Les Arabes continuent de subir les frais du crime organisé en Israël

Une carrière dans le crime est une option séduisante pour les jeunes de 16 à 18 ans, car elle leur offre un accès rapide et facile à l'argent (Photo, AFP).
Une carrière dans le crime est une option séduisante pour les jeunes de 16 à 18 ans, car elle leur offre un accès rapide et facile à l'argent (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 02 mars 2022

Les Arabes continuent de subir les frais du crime organisé en Israël

  • Sept bandes criminelles sont actives dans les communautés arabes, mais le manque de confiance entre la police et le public complique les efforts pour les réprimer
  • Le crime organisé et la violence qui l'accompagne se poursuivent dans la communauté palestinienne, malgré les affirmations des autorités quant à son déclin

RAMALLAH: Environ un million et demi de citoyens palestiniens vivant en Israël sont à la merci de bandes criminelles organisées opérant en grande partie en toute impunité dans leurs communautés. Les activités de ces gangs ont entraîné la mort de 125 personnes en 2021, dont 62 avaient moins de 30 ans, et 14 autres sont mortes depuis le début de cette année.
Selon la police israélienne, sept gangs criminels sont actifs dans les communautés arabes. Certains de leurs membres travaillaient auparavant comme «contractuels» pour des organisations criminelles juives, mais en 2016, nombre d'entre elles avaient été démantelées et les gangs arabes ont comblé le vide, avec des dizaines de milliers d'armes à leur disposition.
Plusieurs facteurs alimentent le crime organisé et la violence qui l'accompagne au sein des communautés arabes. Les banques israéliennes n'accordent pas de prêts aux personnes qui ne possèdent pas de permis de construction délivrés par les autorités israéliennes, par exemple. Les Arabes cherchent plutôt à obtenir des prêts sur le marché noir ou auprès de bandes et de familles criminelles; s'ils ne remboursent pas l'argent qu'ils doivent à temps, ils sont la cible de violences.
Une carrière dans le crime est une option séduisante pour les jeunes de 16 à 18 ans, car elle leur offre un accès rapide et facile à l'argent.
Les flux d’argent s'étendent au trafic d'armes, qui est très rentable: le prix d'un pistolet varie entre 3 086 dollars (1 dollar américain = 0,90 euro) et 6 173 dollars, tandis qu'un fusil d'assaut M16 coûte environ 21 605 dollars. Les armes proposées à la vente ont généralement été volées dans les entrepôts de l'armée israélienne.
La majorité des suspects arrêtés et poursuivis en lien avec le crime organisé sont des «contractuels» de bas niveau, et non les chefs de gangs ou ceux qui financent les crimes.
Un obstacle essentiel aux efforts de lutte contre le crime organisé est la méfiance de la communauté palestinienne envers la police israélienne et la conviction qu'elle ne s'attaque pas de manière adéquate au crime dans les zones arabes. La police à son tour reproche à la communauté arabe de ne pas coopérer avec les efforts de lutte contre la criminalité.
Les Arabes affirment que s'ils dénoncent les criminels, ils sont la cible d'attaques de vengeance et la police ne les protège pas. Ils ajoutent que la police prend des mesures pour confisquer les armes mais n'arrête pas beaucoup de suspects, et que peu de ceux qui sont arrêtés sont jugés.
La police estime quant à elle avoir besoin de preuves suffisantes pour poursuivre les suspects, mais qu’il est difficile d’en obtenir car elle manque de personnel, de budget et d'équipements.
Certains ont appelé à utiliser le Shin Bet, le service de sécurité intérieure d'Israël, pour aider la police, mais de fortes réserves ont été émises quant à l'ingérence de cette agence dans les affaires civiles.
Malgré l'engagement du Premier ministre israélien Naftali Bennett, et du ministre de la Sécurité publique Omer Bar-Lev de sévir contre le crime organisé et les armes illégales, la violence se poursuit pratiquement sans relâche. Ce malgré la création au sein de la police israélienne de l'unité Saif, formée pour lutter contre la violence que subit la communauté palestinienne.
Selon une déclaration de la police obtenue par Arab News, le nombre de fusillades a diminué de 36% depuis le début de cette année.
Le colonel Yigal Ezra, chef de la division anti-criminalité de la division arabe de la police israélienne, a révélé que «la police israélienne a élucidé plusieurs meurtres depuis le début de l'année. Nous avons déposé des actes d'accusation contre 122 suspects qui ont été identifiés comme les principaux auteurs du crime, et 102 d'entre eux ont été arrêtés.»
La population israélienne de 9 millions d'habitants, dont 1,5 million de citoyens palestiniens, est actuellement surveillée par une force de 32 000 hommes. Les forces de l'ordre veulent recruter plus de 5 000 personnes supplémentaires, augmenter leur budget et avoir accès à de meilleurs équipements.
On espère que la police pourra intensifier ses opérations contre le crime organisé dans la communauté arabe, car les Arabes ont récemment commencé à s’installer dans les villes juives adjacentes aux villages arabes, un problème que la police ne peut ignorer.
Toujours est-il que le crime organisé et la violence qui l'accompagne se propage dans la communauté palestinienne, malgré les affirmations des autorités quant à son déclin. Le danger posé par les gangs a au contraire considérablement augmenté depuis leur adoption des voitures piégées en tant qu'armes.
«Il y a une amélioration dans les performances de la police mais elle est inférieure à ce qui est nécessaire et elle devrait redoubler d'efforts dans la lutte contre le crime et la violence dans la communauté arabe», a déclaré à Arab News Rida Jaber, directeur du Centre Aman, qui surveille de près le crime organisé et la violence dans la communauté arabe.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.