Le plan de Daech de commettre des attentats-suicides au Liban, déjoué par les autorités

Les autorités montrent une saisie d'armes de Daech qui planifiait des attaques dans la banlieue sud de Beyrouth le 23 février 2022 (Photo, AFP).
Les autorités montrent une saisie d'armes de Daech qui planifiait des attaques dans la banlieue sud de Beyrouth le 23 février 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 24 février 2022

Le plan de Daech de commettre des attentats-suicides au Liban, déjoué par les autorités

  • Les forces de sécurité ont arrêté cinq suspects après avoir infiltré un groupe terroriste
  • Le réseau «a recruté des jeunes pour mener des opérations majeures avec des ceintures d'explosifs et des missiles», a déclaré le ministre de l'Intérieur

BEYROUTH: Les forces de sécurité libanaises ont arrêté cinq membres d'un réseau terroriste qui tentait de recruter des kamikazes dans le but de perpétrer des attentats à Beyrouth.

Le ministre de l'Intérieur, Bassam Mawlawi, a révélé mercredi que les équipes de sécurité «ont démantelé un groupe terroriste qui prévoyait de mener des opérations dans trois endroits de la banlieue sud de Beyrouth», qui est un bastion du Hezbollah.

«Un réseau terroriste de ressortissants palestiniens qui recrutait des jeunes pour mener des opérations majeures avec des ceintures d'explosifs et des missiles qui auraient pu faire de nombreuses victimes a été démantelé», a-t-il indiqué.

Les trois sites visés étaient le complexe Al-Kazem dans le quartier de Madi, et le complexe Lailaki et Hussainiyat al-Nasser à Ouzai.

Les cinq personnes arrêtées sont accusées d'avoir planifié les attentats et fourni les armes et les explosifs nécessaires.

Selon un communiqué de presse, «depuis le début de 2021, une source a noué des liens avec une personne de Daech en Syrie appelée Assad al-Chamy, et une équipe de spécialistes des forces de sécurité libanaises a commencé à orienter la source, surnommée «Abou Khoutab», pour communiquer avec Al-Chamy».

«Al-Chamy a demandé à Abou Khoutab s'il était prêt à mener un attentat suicide, compte tenu de son expérience dans l'utilisation d'armes légères et de sa capacité à conduire, et la source a reçu l’ordre d'accepter.» a-t-il poursuivi.

Al-Chamy a ensuite informé à Abou Khoutab qu'une ceinture explosive lui serait envoyée. Abou Khoutab a également été mis en relation avec un opérateur surnommé «Abou Jaafar», qui lui apprendrait comment l’utiliser.

Abou Jaafar a même organisé la livraison de la ceinture à Saadiyet, dans le sud du Liban, le 14 mai 2021. L'opération comprenait aussi la remise d'une grenade à main et de 500 000 livres libanaises (1 livre libanaise = 0,00058 euro).

Pendant ce temps, l'équipe de sécurité libanaise a créé des identités pour deux ressortissants syriens fictifs, dont Abou Khoutab a dit à Assad al-Chamy qu’ils étaient dignes confiance et partageaient l'idéologie de Daech.

La communication entre Abou Jaafar et Abou Khoutab s'est poursuivie par intermittence jusqu'à la fin de 2021, date à laquelle Abou Khoutab a reçu trois gilets-suicide, deux grenades à main et 1,9 million de livres libanaises. La remise a été filmée par un drone.

Chacun des trois gilets était rempli d'assez d'explosifs pour tuer des centaines de personnes et causer des dégâts sur une zone de 300 mètres de diamètre.

Entre le 7 et le 11 février, Al-Chamy a demandé à Abou Khoutab de commettre des attentats-suicides à trois endroits en même temps.

Le 17 février, Al-Chamy a confirmé à Abou Khoutab qu'il lui enverrait trois fusils Kalachnikov, quatre grenades à main, 1,5 million de livres libanaises et le drapeau de Daech. Il a également demandé que les trois attentats à la bombe aient lieu dans les trois jours suivants.

L'équipe de sécurité a arrêté les suspects, dont Al-Chamy, au moment de la remise des armes. Ils étaient tous des Palestiniens vivant dans le camp d'Ain al-Hilweh et certains étaient affiliés à Daech.

Mawlawi a déclaré mardi avoir reçu une lettre du ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmad Awad ben Moubarak, disant que «les Houthis se livrent à des actes hostiles d'incitation depuis des territoires libanais» en diffusant sans les licences nécessaires les chaînes de télévision Al-Masirah et Al-Sahat TV.

Il a demandé aux forces de sécurité de recueillir des informations sur les personnes qui exploitent ces chaînes afin que des mesures puissent être prises pour les arrêter.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".

 


Liban: l'armée annonce six arrestations après une attaque visant des Casques bleus

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
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  • L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban
  • "Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité

BEYROUTH: Six personnes ont été arrêtées au Liban, soupçonnées d'être impliquées dans une attaque d'une patrouille de Casques bleus jeudi dans le sud du pays, qui n'a pas fait de blessés, a annoncé l'armée libanaise samedi.

L'incident s'était produit jeudi soir, selon un communiqué de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) quand "des Casques bleus en patrouille ont été approchés par six hommes sur trois mobylettes près de Bint Jbeil". "Un homme a tiré environ trois coups de feu sur l'arrière du véhicule. Personne n'a été blessé".

L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban, où, déployée depuis 1978, elle est désormais chargée de veiller au respect du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

"Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité.

Bastion du Hezbollah, le sud du Liban subit ces dernières semaines des bombardements réguliers de la part d'Israël, qui assure viser des cibles du mouvement chiite et l'accuse d'y reconstituer ses infrastructures, en violation de l'accord de cessez-le-feu.

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre.

Mercredi, le quartier général de la Finul a accueilli à Naqoura, près de la frontière avec Israël, de premières discussions directes, depuis des décennies, entre des responsables israélien et libanais, en présence de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le président libanais, Joseph Aoun, a annoncé de prochaines discussions à partir du 19 décembre, qualifiant de "positive" la réunion tenue dans le cadre du comité de surveillance du cessez-le-feu, disant que l'objectif était d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban.


Les efforts pour panser les «profondes divisions» de la Syrie sont ardus mais «pas insurmontables», déclare Guterres

Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
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  • Antonio Guterres salue "la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", "la résilience et le courage" des Syriens
  • La transition offre l'opportunité de "forger une nation où chaque Syrien peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité"

NEW YORK : Les efforts pour guérir les "profondes divisions" de la Syrie seront longs et ardus mais les défis à venir ne sont "pas insurmontables", a déclaré dimanche le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à l'occasion du premier anniversaire de la chute du régime Assad.

Une offensive surprise menée par une coalition de forces rebelles dirigées par Hayat Tahrir al-Sham et des milices alliées a rapidement balayé les zones tenues par le régime à la fin du mois de novembre 2024. En l'espace de quelques jours, elles se sont emparées de villes clés et ont finalement capturé la capitale Damas.

Le 8 décembre de l'année dernière, alors que les défenses du régime s'effondraient presque du jour au lendemain, le président de l'époque, Bachar Assad, a fui la République arabe syrienne, mettant fin à plus de 50 ans de règne brutal de sa famille.

"Aujourd'hui, un an s'est écoulé depuis la chute du gouvernement Assad et la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", a déclaré M. Guterres, saluant la "résilience et le courage" des Syriens "qui n'ont jamais cessé de nourrir l'espoir en dépit d'épreuves inimaginables".

Il a ajouté que cet anniversaire était à la fois un moment de réflexion sur les sacrifices consentis en vue d'un "changement historique" et un rappel du chemin difficile qui reste à parcourir pour le pays.

"Ce qui nous attend est bien plus qu'une transition politique ; c'est la chance de reconstruire des communautés brisées et de guérir de profondes divisions", a-t-il déclaré, ajoutant que la transition offre l'occasion de "forger une nation où chaque Syrien - indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique - peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité".

M. Guterres a souligné que les Nations Unies continueraient à soutenir les Syriens dans la mise en place de nouvelles institutions politiques et civiques.

"Les défis sont importants, mais pas insurmontables", a-t-il déclaré. "L'année écoulée a montré qu'un changement significatif est possible lorsque les Syriens sont responsabilisés et soutenus dans la conduite de leur propre transition.

Il a ajouté que les communautés à travers le pays construisent de nouvelles structures de gouvernance et que "les femmes syriennes continuent de mener la charge pour leurs droits, la justice et l'égalité".

Bien que les besoins humanitaires restent "immenses", il a souligné les progrès réalisés dans la restauration des services, l'élargissement de l'accès à l'aide et la création de conditions propices au retour des réfugiés et des personnes déplacées.

Des efforts en matière de justice transitionnelle sont en cours, a-t-il ajouté, ainsi qu'un engagement civique plus large. M. Guterres a exhorté les gouvernements à soutenir fermement une "transition dirigée par les Syriens et prise en charge par les Syriens", précisant que le soutien doit inclure le respect de la souveraineté, la suppression des obstacles à la reconstruction et un financement solide pour le redressement humanitaire et économique.

"En ce jour anniversaire, nous sommes unis dans un même but : construire les fondations de la paix et de la prospérité et renouveler notre engagement en faveur d'une Syrie libre, souveraine, unie et ouverte à tous", a ajouté M. Guterres.