Promesses internationales de soutien financier au Yémen lors d'une conférence de donateurs

Les Yéménites déplacés reçoivent une aide humanitaire du Conseil norvégien pour les réfugiés et du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à Hajjah. (Fichier/AFP)
Les Yéménites déplacés reçoivent une aide humanitaire du Conseil norvégien pour les réfugiés et du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à Hajjah. (Fichier/AFP)
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Publié le Jeudi 17 mars 2022

Promesses internationales de soutien financier au Yémen lors d'une conférence de donateurs

Les Yéménites déplacés reçoivent une aide humanitaire du Conseil norvégien pour les réfugiés et du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à Hajjah. (Fichier/AFP)
  • Les États-Unis dénoncent «l'escalade des attaques» de la milice houthie soutenue par l'Iran contre l'Arabie saoudite et les EAU
  • Pour le secrétaire général de l'ONU, «le Yémen a peut-être disparu des gros titres, mais la souffrance humaine n'a pas cessé»

LONDRES: Au cours d’un événement spécial de l'ONU en faveur de la crise humanitaire au Yémen, les puissances mondiales ont promis un soutien financier accru au pays, et ont condamné la milice houthie soutenue par l'Iran pour ses attaques contre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU). 

Au début de la conférence de donateurs, organisée conjointement par la Suède et la Suisse, et à laquelle a assisté Arab News, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que «le Yémen a peut-être disparu des gros titres, mais la souffrance humaine n'a pas cessé. Depuis plus de sept ans, le peuple yéménite est confronté à la mort, à la destruction, au déplacement, à la famine, à la terreur, à la division et à la misère à grande échelle». 

«Des dizaines de milliers de civils, dont au moins 10 000 enfants, sont morts. Pour des millions de déplacés internes, la vie est une lutte quotidienne pour la survie. L'économie a atteint de nouvelles profondeurs de désespoir», a-t-il ajouté. «La guerre en Ukraine ne fera qu'aggraver la situation, avec la flambée des prix de la nourriture, du carburant, et d'autres produits de première nécessité.» 

La Commission européenne s’est engagée à verser 172 millions de dollars (un dollar= 0,91 euros), le plus gros montant de financement attribué par Bruxelles au Yémen depuis le début du conflit. 

Le Premier ministre yéménite, Maeen Abdelmalik Saeed, a affirmé que son peuple «ne pouvait plus supporter» la situation, les crises économiques et humanitaires accablantes provoquant la fermeture d’une «fenêtre de l'espoir». 

Il a ajouté que l'aide salvatrice de l'ONU avait empêché le pays de «sombrer dans la famine» et que toute réduction du financement augmenterait les pressions et les défis auxquels le peuple yéménite se trouve confronté. 

Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a pour sa part déclaré: «J'espère que chacun de nous prendra une minute… essaiera de se mettre à la place des Yéménites… réfléchira peut-être à ce que cela signifie, et trouvera peut-être une motivation supplémentaire pour agir.» 

Il a ajouté qu'il était «particulièrement difficile» de soutenir le Yémen lorsque «les projecteurs étaient braqués ailleurs».  Décrivant cette «période désastreuse» pour le pays, il a affirmé que 17 millions de Yéménites avaient besoin d'une aide alimentaire, et que ce chiffre pourrait atteindre 19 millions cette année. 

Blinken a expliqué en détail les menaces de malnutrition et les besoins humanitaires croissants, déplorant la baisse du soutien des partenaires internationaux. Les rations alimentaires ont été réduites, et Blinken a appelé les partenaires de l'ONU à réfléchir à la manière dont cela touchera les Yéménites. 

Il a annoncé une nouvelle aide humanitaire de 585 millions de dollars au Yémen, portant le soutien total des États-Unis à 4,5 milliards de dollars depuis le début du conflit. L'argent est important, a déclaré Blinken, mais un plus grand soutien est nécessaire de la part de l'ONU et d'autres donateurs pour «intensifier leurs efforts et jouer leur rôle». 

Il a ajouté que «le soutien humanitaire est une partie de l'équation», expliquant qu’il ne «fonctionnait pas en l'absence de paix. Tant que le conflit durera, la crise humanitaire continuera. Afin de vraiment faire face à la crise humanitaire, nous devons résoudre ce conflit».  

Les États-Unis ont condamné «l'escalade des attaques des Houthis», notamment les attaques transfrontalières contre des civils saoudiens et émiratis. Blinken a également condamné les attaques contre le personnel humanitaire au Yémen. 

L'envoyée spéciale de l'ONU, Angelina Jolie, a également lancé un appel lors de cet événement, exhortant les gouvernements à saisir cette occasion afin de soutenir le peuple yéménite. 

Le Dr Abdallah al-Rabeeah, responsable général du King Salman Humanitarian Aid and Relief Center (KSRelief), a déclaré lors de la conférence que l'Arabie saoudite avait fourni plus de 19 milliards de dollars d'aide au Yémen, et que le Royaume s'était engagé à parvenir à la paix chez son voisin du sud. «Le Royaume continuera de fournir un soutien au Yémen, en coordination avec l'ONU et les partenaires locaux», a-t-il précisé. 

L'année dernière, divers pays, via l'ONU, ont fait don de 2,3 milliards de dollars au Plan de réponse humanitaire du Yémen. Grâce à ce soutien, environ 12 millions de personnes ont reçu une assistance vitale et salvatrice chaque mois en 2021. 

Le Plan de réponse humanitaire mis à jour comprend des «programmes coordonnés et bien conçus» pour venir en aide à 17,3 millions de personnes, grâce au financement d'une aide de 4,27 milliards de dollars, que l'ONU espère recevoir lors de cet événement. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.