Zelensky parlera au Congrès américain mercredi

Sur cette photo prise et publiée par le bureau de presse de la présidence ukrainienne le 14 mars 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse à la nation lors de la Journée des volontaires à Kiev. (Photo, AFP)
Sur cette photo prise et publiée par le bureau de presse de la présidence ukrainienne le 14 mars 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse à la nation lors de la Journée des volontaires à Kiev. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 14 mars 2022

Zelensky parlera au Congrès américain mercredi

Sur cette photo prise et publiée par le bureau de presse de la présidence ukrainienne le 14 mars 2022, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse à la nation lors de la Journée des volontaires à Kiev. (Photo, AFP)
  • L'adresse du président ukrainien aura lieu mercredi, à 13H00 GMT. Elle sera retransmise dans un auditorium du Capitole
  • Le président ukrainien avait déjà échangé avec plus d'une centaine d'élus et sénateurs américains par visioconférence le 5 mars, plaidant pour un durcissement des sanctions économiques contre la Russie

WASHINGTON: Volodymyr Zelensky s'adressera mercredi à l'ensemble du Congrès américain en direct par vidéo, une nouvelle façon pour les élus de presser Joe Biden de muscler sa riposte à l'invasion russe de l'Ukraine. 

« Nous nous réjouissons d'accueillir le président Zelensky pour un discours devant la Chambre et le Sénat, et de transmettre notre soutien au peuple ukrainien », ont indiqué les responsables démocrates de ces deux institutions, Nancy Pelosi et Chuck Schumer. 

L'adresse du président ukrainien aura lieu mercredi, à 13H00 GMT. Elle sera retransmise dans un auditorium du Capitole. 

Volodymyr Zelensky a déjà pris la parole devant le Parlement britannique il y a quelques jours. Invoquant Churchill, en t-shirt kaki et assis près d'un drapeau ukrainien, il avait appelé à plus de soutien pour son pays après l'invasion russe. Le dirigeant s'exprimera aussi mardi devant le Parlement canadien. 

Depuis plusieurs semaines, le Congrès américain, institution réputée pour ses querelles partisanes, présente un front uni dans la réponse à Moscou, pressant régulièrement le président Biden de durcir le ton. 

14 milliards  

« Le Congrès américain reste inébranlable dans son engagement à soutenir l'Ukraine face à l'agression cruelle et diabolique de Poutine », ont assuré les deux chefs démocrates lundi. 

Le président ukrainien avait déjà échangé avec plus d'une centaine d'élus et sénateurs américains par visioconférence le 5 mars, plaidant pour un durcissement des sanctions économiques contre la Russie. 

Quelques jours plus tard, dans un rare élan d'unité, les élus avaient adopté une enveloppe faramineuse de près de 14 milliards de dollars censés permettre à Kiev de protéger son réseau électrique, combattre les cyberattaques et s'équiper en armes défensives. Cet argent servira aussi à financer la riposte économique américaine contre Moscou, à commencer par les sanctions contre des oligarques russes. 

La semaine dernière, les élus avaient aussi mis Joe Biden sous pression d'arrêter les importations de pétrole et de gaz russes en dévoilant plusieurs projets de loi décrétant leur interdiction. 

Afin de ne pas donner l'impression que le Congrès lui dictait le ton, le président américain, initialement hésitant à prendre cette mesure pour ne pas froisser ses homologues européens, avait annoncé un embargo sur l'énergie russe mardi. 

« Troisième Guerre mondiale »  

Désormais, des élus des deux bords, dont certains très proches du président, exhortent Joe Biden à faciliter la livraison des avions polonais Mig-29 à l'Ukraine, ce à quoi Washington à opposé un refus définitif. 

Le président américain, particulièrement à la peine dans les sondages, doit s'adonner à un délicat jeu d'équilibriste, soucieux de ne pas froisser les élus, mais sans pour autant prendre une quelconque mesure susceptible d'être perçue comme une escalade par Moscou. 

S'adressant à des démocrates de la Chambre, vendredi, il a par exemple balayé l'idée d'envoyer « des équipements offensifs et avoir des avions et des chars et des trains qui vont (en Ukraine) avec des pilotes américains et des équipages américains ». 

« Ne vous faites pas d'illusions », a-t-il lancé à ceux qui pourraient suggérer de telles mesures. « Peu importe ce que vous dites, ça s'appelle la Troisième Guerre mondiale. » 


Philippines: au moins quatre morts dans un attentat à la bombe lors d'une messe catholique

Des blessés sont soignés au centre médical Amai Pakpak à Marawi, dans la province de Lanao del sur, après un attentat à la bombe lors d'une messe catholique dans le gymnase de l'université d'État de Mindanao. (Photo Merlyn Manos AFP)
Des blessés sont soignés au centre médical Amai Pakpak à Marawi, dans la province de Lanao del sur, après un attentat à la bombe lors d'une messe catholique dans le gymnase de l'université d'État de Mindanao. (Photo Merlyn Manos AFP)
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  • L'explosion s'est produite pendant une messe dans le gymnase de l'université d'Etat de Mindanao, à Marawi, la plus grande ville musulmane du pays
  • L'attentat est survenu après une frappe aérienne de l'armée philippine, vendredi, qui a tué 11 militants islamistes de l'organisation Dawlah Islamiya-Philippine à Mindanao

MARAWI, Philippines : Au moins quatre personnes ont été tuées et un cinquantaine d'autres blessées dans un attentat à la bombe perpétré dimanche lors d'une messe catholique dans le sud des Philippines, région troublée par une insurrection, ont indiqué les autorités.

L'explosion s'est produite pendant une messe dans le gymnase de l'université d'Etat de Mindanao, à Marawi, la plus grande ville musulmane du pays, a déclaré le chef de la police régionale, Allan Nobleza.

Le lieutenant général de la police Emmanuel Peralta a déclaré que quatre personnes avaient été tuées et une cinquantaine d'autres blessées dans l'explosion provoquée par un engin explosif artisanal.

Aucun groupe n'a revendiqué l'attaque.

Dans un communiqué, le président philippin Ferdinand Marcos a fermement condamné ces «actes insensés et particulièrement odieux perpétrés par des terroristes étrangers».

L'université d'Etat de Mindanao a également condamné, dans un communiqué, cet «acte de violence», se déclarant «solidaire» de sa communauté chrétienne et des victimes de «cette tragédie». Elle a suspendu les cours et déployé davantage de personnel de sécurité sur le campus.

- «Mes amis pleuraient» -

Depuis son lit d'hôpital, Chris Honculado, étudiant de 21 ans, a raconté à l'AFP que l'explosion s'était produite dès la première lecture de la Bible à la messe de 07H00 (23H00 GMT samedi).

«L'explosion a été très soudaine et tout le monde s'est mis à courir», a-t-il raconté. «Quand j'ai regardé derrière moi, des gens gisaient au sol. Nous ne savions pas ce qui s'était passé, tout est allé très vite.»

Egalement depuis l'hôpital, Rowena Mae Fernandez, 19 ans, a expliqué qu'elle n'avait pas immédiatement compris la nature de l'explosion mais que les gens fuyaient les lieux.

«Mon compagnon et moi avons également couru, même si nous nous sommes écroulés à un moment. C'est la seule chose dont je me souvienne jusqu'à ce que je sorte du gymnase et que je tombe à nouveau», a-t-elle raconté à l'AFP. «Mes amis pleuraient parce qu'ils avaient vu ma blessure.»

Le maire de Marawi, Majul Gandamra, a exhorté les membres des communautés musulmane et chrétienne à rester unis.

«Notre ville est depuis longtemps un symbole de coexistence pacifique et d'harmonie, et nous ne permettrons pas que de tels actes de violence éclipsent notre engagement collectif en faveur de la paix et de l'unité», a déclaré M. Gandamra.

L'attentat est survenu après une frappe aérienne de l'armée philippine, vendredi, qui a tué 11 militants islamistes de l'organisation Dawlah Islamiya-Philippine à Mindanao.

Un chef d'état-major des forces armées philippines, le général Romeo Brawner, a déclaré qu'il s'agissait peut-être d'une attaque menée en représailles à cette opération militaire contre les organisations islamistes Dawlah Islamiyah-Philippines, Abou Sayyaf et Maute, dans l'ouest de Mindanao.

«C'est une perspective que nous étudions», a déclaré Brawner lors d'une conférence de presse. «Sur la base des preuves que nous avons rassemblées, un fort pourcentage désigne Maute-Etat islamique» (EI).

- «Une composante étrangère» -

En mai 2017, des centaines d'hommes armés étrangers et militants pro-EI Maute et Abou Sayyaf locaux pro-EI s'étaient emparés de Marawi.

L'armée philippine a repris la ville en ruines après une bataille de cinq mois qui a coûté la vie à plus d'un millier de personnes.

«Il y a de fortes indications d'une composante étrangère (dans l'attaque de dimanche)», a déclaré le secrétaire à la Défense Gilbert Teodoro aux journalistes.

Lanao del Sur et Maguindanao del Sur font partie de la région autonome Bangsamoro en Mindanao musulmane.

Le ministre en chef du gouvernement de Bangsamoro, Ahod Ebrahim, a dit «condamner ces actes atroces et lâches», appelant à une «enquête approfondie».

Les attaques de militants contre des bus, des églises catholiques et des marchés publics sont caractéristiques des troubles qui secouent la région depuis des décennies.

En 2014, Manille a signé un pacte de paix avec le plus grand groupe rebelle du pays, le Front moro de libération nationale, mettant ainsi fin à leur sanglante insurrection armée.

Mais il reste de petites bandes d'insurgés musulmans opposés à l'accord de paix, y compris des militants ayant fait allégeance au groupe Etat islamique. Des rebelles communistes opèrent également dans la région.


«Mon sang se met à bouillir»: en Asie du Sud-Est, le souvenir funeste de Kissinger

Une manifestante CodePink brandit des mains "ensanglantées" et des menottes qualifiant l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger (à gauche) de criminel de guerre alors qu'il s'exprime lors d'une audition de la commission des forces armées du Sénat américain sur les "défis mondiaux et la stratégie de sécurité nationale des États-Unis" au Capitole à Washington, DC, le 29 janvier 2015. (Photo Jim Watson AFP)
Une manifestante CodePink brandit des mains "ensanglantées" et des menottes qualifiant l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger (à gauche) de criminel de guerre alors qu'il s'exprime lors d'une audition de la commission des forces armées du Sénat américain sur les "défis mondiaux et la stratégie de sécurité nationale des États-Unis" au Capitole à Washington, DC, le 29 janvier 2015. (Photo Jim Watson AFP)
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  • En Asie du Sud-Est, les hommages se sont plutôt heurtés à la rancoeur laissée par la décision d'Henry Kissinger, et du président Nixon, de bombarder le Laos et le Cambodge quand la guerre du Vietnam faisait rage
  • Les bombardements du Laos et du Cambodge visaient à dérouter les mouvements rebelles pendant que Washington se retirait du Vietnam

BANGKOK, Thaïlande : «Mon sang se met à bouillir»: pour des rescapés laotien et cambodgien des bombes américaines, et un vétéran vietnamien de la guerre, les hommages à l'ancien secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger, décédé mercredi, sont difficiles à comprendre, voire inacceptables.

A son décès, la «realpolitik» de celui qui servit sous les présidents américains Richard Nixon et Gerald Ford, a été saluée. La puissance intellectuelle de celui qui définissait lui-même cette notion  comme «la politique étrangère fondée sur le calcul des forces et l'intérêt national» a aussi a été louée.

Mais en Asie du Sud-Est, ces hommages se sont plutôt heurtés à la rancoeur laissée par la décision d'Henry Kissinger, et du président Nixon, de bombarder le Laos et le Cambodge quand la guerre du Vietnam faisait rage.

«Chaque fois que j'entends le nom de Kissinger, mon sang se met à bouillir», confie à l'AFP Sera Koulabdara, qui a fui le Laos avec sa famille quand elle n'avait que six ans.

Les bombardements visaient à dérouter les mouvements rebelles pendant que Washington se retirait du Vietnam.

«Un déluge, mais de feu», décrit Sera Koulabdara, citant son père, alors que le Laos est souvent décrit comme le pays du monde qui a reçu le plus de bombes par habitant.

Entre 1964 et 1973, Washington y a largué plus de deux millions de tonnes de bombes. D'innombrables munitions non explosées (UXO) constituent le legs funeste laissé au pays par l'opération.

Quelque 20.000 Laotiens ont été tués ou blessés depuis 1973, et les opérations de déminage se poursuivent à ce jour.

- Une «menace de mort» qui perdure -

«Cette menace de mort qui perdure au Laos est le résultat direct des décisions barbares des États-Unis et de l'un de ses principaux architectes, Kissinger», accuse Mme Koulabdara.

L'organisation Legacies of War, qu'elle dirige, se consacre à l'élimination des engins non-explosés et à la sensibilisation de l'opinion publique à ce qu'elle qualifie de «guerre secrète américaine» en Asie du Sud-Est.

Au Cambodge voisin, le tapis de bombes américain a contribué à la montée en puissance des Khmers Rouges, dont le régime s'est rendu coupable du génocide de deux millions de Cambodgiens entre 1975 et 1979.

L'ex-Premier ministre et ancien soldat khmer rouge, Hun Sen, a longtemps réclamé l'inculpation d'Henry Kissinger pour crimes de guerre.

Les UXO jonchent encore les campagnes cambodgiennes et ont fait environ 20.000 morts ces quatre dernières décennies.

«Je suis désespéré», souffle Sam En, un Cambodgien de 60 ans. Il a perdu la vue et l'usage de ses deux bras en tentant d'extraire une bombe à fragmentation en 2014, dans sa province de Kratie, dans le nord-est du pays.

Contre Kissinger, «avant, j'étais en colère. Mais maintenant, il est mort, alors en tant que bouddhiste, je lui pardonne», affirme-t-il toutefois.

Mais pour Heng Ratana, directeur général du Centre cambodgien de lutte contre les mines, la décision de bombarder le Cambodge «en détruisant tout» est le véritable legs du défunt.

- «Cause de grandes souffrances» -

Au Vietnam, les réactions à la mort de l'ex-secrétaire d'Etat sont plus mitigées. Henry Kissinger a reçu le prix Nobel de la paix pour les négociations visant à mettre fin à la guerre, même si le conflit n'a pas cessé immédiatement et que son homologue nord-vietnamien, Le Duc Tho, a pour sa part refusé le prix.

Pour Pham Ngac, 88 ans, diplomate et interprète pour le Nord-Vietnam lors des négociations de l'accord de paix de Paris, Henry Kissinger était un diplomate «exceptionnel». «Le plus convaincant des diplomates pour le compte des Etats-Unis», dit-il à l'AFP.

Ni le gouvernement vietnamien, ni celui du Cambodge, n'ont souhaité réagir à la mort, à l'âge de cent ans, d'Henry Kissinger.

Mais pour Tran Quy Tuyen, soldat de la division de défense aérienne de Hanoï entre 1965 et 1973, pas de doute: «il a contribué à causer de grandes souffrances au peuple vietnamien».

«Je suppose que de nombreux Vietnamiens diraient qu'il aurait dû mourir il y a longtemps», affirme-t-il à l'AFP.


L'Ukraine accuse la Russie d'avoir exécuté des soldats qui voulaient se rendre

Un soldat ukrainien de la 43e brigade mécanisée en tenue de camouflage participe à un entraînement militaire dans un lieu non divulgué de la région de Kharkiv, le 1er décembre 2023, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo Genya Savilov AFP)
Un soldat ukrainien de la 43e brigade mécanisée en tenue de camouflage participe à un entraînement militaire dans un lieu non divulgué de la région de Kharkiv, le 1er décembre 2023, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo Genya Savilov AFP)
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  • Une courte vidéo, parue sur Telegram, montre deux hommes sortant d'un abri, dont l'un avec les mains au-dessus de la tête. S'ensuit ce qui semble être des tirs et de la fumée apparaît, avant que la vidéo ne s'interrompe brutalement
  • Ces images, non datées, ont été présentées sur les réseaux sociaux comme ayant été tournées près d'Avdiïvka, une ville de l'est de l'Ukraine où les combats font rage

KIEV, Ukraine : Kiev a accusé samedi la Russie de s'être rendue coupable d'un «crime de guerre» en exécutant des soldats ukrainiens qui avaient signalé leur intention de se rendre, après la diffusion sur les réseaux sociaux d'images dont l'authenticité n'a pas pu être vérifiée par l'AFP.

Une courte vidéo, parue sur Telegram, montre deux hommes sortant d'un abri, dont l'un avec les mains au-dessus de la tête, avant de s'allonger sur le sol sous les yeux d'un autre groupe de militaires.

S'ensuit ce qui semble être des tirs et de la fumée apparaît, avant que la vidéo ne s'interrompe brutalement.

Ces images, non datées, ont été présentées sur les réseaux sociaux comme ayant été tournées près d'Avdiïvka, une ville de l'est de l'Ukraine où les combats font rage. Mais ni leur localisation ni leur authenticité n'ont pu être confirmées par l'AFP.

Le commissaire ukrainien chargé des droits de l'Homme, Dmytro Loubinets, a toutefois dénoncé un «crime de guerre».

«Aujourd'hui, une vidéo de l'exécution par des militaires russes de soldats ukrainiens qui s'étaient livrés a été publiée sur internet», a-t-il écrit sur Telegram.

Dmytro Loubinets a estimé que les soldats ukrainiens «avaient fait le nécessaire en montrant qu'ils se rendaient» et que la Russie aurait dû les «faire prisonniers», demandant à ce qu'elle soit «punie» en conséquence.

Les deux hommes «ne représentaient aucune menace», a-t-il ajouté.

En mars, une autre vidéo semblant montrer un soldat ukrainien, prisonnier, exécuté par balles après avoir lancé «gloire à l'Ukraine», était devenue virale.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme avait à l'époque rappelé avoir «documenté de nombreuses violations du droit international humanitaire à l'encontre des prisonniers de guerre, y compris des cas d'exécutions sommaires de prisonniers de guerre russes et ukrainiens».