Algérie: un militant du «Hirak» condamné à 10 ans de prison pour «incitation à l'athéisme»

Une photo montre des Algériens, brandissant des drapeaux nationaux et portant des pancartes anti-corruption, lors d'une manifestation anti-gouvernementale dans la capitale Alger. (AFP)
Une photo montre des Algériens, brandissant des drapeaux nationaux et portant des pancartes anti-corruption, lors d'une manifestation anti-gouvernementale dans la capitale Alger. (AFP)
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Publié le Jeudi 08 octobre 2020

Algérie: un militant du «Hirak» condamné à 10 ans de prison pour «incitation à l'athéisme»

  • Yacine Mebarki, a été condamné jeudi à dix ans de prison notamment pour «incitation à l'athéisme» et «offence à l'islam»
  • «M. Mebarki a été condamné à dix de prison ferme et 66 000 euros d'amende»

ALGER: Un militant connu du mouvement de protestation «Hirak» en Algérie, Yacine Mebarki, a été condamné jeudi à dix ans de prison notamment pour «incitation à l'athéisme» et «offence à l'islam», a-t-on appris auprès de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH).

«M. Mebarki a été condamné à dix de prison ferme et 66.000 euros d'amende» par le tribunal de Khenchla (est de l'Algérie), a déclaré à l'AFP Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, qui s'est dit «choqué par la lourdeur du verdict».

Il s'agit de la plus lourde peine prononcée à l'encontre d'un militant du «Hirak» depuis le début de la contestation en février 2019.


L'émissaire américain affirme que le désarmement du Hezbollah est une affaire libanaise

Des centaines de personnes ont été tuées dans les combats, et certains combattants gouvernementaux auraient abattu des civils druzes et incendié et pillé leurs maisons. (AFP)
Des centaines de personnes ont été tuées dans les combats, et certains combattants gouvernementaux auraient abattu des civils druzes et incendié et pillé leurs maisons. (AFP)
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  • « Le désarmement du Hezbollah est une question profondément interne », a déclaré M. Barrack lors d'une conférence de presse à Beyrouth, après une rencontre avec le Premier ministre libanais, Nawaf Salam.
  • Les dirigeants libanais, entrés en fonction après plus d'un an de conflit ayant considérablement affaibli le Hezbollah, ont réaffirmé leur volonté de consacrer le monopole des armes à l'État, tout en exigeant le respect du cessez-le-feu conclu en novembre

BEYROUTH : L'émissaire américain Tom Barrack a déclaré lundi a Beyrouth que la question du désarmement du Hezbollah devait être réglée en interne, alors que Washington presse les nouvelles autorités libanaises d'adopter une approche plus ferme face au mouvement pro-iranien.

« Le désarmement du Hezbollah est une question profondément interne », a déclaré M. Barrack lors d'une conférence de presse à Beyrouth, après une rencontre avec le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, ajoutant qu'un non-désarmement serait « décevant ».

Les dirigeants libanais, entrés en fonction après plus d'un an de conflit ayant considérablement affaibli le Hezbollah, ont réaffirmé leur volonté de consacrer le monopole des armes à l'État, tout en exigeant le respect du cessez-le-feu conclu en novembre par Israël.

Israël mène des frappes quasi quotidiennes au Liban, affirmant cibler des combattants et des infrastructures du Hezbollah, et a prévenu qu’elles se poursuivraient tant que le groupe ne serait pas désarmé.

M. Barrack a reconnu que le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah en novembre n'avait « pas fonctionné ».

« Les États-Unis ne sont pas là pour contraindre Israël à quoi que ce soit. Nous sommes ici pour user de notre influence afin de rassembler des esprits calmes autour d'une solution », a-t-il poursuivi.

En juin, M. Barrack avait demandé aux dirigeants libanais de s'engager officiellement à désarmer le Hezbollah, le seul mouvement à avoir conservé ses armes après la guerre civile (1975-1990).

« Vos dirigeants ont été d'une grande aide », a-t-il déclaré lors de sa deuxième visite à Beyrouth, en juillet, saluant des « réformes crédibles et significatives ».

Plus tôt dans la journée, M. Barrack a rencontré le président libanais, M. Aoun, qui lui a remis un « projet de protocole d'accord pour la mise en œuvre des engagements du Liban » depuis le cessez-le-feu, selon un communiqué de la présidence.


Israël affirme avoir frappé des « cibles terroristes » des Houthis au Yémen

Photo prise le 28 mai 2022 montrant les quais de chargement du port de la ville côtière de Hodeida, située sur la mer Rouge au Yémen, à environ 230 kilomètres à l'ouest de la capitale. (Photo AFP)
Photo prise le 28 mai 2022 montrant les quais de chargement du port de la ville côtière de Hodeida, située sur la mer Rouge au Yémen, à environ 230 kilomètres à l'ouest de la capitale. (Photo AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé lundi que des frappes avaient visé « des cibles terroristes » des rebelles houthis sur le port de Hodeida, dans l'ouest du Yémen.
  • La chaîne de télévision des Houthis, Al-Massirah, a fait état d'une série de frappes sur le port, tandis qu'un responsable houthi a affirmé à l'AFP qu'elles avaient détruit « le quai qui avait été reconstruit après un bombardement précédent ».

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé lundi que des frappes avaient visé « des cibles terroristes » des rebelles houthis sur le port de Hodeida, dans l'ouest du Yémen.

« L'armée vient de frapper des cibles terroristes du régime houthi sur le port de Hodeida », a-t-il indiqué, cité par ses services. « Comme je l'ai clairement indiqué, le sort du Yémen sera le même que celui de Téhéran. Les Houthis paieront un lourd tribut pour les tirs de missiles en direction de l'État d'Israël », a-t-il ajouté.

La chaîne de télévision des Houthis, Al-Massirah, a fait état d'une série de frappes sur le port, tandis qu'un responsable houthi a affirmé à l'AFP qu'elles avaient détruit « le quai qui avait été reconstruit après un bombardement précédent ».

L'armée israélienne a indiqué que les infrastructures visées comprenaient « des engins de chantier utilisés pour reconstruire les installations du port », déjà visé à plusieurs reprises par l'armée israélienne, « des conteneurs de carburant, des navires utilisés pour des activités militaires et des actions hostiles contre l'État d'Israël ».

Selon la société britannique de sécurité maritime Ambrey, au moins quatre navires marchands se trouvaient dans le port, mais aucun dommage n'a été signalé à ce stade.

Les derniers tirs de missiles depuis des zones sous contrôle des insurgés yéménites, soutenus par l'Iran, vers Israël avaient été interceptés par l'armée israélienne les 10 et 16 juillet.

Depuis la fin de l'année 2023, les Houthis lancent régulièrement des missiles vers Israël, la plupart interceptés avant d'entrer dans l'espace aérien israélien. Ils ont également attaqué des navires qu'ils considéraient comme liés à Israël, affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, où l'armée israélienne est en guerre contre le Hamas.

Cette guerre a été déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien contre Israël, le 7 octobre 2023.


Homme fort de l'Est de la Libye, Haftar veut s'imposer comme «incontournable»

Le maréchal a été reçu en février par le président français, Emmanuel Macron, et en mai par son allié, le président russe, Vladimir Poutine.  Son fils Saddam s'est lui récemment rendu aux Etats-Unis, en Turquie, en Italie et au Niger.  Même la Turquie, qui avait pourtant aidé le gouvernement de Tripoli à repousser une attaque de l'Est, cherche "à tirer davantage profit des Haftar" selon Tarek Megerisi, notamment à travers de lucratifs projets de construction. (AFP)
Le maréchal a été reçu en février par le président français, Emmanuel Macron, et en mai par son allié, le président russe, Vladimir Poutine. Son fils Saddam s'est lui récemment rendu aux Etats-Unis, en Turquie, en Italie et au Niger. Même la Turquie, qui avait pourtant aidé le gouvernement de Tripoli à repousser une attaque de l'Est, cherche "à tirer davantage profit des Haftar" selon Tarek Megerisi, notamment à travers de lucratifs projets de construction. (AFP)
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  • Le 8 juillet, un commissaire européen et des ministres grec, italien et maltais effectuaient une visite en deux temps en Libye pour parler immigration irrégulière. D'abord à Tripoli, ensuite à Benghazi
  • Or une fois arrivée à Benghazi, la délégation européenne est sommée de repartir. Un communiqué fracassant du gouvernement parallèle d'Oussama Hamad l'accuse de "violation flagrante des normes diplomatiques"

TUNIS: En refoulant la semaine dernière des ministres européens, l'homme fort de l'Est de la Libye, Khalifa Haftar, et son clan entendent faire passer un "message clair" selon des analystes: même s'ils ne sont pas officiellement reconnus par la communauté internationale, ils sont "incontournables".

Le 8 juillet, un commissaire européen et des ministres grec, italien et maltais effectuaient une visite en deux temps en Libye pour parler immigration irrégulière. D'abord à Tripoli, ensuite à Benghazi.

Car deux gouvernements rivaux se disputent le pouvoir en Libye, qui peine à se stabiliser depuis la fin de la dictature de Mouammar Kadhafi en 2011: dans l'Ouest, le gouvernement d'unité nationale (GNU) d'Abdelhamid Dbeibah, internationalement reconnu, à l'Est un gouvernement parallèle soutenu par le puissant maréchal Haftar.

Or une fois arrivée à Benghazi, la délégation européenne est sommée de repartir. Un communiqué fracassant du gouvernement parallèle d'Oussama Hamad l'accuse de "violation flagrante des normes diplomatiques".

A Bruxelles, la Commission européenne parle sobrement d'un "problème de protocole".

Pour Tarek Megerisi, du Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), l'incident était clairement "un geste calculé" au moment où des migrants, partis de Libye, affluent sur l'île grecque de Crète.

Le maréchal tente "d'exploiter la crise migratoire (...) pour obtenir une reconnaissance de facto de son gouvernement" par l'Europe, et "ainsi élargir les relations avec l'Europe au-delà d'une simple interaction avec lui en tant que chef militaire local", affirme-t-il.

"Punir Athènes"? 

Complexe, la situation en Libye oblige les diplomates à des contorsions.

Les Européens s'affichent avec le gouvernement de Tripoli mais pas avec celui basé dans l'Est. En revanche, ils discutent avec les forces armées libyennes (LNA) du maréchal.

Le 8 juillet, ils devaient s'entretenir avec ces dernières.

Mais arrivés à l'aéroport, ils se sont aperçus qu'"il y a(vait) là des gens que nous n'avions pas accepté de rencontrer", a expliqué à Bruxelles un responsable européen sous couvert d'anonymat.

"Nous avons dû repartir", a-t-il ajouté, précisant que "c'était bien sûr en lien avec la reconnaissance" du gouvernement de l'Est.

Claudia Gazzini, spécialiste de la Libye à l'International Crisis Group, ne pense pas que la rebuffade était "préméditée".

Mais "la question se pose de savoir pourquoi" des ministres se sont présentés à l'aéroport et "pourquoi Haftar (...) aurait laissé faire", a-t-elle dit, n'excluant pas un "désaccord bilatéral avec l'un des pays représentés dans la délégation".

Pour l'expert de la Libye Jalel Harchaoui, c'est la Grèce qui était visée.

Le 6 juillet, "le ministre grec des Affaires étrangères est venu réclamer des concessions migratoires et maritimes sans offrir d'incitations tangibles. Cette visite, pour laquelle le maréchal s'était dérangé en personne, n'avait rien donné", affirme-t-il.

Deux jours plus tard, "un représentant grec -- dans le cadre cette fois d'une délégation de l'UE -- a voulu négocier dans la même journée avec le gouvernement rival de Tripoli, plaçant les deux gouvernements libyens sur un pied d'égalité: un affront aux yeux de Benghazi", qui a voulu "punir Athènes", a-t-il déclaré.

"Asseoir leur légitimité" 

Pour M. Harchaoui, l'incident montre qu'il ne faut pas "sous-estimer" la politique étrangère des Haftar.

"Que ce soit pour les flux migratoires ou les projets énergétiques, la famille Haftar est un acteur absolument incontournable en raison de son emprise sur la sécurité côtière dans l'Est libyen", dit-il. Le message "est clair: +prenez au sérieux la faction de l'Est".

Ces derniers temps d'ailleurs, poursuit-il, les Haftar, "riches en cash et forts de leurs atouts stratégiques", multiplient les contacts pour "asseoir leur légitimité".

Le maréchal a été reçu en février par le président français, Emmanuel Macron, et en mai par son allié, le président russe, Vladimir Poutine.

Son fils Saddam s'est lui récemment rendu aux Etats-Unis, en Turquie, en Italie et au Niger.

Même la Turquie, qui avait pourtant aidé le gouvernement de Tripoli à repousser une attaque de l'Est, cherche "à tirer davantage profit des Haftar" selon Tarek Megerisi, notamment à travers de lucratifs projets de construction.

Avec des visées géopolitiques: elle voudrait les voir adouber un accord de délimitation maritime en Méditerranée orientale, déjà signé avec Tripoli et qu'Athènes juge illégal.