Comment le léopard d'Arabie, en voie d’extinction, est rendu à la vie sauvage en Arabie saoudite

En Arabie saoudite, où, pendant des générations, le léopard d'Arabie et ses proies ont été chassés et où son habitat a été progressivement érodé par l'expansion et le développement humains, on craint l’extinction de cette race. (Images fournies/RCU)
En Arabie saoudite, où, pendant des générations, le léopard d'Arabie et ses proies ont été chassés et où son habitat a été progressivement érodé par l'expansion et le développement humains, on craint l’extinction de cette race. (Images fournies/RCU)
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Publié le Vendredi 11 février 2022

Comment le léopard d'Arabie, en voie d’extinction, est rendu à la vie sauvage en Arabie saoudite

  • On pense que seule une poignée de ces animaux magnifiques survit dans toute la péninsule arabique
  • Un programme géré par la RCU a permis la naissance de 16 petits au Centre de recherche sur la faune sauvage à Taif

LONDRES: Abdelaziz Alenzy n'oubliera jamais le moment où il a reçu l’appel en avril dernier. Après plus de trois mois d'attente anxieuse, l'un des léopards du programme de reproduction en captivité du Centre de recherche sur la faune sauvage à Taif avait enfin donné naissance à un petit en bonne santé et plein d’entrain.

«Je ne peux pas décrire mes sentiments quand elle est née», a affirmé Alenzy, directeur vétérinaire à la Commission royale pour AlUla (RCU). «Nous nous attendions à ce qu'un petit naisse ce jour-là, mais quand j'ai reçu l'appel des gardiens, c'était: ‘Ouah!’ Je me suis levé, je me suis habillé et je me suis précipité au travail.»

Pendant 12 semaines, l'équipe n'a pas dérangé la mère et son petit. Les trois premiers mois de la vie d’un léopard sont cruciaux. Ce n'est qu’à ce moment-là qu'ils ont pu procéder à un examen médical et qu’ils ont découvert que «nous avons eu la chance d'avoir une petite femelle, ce qui est une excellente chose pour notre programme».

Ce petit, l’un des 16 dont la reproduction a été effectuée avec succès à Taif dans le cadre du programme sur les léopards d'Arabie géré par la RCU, représente l’espoir de l'une des expériences de réintroduction les plus ambitieuses jamais tentées dans le monde.

«Notre objectif à la RCU n'est rien de moins que de rétablir le pouvoir de l'équilibre de la nature», a déclaré le Dr Ahmad Mohammed al-Malki, directeur général des réserves naturelles de la commission.

Travaillant en partenariat avec Panthera, une organisation mondiale de conservation consacrée à la préservation des sept grands félins du monde et de leur rôle essentiel dans les écosystèmes mondiaux, la RCU prévoit de réintroduire le léopard dans la nature en Arabie saoudite.

«Nous estimons que le fait de sauver des espèces menacées telles que le léopard d'Arabie est essentiel à la protection de notre planète et à l'équilibre naturel de notre écosystème», a précisé Al-Malki.

À l'heure actuelle, le Léopard d'Arabie est classé sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature, comme étant «en danger critique d'extinction». Il est pratiquement en état d’extinction à l'état sauvage.

Seule une poignée de ces magnifiques animaux survivrait dans toute la péninsule arabique, dans un dernier refuge situé dans les montagnes du Dhofar, à Oman.

En Arabie saoudite où, pendant des générations, le léopard d'Arabie et ses proies ont été chassés et son habitat régulièrement érodé par l'expansion et le développement humains, on craint l’extinction de cette race.

«Je ne pense pas que nous puissions dire avec certitude que le léopard a disparu en Arabie saoudite», a affirmé le biologiste David Mallon, professeur invité au département des sciences naturelles de la Manchester Metropolitan University, et membre du comité de la liste rouge de l'UICN.

«Il pourrait y avoir un léopard ou deux encore en vie quelque part. Mais ces dernières années, de nombreux piégeages photographiques ont été effectués. Cela a été énormément intensifié par les gens de Panthera, qui travaillent avec AlUla sur une douzaine de sites ces deux dernières années, mais ils n'ont trouvé aucune photographie du léopard.»

en bref

Des bâtiments et des monuments célèbres en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis et à Oman s'illuminent pour marquer la toute première Journée du Léopard d'Arabie le 10 février.

Le léopard était déjà rare en Arabie saoudite dans les années 1960. La dernière observation confirmée du léopard dans le Royaume remonte à 2014, lorsqu'une vidéo d'un léopard empoisonné par un fermier dans la région de Wadi Numan, à La Mecque, a été publiée sur YouTube.

Ce fut le point de départ de la RCU qui, alors même que la reproduction des léopards se poursuivait, s’est lancée dans un programme d'éducation et de sensibilisation visant à souligner l'importance et les avantages pour les communautés locales de la réintégration du léopard dans ses anciens terrains de chasse.

Cela aidera les communautés à réaliser «qu'il existe un lien direct entre leur prospérité, leur avenir, et la réintroduction du léopard», a déclaré Thomas Kaplan, fondateur de Panthera. «La partie la plus importante du processus de réintroduction des grands félins est d’assurer l'adhésion des populations locales.»

Pour sa part, la RCU «travaille en étroite collaboration avec la communauté locale», en investissant dans «l'éducation et l'apprentissage de la génération future d'AlUla afin de créer des opportunités de formation et d'emploi».

La possibilité de voir des léopards à l'état sauvage jouera sans aucun doute un rôle important dans le développement de la région d'AlUla en tant que destination de tourisme culturel riche en archéologie, en patrimoine et en paysages époustouflants, créant ainsi de nombreux emplois pour la population locale.

La princesse Reema bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, est la fondatrice de Catmosphere, une fondation à but non lucratif qui vise à sensibiliser le public aux nombreuses espèces de félins menacées dans le monde. 

La RCU prévoit de remettre en liberté les premiers léopards élevés en captivité dans la réserve naturelle de Charaan d'ici 2030. Cette réserve naturelle est un habitat protégé de 925 kilomètres carrés en cours de création à AlUla, dans le paysage spectaculaire de gorges situé à l'est de l'ancienne cité nabatéenne de Hegra, sculptée dans la roche.

Le moment n’aurait pu être plus adéquat. Le projet d’AlUla, faisant de la région une destination touristique internationale riche en histoire naturelle et humaine, est l'une des pierres angulaires du plan de la Vision 2030 du Royaume pour la diversification économique.

L'emplacement est également parfait. Les léopards, ainsi que les lions et les guépards, ont vécu ici-même pendant des millénaires avant de perdre la lutte pour l'espace vital avec les humains.

La preuve que ces animaux ont prospéré ici pendant des milliers d'années – aux côtés de lions et de guépards, aujourd’hui disparus depuis longtemps – se trouve dans d'anciennes gravures rupestres ou pétroglyphes, disséminées dans le paysage, montrant des léopards rôdant dans ce qui était alors le paysage luxuriant et verdoyant de la Péninsule arabique.

Aujourd’hui, selon Kaplan, le léopard revient chez lui – c'est une étape vitale dans les projets plus vastes de l'Arabie saoudite visant à augmenter considérablement le nombre d'habitats protégés dans le pays.

«L’intérêt de sauver les grands félins est qu'ils se situent au sommet de la pyramide en termes de chaîne alimentaire», a-t-il indiqué. «Pensez à eux comme l'espèce parapluie ou le prédateur au sommet - la mégafaune emblématique de son écosystème. C'est la représentation d'un paysage sain; un lieu unique pour la conservation de la faune sauvage.

«En d'autres termes, si vous voulez sauver de grands paysages, alors la façon de procéder est de se concentrer sur le sommet de la chaîne alimentaire, les espèces parapluies. Et en Arabie saoudite, c’est le léopard.»

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À l'heure actuelle, le léopard d'Arabie est classé sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature comme étant «en danger critique d'extinction». Il a pratiquement disparu à l'état sauvage. (Photo fournie/RCU)

L'engagement envers le programme sur le léopard est important. En juin 2016, lors d'une cérémonie en plein air au milieu des paysages impressionnants d'AlUla, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, ministre saoudien de la Culture et gouverneur de la RCU, a signé un accord avec Panthera, engageant la commission à investir 20 millions de dollars (1 dollar américain = 0,88 euro) sur dix ans pour aider à la conservation mondiale du léopard et à l’augmentation du nombre de léopards d'Arabie.

Le prince Badr a déclaré après la cérémonie: «Il est de notre devoir de protéger, de conserver et de renforcer les effectifs de la population afin d'éviter que l'espèce ne devienne une note de bas de page dans l'histoire», ainsi que de «veiller à ce que les populations des autres pays du monde soient préservées avant qu'elles n'atteignent les niveaux de danger auxquels sont aujourd'hui confrontés nos précieux grands félins indigènes».

Préserver les animaux, c’est préserver les paysages, et le programme sur les léopards est le fleuron d’une série d’initiatives vertes lancées pour restaurer et protéger l'équilibre de la nature à travers le Royaume, en s'appuyant sur les succès précédents, notamment la réintroduction d'autres espèces menacées et la désignation de vastes étendues du pays comme zones protégées.

Après le lancement de l'Initiative verte saoudienne en mars 2021, d'autres initiatives de ré-ensauvagement sont en cours dans tout le Royaume, notamment l'inversion de la désertification dans de vastes zones, la restauration d’habitats dégradés par le surpâturage du bétail et une énorme augmentation prévue du nombre et de l'échelle des zones protégées en Arabie saoudite.

 

La première zone protégée du pays a été créée en 1986 – une réserve de 13 775 kilomètres carrés à Harrat al-Harrah, dans le nord du Royaume. Aujourd'hui, elle abrite un éventail éblouissant d'animaux importants, notamment la gazelle Reem, le loup d'Arabie, le renard roux, le renard des sables, l'hyène rayée, le lièvre du Cap, la gerboise, l'outarde houbara et l'aigle royal.

Depuis la désignation de Harrat al-Harrah, 14 autres zones, couvrant plus de 82 000 kilomètres carrés, ont été protégées. Désormais, sous les auspices de l'Initiative verte saoudienne, il est prévu de porter la superficie des terres protégées à environ 600 000 kilomètres carrés, soit plus de 30% de la superficie totale du Royaume.

L'Arabie saoudite a déjà réintroduit avec succès l'oryx d'Arabie dans la nature, un excellent exemple, selon Kaplan, de ce qui peut être réalisé.

En 1972, l'oryx, autrefois commun dans toute la péninsule arabique, avait été chassé jusqu'à son extinction dans la nature. Mais, grâce à l’élevage de spécimens en captivité, l'espèce a été réintroduite à Oman en 1982, puis en Arabie saoudite et dans les Émirats arabes unis.

Fait remarquable, en 2011, le statut de l'espèce sur la Liste rouge de l'UICN est passé de disparu à vulnérable, la première fois qu'une espèce disparue faisait un retour aussi spectaculaire.

«Le rétablissement de l'oryx d'Arabie s'est avéré être l'une des études de cas les plus inspirantes pour l'élevage en captivité et la réintroduction de toute espèce dans le monde, et l'un des modèles les plus puissants dont nous disposons pour la réintroduction réussie du léopard d'Arabie lui-même», a révélé Kaplan.

«Toutes les personnes impliquées dans ce programme se souviennent de la naissance en captivité du premier oryx d'Arabie. Elles n'avaient aucune idée du succès qu’elles allaient rencontrer.»

«Mais nous sommes convaincus qu'avec les naissances des petits à Taif, nous voyons les premières empreintes de pattes du succès de l'initiative du léopard d'Arabie.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Premier ministre du Qatar juge le cessez-le-feu à Gaza incomplet sans "un retrait total" d'Israël

Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s'exprime lors de la première journée de la 23e édition du Forum annuel de Doha, à Doha, au Qatar, le 6 décembre 2025. (Reuters)
Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, s'exprime lors de la première journée de la 23e édition du Forum annuel de Doha, à Doha, au Qatar, le 6 décembre 2025. (Reuters)
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  • Le Qatar affirme qu’un cessez-le-feu réel à Gaza ne peut être atteint sans un retrait total des forces israéliennes et le rétablissement de la stabilité dans l’enclave
  • Les médiateurs — Qatar, Turquie, Égypte et États-Unis — travaillent à une seconde phase incluant retrait complet, désarmement du Hamas et déploiement d’une Force internationale de stabilisation (FIS)

DOHA: Le cessez-le-feu dans la bande de Gaza reste incomplet sans un "retrait total" des forces israéliennes du territoire palestinien, a affirmé samedi le premier ministre du Qatar, pays médiateur dans le conflit.

"Nous sommes à un moment critique (...) Nous ne pouvons pas encore considérer qu'il y a un cessez-le-feu, un cessez-le-feu ne peut être complet qu'avec le retrait total des forces israéliennes, (et) un retour de la stabilité à Gaza", a affirmé Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, lors d'une conférence à Doha.

Après deux ans de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, les pays médiateurs - Qatar, Etats-Unis et Egypte - ont arraché un accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 10 octobre.

La première phase prévoyait la restitution de tous les otages du 7-Octobre - les vivants comme les morts dont un dernier doit encore être remis à Israël - , en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens, ainsi qu'un retrait partiel des forces israéliennes de Gaza.

La deuxième étape du plan, qui n'a pas encore été approuvée, prévoit le retrait total de l'armée israélienne, le désarmement du Hamas, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation (FIS).

"En ce moment, nous (...) le Qatar, la Turquie, l'Égypte, avec les États-Unis, nous nous réunissons pour faire avancer la prochaine phase", a relevé le premier qatari. "Et cette prochaine phase est également temporaire de notre point de vue" dans l'attente d'une "solution durable", a-t-il ajouté.

Des discussions sur la structure de la FIS et les pays qui pourraient y participer sont en cours, a affirmé de son côté le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan.

Mais le premier objectif de cette force doit être "de séparer les Palestiniens des Israéliens", a-t-il souligné. "Cela doit être notre objectif principal. Ensuite, nous pourrons aborder les autres questions en suspens".

Ankara a indiqué qu'elle souhaitait participer à la FIS, mais Israël l'accuse d'être trop proche du Hamas, dont l'attaque sans précédent sur Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre à Gaza.

"La seule manière viable de terminer cette guerre est de s'engager sincèrement et fermement dans des pourparlers de paix", a également affirmé M.Fidan.

Egalement présent à Doha, le ministre des Affaires étrangères égyptien, Badr Abdelatty, a rencontré son homologue qatari, en marge de la conférence.

Les deux hommes ont appelé à "la formation rapide de la FIS pour lui permettre de remplir son mandat", a indiqué le ministère égyptien.

Ils ont également "souligné l'importance de poursuivre les efforts visant à mettre en oeuvre l'accord de paix (...) dans toutes ses étapes, à consolider le cessez-le-feu".


Le Liban assure ne pas vouloir de guerre avec Israël, après de premières discussions directes

Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
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  • Le Liban, par la voix du président Joseph Aoun, réaffirme qu’il ne veut pas d’une nouvelle guerre avec Israël et mise sur la diplomatie pour faire cesser les frappes israéliennes dans le sud du pays
  • Le Hezbollah soutient l’approche diplomatique de Beyrouth mais critique l’inclusion d’un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Liban ne veut pas d'une nouvelle guerre avec Israël, a assuré vendredi son président, Joseph Aoun, deux jours après de premières discussions directes, depuis plusieurs décennies, entre des représentants des deux pays.

Le Hezbollah pro-iranien a de son côté assuré soutenir l'approche diplomatique de Beyrouth "pour faire cesser l'agression" israélienne. Mais il a  qualifié d'"erreur" l'inclusion, pour la première fois, d'un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à sa dernière guerre avec Israël.

Alors qu'Israël a multiplié ces dernières semaines ses frappes aériennes au Liban, disant viser le Hezbollah, des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de cet organisme, une rencontre inédite depuis plusieurs décennies entre les deux pays, toujours en état de guerre.

Israël justifie ses frappes en accusant le Hezbollah de se réarmer en violation du cessez-le-feu, ce que le mouvement chiite dément.

Beyrouth pour sa part accuse régulièrement Israël de violer la trêve en poursuivant ses raids et en maintenant une présence militaire dans cinq positions dans le sud du Liban.

Les Libanais "ne veulent pas d'une nouvelle guerre, ils ont assez souffert et il n'y aura pas de retour en arrière", a déclaré M. Aoun à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans son pays, selon un communiqué de la présidence.

- "Sous les bombes" -

Auprès de ses interlocuteurs, il "a insisté sur la nécessité de faire pression sur la partie israélienne pour mettre en oeuvre le cessez-le-feu et son retrait" du sud du Liban.

Mettant en avant "l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales", il a aussi appelé la communauté internationale à "soutenir l'armée libanaise dans sa mission" de désarmement du Hezbollah.

Beyrouth a choisi "la diplomatie pour faire cesser l'agression israélienne" et "nous soutenons cette approche", a de son côté déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem dans une allocution télévisée.

Le groupe invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban pour s'opposer à son désarmement, pour la mise en oeuvre duquel les Etats-Unis et Israël exercent une forte pression sur Beyrouth.

Arrivée de Damas, la délégation des 15 diplomates onusiens doit rencontrer plusieurs responsables libanais vendredi. Elle se rendra samedi dans la région frontalière du sud, accompagnée de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le Liban a qualifié de "positives" les discussions directes avec Israël, mais le pays voisin a de nouveau bombardé le lendemain, jeudi, le sud du Liban, disant viser des infrastructures militaires du Hezbollah.

"Il est inacceptable de négocier sous les bombes", a souligné le président du Parlement Nabih Berri, proche allié du Hezbollah, après avoir rencontré la délégation onusienne.

L'issue de ces pourparlers "dépend principalement de la position d'Israël, qui déterminera si les négociations aboutiront à des résultats concrets ou échoueront", a prévenu M. Aoun.

La commission chargée de superviser le cessez-le-feu tiendra de nouvelles sessions avec la participation de délégués civils libanais et israélien à partir du 19 décembre.


L’Arabie saoudite et ses partenaires régionaux rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
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  • Les ministres ont exprimé une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes sur l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont estimé que cette mesure pourrait faciliter le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Ils ont fermement rejeté toute tentative de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, soulignant la nécessité d’une pleine application du plan proposé par le président américain Donald Trump, qui prévoyait l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens et garantissait la liberté de circulation sans coercition.

Les ministres ont insisté sur la création de conditions permettant aux Palestiniens de rester sur leurs terres et de participer à la reconstruction de leur pays, dans le cadre d’un plan global visant à restaurer la stabilité et à répondre à la crise humanitaire à Gaza.

Ils ont réitéré leur appréciation pour l’engagement de Trump en faveur de la paix régionale et ont souligné l’importance de la mise en œuvre complète de son plan, sans entrave.

La déclaration a également mis en avant l’urgence d’un cessez-le-feu durable, de la fin des souffrances des civils, de l’accès humanitaire sans restriction à Gaza, ainsi que du lancement d’efforts de relèvement et de reconstruction précoces.

Les ministres ont en outre demandé la mise en place de conditions permettant à l’Autorité palestinienne de reprendre ses responsabilités dans l’enclave.

Les huit pays ont réaffirmé leur volonté de continuer à coordonner leurs actions avec les États-Unis et les partenaires internationaux pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres résolutions pertinentes, en vue d’une paix juste et durable fondée sur le droit international et la solution à deux États, incluant la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com