Fini le caviar, les restaurants chics de Kiev distribuent des repas gratuits

Un membre du personnel du restaurant de luxe Tchernomorka distribue de la nourriture gratuite aux résidents dans le besoin, à Kiev le 19 mars 2022. (Photo, AFP)
Un membre du personnel du restaurant de luxe Tchernomorka distribue de la nourriture gratuite aux résidents dans le besoin, à Kiev le 19 mars 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 22 mars 2022

Fini le caviar, les restaurants chics de Kiev distribuent des repas gratuits

Un membre du personnel du restaurant de luxe Tchernomorka distribue de la nourriture gratuite aux résidents dans le besoin, à Kiev le 19 mars 2022. (Photo, AFP)
  • Le Tchernomorka est l'un des restaurants qui participent à l'effort de guerre, en venant en aide aux personnes peinant à se ravitailler
  • «Il faut avoir de la force pour faire la queue pour de la nourriture», assure Minuar Barisbekova, comptable retraitée d'une entreprise de construction

KIEV: Des dizaines d'huîtres abandonnées dans un casier au restaurant de fruits de mer Tchernomorka: c'est tout ce qui reste de l'effervescence gastronomique qui régnait à Kiev jusqu'à l'invasion russe, il y a bientôt un mois. 

Désormais, ce restaurant branché du centre-ville, installé dans un faux décor de phare bleu et blanc, sert gratuitement des repas aux habitants de Kiev, que les forces russes encerclent lentement. 

Le Tchernomorka est l'un des restaurants qui participent à l'effort de guerre, en venant en aide aux personnes peinant à se ravitailler. 

« Voilà ce qu'on peut faire », dit Dmytro Kostroubine, 42 ans, responsable du développement du restaurant, alors que des personnes âgées sont attablées devant des plateaux repas en polystyrène. 

Les blinis au caviar de truite, le caviar de brochet aux oignons verts, ou encore les moules à la sauce Thermidor ont disparu du menu depuis la fermeture du restaurant le 24 février, premier jour de l'invasion russe. Les personnes qui viennent aujourd'hui au Tchernomorka, emmitouflées dans de gros manteaux, reçoivent un plat nourrissant de riz au poulet.  

Plus de champagne, le déjeuner s'avale avec un verre de jus d'orange. Les ventes d'alcool sont interdites en Ukraine depuis le début de la guerre. 

Si tout le monde peut venir se sustenter ici, la plupart de ceux qui font le déplacement sont des personnes âgées, explique Kostroubine. 

« Certains demandent de la nourriture pour des voisins qui ne peuvent pas sortir ou sont alités. Evidemment, on leur fait confiance et on leur donne pour eux aussi », ajoute le responsable qui a réussi à revenir en Ukraine depuis l'étranger la semaine dernière. 

« Une bonne idée »  

Jusqu'ici, Kiev n'a pas été pilonnée par l'armée russe comme Kharkiv, la deuxième ville du pays dans le Nord-Est, ou Marioupol, le port stratégique sur la mer d'Azov dont les Ukrainiens comparent le siège à celui de Léningrad - aujourd'hui Saint-Petersbourg - pendant la Deuxième guerre mondiale.  

Mais les produits frais manquent dans les magasins et les queues peuvent être longues, surtout lors des périodes de couvre-feu imposées par les autorités. 

« Il faut avoir de la force pour faire la queue pour de la nourriture », assure Minuar Barisbekova, comptable retraitée d'une entreprise de construction, en prenant un repas à emporter enveloppé dans un sachet plastique. 

Elle a appris l'existence de ces repas gratuits par courriel et a décidé de venir « se dégourdir les jambes. Sinon, je reste chez moi du matin au soir à ressasser mes peurs ».  

« Je pensais me proposer comme engagée volontaire, mais ils n'ont pas voulu de moi, j'ai 74 ans », explique-t-elle.  

Mila Anderson, elle, a accompagné sa mère Lioudmila, 83 ans. Cela aide, face au « stress » de vivre dans une ville désormais touchée quotidiennement par des frappes russes, « c'est une bonne idée », dit cette professeure d'anglais. 

« Je n'étais jamais venue ici mais j'avais entendu parler de ce restaurant de poissons (...) maintenant ils n'ont plus toutes ces choses mais avec un peu de chance, tout cela va s'arrêter bientôt ». 

Les repas gratuits sont fournis en coordination avec le Food Market de Kiev, fondé par le restaurateur ukrainien Alex Cooper, propriétaire d'une série de restaurants à travers le pays. 

Une armée a besoin de manger: de nombreux restaurants de la capitale se mobilisent aussi pour nourrir les combattants. Pavlo Chevtsov, qui dirige le restaurant Molodist du Food market, indique ainsi avoir déjà préparé quelque 6 000 repas pour « nos gars ».  

« Nous savons cuisiner », dit-il. « On ne sait peut-être pas combattre, ni apporter des médicaments, des armes ou des munitions. Mais on est présent et on fait ce qu'on peut ». 


La réalisatrice marocaine Asmae El-Moudir rejoint le jury Un Certain Regard à Cannes

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
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  • Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement
  • Un Certain Regard met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents

DUBAÏ: Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que la réalisatrice, scénariste et productrice marocaine Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement, qui se tiendra du 14 au 25 mai.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard.

L'équipe supervisera l'attribution des prix de la section Un Certain Regard, qui met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents, à partir d'une sélection de 18 œuvres, dont huit premiers films.

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges », acclamé par la critique.

Le film a remporté les honneurs de la section Un Certain Regard, ainsi que le prestigieux prix L'œil d'Or du meilleur documentaire au festival de 2023. Le film explore le parcours personnel de la réalisatrice, élucidant les mystères de l'histoire de sa famille avec pour toile de fond les émeutes du pain de 1981 à Casablanca.

Asmae El-Moudir n'est pas la seule Arabe à rejoindre l'équipe de Cannes. 

L'actrice maroco-belge Lubna Azabal a été nommée cette semaine présidente du jury des courts-métrages et de La Cinef lors du festival. Les prix La Cinef sont la sélection du festival dédiée aux écoles de cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com