GENEVE: Avec 12 milliards de doses de vaccins anti-Covid produites en un temps record, ce n'est pas leur production qui pose problème mais les problèmes de distribution, a assuré mercredi le lobby pharmaceutique.
Le lobby pharmaceutique est lui-même pointé du doigt par certains pays en développement et ONG qui jugent que le régime actuel de propriété intellectuelle freine la production de vaccins.
Mais l'industrie pharmaceutique s'oppose vigoureusement à une suspension temporaire de ces droits, estimant qu'une telle mesure serait un frein à l'innovation et ne servirait pas sans le savoir-faire.
"Nous avons produit plus de 12 milliards de doses de vaccins contre le Covid-19 en un temps record", s'est défendu le patron de la Fédération internationale de l'industrie pharmaceutique (IFPMA), le Suisse Thomas Cueni.
"Aujourd'hui, tout le monde est à peu près d'accord pour dire que nous sommes passés des contraintes liées à l'offre à des contraintes liées à la demande", a-t-il dit, lors d'une conférence de presse organisée par l'Association des Correspondants Accrédités Auprès des Nations unies à Genève (Acanu).
Et d'évoquer pêle-mêle le manque de préparation de certains pays, les problèmes liés au stockage des doses, ainsi que les défis concernant la planification des campagnes de vaccination, la formation du personnel soignant, l'achat des vaccins, le financement de leur distribution...
"Nous devons nous unir - fabricants, gouvernements, institutions internationales et autres organisations non gouvernementales - pour faire en sorte que ces doses parviennent aux personnes qui en ont besoin", a lancé M. Cueni.
Il a également appelé la communauté internationale à agir pour lutter contre la désinformation et lever ainsi les craintes sur les effets secondaires de la vaccination et réduire l'hésitation vaccinale.
M. Cueni a par ailleurs souligné que la moitié des 12 milliards de doses avaient été produites en Inde et en Chine, et plaidé en faveur d'un renforcement des capacités de production de produits pharmaceutiques en Afrique, tout en assurant que cela ne réglerait pas à court terme la question du manque de vaccins sur le continent.
Ce qu'il faut maintenant, a-t-il dit, c'est que les vaccins qui se trouvent dans les ports puissent être distribués et injectés à la population des pays qui n'en ont pas assez de vaccins.