Dans le cadre de l’Urban 20, le plus gros du travail est assuré par les sherpas

Illustration par Luis Grañena
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Publié le Lundi 05 octobre 2020

Dans le cadre de l’Urban 20, le plus gros du travail est assuré par les sherpas

  • Les groupes de travail ont suivi trois grands thèmes: œuvrer pour une économie circulaire neutre en carbone, développer une prospérité inclusive dans les villes et trouver des solutions naturelles dans les environnements urbains
  • À l’issue de tous les travaux, le sommet de l’Urban 20 a été en mesure d’afficher un niveau record de consentement dans son communiqué final; 39 des 42 villes ont signé avant la date limite du communiqué

DUBAI: Que ce soit pour aider les grimpeurs à atteindre des sommets vertigineux ou pour rédiger un passage problématique dans un communiqué, le sherpa est là pour assurer le plus gros du travail pour les principaux acteurs d’une entreprise ambitieuse. 

Certes, Abdelmohsen al-Ghannem n'a pas été contraint de porter de lourdes charges au cours de l'année écoulée en tant que sherpa de l’initiative Urban 20 (U20) du Groupe des vingt (G20). Néanmoins, la publication du communiqué final a couronné une longue période de travail exigeant. On peut presque l'imaginer en train de planter un drapeau sur le document final, comme un alpiniste au sommet de l'Everest. 

«C’était une année de travail, au cours de laquelle Riyad a présidé le G20», explique-t-il à Arab News. «Il nous fallait comprendre l'écosystème du G20 dans son ensemble, y compris celui de l’Urban 20, et trouver notre place.» 

L’initiative Urban 20 porte sur les questions urbaines et constitue un élément relativement nouveau dans le cadre du G20. 

Le G20, sous sa forme actuelle, est né de la crise financière mondiale de 2009 et de la nécessité d’apporter une réponse coordonnée à cette urgence. Depuis, il joue le rôle de superviseur économique et financier mondial. Mais Urban 20 n'a été créé qu’en 2018 à Buenos Aires. Le travail de l’Urban 20 s’est poursuivi en 2019, sous la direction de Tokyo.

Concentrer les efforts sur les grandes villes du monde était une extension logique du travail du G20. En effet, environ 55 % de la population mondiale vit dans des villes ou des grandes agglomérations urbaines, lesquelles génèrent près de 80 % du produit intérieur brut mondial.

Cependant, les villes sont aussi le théâtre de nombreux défis de taille auxquels le monde est confronté aujourd'hui: elles consomment une quantité d'énergie disproportionnée, elles sont plus vulnérables que d'autres régions aux problèmes liés au changement climatique, et elles concentrent les plus grandes inégalités économiques de la planète, avec tous les problèmes sociaux qui en découlent.

En 2020, les villes ont également été secouées par la pandémie de Covid-19 qui a fortement perturbé l'économie urbaine traditionnelle en raison du confinement et de la migration loin des centres d'infection.

Cette situation a constitué une nouvelle série de défis pour Riyad, qui accueillait la conférence U20 sous la présidence de Fahd al-Rasheed. Et ce fut également un défi pour M. Al-Ghannem.

«Du point de vue des U20, les gouvernements locaux constituent la forme de gouvernance la plus proche de la vie quotidienne des habitants», explique M. Al-Ghannem.

L’initiative Urban 20 est juste un élément d'un ensemble de «groupes d'engagement» sous le dispositif principal du G20.

«Ce que nous avons pu réaliser cette année n'a jamais été fait auparavant dans le cadre des U20: une plus grande collaboration avec d'autres groupes d'engagement sur des sujets auxquels toutes villes sont confrontées quotidiennement. Nous sommes donc en mesure de comprendre leurs priorités aussi bien que les nôtres.» 

BIOGRAPHIE d'un Sherpa U20 au G20

Naissance: 1988 à Riyad
Formation: diplôme d’urbanisme à l’université California State

CARRIÈRE

Stage dans la ville de Calabasas, Los Angeles

Urbaniste auprès de la Commission royale de la ville de Riyad

Sherpa U20 au G20

«En tant que jeune groupe d'engagement, notre structure n’était pas prête pour s’intégrer à l’initiative Urban 20. Nous avons donc consacré une partie de l’année à créer l’organisation qui convenait. Les villes apprécient vraiment ce genre de démarche. Nous nous sommes réunis entre experts pour échanger des points de vue techniques, nos expériences et la façon dont nous abordons les problématiques», explique-t-il. 

Outre les 20 villes représentant les pays membres du G20, 22 autres centres urbains ont été invités cette année en qualité d'observateurs, ainsi que des «partenaires de la connaissance» tels que le Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), la Banque mondiale ainsi que des experts issus du monde universitaire, de l'urbanisme et des finances.

L'une des innovations de l'Urban 20 de Riyad a été la création d’équipes spéciales chargées de coordonner le thème principal de l'événement. Dès février, lorsque les équipes de travail ont été mises en place, bien avant que la pandémie n'impose l'arrêt des déplacements, il était déjà prévu que les équipes de travail tiennent des réunions virtuelles. 

«Nous avons eu de la chance. Cette décision allait de pair avec l'une de nos principales priorités au sein de l'Urban20: se servir de la technologie et de l'innovation pour partager nos expériences.»

Les groupes de travail ont suivi trois grands thèmes: œuvrer pour une économie circulaire neutre en carbone, développer une prospérité inclusive dans les villes et trouver des solutions naturelles dans les environnements urbains.

La stratégie consistait à concentrer les efforts en faveur des objectifs de développement durable des Nations unies à travers l'innovation et – ce qui est particulièrement important – à générer les ressources financières nécessaires pour y parvenir.

La neutralité carbone présente un intérêt particulier pour l'Arabie saoudite. Elle s'inscrit à la fois dans la politique énergétique du pays ainsi que dans la stratégie de Riyad, où M. Al-Ghannem était urbaniste avant que l’Urban 20 ne le désigne comme sherpa.

«7,5 millions d'arbres ont été plantés à Riyad – un par habitant – pour aider à la séquestration du carbone, l'un des éléments de la neutralité carbone. Nous soutenons certes les objectifs du gouvernement, mais nous voulons également nous engager auprès des entreprises privées et des citoyens. Tel est le but du programme de plantation d'arbres.»

Pour M. Al-Ghannem les discussions avec les institutions financières soutenant les objectifs des U20 ont bien progressé. Il explique que des projets comme la plantation d'arbres ont des retombées importantes sur des secteurs plus importants tels que les investissements dans les infrastructures et les projets d'eau dans une ville aride comme Riyad.

 «Les financements et les investissements innovants figurent en tête des priorités de chaque ville. Lorsqu'il s'agit d'argent, nous nous adressons sans aucun doute aux bonnes personnes: les dirigeants des plus grandes économies du monde réunis au sein du Groupe des vingt.» 

Le travail de sherpa est long et exigeant. Il assure la liaison entre les différents participants dans l’initiative Urban 20, les équipes de travail et les groupes d'engagement. Mais au final, une fois tous les préparatifs terminés, l’important est d’atteindre l’objectif: les négociations finales et les compromis nécessaires pour permettre à toutes les parties d'accepter un communiqué résumant leurs positions, mais qui soit aussi suffisamment inclusif pour tenir compte des points de vue souvent très divers. Cela exige beaucoup d'empathie et de diplomatie.

«Pour nous, le communiqué est le document final qui récapitule tous nos engagements, et nous devons parvenir à un consensus. Avec quarante-deux villes, la tâche peut être difficile.»

La préparation était cruciale. Les quarante-deux villes ont été impliquées dans le processus depuis février. On leur a présenté un squelette du communiqué final et elles ont reçu des mises à jour tout au long du processus.

«En donnant aux villes des indications claires sur le processus, elles deviennent vos partenaires dans la réussite. Voilà pourquoi je continue à les remercier. En effet, en comprenant le processus, il leur a été beaucoup plus facile de parvenir à un consensus.»

À l’issue de tous les travaux, le sommet de l’Urban 20 a été en mesure d’afficher un niveau record de consentement dans son communiqué final: 39 des 42 villes ont signé avant la date limite du communiqué.

Pour M. Al-Ghannem, «c'est un énorme succès». Il ajoute que certaines villes ont été distraites cette année par les défis climatiques et, surtout, par l'impact de la pandémie. «Ils voulaient être vigilants au sujet du taux de propagation de la Covid-19 et ils voulaient la garder sous contrôle – ce qui est tout à fait compréhensible.»

Maintenant qu'il a mené avec succès l’initiative Urban 20 au sommet, M. Al-Ghannem va reprendre son rôle d'urbaniste au sein de la Commission royale – «le travail de mes rêves», confie-t-il – où un projet très important l’attend. 

Il est engagé dans la division des transports au sein du département de la planification urbaine et stratégique, en charge de l'inauguration tant attendue du métro de Riyad. Ce projet est considéré comme l’un des plans ambitieux de la ville qui espère doubler sa population au cours des dix prochaines années.

«Ce moyen de transport public nous permettra d'augmenter la concentration aux alentours des gares, de diversifier les usages des terrains et de faire passer la ville du transport automobile au transport en commun. C'est une tâche importante.»

M. Al-Ghannem participera également aux arrangements de la troïka pour le prochain sommet du G20, où la présidence précédente (le Japon) travaillera avec la présidence actuelle (l'Arabie saoudite) pour aider le futur hôte : l'Italie, en 2021.

«Nous serons très coopératifs. Nous avons investi du temps, de l'argent, des nuits blanches et plusieurs litres de café pour travailler sur l’Urban 20. Nous poursuivrons l'élan et soutiendrons cette initiative.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.