Le futur selon Enki Bilal: la perspective d'un recommencement

L'auteur, artiste et réalisateur de bandes dessinées français Enki Bilal pose à côté de ses œuvres lors de son exposition au « Fonds Helene et Edouard Leclerc « à Landerneau, dans l'ouest de la France, le 17 juillet 2020. (Fred Tanneau/AFP)
L'auteur, artiste et réalisateur de bandes dessinées français Enki Bilal pose à côté de ses œuvres lors de son exposition au « Fonds Helene et Edouard Leclerc « à Landerneau, dans l'ouest de la France, le 17 juillet 2020. (Fred Tanneau/AFP)
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Publié le Lundi 14 mars 2022

Le futur selon Enki Bilal: la perspective d'un recommencement

  • Dans le tome 3 de la BD de Bilal, « Bug », la cavale se poursuit pour l'homme qui conserve la connaissance du monde numérique grâce au «bug» qui vit en lui
  • Enki Bilal publie aussi, mercredi, un livre d'entretiens avec Christophe Ono-dit-Biot intitulé «Sublime chaos» et inaugure une exposition au Musée de l'homme à Paris

PARIS : La perspective d'un recommencement brutal pour l'humanité, une «remise à jour» dans un futur peu engageant, hante le dessinateur Enki Bilal, qui sort mercredi le tome 3 de sa bande dessinée «Bug».

Triple actualité mercredi pour l'auteur de science-fiction: outre cette suite à «Bug», il publie, également aux éditions Casterman, un livre d'entretiens avec Christophe Ono-dit-Biot intitulé «Sublime chaos» et il inaugure une exposition au Musée de l'homme à Paris, qui lui a laissé carte blanche.

Dans son long échange (illustré) avec l'écrivain et journaliste, Enki Bilal revient sur son parcours, de Belgrade au jury du festival de Cannes en passant par La Garenne-Colombes, en banlieue parisienne. Et il évoque sa vision d'un avenir bien sombre.

«Je crois vraiment que notre monde va subir sous peu une sacrée remise à jour! Pour ne pas dire un effet de table rase», affirme-t-il.

Ce ne serait pas la «Grande réinitialisation» («Great Reset») promue par le Forum économique mondial à l'occasion de la pandémie de Covid-19, mais un changement d'idéologies dominantes.

«Je pense à une remise à jour culturelle, intellectuelle, qui est en cours. Pour moi, l'idéologie wokiste fait partie de cette remise à jour. Je ne porte pas de jugement de valeur là-dessus, je dis que c'est en cours», commente-t-il, interrogé par l'AFP dans son atelier du quartier des Halles à Paris.

Cette rupture, «c'est le sujet de +Bug 3+: l'absence de transmission, et la mémoire, précisément la mémoire du siècle dernier», ajoute-t-il.

«Bug», dont l'intrigue se déroule en 2041, raconte une panne informatique mondiale qui enraye tous les ordinateurs et systèmes d'information. Elle force à circuler, par exemple, dans des voitures anciennes où l'électronique tient un rôle limité. Et la culture historique s'étant largement évaporée, l'humanité, sans sa béquille numérique, se trouve privée de repères.

«Le mal est tentant»

Dans ce tome 3, la cavale se poursuit pour l'homme qui conserve la connaissance du monde numérique, Kameron Obb, grâce au «bug» (la «bestiole», en anglais) qui vit en lui. Il est l'homme le plus recherché de la planète.

«Ce personnage, je le découvre, petit à petit. Il a hérité de toute la mémoire du monde, parce qu'il a en lui cet alien, qui est comme un disque dur. Pour l'instant, tous les pouvoirs qu'il a, il en use pour des choses encore dérisoires. Mais comment va-t-il en jouer? Pour le bien ou pour le mal? Le mal est tentant...», explique le créateur.

Enki Bilal songe à faire «cinq tomes, peut-être dix»: il connaît l'épilogue, mais pas tous les développements. Comme dans «Le Sommeil du monstre», qui en 2006 parlait indirectement de la guerre de Yougoslavie, «Bug» parle depuis 2017 de notre époque. Et la pandémie a montré combien elle était imprévisible.

Cette troisième livraison imagine, par exemple, l'île italienne de Lampedusa devenue une sorte d'Ellis Island européenne, «le filtre d'une émigration gérée tant bien que mal».

«Je n'invente rien, c'est notre présent», fait valoir le dessinateur, qui se définit lui-même comme «tchéco-bosniaque grandi en Serbie et exilé en France, (...) mélange de tout».

Selon lui, «la grande mutation, on va y avoir droit, mais pas comme dans la théorie fumeuse du grand remplacement. Elle sera de nature humaine et naturelle: c'est le réchauffement climatique qui va faire que les populations vont se déplacer, comme de tout temps, depuis que l'humanité existe, elle qui a su s'adapter aux conditions climatiques».


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com