La Vision 2030 inspire une nouvelle vague de jeunes entrepreneurs en Arabie saoudite

Outre le nombre croissant d’entrepreneurs, cette transformation est favorisée par un avantage démographique. D’après le Global Entrepreneurial Monitor, 70% de la population du Royaume à moins de 30 ans.
Outre le nombre croissant d’entrepreneurs, cette transformation est favorisée par un avantage démographique. D’après le Global Entrepreneurial Monitor, 70% de la population du Royaume à moins de 30 ans.
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Publié le Jeudi 24 mars 2022

La Vision 2030 inspire une nouvelle vague de jeunes entrepreneurs en Arabie saoudite

  • Il y a cinq ans, Abderrahmane al-Saati a surpris ses amis et sa famille en renonçant à sa carrière de médecin pour créer une entreprise de tourisme expérimental
  • Le Royaume cherche à faire passer la contribution des PME au PIB de 20% à 35%

RIYAD: Ce n’est pas tous les jours qu’un chirurgien de Djeddah abandonne son scalpel et ses forceps pour poursuivre son rêve entrepreneurial de faire découvrir aux gens les dunes et les étendues fascinantes de l’Arabie saoudite, à moins, bien sûr, qu’il n’y ait un esprit d’entreprise dans l’air.

Il y a cinq ans, Abderrahmane al-Saati, 33 ans, a surpris ses amis et sa famille en renonçant à sa carrière de médecin pour créer une entreprise de tourisme expérimental appelée Destifind, qui offre aux personnes désireuses de voyager la possibilité de partir à la découverte des paysages uniques du Royaume.

Il n’avait pas prévu de susciter l’intérêt de ses clients, mais c’est ce qu’il a fait. Son entreprise propose des expériences de plage, de camping et de randonnée pour ceux qui souhaitent se rapprocher du cœur de la civilisation.

Le résultat était encourageant. Partant d’un revenu annuel de 360 000 riyals saoudiens (1 riyal = 0,23 euro) en 2017, l’entreprise a gagné 3,5 millions de riyals en 2021.

«Nous nous développons d’année en année, et notre objectif cette année est de passer d’une entreprise à forte intensité opérationnelle à une plate-forme numérique afin de devenir un acteur clé de la communauté touristique», déclare Abderrahmane al-Saati, le jeune PDG rayonnant de Destifind.

La société a réalisé un bénéfice de deux millions de riyals saoudiens au cours des trois derniers mois et espère clôturer l’année entre quatre et six millions de riyals saoudiens. Selon M. al-Saati, l’activité commerciale s’est accélérée grâce au soutien croissant du Royaume envers les petites et moyennes entreprises (PME).

 

EN BREF

De plus en plus de personnes considèrent désormais l’entrepreneuriat comme une option viable, et cela est évident au vu des chiffres officiels qui indiquent que les PME sont passées de 447 000 en 2016 à 614 000 en 2020.

«Le gouvernement est toujours prêt à résoudre tout problème auquel les PME sont confrontées, et nous bénéficions d’un soutien et d’un suivi constants», affirme M. Al-Saati.

Dans le cadre de sa Vision 2030, le Royaume cherche à faire passer la contribution des PME au PIB de 20% à 35%. De plus en plus de personnes considèrent désormais l’entrepreneuriat comme une option viable, et cela est évident au vu des chiffres officiels qui indiquent que les PME sont passées de 447 000 en 2016 à 614 000 en 2020.

Avantage démographique

Outre le nombre croissant d’entrepreneurs, cette transformation est favorisée par un avantage démographique. D’après l’indice GEM (Global Entrepreneurial Monitor), un organisme industriel basé aux États-Unis, 70% de la population du Royaume a moins de 30 ans.

Abdallah al-Amri, jeune entrepreneur de mode âgé de 24 ans, possède une marque de vêtements streetwear appelée Bucketbox. Ayant fait ses études aux États-Unis, il souhaitait créer sa propre niche dans l’industrie de la mode et une marque à la fois contemporaine et ancrée dans les racines de sa culture.

«J’ai l’intention d’aller beaucoup plus loin. Je veux explorer des styles de mode différents du streetwear», révèle Abdallah, ajoutant que son entreprise réalise de bons bénéfices depuis qu’il a lancé la marque à Riyad en 2019.

«C’est formidable de voir le paysage changer et les gens devenir plus ouverts à la création et à l’investissement dans les secteurs qui les intéressent», ajoute-t-il.

La situation du Royaume est un autre facteur d’espoir qui crée un climat propice aux affaires. Selon le rapport du GEM, le Royaume devance également 43 nations en termes d’esprit d’entreprise, de perspectives commerciales, de réaction des entreprises à la pandémie de Covid-19 et de réponse du gouvernement à la pandémie.

Mettre le pied au plancher

Le nombre d’accélérateurs d’entreprises qui repèrent les talents et les propulsent au niveau supérieur est en pleine croissance. L’un d’entre eux est Blossom, basé à Djeddah, qui organise des programmes intensifs pour les jeunes entreprises.

«Nous aidons les jeunes entreprises à comprendre comment attirer leurs premiers clients, à savoir qui sont ces derniers et comment présenter les investisseurs», explique Emon Shakoor, fondatrice de Blossom, l’un des principaux accélérateurs d’entreprises en Arabie saoudite, qui propose des programmes intensifs de trois mois semblables à un MBA.

Au cours des dernières années, Blossom a encadré près de 400 entreprises, dont 49 ont reçu des investissements de départ. Ces entreprises ont levé près de neuf millions de dollars (1 dollar = 0,91 euro) en investissements initiaux.

L’autonomisation des femmes est la raison pour laquelle Mme Shakoor a décidé de se lancer dans cette carrière. «Trop peu de sociétés technologiques féminines sont connues», constate-t-elle avant d’ajouter qu’il existe un manque d’opportunités, les sociétés dirigées par des hommes attirant davantage d’investissements.

Elle affirme en outre que Blossom est le premier accélérateur saoudien axé sur les femmes, qui fonctionne sous le signe de l’inclusivité.

Tous ces développements placent certainement la région dans une position dominante pour mener la prochaine vague d’entrepreneuriat dans l’ère économique non pétrolière à venir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.