Pour les réfugiés, la ruralité offre un accueil «plus humain», estime un chercheur

Les Ukrainiens font la queue devant le centre d'accueil des réfugiés à Paris le 17 mars 2022 alors que le nombre de réfugiés fuyant l'Ukraine depuis l'invasion de la Russie a augmenté de plus de 100 000 au cours des dernières 24 heures. (Alain Jocard/AFP)
Les Ukrainiens font la queue devant le centre d'accueil des réfugiés à Paris le 17 mars 2022 alors que le nombre de réfugiés fuyant l'Ukraine depuis l'invasion de la Russie a augmenté de plus de 100 000 au cours des dernières 24 heures. (Alain Jocard/AFP)
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Publié le Samedi 19 mars 2022

Pour les réfugiés, la ruralité offre un accueil «plus humain», estime un chercheur

  • Quand on voit l'élan de solidarité actuel, c'est clairement un moteur de départ, avec beaucoup de particuliers qui proposent un hébergement
  • Certains patrons ont des démarches très proactives, en allant dans les centres pour essayer d'embaucher directement

PARIS : Accueillir les déplacés ukrainiens dans les zones rurales françaises peut être l'occasion d'une intégration «plus humaine», à condition que ces transferts soient encadrés par l'État, explique dans un entretien Matthieu Tardis, auteur pour l'Ifri d'une étude sur l'intégration des réfugiés dans ces territoires.

De nombreuses collectivités locales se sont portées candidates à l'accueil des déplacés Ukrainiens, tandis que l'Etat commence à transférer en régions ces personnes pour «desserrer» la pression sur l'Île-de-France. Est-ce une solution adaptée ?

 «Oui, les zones rurales offrent un modèle d'accueil et d'intégration plus humain, qui peut très bien s'appliquer aux Ukrainiens. La question est celle de l'adhésion de la population d'accueil. Quand on voit l'élan de solidarité actuel, c'est clairement un moteur de départ, avec beaucoup de particuliers qui proposent un hébergement. Mais je m'inquiète de voir que l'État compte beaucoup là-dessus. Héberger chez soi une personne, une famille qui quitte son pays dans des circonstances aussi difficiles, ce n'est pas anodin. Donc, on ne peut pas le faire sans accompagnement. Il faut un pilotage de l'État, pour éviter aussi que les bonnes volontés ne s'épuisent rapidement et pour répartir les tâches. C'est cela qui fera que l'accueil sera bénéfique pour tous.»

Quels avantages offrent ces régions ? 

«Ce sont des territoires où il y a de l'emploi, parce que les Français, en particulier les jeunes, partent. Ce besoin de main-d’œuvre concerne à la fois les emplois non qualifiés et très qualifiés. Bien sûr, du fait de leurs compétences linguistiques, les réfugiés s'orientent davantage vers les postes peu ou pas qualifiés, mais les employeurs ont compris qu'il y a des opportunités et certains (patrons) ont des démarches très proactives, en allant dans les centres pour essayer d'embaucher directement. Ces régions sont aussi celles où il y a du foncier disponible.

Il n'y a pas forcément plus de moyens, mais ces populations y sont mieux entourées, accompagnées, en raison d'une meilleure coopération entre l'État, les opérateurs associatifs, les élus locaux et les maires, qui s'impliquent davantage et avec plus d'efficacité quand il y a moins d'acteurs.

Enfin, il y a nécessairement une immersion plus forte dans la société française, du fait que les diasporas sont moins fortes, ce qui joue un rôle dans l'acquisition des codes sociaux français.

Mais cela ne peut fonctionner que si l'on envoie les personnes dès le début. Quand on passe plusieurs mois à Paris au départ, on peut comprendre que le transfert à terme soit vécu comme une punition pour des personnes qui ne connaissent de la France souvent que la Tour Eiffel.»

Faut-il envoyer davantage les réfugiés dans ces régions ?

 «On ne doit pas voir cette question sous l'aspect quantitatif. Il ne faut pas envoyer à marche forcée des gens vers ces régions, car l'intégration fonctionne bien quand il y a une ou deux familles par petite ville. S'il y avait plus de personnes, ce serait compliqué. 

C'est une opportunité pour certains exilés et beaucoup d'élus y voient également un moyen de justifier le maintien d'une école, de services publics ouverts. Mais cela doit rester proportionné : la plupart des réfugiés vont rester dans les grandes villes, tout comme les Français.

Desserrer la pression sur l'Île-de-France, oui, mais penser qu'on va tout résoudre en envoyant les populations exilées là où il y a du logement, c'est se tromper de solutions.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.