Liban: inquiétudes face à des décisions judiciaires visant des opposants du Hezbollah

Vue aérienne de Beyrouth, capitale du Liban, en septembre 2018 (Photo, Reuters).
Vue aérienne de Beyrouth, capitale du Liban, en septembre 2018 (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 26 mars 2022

Liban: inquiétudes face à des décisions judiciaires visant des opposants du Hezbollah

  • Les banques protestent alors que le juge empêche les prêteurs de transférer de l'argent à l'étranger
  • Le pouvoir judiciaire resserre l’étau autour du gouverneur de la banque centrale

BEYROUTH : Les médias libanais ont exprimé leurs inquiétudes vendredi face aux exemples qui se concrétisent d'«utilisation du pouvoir judiciaire à des fins politiques sectaires et électorales».
De nouvelles mesures ont été prises par la juge et procureure de l'État du Mont-Liban, Ghada Aoun, à l'encontre du secteur bancaire du pays.
Jeudi soir, six banques libanaise ont été interdites de transférer des fonds à l'étranger.
Cette décision a coïncidé avec le resserrement de l'étau judiciaire autour du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé.
Le premier juge d'instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour, a convoqué Salamé pour une audition jeudi prochain.
Le juge a averti qu'un mandat d'arrêt serait émis contre le gouverneur de la banque centrale s'il n'assistait pas à l'audition.
Mansour a également émis un mandat d'arrêt pour jugement contradictoire contre Rajah Salamé, frère du gouverneur de la banque centrale, ordonnant qu'il soit tenu en garde à vue jusqu'à la semaine prochaine sur la base d' accusations d'enrichissement illicite et de blanchiment d'argent.
En réponse à la récente décision de la juge Aoun, l'Association des banques du Liban a déclaré vendredi dans un communiqué que de telles décisions prouvent un manque de connaissance de l'activité bancaire et de son rôle dans l'économie nationale, ainsi qu'un mépris total de la loi.
Le communiqué a averti que la décision du juge pourrait nuire aux déposants qui «n'obtiendront pas leurs biens une fois que les banques s'effondreront et que le pays suivra».
L'association a ajouté que «Les fonds transférés par les banques alimentent leurs comptes à l'étranger, leur permettant de remplir leurs obligations, notamment celles résultant de l'ouverture de crédits à l'importation».
«Empêcher les banques de transférer des fonds à l'étranger conduit certainement à la fermeture de leurs comptes et à empêcher les importations, ce qui affectera directement les clients locaux des banques».
L'avocat de l'association, Akram Azoury, a envoyé une lettre ouverte au chef du ministère public libanais, le juge Ghassan Oweidat, lui demandant d'arrêter l'exécution de la décision d'Aoun.
Azoury a révélé que cela «nuirait fondamentalement au secteur bancaire et au principe de la liberté des transferts et de la liberté de commerce, que le Liban a toujours adopté».
Il a mentionné qu'une telle décision relève exclusivement de la compétence de l'autorité législative. Cette mesure fera certainement chuter davantage le taux de change de la livre libanaise par rapport au dollar.
La protestation des banques s'est poursuivie alors que le commissaire du gouvernement auprès du tribunal militaire, le juge Fadi Akiki, a déposé de nouvelles accusations de tentative de meurtre et d'incitation à des conflits sectaires contre le chef des Forces libanaises Samir Geagea, à la suite de l'incident de Tayyouneh du 14 octobre.
Akiki a renvoyé l'affaire au premier juge d'instruction militaire, Fadi Sawan, demandant que Geagea soit interrogée sur cet incident.
Le plaignant dans l'affaire Tayouneh avait refusé de recevoir les plaintes et leurs examens soumis par le parti des Forces libanaises depuis le début des enquêtes.
Le parti des Forces libanaises accuse le Hezbollah et le mouvement Amal d'avoir amené leurs membres dans les zones à majorité chrétienne il y a cinq mois et d'avoir détruit les biens des gens, ce qui a conduit à une confrontation avec les habitants de cette zone qui a dégénéré en affrontements armés sanglants.
Les observateurs politiques estiment que les décisions judiciaires consécutives semblent viser «les opposants au sein du Hezbollah, de son allié le Mouvement Amal et de son allié chrétien le Courant patriotique libre, en faisant de la justice un outil de règlement de compte politique et électoral».
L'ancien juge et député des Forces libanaises George Okais a déclaré que l'accusation contre Geagea «est purement politique, et quiconque pense pouvoir mener une guerre judiciaire pour éliminer ses adversaires se trompe».
Le député des Forces libanaises, Ziad Hawat, a critiqué les récentes actions du pouvoir judiciaire qui «portent atteinte aux fondements de l'État».
Le Courant du Futur a affirmé qu’il est choqué par «l'approche subversive, qui utilise le pouvoir judiciaire comme un outil afin de démolir ce qui reste des composantes de l'ordre public et de l'identité économique du Liban».
Commentant les allégations contre Geagea, le Courant du Futur a signalé que « de telles actions nuisent au système judiciaire libanais en tant qu'autorité qui s’occupe de la protection de la paix civile.
«Comment le pouvoir judiciaire peut-il être juste et impartial, lorsqu'il a recours à des mesures de rétorsion dans l'intérêt d'un groupe politique, en fermant les yeux sur les crimes financiers, politiques et sécuritaires ? Comment ce pouvoir judiciaire est incapable de bouger le petit doigt pour mettre en œuvre les décisions rendues par le plus haut tribunal du monde contre les criminels impliqués dans l'assassinat du Premier ministre Rafiq Hariri, et des affaires similaires ?»
Le Courant du Futur a de plus mentionné que «certaines personnes veulent que le système judiciaire soit une ferme partisane qui fonctionne à la demande. Il est temps que le Conseil supérieur de la magistrature prenne les choses en main»


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.