Combats de rue avec les forces russes dans la deuxième ville d'Ukraine

Une vue d'un immeuble résidentiel endommagé par les récents bombardements à Kharkiv, le 26 février 2022. (Photo, AFP)
Une vue d'un immeuble résidentiel endommagé par les récents bombardements à Kharkiv, le 26 février 2022. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 27 février 2022

Combats de rue avec les forces russes dans la deuxième ville d'Ukraine

  • Dans l'immédiat, «la nuit va de nouveau être difficile. Les soldats (russes) essaient toujours d'entrer dans Kiev», a écrit le maire de la capitale ukrainienne
  • La violence de l'intervention russe a décidé samedi les Occidentaux à adopter un nouveau train de sanctions

KHARKIV : L'armée russe a effectué dimanche une percée à Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine où des combats de rue ont lieu, en dépit de la pression internationale et de sanctions occidentales de plus en plus importantes.

Des banques russes ont été bannies de la plateforme interbancaire Swift et les Occidentaux ont aussi promis davantage d'armes à l'Ukraine.

La nuit a été "dure", a dit dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le président ukrainien Volodymyr Zelensky, au quatrième jour de l'offensive russe, accusant la Russie de considérer les zones habitées "comme une cible légitime".

Selon lui, "Vassylkiv, Kiev, Cherniguiv, Soumi, Kharkiv et beaucoup d'autres villes vivent dans des conditions qu'on n'avait pas vues sur nos terres (...) depuis la Seconde guerre mondiale".

M. Zelensky  a salué la formation d'une "coalition anti-guerre" internationale pour soutenir l'Ukraine: "nous recevons des armes, des médicaments, de la nourriture, du carburant, de l'argent".

L'armée russe, dont le président Vladimir Poutine a salué dimanche "l'héroïsme", a reçu samedi l'ordre d'élargir son offensive au motif que Kiev avait refusé des négociations.

Le Kremlin a affirmé dimanche renouveler sa proposition de pourparlers au Bélarus, d'où la Russie a envahi son voisin. M. Zelensky s'est dit prêt à négocier mais pas depuis ce pays qui sert de base arrière à l'armée russe.

A Kharkiv (nord-est) où soldats russes et ukrainiens se livraient à des combats de rue, on pouvait voir des blindés légers abandonnés ou en feu et entendre des coups de feu ou des explosions sporadiques.

La ville de 1,4 million d'habitants, où une femme a été tuée lors d'un tir russe samedi soir sur un immeuble résidentiel selon les secours ukrainiens, était en grande partie déserte, les habitants se  terrant chez eux.

"Il y a eu une percée des véhicules légers de l'ennemi russe dans la ville de Kharkiv, y compris dans la partie centrale", a indiqué sur Facebook le gouverneur de la région éponyme, Oleg Sinegoubov, indiquant que "les forces armées ukrainiennes éliminent l'ennemi".

A Kiev, sous couvre-feu jusqu'à lundi 08H00 (06H00 GMT), la matinée était calme et ensoleillée. Le bruit des bombardements et des raids aériens a fortement diminué après 01H00. Des soldats patrouillaient nerveusement dans les rues avec leurs armes sorties et des avions sillonnaient le ciel.

"La situation à Kiev est calme et totalement sous le contrôle de l'armée ukrainienne et la défense territoriale", a déclaré le bureau du maire. "Durant la nuit, plusieurs affrontements avec des groupes subversifs ont eu lieu".

A une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Kiev, des combats se poursuivent pour le contrôle de la base aérienne de Vassylkiv, empêchant les pompiers d'intervenir pour éteindre l'important incendie d'un dépôt de pétrole frappé dans la nuit par un missile russe près de cette ville, a indiqué dimanche à l'aube le chef de l'administration de la région de Kiev, Oleksy Kouleba.

Cette capture vidéo tirée d'une séquence RFE/RL montre la partie arrière d'un missile qui a frappé un quartier résidentiel de la ville de Kharkiv, le 25 février 2022. (Photo, AFP)
Cette capture vidéo tirée d'une séquence RFE/RL montre la partie arrière d'un missile qui a frappé un quartier résidentiel de la ville de Kharkiv, le 25 février 2022. (Photo, AFP)Des négociations 

«Sabotage»

Selon l'état-major ukrainien, l'armée russe "n'a pas atteint" son "principal objectif (qui) est de verrouiller Kiev" et a recours "au sabotage" avec "des groupes de reconnaissance qui détruisent l'infrastructure civile".

"Les occupants russes ont fait usage de missiles balistiques et de croisière ainsi que de forces aériennes depuis les territoires temporairement occupés de Crimée et de la république du Bélarus visant Kiev et d'autres villes", selon l'état-major.

De son côté, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir encerclé deux grandes villes du Sud, Kherson et Berdiansk, qui comptent respectivement 290 000 et 110 000 habitants. "La ville de Guenitchesk et l'aérodrome de Tchernobaïevka près de Kherson ont également été pris sous contrôle", selon un communiqué.

Il revendique également des gains territoriaux pour les séparatistes prorusses dans l'Est, soutenus par l'armée russe et qui ont avancé, selon Moscou, de 52 km depuis le début de l'offensive.

Au total, l'armée russe assure avoir détruit 975 installations militaires ukrainiennes, dont des systèmes de défense anti-aérienne S-300.

Jusqu'à présent, le ministère russe de la Défense n'a pas évoqué d'offensive sur Kiev, faisant état uniquement de tirs de missiles de croisière sur des infrastructures militaires, d'avancées dans l'Est - où l'armée appuie les séparatistes des territoires de Donetsk et Lougansk - et dans le Sud ukrainien, où les forces russes sont entrées jeudi depuis la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

Le corps d'un militaire russe près de véhicules militaires russes détruits sur le bord de la route à la périphérie de Kharkiv, le 26 février 2022, à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)
Le corps d'un militaire russe près de véhicules militaires russes détruits sur le bord de la route à la périphérie de Kharkiv, le 26 février 2022, à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)

L'Onu recensait samedi au moins 64 morts parmi les civils et des centaines de milliers de personnes sans eau ou électricité.

Selon le ministre ukrainien de la Santé, Viktor Liachko, au moins 198 civils, dont trois enfants, ont été tués et 1 115 personnes blessées depuis jeudi.

A travers le pays, des dizaines de militaires ukrainiens ont perdu la vie dans les combats. L'armée ukrainienne affirme infliger de lourdes pertes à l'armée russe mais celle-ci ne communique aucun bilan.

La Pologne affirme que 115 000 Ukrainiens ont franchi la frontière depuis jeudi. L'Onu avait auparavant estimé à plus de 116 000 les réfugiés ayant fui vers les pays voisins.

Vladimir Poutine paraît résolu à poursuivre son offensive, jusqu'à déloger du pouvoir à Kiev ceux qu'il qualifie de "drogués" et "néonazis". Il a aussi appelé l'armée ukrainienne à prendre le pouvoir.

Selon Moscou, cette "opération militaire spéciale" vise à"démilitariser" et "dénazifier" un pays accusé d'un prétendu génocide des populations russophones de l'Est.

Un véhicule militaire russe détruit sur le bord de la route à la périphérie de Kharkiv, le 26 février 2022, à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)
Un véhicule militaire russe détruit sur le bord de la route à la périphérie de Kharkiv, le 26 février 2022, à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo, AFP)

 

Le casse-tête du rapatriement de milliers d'étudiants arabes en Ukraine

Plus de 10 000 étudiants arabes parmi lesquels de nombreux Marocains et Egyptiens, mais aussi des Irakiens ou Syriens fuyant des pays en guerre, se sont retrouvés pris au piège du conflit en Ukraine, et leur rapatriement est un casse-tête pour leurs gouvernements.

Des familles inquiètes se sont rassemblées vendredi semaine à Rabat devant le ministère des Affaires étrangères.

Les Marocains forment le principal contingent d'étudiants arabes avec les Egyptiens en Ukraine, prisée pour les études de médecine et d'ingénierie.

Au moins 12 000 Marocains dont 8 000 étudiants y résident habituellement. Mais 3 000 sont rentrés récemment, selon les Affaires étrangères à Rabat, notamment grâce à des vols spéciaux.

Rania Oukarfi, une étudiante de médecine dentaire de 23 ans à Zaporijia (sud), a pris la route vers la Moldavie, peu après l'invasion russe en Ukraine jeudi. Jointe par téléphone par l'AFP, elle raconte avoir vu des "scènes traumatisantes" et "des lieux paisibles défigurés du jour au lendemain". Selon elle, "l'ambassade n'aide pas, on essaie d'appeler, aucune réponse".

Nassima Aqtid, 20 ans, étudiante en pharmacie, est bloquée à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine où les combats font rage.

"J'ai pensé quitter la ville mais c'est impossible, la frontière la plus proche est celle de la Russie", dit-elle de son côté.

Pour les 700 à750 étudiants libanais bloqués en Ukraine contre 1 300 présents avant l'invasion russe, la situation est plus critique.

"J'ai quitté le Liban à cause de l'effondrement" économique, raconte à l'AFP Samir, 25 ans, arrivé il y a un mois et demi seulement à Kharkiv (est). "Il n'y a pas de directives des autorités", se plaint-il. Il voudrait gagner la Pologne "mais c'est risqué" car il devra traverser toute l'Ukraine.

«Où aller?»

A Beyrouth, les autorités ont dit préparer une évacuation des Libanais en Ukraine ou réfugiés en Pologne et Roumanie par voie aérienne "à une date ultérieure". En attendant, elles leur conseille de rester "dans des endroits sûrs".

Ali Mohammad, un étudiant irakien en ingénierie de 25 ans, appelle constamment son ambassade sans succès depuis Chernivtsi (ouest), proche de la frontière roumaine.

"On est partis d'Irak pour changer de mode de vie, la guerre, les galères. On est venus en Ukraine, et c'est la même chose", déclare-t-il à l'AFP par téléphone.

Selon un responsable gouvernemental, l'Irak compte 5 500 ressortissants en Ukraine dont 450 étudiants.

"Nous demandons à rentrer", indique Ali, assurant que "les étudiants qui ont des problèmes sont les Irakiens et les Syriens".

Tous les Egyptiens ne sont pas logés à la même enseigne.

Saad Abou Saada, 25 ans, étudiant en pharmacie à Kharkiv (est) essayait samedi de prendre un train. "L'ambassade n'a encore rien fait. Je ne sais pas où aller", dit-il à l'AFP, assurant être resté avec quatre autres Egyptiens dans sa résidence universitaire qui hébergeait d'autres étrangers "partis sans nous".

L'ambassade d'Egypte, pays qui compte 6 000 ressortissants dont plus de la moitié sont des étudiants en majorité inscrits à Kharkiv, a affirmé sur Facebook coordonner l'évacuation de ses ressortissants vers Roumanie et Pologne.

«Extrême prudence»

Vendredi, le Maroc, la Tunisie et la Libye ont également assuré préparer la sortie de leurs ressortissants vers des pays limitrophes.

Le Maroc les a invités à se rendre à des points d'accès frontaliers avec la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne.

La Tunisie, qui ne dispose pas d'ambassade en Ukraine, va envoyer en Pologne et en Roumanie des avions pour rapatrier ses ressortissants qui souhaitent partir parmi les 1 700 vivant en Ukraine, dont 80% d'étudiants.

"On commencera les opérations dès qu'on aura arrêté la liste définitive des Tunisiens qui souhaitent rentrer", a dit à l'AFP Mohammed Trabelsi, un responsable des Affaires étrangères. Tunis a pris contact avec l'ONU et la Croix-Rouge internationale pour l'aider à les évacuer par voie terrestre.

La Libye a prévu des points de ralliement en Ukraine et des évacuations vers la Slovaquie pour une diaspora estimée à près de 3 000 personnes, selon son ambassade en Ukraine.

L'Algérie, qui compte un millier d'étudiants en Ukraine et est liée à la Russie par des accords militaires, s'est distinguée en n'appelant pas à ses ressortissants à quitter le pays. Mais elle les a exhortés à "une extrême prudence et à ne sortir de chez eux qu'en cas d'urgence".

«Paria»

Les Occidentaux ont adopté samedi un nouveau train de sanctions plus dures, avec l'exclusion de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire Swift, rouage essentiel de la finance mondiale, a annoncé le gouvernement allemand qui préside le G7.

Cela "empêchera les banques d'effectuer la plupart de leurs transactions financières mondiales, et par conséquent, les exportations et importations russes seront bloquées", a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Les partenaires occidentaux ont aussi décidé de restreindre davantage l'accès de la banque centrale russe aux marchés des capitaux et de "paralyser" ses actifs, selon elle.

La Russie est désormais un "paria économique et financier mondial", avec un rouble en "chute libre", et un groupe de travail "traquera" les "yachts, jets, voitures de luxe et maisons de luxe" des oligarques russes, a synthétisé samedi soir un haut responsable américain.

"Nous apprécions votre soutien (...) le peuple ukrainien ne l'oubliera jamais!", a réagi dimanche sur Twitter le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal.

La Finlande a rejoint dimanche de nombreux pays européens en annonçant la fermeture de son espace aérien aux avions russes.

Un milliardaire japonais fait don de près de 8 millions d'euros à l'Ukraine

Le milliardaire japonais Hiroshi Mikitani a annoncé dimanche qu'il allait faire un don d'un milliard de yens (7,7 millions d'euros) au gouvernement de Kiev en qualifiant l'invasion russe de "piétinement de l'Ukraine" et de "défi à la démocratie".

Le fondateur de Rakuten, le géant japonais d'e-commerce et autres services en ligne, a déclaré dans une lettre adressée au président ukrainien Volodymyr Zelensky que ce don serait consacré à des "activités humanitaires pour aider les personnes en Ukraine qui sont victimes de la violence".

M. Mikitani a précisé qu'il s'était rendu à Kiev en 2019 et qu'il avait rencontré M. Zelensky.

"Mes pensées sont avec vous et avec le peuple ukrainien", a déclaré le milliardaire japonais dans sa lettre, ajoutant: "je pense que le piétinement d'une Ukraine pacifique et démocratique par une force injustifiée est un défi à la démocratie".

"J'espère sincèrement que la Russie et l'Ukraine pourront résoudre cette question de manière pacifique et que le peuple ukrainien pourra retrouver la paix le plus rapidement possible", a-t-il conclu.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a suscité une vague d'indignation internationale et de sévères sanctions de la part des grandes démocraties.

Le gouvernement japonais a annoncé une série de mesures contre Moscou visant notamment le secteur financier et des exportations sensibles comme les composants électroniques.

Signes d'une résistance

Selon l'état-major ukrainien, M. Zelensky a renouvelé dimanche son appel aux étrangers à venir se battre "contre les criminels de guerre russes".

Rompant avec sa politique traditionnelle de refus d'exporter des armes létales en zone de conflit, l'Allemagne a annoncé samedi la fourniture à Kiev d'un millier de lance-roquettes antichars et de 500 missiles sol-air.

Washington va envoyer une nouvelle aide militaire à l'Ukraine de 350 millions de dollars. Un haut responsable du Pentagone a dit à l'AFP voir "des signes d'une résistance ukrainienne viable".

Les Pays-Bas, la Belgique, l'Australie et la République tchèque ont promis des armes létales. La France a annoncé samedi soir "la livraison additionnelle d'équipements de défense".

Ukraine: le conflit pourrait durer «plusieurs années», prévient la cheffe de la diplomatie britannique

Le conflit en Ukraine pourrait durer "plusieurs années" en raison des "forces importantes" de la Russie, a estimé dimanche la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, selon laquelle Moscou pourrait chercher à utiliser "des armes encore pires".

"Le Royaume-Uni soutient absolument l'Ukraine durant ce très long et difficile conflit", a déclaré Mme Truss sur la chaîne télévisée Sky News, au quatrième jour de l'invasion de l'Ukraine.

Il pourrait durer "plusieurs années parce que nous savons que la Russie a des forces importantes", a-t-elle poursuivi, soulignant la détermination des Ukrainiens à "se battre" pour défendre "leur souveraineté et leur intégrité territoriale".

"Ce conflit pourrait être très, très sanglant. Nous avons déjà vu des civils ciblés par le gouvernement russe", a poursuivi la cheffe de la diplomatie. "J'exhorte le gouvernement à ne pas intensifier le conflit, mais nous devons nous préparer à ce que la Russie cherche à utiliser des armes encore pires", ce qui serait "extrêmement dévastateur".

Les Occidentaux ont encore accentué la pression sur Moscou samedi soir, en excluant des banques russes de la plateforme interbancaire Swift et en s'apprêtant à livrer davantage d'armes à l'Ukraine.

Ils ont aussi décidé de restreindre encore davantage l'accès de la banque centrale russe aux marchés des capitaux, afin rendre plus difficiles ses tentatives pour soutenir le cours du rouble, en recul suite à la guerre en Ukraine.

Concernant la proposition russe de pourparlers avec l'Ukraine, Liz Truss a estimé que Moscou devait d'abord retirer ses troupes de ce pays. "Ils ne peuvent pas négocier avec un fusil sur la tempe des Ukrainiens, ils doivent retirer leurs troupes", a-t-elle insisté.


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Short Url
  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Short Url
  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Short Url
  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.