Un organisme de surveillance des médias déplore les «violations contre les journalistes» en Jordanie

Une petite fille jordanienne brandit le drapeau national devant des policiers après une manifestation à Amman, en Jordanie, le 31 juillet 2015. (Reuters)
Une petite fille jordanienne brandit le drapeau national devant des policiers après une manifestation à Amman, en Jordanie, le 31 juillet 2015. (Reuters)
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Publié le Lundi 07 mars 2022

Un organisme de surveillance des médias déplore les «violations contre les journalistes» en Jordanie

  • L’un des défis auxquels les journalistes font face est l’émission d’ordonnances de non-publication par les autorités qui leur interdit de couvrir certains sujets, selon Reporters sans frontières
  • Des journalistes, des militants des droits et des militants juridiques expriment leur inquiétude face à la «détérioration de l’état» de la liberté de la presse en Jordanie

AMMAN: Le statut de la liberté de la presse en Jordanie est toujours classé comme «limité». Un organisme de surveillance des médias déplore les «violations contre les journalistes, l’accès du public à l’information et les obstacles à la couverture de l’actualité».
Le Centre pour la défense et la protection des journalistes, situé à Amman, a publié son rapport annuel de 2021 sur le statut de la liberté de la presse en Jordanie, classé comme «limité» pour la deuxième année consécutive.
La Jordanie a enregistré un score de 215,2 sur 600 au sein du classement de la liberté de la presse établi par le centre en question pour 2021. Il comprend soixante questions posées par 150 journalistes jordaniens qui représentent différentes organisations médiatiques du pays.
Le rapport attribue ce statut à l’absence d’environnement politique propice à la liberté de la presse en Jordanie.
Il affirme que les violations contre les journalistes ont augmenté en 2021, «bien que de nombreux autres types d’infractions n’aient pas été recensés».
Le classement de 2021 comprend plusieurs sections: l’environnement politique, le cadre législatif, le droit à l’information, la liberté des médias et la liberté d’expression.
Le fondateur et directeur du centre, Nidal Mansour, a déclaré que les conclusions de 2021 suggèrent une augmentation de l’autocensure, de la protection des intérêts du gouvernement par les dirigeants des médias et de la rétention d’informations par le gouvernement.
M. Mansour affirme que 2021 «était marquée par l’incertitude, puisque le centre n’a officiellement documenté aucune violation contre les journalistes», ajoutant que toutes les conclusions étaient basées sur les expériences des journalistes.
L’environnement politique, qui évalue l’ampleur du soutien et de l’intervention du gouvernement au sein des médias, a été classé comme «limité» dans le rapport, avec un score de 19,9 sur 60.
Le cadre législatif, qui a trait à la protection de la liberté d'expression par la Constitution jordanienne, est resté «partiellement limité» en 2020 et en 2021, tandis que le droit d’accès à l'information a été classé comme «limité» pour la deuxième année consécutive.
La liberté d’expression est qualifiée de « limitée», avec un score de 37,2 points sur 100.
Les conclusions du Centre pour la défense et la protection des journalistes sont presque identiques à celles du Classement mondial de la liberté de la presse de 2021 publié par Reporters sans frontières et Freedom House.
Dans le rapport de 2021 de Reporters sans frontières, la Jordanie se classe 129e sur 180 pays en matière de liberté de la presse. Elle est en 7e position parmi les États arabes. En Jordanie, les journalistes pratiquent l’autocensure. En outre, l’un des défis auxquels ils sont confrontés est l’émission d’ordonnances de non-publication par les autorités qui leur interdisent de couvrir certains sujets, selon Reporters sans frontières.
La Jordanie a été classée comme «non libre» dans le rapport annuel de Freedom House sur les droits politiques et les libertés civiles dans le monde.
Dans des entretiens précédemment accordés à Arab News, des journalistes, des militants des droits et des militants juridiques avaient exprimé leur inquiétude face à la «détérioration de l’état» de la liberté de la presse en Jordanie et face aux restrictions imposées à la collecte d’informations, principalement avec les ordonnances continues de non-publication. Ils affirmaient que le gouvernement avait recours à ces interdictions dans le but de réprimer les libertés.
Le journaliste Khaled Qudah, qui est également membre du conseil de l’Association de la presse jordanienne, précise que le classement de la Jordanie dans les rapports mondiaux de liberté publique s’était «considérablement détérioré» au cours des dernières années.
M. Qudah soutient que le gouvernement «abuse» de l’utilisation des ordonnances de non-publication et «les exploite pour contrôler les médias d’une main de fer».
Basil Okour, éditeur du site d’information JO24, est du même avis. Il décrit l’état de la liberté de la presse en Jordanie comme le «plus lamentable de tous les temps».
Citant l’article 11 de la loi sur la cybercriminalité et le récent rapport de l’Institut national des droits de l’homme, M. Okour déclare que les autorités ont renforcé leur emprise sur les journalistes et les militants en utilisant un ensemble de «lois martiales».
Selon l’article en question, «quiconque publie ou relaie délibérément des déclarations ou des informations sur Internet qui incluent des délits et des calomnies ou le dénigrement de qui que ce soit encourt trois mois de prison et une amende qui va de 141 à 1 410 dollars [1 dollar = 0,92 euro]».
Dans son dernier rapport, l’Institut national des droits de l’homme indique que la répression de la liberté d'expression en Jordanie augmente à un rythme alarmant. Il évoque la détention d’individus qui ont exprimé leurs opinions sur les réseaux sociaux.
L’avocat Mohammed Qteichat souligne également la détérioration de la liberté de la presse en Jordanie.
Ancien président de la Commission jordanienne des médias et conseiller juridique de l’ancien Premier ministre Omar Razzaz, il explique qu’il existe un certain nombre de lois en Jordanie, et notamment une qui concerne la cybercriminalité et le Code pénal, qui sont «hostiles aux médias».
De telles lois sont semblables à des «embuscades juridiques». Elles comprennent des termes vagues que les gouvernements utilisent pour réprimer la liberté de la presse, soutient-il. «L’organe législatif jordanien favorise les poursuites judiciaires aux dépens de la liberté de la presse», affirme-t-il.
Pour M. Mansour, la liberté de la presse et les droits de l’homme sont «en jeu» au royaume hachémite.
«Il est impossible de parvenir à la démocratie sans une presse libre», souligne-t-il, citant la promesse faite par le gouvernement jordanien de procéder à une réforme politique tout en restreignant la liberté de la presse.
Il reproche également aux «lois martiales» de restreindre les libertés et de faire taire les journalistes, affirmant qu'il n’existe pas de véritable volonté pour mettre en place des réformes.
Le classement de la Jordanie s’est également détérioré dans le classement annuel de Human Rights Watch. Les autorités jordaniennes ciblent de plus en plus les militants politiques et anticorruption sur la base d’accusations qui portent atteinte au droit à la liberté d’expression.
Michael Page, directeur adjoint de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient, critique lui aussi la détérioration de la situation des droits de l’homme en Jordanie.
«Les autorités jordaniennes devraient gérer le mécontentement du public face aux difficultés économiques intérieures et aux politiques d’austérité en écoutant les citoyens plutôt qu’en arrêtant les gens qui organisent des manifestations et ceux qui exigent une responsabilisation publique», conclut-il.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com