De Tunis à Tel-Aviv, des avions rapatrient des citoyens ayant fui l'Ukraine

Un premier groupe d'étudiants tunisiens rapatriés d'Ukraine, le 1er mars 2022. (Photo, AFP)
Un premier groupe d'étudiants tunisiens rapatriés d'Ukraine, le 1er mars 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 01 mars 2022

De Tunis à Tel-Aviv, des avions rapatrient des citoyens ayant fui l'Ukraine

Un premier groupe d'étudiants tunisiens rapatriés d'Ukraine, le 1er mars 2022. (Photo, AFP)
  • «Je ne peux pas croire que je sois toujours en vie», a déclaré Marina, une étudiante israélienne ayant fui la ville ukrainienne de Kharkiv ciblée par les forces russes
  • En Tunisie, un premier groupe de 106 étudiants est arrivé mardi à Tunis à bord d'un avion militaire spécialement affrété en provenance de Bucarest

TEL-AVIV: De premiers vols vers des pays du Maghreb et du Moyen-Orient ont été organisés mardi pour rapatrier des citoyens qui vivaient en Ukraine, au sixième jour de l'offensive russe ayant poussé des centaines de milliers de personnes sur les routes de l'exode. 

« Je ne peux pas croire que je sois toujours en vie », a déclaré Marina, une étudiante israélienne ayant fui la ville ukrainienne de Kharkiv ciblée par les forces russes, à son retour à Tel-Aviv. 

La compagnie israélienne Israir a organisé un vol de rapatriement depuis la Roumanie, l'espace aérien ukrainien ayant été fermé à l'aviation civile. Les passagers rapatriés ont payé eux-mêmes leurs billets, a précisé Israir. 

D'après la radio publique israélienne, 160 personnes étaient à bord de l'avion mais ce nombre n'a pas été confirmé par le ministère israélien des Affaires étrangères, qui a indiqué avoir facilité la sortie de quelque 4 000 Israéliens hors d'Ukraine depuis le début de l'offensive russe jeudi. 

A l'aéroport de Tel-Aviv, les retrouvailles ont donné lieu à de nombreuses embrassades et accolades. 

« J'ai l'impression que je reviens à la vie », a témoigné avec des trémolos dans la voix Ouda Abou Saied, dont le fils Mohammed, un Arabe israélien, étudiait en Ukraine. « J'ai imaginé toutes sortes de scénarios, comme un missile les frappant et les tuant ou peut-être qu'ils seraient capturés ». 

Lundi, le ministère israélien des Affaires étrangères a rapporté la mort d'un Israélien en Ukraine, tué alors qu'il tentait de fuir vers la Moldavie. De 6 000 à 8 000 Israéliens vivaient en Ukraine avant l'invasion russe, d'après cette source. 

L'Etat hébreu a annoncé l'envoi de 100 tonnes d'aides à destination des civils en Ukraine, notamment du matériel médical et des médicaments. 

Côté palestinien, le ministère des Affaires étrangères a indiqué être mobilisé pour aider quelque 2 600 Palestiniens, parmi lesquels des centaines d'étudiants. 

Etudiants 

En Jordanie, une cellule de crise a été créée pour assister les quelque 3 500 Jordaniens installés en Ukraine qui chercheraient à quitter le pays. Selon le ministère des Affaires étrangères, 415 Jordaniens ont déjà fui ces derniers jours. 

Des étudiants égyptiens doivent également être rapatriés prochainement, alors que l'Egypte, le plus peuplé des pays arabes, compte 6 000 ressortissants en Ukraine, dont plus de la moitié sont des étudiants, en majorité inscrits à Kharkiv (nord-est). 

Les universités ukrainiennes sont très prisées des étudiants du monde arabe et au-delà, notamment pour les études de médecine et d'ingénierie.  

« Un cauchemar »  

En Tunisie, un premier groupe de 106 étudiants est arrivé mardi à Tunis à bord d'un avion militaire spécialement affrété en provenance de Bucarest. 

Ils ont été accueillis à leur arrivée par des parents émus et visiblement soulagés après avoir connu plusieurs jours d'angoisse, ont constaté des journalistes. 

Selon le ministre tunisien des Affaires étrangères, Othman Jarandi, venu les accueillir à l'aéroport, 480 autres étudiants tunisiens doivent être rapatriés prochainement à bord d'avions en provenance de Roumanie et de Pologne. 

« On a vécu un cauchemar, dans des conditions de guerre exceptionnelles », a affirmé Aymen Badri, étudiant en ingénierie informatique. 

Le Maroc, un autre pays du Maghreb qui compte une forte communauté d'expatriés en Ukraine avec au moins 12 000 personnes, doit commencer à rapatrier ses ressortissants qui le désirent à partir de mercredi avec trois vols spéciaux au départ de Varsovie, de Bucarest et de Budapest. 

L'Algérie et la Libye ont pour leur part mis en place un dispositif pour faciliter le départ vers des pays limitrophes de l'Ukraine, mais aucun vol de rapatriement n'est prévu à ce stade. 

Plus de 660 000 personnes fuyant l'invasion russe ont afflué vers les pays voisins de l'Ukraine, un compteur qui augmente de façon « exponentielle », a alerté mardi le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). 


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com