Origines de l'Arabie saoudite: l'année où tout a commencé

Le Palais de Shada à Abha, en 1946 (Photo, AN).
Le Palais de Shada à Abha, en 1946 (Photo, AN).
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Publié le Mardi 22 février 2022

Origines de l'Arabie saoudite: l'année où tout a commencé

  • La nouvelle Journée de la fondation du Royaume célèbre le véritable anniversaire du premier État saoudien en 1727
  • «L'objectif est de choisir une date politique précise à la fondation de l'État, à savoir l'accession au pouvoir de l'Imam Mohammed ben Saoud à Diriyah»

Pendant des générations, les historiens et les écrivains ont involontairement perpétué le mythe selon lequel le premier État saoudien, précurseur de l'actuel Royaume d'Arabie saoudite, a été fondé en 1744.
En fait, comme le révèle une nouvelle réévaluation des origines du Royaume, ils avaient 17 ans de retard.
Il ne fait aucun doute que les événements de 1744, année où l'imam Mohammed ben Saoud de Diriyah a offert l'asile au réformateur religieux Sheikh Mohammed ben Abdelwahhab, ont été extrêmement importants.
Mais au fil du temps, l'importance de ce moment certes historique de cause commune entre l'État et la foi a fini par occulter les origines beaucoup plus complexes et profondes du premier État saoudien.
C'est pour corriger cette négligence des années embryonnaires cruciales du Royaume que la Journée de la fondation a été créée, pour célébrer 1727 comme le véritable moment de la naissance et pour permettre aux Saoudiens une appréciation plus profonde d'un passé bien plus riche que beaucoup ne le pensent.

La "Carte de Dreiye", la plus vieille carte de Diriyah, dessinée par un diplomate français en 1808 (Photo, AN).


C'est en 1727 que l'imam Mohammed ben Saoud est monté sur le trône, en rêvant de transformer la ville-État fondée par ses ancêtres trois siècles plus tôt en la capitale d'une nation qui, à son apogée, apporterait paix et stabilité à la majeure partie de la péninsule arabique.
Cette remise à zéro de l'horloge de 1744 à 1727 est le résultat de recherches historiques approfondies qui ont été menées en étudiant les ressources historiques détenues par la nouvelle Saudi Historical School.
« De nombreux historiens ont lié l'essor de l'État à l'arrivée du cheikh Mohammed ben Abdelwahhab et ont négligé la période initiale du règne de l'imam Mohammed ben Saoud et l'époque précédente, alors qu'il s'agissait de la période fondatrice de l'État », a déclaré le Dr Badran Al-Honaihen, directeur associé des recherches et études historiques à l'Autorité de développement de la porte de Diriyah.
« La révision et la réinterprétation des événements historiques est un phénomène intellectuel que l'on retrouve dans toutes les parties du monde. Les écrits antérieurs peuvent être considérés comme des jugements et des opinions qui n'empêchent pas les révisions ou les nouvelles conclusions. »
Aujourd'hui, personne ne peut dire exactement quand le long voyage vers le statut d'État a commencé. Le premier point de repère certain sur le chemin est l'année 430, lorsque la tribu des Banu Hanifah a migré vers Al Yamamah, dans le bas Najd, depuis leur foyer du Hejaz, sur la côte de la mer Rouge.

La porte originelle de la Mecque, à Jeddah (Photo, AN).


C'est là, au croisement de plusieurs routes où le passage des caravanes est important, que la tribu à laquelle appartient la maison régnante des Al-Saoud s'est installée et a prospéré, fondant Hajr - l'actuelle Riyad -, faisant du commerce et cultivant la vallée fertile qui, avec le temps, allait prendre son nom - Wadi Hanifah.

Les principaux succès de l'Imam Mohammed ben Saoud

  • Il unifia Diriyah et contribua à sa stabilité
  • Il renforça le mur de Diriyah la protéger des attaques
  • Il lança de nouvelles campagnes d'unification
  • Il fit en sorte de se préserver Diriyah des influences extérieures pour garder son indépendance
  • Il préserva Diriyah des influences extérieures et garantit son indépendance
  • Il géra efficacement les ressources du pays
  • Il unifia la majorité de Najd
  • Il sécurisa Hajj et ses routes commerciales

 

C'est avec l'avènement de l'Islam que les Banu Hanifah ont fait leur entrée dans l'histoire mondiale.
En 628, six ans après la hijra, la fuite de Mahomet et de ses disciples persécutés de La Mecque à Médine, le Prophète a envoyé des lettres à divers souverains arabes, les invitant à adhérer à « l’Islam », la soumission à la volonté de Dieu.
Le chef des Banu Hanifah à cette époque était Thumamah ben Uthal, dont le parcours spirituel, du rejet initial à l'acceptation sincère de l'islam, est célébré dans les hadiths.
Dans le hadith numéro 189, on le cite disant à Mahomet : « Il n'y avait aucun visage sur la face de la Terre qui était plus détestable pour moi que ton visage, mais maintenant ton visage est devenu pour moi le plus aimé de tous les visages ».
En termes historiques, Al-Yamamah est restée dormante pendant la majeure partie des 800 années suivantes. Ce fut une période sombre marquée par la négligence et l'émigration généralisée pour échapper aux difficultés économiques endurées sous la dynastie oppressive des Ukhaidhir, qui s'est temporairement imposée dans le Najd au IXe siècle.

Des soldats saoudiens en patrouille, au début du 20ème siècle (Photo, AN).


Le destin, cependant, sait attendre, et au 15ème siècle, le décor était enfin planté pour le retour à l'influence des Banu Hanifah.
Des générations plus tôt, une partie de la tribu avait migré vers l'est pour s'installer sur les rives du golfe. Mais en 1446, Manaa' Al-Muraide, chef du clan Marada de la tribu Al-Duru des Banu Hanifah, ramena son peuple au cœur de l'Arabie, à l'invitation de son cousin, Ben Dira', le souverain de Hajr.
La colonie qu'ils avaient fondée sur la côte avait été nommée Diriyah, d'après le nom de leur tribu, Al-Duru. C’est alors qu’ils établirent un nouveau Diriyah sur les rives fertiles du Wadi Hanifah.
Selon les mots de l'historien Dr Badran Al-Honaihen, l'arrivée d'Al-Muraide « a instauré les bases du plus grand État de l'histoire de la péninsule arabique, après l'État prophétique et le califat Rashidun ».
Il faudra attendre 300 ans pour que les prochaines étapes décisives soient franchies. En 1720, Saoud ben Mohammed prend la tête de Diriyah, que la famille royale saoudienne a baptisé de son nom.
Aujourd'hui, les historiens datent l'origine du premier État saoudien à 1727, lorsque le fils de Saoud, Mohammed, devint le dirigeant de la cité-État.

L'Imam Mohammed ben Saoud est arrivé au pouvoir en 1727 (Photo, AN).


Il avait, selon Al-Honaihen, « assumé le pouvoir dans des circonstances exceptionnelles ». Diriyah avait été déchirée par des divisions internes, et la peste qui s'était répandue dans toute la péninsule arabique avait fait de nombreuses victimes dans le Najd. Néanmoins, « l'Imam Mohammed a réussi à unir Diriyah sous son règne et à contribuer à la propagation de la sécurité et de la paix au niveau régional et au niveau de la péninsule arabique. »
« Le projet du premier État saoudien a commencé en 1727, puis ses fils l'ont repris après lui. Ce que nous devons retenir de cette histoire, c'est l'unité, la sécurité et la paix après des siècles de désunion. »
Enfin, voici un leader dont la vision va loin et qui est déterminé à fonder un nouvel État, basé sur l'éducation, la culture, la sécurité et l'allégeance à la vraie foi de l'Islam.
C'est par ce nouvel État dynamique et de plus en plus puissant sur le plan politique et économique que le réformateur religieux Sheikh Mohammed ben Abdelwahhab a été attiré.
Le cheikh, un érudit religieux du village voisin d'Al-Uyayna, était de plus en plus préoccupé par le fait que de nombreuses personnes dans le monde arabe abandonnaient les enseignements du Prophète et revenaient à des pratiques préislamiques hérétiques. Ses tentatives d'introduire des réformes ont été accueillies avec hostilité à Al-Uyayna, mais il a trouvé refuge à Diriyah.

La Journée de la fondation ne vise pas à remplacer la Journée nationale saoudienne (Photo, AN).


« La migration du cheikh Mohammed ben Abdelwahhab vers Diriyah est le résultat naturel de la politique de l'imam Mohammed ben Saoud », explique Al-Honaihen. « L'Imam était connu pour être religieux, et ses deux frères, Thunayan et Mishari, ainsi que son fils Abdelaziz étaient parmi ceux qui étaient en contact avec le Cheikh Mohammed ben Abdelwahhab à Al-Uyayna.
« Le cheikh Mohammed n'a quitté al-Uyayna qu'après que l'imam Mohammed l'a invité à Diriyah, dans un État capable de protéger la mission religieuse du cheikh. »
De son côté, « en soutenant cette mission réformiste, l'Imam Mohammed a vu qu'elle était conforme aux principes de l'État qu'il s'efforçait d'établir, notamment son aspect religieux. »
En somme, ce n'est pas l'alliance du cheikh et de l'imam qui a rendu possible la fondation du premier État saoudien, mais c'est plutôt l'existence de cet État, déjà fort politiquement et économiquement, qui a rendu possible la diffusion du message de la réforme.

La date précise du début du règne de l'Imam Mohammed est inconnue (Photo, AN).


Al-Honaihen a souligné que la décision de reconnaître officiellement 1727 comme année de fondation ne devait en aucun cas être interprétée comme une remise en cause de la religion pierre angulaire du Royaume d'Arabie saoudite.
« Ce n'est pas correct », a-t-il déclaré. « L'objectif est simplement de fixer une date politique précise à la fondation de l'État, à savoir l'accession au pouvoir de l'imam Mohammed ben Saoud à Diriyah, car un certain nombre de politiques et d'opinions erronées avaient vu le jour concernant l'essor et la création de l'État.
« En outre, l'État stipule dans sa constitution que le Royaume d'Arabie saoudite est un État arabe islamique dont la religion est l'islam et dont la constitution est le Livre de Dieu et la Sunna de son Prophète. »
Il est également clair que la Journée de la fondation n'est pas une alternative à la Fête nationale, célébrée le 23 septembre, mais un complément à celle-ci.

Aujourd'hui, les historiens datent l'origine du premier État saoudien à 1727, lorsque le fils de Saoud, Mohammed, devint le dirigeant de la cité-État (Photo, AN).


« La Journée de la fondation ne vise pas à remplacer la Journée nationale saoudienne, qui célèbre l'unification du Royaume d'Arabie saoudite en 1932, mais plutôt à reconnaître le début de l'histoire de l'État saoudien avec un nouvel événement qui célèbre les racines historiques profondes du Royaume. »

Bien qu'il n'y ait aucun doute sur l'année, 1727, la date précise du début du règne de l'Imam Mohammed est inconnue, a expliqué Al-Honaihen. Le 22 février a été choisi comme Journée de la fondation simplement parce qu'un certain nombre d'événements importants sont connus pour avoir eu lieu dans les premiers mois du règne de l'Imam Mohammed, au début de l'année 1727.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Liban: Israël annonce des frappes dans le sud, appelle à des évacuations

L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région. (AFP)
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  • Les forces israéliennes vont "bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région"
  • Dans un "message urgent" en arabe, le colonel Adraee signale, cartes à l'appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d'au moins 300 mètres à s'écarter

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région.

Cette annonce survient au lendemain d'une rencontre entre responsables civils libanais et israélien, lors d'une réunion de l'organisme de surveillance du cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an, présentée comme de premières discussions directes depuis plus de 40 ans entre les deux pays toujours techniquement en état de guerre.

Les forces israéliennes vont "bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région", a annoncé le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne pour le public arabophone.

Dans un "message urgent" en arabe, le colonel Adraee signale, cartes à l'appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d'au moins 300 mètres à s'écarter.

Accusant le Hezbollah de se réarmer dans le sud du pays et de violer ainsi les termes de la trêve entrée en vigueur fin novembre 2024, l'armée israélienne a multiplié depuis plusieurs semaines les frappes aériennes dans le sud du Liban mais a marqué une pause dans ses attaques pendant la visite du pape Léon XIV cette semaine.

Israël a même frappé jusque dans la banlieue de Beyrouth le 23 novembre pour y éliminer le chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.

Le Liban dénonce ces attaques comme des violations patentes du cessez-le-feu.

Mais Israël, qui peut compter sur l'aval tacite des Etats-Unis pour ces frappes, affirme qu'il ne fait qu'appliquer la trêve en empêchant le Hezbollah, allié de la République islamique d'Iran, ennemie d'Israël, "de se reconstruire et de se réarmer".

Tout en déclarant que les discussions directes de mercredi avec le Liban s'étaient déroulées dans "une atmosphère positive", le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rappelé mercredi soir que le désarmement du Hezbollah restait une exigence "incontournable" pour son pays.


Soudan: le chef des droits de l'homme de l'ONU appelle à cesser les combats «immédiatement»

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher. (AFP)
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher. (AFP)
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  • Depuis le 25 octobre, date à laquelle les FSR ont pris le contrôle de la ville de Bara, dans le Kordofan-Nord, le Haut-Commissariat a recensé "au moins 269 morts parmi les civils, victimes de frappes aériennes, de tirs d'artillerie et d'exécutions
  • "Il est véritablement choquant de voir l'histoire se répéter au Kordofan si peu de temps après les événements terrifiants d'El-Facher", a déclaré le Haut-Commissaire

GENEVE: Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher.

"Nous ne pouvons rester silencieux face à cette nouvelle catastrophe", a déclaré Volker Türk dans un communiqué. "Ces combats doivent cesser immédiatement et l’aide humanitaire vitale doit parvenir aux personnes menacées de famine".

Les combats se sont intensifiés cette semaine dans la région du Kordofan, dans le sud du Soudan riche en pétrole, l'armée cherchant à repousser les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) loin de l'axe routier vital reliant la capitale Khartoum au Darfour.

Depuis le 25 octobre, date à laquelle les FSR ont pris le contrôle de la ville de Bara, dans le Kordofan-Nord, le Haut-Commissariat a recensé "au moins 269 morts parmi les civils, victimes de frappes aériennes, de tirs d'artillerie et d'exécutions sommaires".

Et il affirme avoir relevé "des cas de représailles, de détentions arbitraires, d'enlèvements, de violences sexuelles et de recrutements forcés, y compris d'enfants".

"Il est véritablement choquant de voir l'histoire se répéter au Kordofan si peu de temps après les événements terrifiants d'El-Facher", a déclaré le Haut-Commissaire, en référence aux exactions commises par les FSR après la prise fin octobre de la dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait à leur contrôle.

"Nous ne devons pas permettre que le Kordofan devienne un autre El-Facher", a insisté M. Türk.

Dans son communiqué, le Haut-Commissariat rapporte que le 3 novembre dernier, un drone des FSR avait frappé une tente où des personnes en deuil étaient rassemblées à El Obeid, dans le Kordofan du Nord, tuant 45 personnes, principalement des femmes.

Il indique aussi que le 29 novembre, une frappe aérienne des Forces armées soudanaises (SAF) à Kauda, dans le Kordofan du Sud, aurait fait au moins 48 morts, pour la plupart des civils.

Selon l'organisation, "de violents combats se poursuivent depuis dans les trois États du Kordofan". "La situation humanitaire est catastrophique : la famine est confirmée à Kadugli et un risque de famine persiste à Dilling", ajoute le Haut-Commissariat, affirmant que "toutes les parties entravent l’accès et les opérations humanitaires".

"Nous ne pouvons (...) laisser d’autres Soudanais devenir victimes de terribles violations des droits de l’homme. Nous devons agir", a insisté M. Türk.

Depuis avril 2023, les combats ont fait des dizaines de milliers de morts, forcé le déplacement de 12 millions de personnes et plongé le pays dans la plus grande crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

 


Les dirigeants du CCG réaffirment le lien de «sécurité indivisible» lors du sommet de Bahreïn

Le prince héritier Mohammed bin Salman a dirigé la délégation saoudienne au sommet du CCG. (SPA)
Le prince héritier Mohammed bin Salman a dirigé la délégation saoudienne au sommet du CCG. (SPA)
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  • Toute atteinte à la souveraineté d'un État membre est considérée comme une menace pour la sécurité collective
  • Les pays soulignent l'objectif d'un Moyen-Orient exempt d'armes nucléaires

LONDRES: Les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe ont réaffirmé leur lien de sécurité indivisible, enraciné dans une foi, une lignée et une langue communes, ainsi que dans une destinée partagée, à l'issue de la 46e session du Conseil suprême au palais d'Al-Sakhir, à Bahreïn.

Les délégués ont déclaré que la sécurité des États du CCG était indivisible et que toute atteinte à la souveraineté d'un État membre constituait une menace directe pour leur sécurité collective.

"Respecter la souveraineté des États du CCG et de tous les pays de la région, ne pas s'ingérer dans leurs affaires intérieures et rejeter le recours à la force ou à la menace d'y recourir", ont-ils déclaré dans un communiqué.

Le secrétaire du CCG, Jasem Mohamed Albudaiwi, a déclaré que les États du Golfe étaient unis dans leur soutien au Qatar à la suite des attaques distinctes lancées cette année contre ce pays par l'Iran et Israël dans le cadre du conflit à Gaza.

L'attaque de missiles iraniens visant la base aérienne américaine d'Al-Udeid en juin était "une agression rejetée, une violation claire de sa souveraineté, de son espace aérien et des principes de bon voisinage", a-t-il déclaré.

En septembre, Israël a lancé une attaque aérienne contre des figures du Hamas à Doha, qui a fait six morts, dont un citoyen qatari.

"L'agression israélienne brutale (...) représente une attaque flagrante contre les efforts internationaux visant à obtenir un cessez-le-feu et la libération des otages", a déclaré M. Albudaiwi.

Les dirigeants du Golfe ont salué les résultats du sommet de la paix de Charm el-Cheikh en octobre et les efforts internationaux visant à mettre fin à la guerre de Gaza, à faciliter l'aide humanitaire et à soutenir un État palestinien indépendant le long des frontières d'avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément à la solution à deux États et à l'initiative de paix arabe.

Ils ont déclaré que leur objectif était de consolider une paix juste, globale et durable au Moyen-Orient, tout en s'efforçant de résoudre les conflits régionaux et internationaux par des moyens pacifiques.

M. Albudaiwi a félicité l'Arabie saoudite et la France d'avoir coprésidé une conférence organisée en septembre à New York, qui a abouti à la reconnaissance du statut d'État palestinien par plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie. Il a également salué les efforts constants du Qatar, de l'Égypte et de la Turquie pour faciliter les discussions qui ont abouti à l'accord de Gaza.


Le prince héritier Mohammed bin Salman a dirigé la délégation saoudienne au sommet du CCG et a coprésidé la quatrième réunion du Conseil de coordination saoudo-bahreïnien.

Le roi de Bahreïn, Hamad bin Isa bin Salman Al-Khalifa, a déclaré que le sommet avait abordé des questions régionales et diverses méthodes pour renforcer la solidarité et l'intégration du CCG.

L'émir du Koweït, Cheikh Mishal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, a déclaré que le CCG avait surmonté des circonstances régionales et internationales complexes et a réitéré la condamnation par le CCG de l'agression israélienne contre le Qatar.

Les dirigeants ont insisté sur l'objectif consistant à débarrasser le Moyen-Orient des armes nucléaires et des armes de destruction massive. Ils ont souligné les efforts déployés par les forces navales conjointes basées à Bahreïn pour renforcer la sécurité énergétique, protéger la navigation maritime et préserver le commerce international.

Ils ont également souligné la nécessité de satisfaire aux exigences du marché commun et de l'union douanière du CCG, de stimuler le commerce et le tourisme et d'investir dans des domaines clés tels que les infrastructures, les transports, l'énergie, les communications, l'eau et l'alimentation.

Les dirigeants ont accueilli le premier ministre italien, Giorgia Meloni, qui a participé au sommet en tant qu'invitée d'honneur.

Le CCG a été créé en 1981 et se compose de six membres : Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Oman, Bahreïn, Qatar et Koweït. Son siège est situé à Riyad.