La relance du tourisme en Turquie stoppée en plein vol par la guerre

Une photo prise le 16 février 2022 à Istanbul montre des dômes de la mosquée Suleymaniye et un bâtiment en construction (arrière) arrêté par la municipalité métropolitaine d'Istanbul (IBB). (AFP)
Une photo prise le 16 février 2022 à Istanbul montre des dômes de la mosquée Suleymaniye et un bâtiment en construction (arrière) arrêté par la municipalité métropolitaine d'Istanbul (IBB). (AFP)
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Publié le Dimanche 06 mars 2022

La relance du tourisme en Turquie stoppée en plein vol par la guerre

  • Seule la Turquie, qui bien que membre de l'Alliance atlantique ne s'est pas jointe aux sanctions, conserve des liaisons aériennes avec Moscou
  • En quelques jours, les Ukrainiens ont disparu et les Russes ont commencé d'annuler leurs réservations: l'écho de la guerre souffle un vent mauvais sur le tourisme en Turquie

ISTANBUL: Comme chaque dimanche, Noori Sani accueille ses vieux amis autour d'un kavali, le généreux petit déjeuner turc. Mais autour de lui, les tables de sa terrasse sont vides, son restaurant au pied de la Mosquée bleue, déserté.


"On devrait faire le plein un jour comme ça... Et c'est pire à Antalya (station balnéaire dans le sud) disent mes amis", soupire le patron du Serbethane, dans le quartier historique d'Istanbul.


En quelques jours, les Ukrainiens ont disparu et les Russes ont commencé d'annuler leurs réservations: l'écho de la guerre souffle un vent mauvais sur le tourisme en Turquie, qui représentait 10% du PIB avant la pandémie et commençait à peine à s'en relever, avec de belles perpectives pour la saison 2022.


Devant la mosquée (ex-basilique) Sainte-Sophie, des groupes de touristes russes avancent encore d'un pas pressé derrière leur guide, la tête dans les épaules, déclinant toute interview.


Mais d'Ukrainiens, on ne croise plus que des visiteurs échoués, comme ce jeune couple de Kiev "arrivé en touristes et transformé en réfugiés", qui cherche les larmes aux yeux à quitter le pays vers une destination tierce - "peut-être les Etats-Unis?".


A eux seuls, les visiteurs des deux pays, qui ont fait d'Istanbul et des plages turques de Méditerranée (sud) ou de la Mer Egée (ouest) leur destination favorite, ont représenté plus d'un quart des touristes accueillis en 2021, selon le ministère de la Culture et du Tourisme.


Les Russes (4,5 millions) en tête, devant les Allemands, et en troisième position les Ukrainiens (2 millions).


"La Russie et l'Ukraine sont très importants pour notre marché. La guerre qui a éclaté entre eux nous rend tous nerveux ici, à la fois pour des raisons humaines et commerciales" confie à l'AFP Hamit Kuk, responsable de l'Association des Agences de voyages de Turquie (Tursab).


"On attendait cette année 7 millions de Russes et 2,5 millions d'Ukrainiens... mais il va sûrement falloir revoir ces chiffres", prévient-il.


"D'ordinaire, explique-t-il, les réservations pour l'été affluent en mars. Mais les demandes ont cessé".

Bordereaux impayés

"Si ça continue comme ça on va avoir un sérieux problème", confirme à son tour le président de Tursab. "On essaie de rester aussi calme que possible". 


Mais dans sa petite agence qui fait face à Sainte-Sophie, Ismail Yitmen est déjà accablé.


"Les agences qui travaillent avec la Russie comme la mienne sont en train de souffrir", dit-il en triant nerveusement les bordereaux de réservations impayées.


"Avec les dépôts de garantie laissés aux hôtels, j'en suis déjà à plus de 11 000 euros perdus. Si d'autres groupes viennent à annuler je vais perdre 60 à 70 000 euros au total", craint-il.


"Un groupe devait arriver dans deux mois mais on n'a pas reçu l'argent à cause de l'arrêt des transferts bancaires SWIFT (internationaux), donc c'est annulé. Or on avait déjà payé les hôtels".


La Russie fait l'objet de sanctions européennes et américaines qui la privent d'accès aux transactions financières internationales et au ciel européen. 


Seule la Turquie, qui bien que membre de l'Alliance atlantique ne s'est pas jointe aux sanctions, conserve des liaisons aériennes avec Moscou.


A 72 ans, Ismail Yitmen connait bien les risques du métier.


En lisière du Moyen-Orient, le pays a déjà essuyé les répliques des guerres en Syrie et en Irak, tous deux situés à ses frontières sud-est.


"Dès que la guerre a commencé en Irak, et puis ensuite en Syrie, les touristes européens et américains ont cessé de venir. On les a perdus... ils pensaient qu'on était trop près", commente Hassan Duzen, assis avec ses amis au fond de sa boutique de tapis désertée, en contrebas du palais ottoman de Topkapi.


Il en est convaincu, "il va se passer la même chose: ils vont regarder une carte, voir la Mer Noire et penser qu'on est trop près de la guerre.. pourquoi prendraient ils des risques"?


Ce n'est pas le jeune couple (qui souhaite rester anonyme) qui le contredira: "On ne veut pas rester ici.. vous ne vous rendez pas compte, ils peuvent vous atteindre avec leurs missiles", assure le jeune homme au regard brouillé par l'anxiété.


Israël approuve la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie

Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
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  • Israël a approuvé l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre de colonies validées en trois ans, dans une démarche visant selon le gouvernement à empêcher la création d’un État palestinien
  • Cette décision, critiquée par l’ONU et de nombreux pays, intervient dans un contexte d’intensification de la colonisation et de fortes violences depuis le 7 octobre 2023

JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d'après un communiqué publié par les services du ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, lui-même colon et partisan d'une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d'une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017.

"La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDLR) a été approuvée par le cabinet" de sécurité du gouvernement, ont annoncé les services de M. Smotrich.

Selon lui, cette initiative doit permettre d'empêcher l'émergence d'un Etat palestinien.

"Sur le terrain, nous bloquons l'établissement d'un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral", est-il écrit dans le communiqué.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c'est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.

Ces 19 colonies se trouvent dans des zones "hautement stratégiques", ont précisé les services du ministre. Deux d'entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.

- "Expansion implacable" -

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Dans le rapport de l'ONU consulté mi-décembre par l'AFP, son secrétaire général Antonio Guterres avait "condamné l'expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l'accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d'un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain".

"Ces développements enracinent encore l'occupation israélienne illégale et viole le droit international et le droit des Palestiniens à l'autodétermination", a-t-il ajouté.

L'avancée de la colonisation s'accompagne en outre d'une augmentation "alarmante" des violences des colons, dénonce-t-il dans le document, évoquant des attaques parfois "en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes".

Depuis le 7-octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les nouveaux projets de colonies dévoilés par Israël provoquent régulièrement un tollé international, Paris y voyant une "menace existentielle" pour un Etat palestinien.

Fin septembre, le président américain Donald Trump, pourtant un soutien indéfectible d'Israël, avait averti qu'il "ne lui permettrait pas d'annexer la Cisjordanie".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com