En Turquie, la saisie d’une collection de semences signale un «hypernationalisme»

Des spécimens de semences anciennes et modernes ont été prélevés par le ministère de la Culture et du Tourisme, qui a affirmé que les variétés « appartenaient à la Turquie ». (Reuters / Photo d'archives)
Des spécimens de semences anciennes et modernes ont été prélevés par le ministère de la Culture et du Tourisme, qui a affirmé que les variétés « appartenaient à la Turquie ». (Reuters / Photo d'archives)
Short Url
Publié le Lundi 12 octobre 2020

En Turquie, la saisie d’une collection de semences signale un «hypernationalisme»

  • Les semences étaient stockées par l'institut britannique
  • Il y avait également dans la collection, des échantillons modernes qui sont utilisés par les experts comme outil de référence

LONDRES: Une importante collection de semences stockée par l'institut britannique à Ankara a été saisie par les autorités turques, selon des informations.

Des spécimens de semences anciennes et modernes ont été prélevés par le ministère de la Culture et du Tourisme, qui a affirmé que les variétés « appartenaient à la Turquie », a rapporté The Times.

La saisie a été annoncée par le président de l'institut, Stephen Mitchell, dans une lettre aux membres du conseil d'administration et qui a été divulguée sur le site d'information du Moyen-Orient Al-Monitor.

Les graines ont été données à l'institut par Gordon Hillman, un archéobotaniste britannique bien connu et pionnier qui est décédé en 2018.

Mitchell a déclaré que les responsables turcs avaient emmené « 108 boîtes d’échantillons archéobotaniques et quatre armoires comprenant les collections modernes de référence de semences » au siège des musées gouvernementaux à Ankara, et que les demandes pour minimiser les dommages avaient été toutes refusées.

La collection qui comprend des graines et des échantillons botaniques provenant de sites antiques de toute la région qui remontent à des milliers d'années, est l'œuvre de Hillman, qui a travaillé pour l'Institut d'archéologie de l'UCL.

Il y avait également dans la collection, des échantillons modernes qui sont utilisés par les experts comme outil de référence. Les autorités turques ont « retiré cette ressource de recherche de l'ensemble de la communauté turque et internationale des chercheurs. C'était un beau petit centre de recherche, ouvert à tous ceux qui voulaient l'utiliser. Maintenant, tout est parti », a déclaré Dorian Fuller, archéobotaniste à l'Institut d'archéologie de l'UCL.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement turc est critiqué pour son action trop zélée à l’égard des sites culturels et historiques du pays.

En juillet 2020, l'ancienne cathédrale byzantine Hagia Sophia a été reconvertie en mosquée après avoir été musée durant de nombreuses années.

Pour leur part, les analystes confirment que la saisie des semences est un autre exemple de «l'atmosphère hypernationaliste» qui caractérise la présidence de Recep Tayyip Erdogan.

« Depuis plus d'une décennie maintenant, les nationalistes turcs spéculent sur un « complot de semences » - basé sur l'idée que des « semences israéliennes » ont été acheminées aux agriculteurs turcs afin qu'ils produisent des tomates, des oignons ou des aubergines de moindre qualité et sans odeur ni goût mais avec des couleurs vives », a déclaré au Times Asli Aydintasbas, journaliste et chercheur principale au Conseil européen des relations étrangères qui a également constaté que « La théorie d’un complot occidental visant à priver la Turquie de graines s'est maintenant répandue, et sans aucun doute, partagée par Erdogan, qui joue les super-héros nationaliste. Il s’agit donc de cultiver cette atmosphère hyper nationaliste qui règne en Turquie sans plus ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite appelle à la reconnaissance mondiale de la Palestine et à la fin de l'agression israélienne à Gaza

 Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors d'une réunion de haut niveau à l'ONU visant à galvaniser le soutien en faveur d'une solution à deux États pour le conflit israélo-palestinien. (AP)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors d'une réunion de haut niveau à l'ONU visant à galvaniser le soutien en faveur d'une solution à deux États pour le conflit israélo-palestinien. (AP)
Short Url
  • Lors d'un sommet historique de l'ONU coprésidé par le Royaume et la France, le ministre saoudien des Affaires étrangères condamne les "attaques répétées" contre la souveraineté des pays arabes et musulmans
  • Le prince Faisal ben Farhane déclare que les actions d'Israël "menacent la paix et la stabilité régionales et internationales et sapent les efforts de paix dans la région

NEW YORK : L'Arabie saoudite a réaffirmé son soutien à une solution à deux États pour le conflit entre Israéliens et Palestiniens, lors d'une conférence de paix coprésidée par le Royaume et la France à l'Assemblée générale de l'ONU à New York lundi.

Les autorités saoudiennes ont également appelé à la reconnaissance mondiale de l'État de Palestine et à la fin de l'agression israélienne à Gaza et en Cisjordanie.

Prenant la parole au nom du prince héritier Mohammed ben Salmane, le ministre des Affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal ben Farhane, a commencé par partager les salutations du roi Salmane, ainsi que les meilleurs vœux du prince héritier pour le succès de la conférence.

Il a également remercié le président français, Emmanuel Macron, pour la déclaration officielle de reconnaissance de l'État de Palestine par la France.

La conférence franco-saoudienne d'une journée s'est déroulée dans un contexte d'escalade de la violence au Moyen-Orient. Le prince Faisal a condamné l'agression continue d'Israël à Gaza, en Cisjordanie et à Al-Quds Al-Sharif (Jérusalem), y compris ce qu'il a décrit comme des "crimes brutaux", ainsi que les "attaques répétées contre la souveraineté des pays arabes et musulmans", citant en particulier la récente frappe israélienne sur Doha.

"Ces actions soulignent l'insistance d'Israël à poursuivre ses pratiques agressives qui menacent la paix et la stabilité régionales et internationales et sapent les efforts de paix dans la région", a-t-il déclaré.

Seule la mise en œuvre d'une solution à deux États peut apporter une paix durable, a-t-il ajouté.

Le prince Faisal a également salué le récent vote de l'Assemblée générale des Nations unies sur la "Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États", dans laquelle 142 États membres sur 193 ont voté en faveur de la déclaration.

"Cela reflète la volonté de la communauté internationale de rendre justice au peuple palestinien et de consolider ses droits légaux et historiques conformément aux cadres internationaux, aux résolutions pertinentes des Nations unies et à l'initiative de paix arabe", a-t-il ajouté.

Il a déclaré que l'Arabie saoudite était prête à travailler avec la France et d'autres pays en quête de paix pour donner suite aux résultats de la conférence de lundi, contribuer à mettre fin à la guerre à Gaza, cesser les actions unilatérales qui portent atteinte à la souveraineté palestinienne et établir un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Dans son discours de clôture, le prince Fayçal a remercié les États qui ont déjà reconnu officiellement l'État de Palestine ou qui prévoient de le faire, et il a exhorté les autres à prendre "une mesure historique similaire".

Il a ajouté : "Une telle action aura un impact considérable sur le soutien des efforts visant à mettre en œuvre la solution à deux États, à parvenir à une paix permanente et globale au Moyen-Orient et à trouver une nouvelle réalité qui permettra à la région de jouir de la paix, de la stabilité et de la prospérité".


Reconnaissance de l'Etat de Palestine par Paris : l'Autorité palestinienne salue une décision «historique et courageuse»

L'Autorité palestinienne a salué lundi soir l'annonce officielle par le président français, Emmanuel Macron, de la reconnaissance de l'Etat de Palestine par la France, la qualifiant de décision "historique et courageuse". (AFP)
L'Autorité palestinienne a salué lundi soir l'annonce officielle par le président français, Emmanuel Macron, de la reconnaissance de l'Etat de Palestine par la France, la qualifiant de décision "historique et courageuse". (AFP)
Short Url
  • Le ministère des Affaires étrangères palestinien se félicite dans un communiqué "de la reconnaissance par la République amie de France de l'État de Palestine et la considère comme une décision historique et courageuse"
  • Le ministère salue également "le rôle pionnier joué par la France et le président Macron en incitant de nombreux États" à procéder à la même reconnaissance

RAMALLAH: L'Autorité palestinienne a salué lundi soir l'annonce officielle par le président français, Emmanuel Macron, de la reconnaissance de l'Etat de Palestine par la France, la qualifiant de décision "historique et courageuse".

Le ministère des Affaires étrangères palestinien se félicite dans un communiqué "de la reconnaissance par la République amie de France de l'État de Palestine et la considère comme une décision historique et courageuse conforme au droit international et aux résolutions des Nations unies, soutenant ainsi les efforts déployés pour atteindre la paix et mettre en oeuvre la solution à deux États."

Le ministère salue également "le rôle pionnier joué par la France et le président Macron en incitant de nombreux États" à procéder à la même reconnaissance.

 


L'Arabie saoudite salue la reconnaissance de la Palestine par quatre États occidentaux

 L'Arabie saoudite a salué dimanche la décision du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et du Portugal de reconnaître l'État de Palestine, la qualifiant d'étape importante pour faire avancer le processus de paix. (AFP)
L'Arabie saoudite a salué dimanche la décision du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et du Portugal de reconnaître l'État de Palestine, la qualifiant d'étape importante pour faire avancer le processus de paix. (AFP)
Short Url
  • Le Royaume-Uni et le Canada sont les premiers pays du G7 à franchir le pas
  • Le Royaume a déclaré que cette décision démontrait "l'engagement sérieux des pays amis" à soutenir les efforts en faveur d'une solution à deux États, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, a rapporté l'agence de presse saoudienne

RIYAD: L'Arabie saoudite a salué dimanche la décision du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et du Portugal de reconnaître l'État de Palestine, la qualifiant d'étape importante pour faire avancer le processus de paix.

Le Royaume a déclaré que cette décision démontrait "l'engagement sérieux des pays amis" à soutenir les efforts en faveur d'une solution à deux États, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, a rapporté l'agence de presse saoudienne (Saudi Press Agency).

Il a ajouté qu'il espérait que d'autres pays suivraient cet exemple et prendraient d'autres mesures positives qui aideraient le peuple palestinien à réaliser ses aspirations à vivre en paix et permettraient à l'Autorité palestinienne d'assumer ses responsabilités, a ajouté l'agence de presse saoudienne.

L'Arabie saoudite a réitéré sa position en faveur d'un règlement juste et global qui garantisse la sécurité, la stabilité et la prospérité du peuple palestinien.

Dimanche, la Grande-Bretagne, l'Australie, le Canada et le Portugal ont reconnu l'existence d'un État palestinien, marquant ainsi un tournant décisif dans des décennies de politique étrangère occidentale.

Le Royaume-Uni et le Canada sont devenus les premiers pays du G7 à franchir le pas. La France et d'autres pays devraient suivre lors de l'assemblée générale annuelle des Nations unies qui s'ouvre lundi à New York.