 % ? 200 % ? Dans le sud-ouest de la France, les négociants en vin de Bordeaux vivent depuis des mois au rythme des annonces du président américain Donald Trump concernant les droits de douane, assistant, impuissants, au bouleversement d'un secteur déjà en crise.

En effet, les États-Unis représentent de loin le premier marché d'exportation pour les bordeaux, avec plus de 400 millions d'euros de chiffre d'affaires (20 % du total), suivis par la Chine (300 millions) et le Royaume-Uni (200 millions), selon Philippe Tapie, président de Bordeaux Négoce.

« C'est très compliqué à gérer parce que c'est totalement insaisissable. Un jour, c'est blanc, le lendemain, c'est noir ; l'administration américaine peut changer d'avis du jour au lendemain, et nous n'avons aucune visibilité », explique-t-il à l'AFP.

Début avril, Donald Trump avait menacé l'Union européenne (UE), dans le cadre de négociations bilatérales, d'imposer des droits de douane de 200 % sur les alcools, en riposte à un projet de taxes européennes sur le bourbon américain. Début avril, il a brandi une nouvelle menace de 20 % de droits de douane sur tous les produits européens, finalement suspendue.

Depuis, ces taxes s'élèvent à 10 %, mais fin mai, le locataire de la Maison Blanche a de nouveau menacé d'appliquer 50 %, avant d'annoncer un taux de 30 % à partir du 1er août, date à laquelle les négociations en cours avec l'UE devraient prendre fin.

« À 10 % ou 15 %, on trouvera des solutions. À 30 %, non. » C'est la fin de l'histoire », lance le président du syndicat des négociants bordelais, qui regrette que les exportateurs soient aujourd'hui « condamnés à rester en attente, face à une administration américaine totalement imprévisible », alors que les stocks s'accumulent.

- Incertitude -

En effet, pour exporter du vin, « il faut compter au minimum 30 jours de bateau. Si l'on passe de l'autre côté, en Californie, c'est 60 jours. On ne peut pas raisonner à la semaine », poursuit M. Tapie, assurant n'avoir « jamais été confronté à une situation pareille » en trente ans de métier.

Twins Bordeaux, l'une des principales maisons de négoce bordelaises, est également particulièrement « impactée » par le yo-yo des annonces et des menaces.

« Le marché américain représente environ un tiers de notre chiffre d'affaires, soit quelque 30 millions d'euros », explique Sébastien Mosès, codirecteur et copropriétaire de Twins, qui expédie habituellement plus d'un million de bouteilles par an aux États-Unis.

Depuis janvier, « on doit être à 50 % de chiffre d'affaires en moins par rapport à l'année dernière », dit-il.

Les négociants jouent un rôle central dans la commercialisation du vin bordelais, assurant notamment la majorité des ventes à l'export.

« Jusqu'à présent, on arrive à peu près à sauver les meubles, parce que dès l'élection de Donald Trump, en novembre 2024, on a anticipé et envoyé un maximum de stocks aux États-Unis », explique M. Mosès, soulignant que cette incertitude n'est « pas propice à la mise en place d'une stratégie stable ». 

- Expédition par avion - 

« On fonctionne vraiment au coup par coup, avec un niveau de risque élevé », dit-il.

Twins Bordeaux a même expédié, en mars, environ 10 000 bouteilles par voie aérienne. « Mais uniquement des vins très chers, à partir de 150/200 euros la bouteille, car par avion, c'est au moins deux fois et demi le prix d'un envoi par bateau », explique-t-il.

D'autres ont adopté des stratégies différentes bien avant le retour de Donald Trump à la présidence, comme la maison de négoce bordelaise Bouey, pour qui le marché américain représente moins de 10 % de ses exportations.

« On a entrepris depuis longtemps un éclatement géographique. Face au désordre du monde, les stratégies commerciales ne peuvent plus reposer sur une stratégie mono ou bi-pays », avait indiqué à l'AFP en avril Jacques Bouey, le PDG de l'entreprise.

Pour le plus grand vignoble bénéficiant d'une appellation d'origine contrôlée (AOC) de France, ces droits de douane interviennent dans un contexte déjà difficile, marqué notamment par une baisse de la consommation et des difficultés générales à l'exportation ayant entraîné une surproduction et un effondrement du prix du vrac. Début 2023, un tiers des quelque 5 000 vignerons bordelais se déclaraient en difficulté.

« On commence à être champion du monde dans l'accumulation de problèmes », se désole Philippe Tapie.


En Écosse, Trump et von der Leyen tentent de conclure un accord douanier de dernière minute

Le président américain Donald Trump réagit en jouant au golf sur le parcours Trump Turnberry, à Turnberry, sur la côte sud-ouest de l'Écosse, le 26 juillet 2025 (Photo : ANDY BUCHANAN / AFP)
Le président américain Donald Trump réagit en jouant au golf sur le parcours Trump Turnberry, à Turnberry, sur la côte sud-ouest de l'Écosse, le 26 juillet 2025 (Photo : ANDY BUCHANAN / AFP)
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  • L'heure tourne : le républicain de 79 ans, lancé dans une vaste offensive protectionniste, se donne jusqu'au 1er août pour imposer des taxes douanières de 30 % sur les produits européens entrant aux États-Unis.
  • Toute entente entre les deux dirigeants devra être validée par les États membres de l'UE. Les diplomates européens ont prévu de se concerter dès dimanche soir ou lundi, en cas d'accord à Turnberry.

TURBERRY, ÉCOSSE : selon le président américain, il y a « une chance sur deux » d'y parvenir. Dimanche, Donald Trump négocie avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour tenter d'arracher un accord douanier.

L'heure tourne : le républicain de 79 ans, lancé dans une vaste offensive protectionniste, se donne jusqu'au 1er août pour imposer des taxes douanières de 30 % sur les produits européens entrant aux États-Unis.

Toute entente entre les deux dirigeants devra être validée par les États membres de l'UE. Les diplomates européens ont prévu de se concerter dès dimanche soir ou lundi, en cas d'accord à Turnberry.

C'est dans cette localité tranquille de la côte ouest de l'Écosse, où la famille Trump possède un luxueux complexe de golf, que la rencontre aura lieu, à 16 h 30 (15 h 30 GMT), selon la Maison Blanche.

« Nous avons une chance sur deux » de trouver un accord, avait lancé Donald Trump vendredi à son arrivée en Écosse, d'où il repartira mardi après un séjour mi-privé, mi-diplomatique, en estimant qu'il restait « environ 20 sujets » contentieux à régler. 

« Très respecté »

Il a assuré être « impatient » de s'entretenir avec Ursula von der Leyen, une « femme très respectée ».

Ce ton aimable tranche avec les invectives dont le dirigeant républicain accable l'Union européenne, qu'il accuse d'avoir été créé dans le but d'« arnaquer » les États-Unis.

Jeudi, un porte-parole de la Commission européenne a affirmé qu'un accord était « à portée de main ».

Selon plusieurs sources européennes, le texte en discussion prévoit des surtaxes douanières de 15 % sur les exportations européennes à destination des États-Unis, avec des exemptions pour l'aéronautique et les spiritueux, mais pas pour le vin.

L'acier serait soumis à des règles spécifiques, avec des quotas pour les importations en provenance d'Europe.

Les Européens s'engageaient également à acheter du gaz naturel liquéfié et à investir aux États-Unis. 

« Bazooka »

L'ensemble évoque l'accord annoncé il y a quelques jours entre les États-Unis et le Japon.

L'Union européenne est actuellement soumise à une taxe de 25 % sur les voitures, de 50 % sur l'acier et l'aluminium, ainsi qu'à des droits de douane généraux de 10 %.

Si Ursula von der Leyen et Donald Trump ne parviennent pas à s'entendre, Bruxelles affirme qu'il est prêt à riposter en taxant les produits et services américains.

L'exécutif européen, sous l'impulsion de certains pays comme la France, pourrait également geler l'accès aux marchés publics européens ou bloquer certains investissements.

Dégainer ce « bazooka » ,appelé instrument « anti-coercition » dans le jargon bruxellois,entraînerait l'Europe et l'Amérique dans une escalade commerciale sans précédent, dont les effets se feraient sentir des deux côtés de l'Atlantique. 

- Epstein -

Donald Trump, ancien promoteur immobilier et auteur d'un livre à succès sur « l'art du deal », affirme être en position de force sur le plan commercial.

Cependant, certains sondages montrent que les Américains doutent de sa stratégie douanière et de sa manière de gérer les affaires en général.

Selon un récent sondage Gallup, sa cote de confiance est tombée à 37 %, soit 10 points de moins qu'en janvier.

Le milliardaire new-yorkais, qui a toujours su se sortir des scandales et des poursuites pénales, peine à se dépêtrer de l'affaire Jeffrey Epstein.

Une partie de sa base l'accuse de manquer de transparence sur les relations qu'il entretenait avec ce riche financier, mort en prison avant un procès pour crimes sexuels qui s'annonçait rétentant, et dont il était un ami.

Annoncer un accord avec l'UE, en promettant des retombées pharaoniques pour l'économie américaine, et ce, dans la foulée de ceux conclus ces derniers jours avec le Japon, le Vietnam et les Philippines, pourrait être une diversion bienvenue.

Lundi, des négociateurs américains s'efforceront d'éviter une reprise de l'escalade commerciale entre les deux premières économies mondiales, susceptibles d'ébranler l'économie de la planète entière, lors d'une rencontre à Stockholm avec la Chine.

Avant cette rencontre, le dirigeant républicain, féru de golf, a profité samedi du green surplombant la mer à Turnberry, en compagnie de son fils Eric, l'un des dirigeants de la Trump Organization.

Cette holding familiale détient le golf de Turnberry, ainsi que celui d'Aberdeen, sur la côte est de l'Écosse, où le président américain se rendra pour inaugurer un nouveau parcours avant de regagner Washington.


Al-Falih: L'Arabie saoudite souhaite renforcer les liens économiques avec la Syrie

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  • La conférence sur l'investissement marque un renouveau significatif des relations entre les deux pays
  • En avril, l'Arabie saoudite s'est jointe au Qatar pour régler la dette de 15 millions de dollars de la Syrie envers la Banque mondiale, dans le cadre d'efforts plus larges visant à soutenir le redressement financier du pays

RIYADH : Le Forum d'investissement syro-saoudien a débuté à Damas, avec la participation de plus de 120 investisseurs et cadres des secteurs public et privé du Royaume.

S'exprimant à cette occasion, le ministre saoudien de l'investissement, Khalid Al-Falih, a annoncé que le forum verrait la signature de 47 accords et mémorandums d'entente, pour un montant total de 24 milliards de SR (6,4 milliards de dollars).

La conférence sur l'investissement marque un renouveau significatif des relations entre les deux pays. En avril, l'Arabie saoudite s'est jointe au Qatar pour régler la dette de 15 millions de dollars de la Syrie envers la Banque mondiale, dans le cadre d'efforts plus larges visant à soutenir le redressement financier du pays.

S'exprimant lors du forum, M. Al-Falih a déclaré : "Nous sommes déterminés à renforcer les relations avec la Syrie : "Nous sommes déterminés à renforcer nos relations avec la Syrie, en particulier dans les domaines de l'économie et de l'investissement. Plus de 20 entités gouvernementales et 100 entreprises du secteur privé participent à ce forum".

Le ministre a ajouté que l'Arabie saoudite se préparait à investir en Syrie dans de nombreux secteurs, notamment l'énergie, l'immobilier, l'industrie et les infrastructures.

Selon M. Al-Falih, les services financiers, les soins de santé, l'agriculture, les télécommunications, les technologies de l'information, la construction et l'éducation constituent d'autres domaines de collaboration potentiels.

Le ministre a ajouté que des accords d'une valeur supérieure à 11 milliards de SR seraient signés dans le secteur des infrastructures au cours de ce forum, qui comprend le lancement de trois nouvelles installations de production de ciment.

Le 23 juillet, M. Al-Falih et le ministre syrien de l'économie, M. Mohammed Al-Shaar, ont inauguré l'usine de ciment blanc Fayhaa dans la ville industrielle d'Adra, la première de ce type en Syrie.

Soutenue par un investissement de 20 millions de dollars de la Northern Region Cement Co. d'Arabie saoudite, l'usine devrait produire du ciment blanc de haute qualité tout en créant 130 emplois directs et plus de 1 000 emplois indirects.

Dans son dernier discours, M. Al-Falih a déclaré que ce forum serait également le théâtre d'accords d'une valeur de 4 milliards de SR dans le secteur des télécommunications, le ministère syrien des communications et plusieurs sociétés de télécommunications saoudiennes souhaitant approfondir leurs liens.

"Dans le secteur agricole, nous sommes impatients de collaborer avec la Syrie pour développer des projets communs de grande qualité, notamment des fermes modèles et des industries de transformation", a déclaré M. Al-Falih.

Il a ajouté : "Dans le secteur des services financiers et des banques, ce forum verra la signature d'un protocole d'accord entre le groupe saoudien Tadawul et la bourse des valeurs mobilières de Damas pour renforcer la coopération dans les solutions fintech."

Lors de son discours, M. Al-Falih a également affirmé la position de soutien du Royaume pour guider la Syrie vers la voie de la prospérité et du développement durable.

"Dans ce forum, nous ne construisons pas de nouveaux ponts, car des liens sociaux, économiques et culturels étroits unissent depuis longtemps nos deux nations. Depuis l'Antiquité, la péninsule arabique et le Levant sont des maillons essentiels du commerce mondial", a déclaré M. Al-Falih.

Il a ajouté que les relations entre l'Arabie saoudite et la Syrie continueraient à s'épanouir car "les deux nations sont les deux faces d'une même pièce politique, économique et sociale".

Le ministre syrien de l'économie et de l'industrie, Mohammad Al-Shaar, a qualifié le forum de "jalon historique" dans l'évolution des relations entre le Royaume et la Syrie.

"La Syrie connaît un véritable élan vers la croissance et la prospérité, et nous réaffirmons notre engagement total à fournir toutes les formes de soutien nécessaires à la réussite de ce forum, afin que les peuples syrien et saoudien en tirent profit", a-t-il déclaré.

Lors d'une autre table ronde organisée dans le cadre du forum, M. Al-Falih a déclaré que la Syrie était en train de devenir une destination propice aux investissements, en dépit des difficultés rencontrées.

"L'Arabie saoudite continue de soutenir la Syrie, et les investissements et les projets que nous avons annoncés aujourd'hui ne sont que la partie émergée de l'iceberg", a déclaré M. Al-Falih.

Il a ajouté : "La Syrie fait un bond en avant en tant que pays attractif pour les investissements, malgré tous les défis. Depuis le début de sa nouvelle ère, nous avons constaté une réelle volonté d'offrir des opportunités d'investissement aux hommes d'affaires saoudiens."

M. Al-Shaar, s'exprimant au cours de la discussion, a déclaré que la Syrie veillera à la création d'un environnement d'investissement sûr pour les investisseurs d'Arabie saoudite et d'autres entités étrangères.

Pour sa part, Mazen Al-Salhani, ministre syrien du tourisme, a déclaré que l'industrie du voyage et des loisirs était l'un des secteurs d'investissement les plus importants du pays.

"Pour faciliter les procédures, nous avons lancé le nouveau site web du ministère, qui comprend toutes les lois et réglementations régissant le secteur", a ajouté M. Al-Salhani.