Liban: Les retards de financement aggravent la crise du blé

Le président libanais, Michel Aoun, préside une réunion du Conseil des ministres au palais présidentiel de Baabda, au Liban, le 30 mars 2022 (Photo, Reuters).
Le président libanais, Michel Aoun, préside une réunion du Conseil des ministres au palais présidentiel de Baabda, au Liban, le 30 mars 2022 (Photo, Reuters).
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Publié le Jeudi 31 mars 2022

Liban: Les retards de financement aggravent la crise du blé

  • La lenteur des procédures administratives entrave les efforts d'achat de céréales alors que les prix montent en flèche
  • Le ministre de l'Agriculture rejette cependant les affirmations selon lesquelles le pays est confronté à une crise

BEYROUTH: La crise du blé au Liban est exacerbée par la lenteur de la bureaucratie alors que le prix des céréales continue de monter en flèche, selon un haut responsable.
Il y a plus de deux semaines, le Conseil des ministres a accordé à la Direction générale des céréales et des betteraves sucrières une avance de 36 milliards de livres libanaises (1 livre libanaise = 0,00059 euro) pour acheter 50 000 tonnes de blé. Cette quantité aurait été suffisante pour répondre aux besoins du pays pendant un mois. Mais l'avance n'a jamais été reçue car aucun décret n'a été émis.
«Comme aucun décret n'a été publié afin de permettre à la direction générale des céréales et des betteraves sucrières de demander à la banque centrale de convertir les 36 milliards de livres libanaises en dollars, le ministre de l'économie a eu recours à une demande d'approbation exceptionnelle du Conseil des ministres, qui s'est réuni mercredi pour obtenir un montant supplémentaire», a indiqué Georges Berbari, directeur général de la direction.
«Les démarches administratives pour le processus d’achat de blé prennent beaucoup de temps. Pendant ce temps, les prix à l’échelle internationale ne cessent d’augmenter. Le montant alloué il y a deux semaines pour acheter 50 000 tonnes de blé, est maintenant insuffisant», a-t-il expliqué.
«La situation est très stressante dans un contexte de diminution des stocks de blé. Le plus important à présent est d'obtenir rapidement n'importe quel montant, même s’il n’assurera que 30 000 ou 40 000 tonnes de blé.»
Selon Ahmed Hoteit, président de l'Association des moulins du Liban, «la crise ukrainienne a commencé à avoir des répercussions sur le Liban. Les cargaisons de blé pourraient arriver la semaine prochaine à des prix plus élevés, et compte tenu de la forte demande, le pays qui paie le plus obtient sûrement le blé. Nous avons demandé au Premier ministre, Najib Mikati, et à la banque centrale de ne pas tarder à octroyer les crédits.»
Le Liban consomme environ 600 000 tonnes de blé par an, dont 80% sont importés de pays comme l'Ukraine et la Russie. Il est confronté en parallèle à une grave crise financière, poussant l'État à lever progressivement les subventions sur des dizaines de produits vitaux, comme le carburant, les médicaments et la farine.
Malgré ces problèmes, le ministre de l'Agriculture, Abbas Hajj Hassan, rejette les allégations selon lesquelles le pays est confronté à une crise de blé.
«Le ministre de l'Économie s’est adressé aux États-Unis, au Canada, à l'Australie, à l'Inde et à d'autres marchés dans le but d’importer du blé», a-t-il souligné.
«Nous attendons que la banque centrale ouvre des crédits, et le département de recherche agricole du ministère dispose d'entrepôts prêts pour le stockage de blé.»
Les silos du port de Beyrouth étaient traditionnellement utilisés pour stocker le blé et les céréales du Liban, mais ils ont été détruits par une explosion en août 2020. Puisqu’une installation de stockage alternative n'a pas encore été trouvée, le blé importé est maintenant transféré directement du port aux moulins.
Hoteit a également signalé qu'il s'attendait à ce que le prix d'un sac de pain augmente en fonction de l'augmentation du coût du blé importé et dans le cas où les subventions sur la farine seraient complètement levées.
En plein effondrement économique aggravé par une faible protection sociale, la crise du pain figure parmi les nombreux problèmes auxquels est confronté le peuple libanais. Même le projet de loi sur le contrôle des capitaux, censé protéger ce qui reste de l'argent des citoyens dans les banques, est devenu l’objet d'un bras de fer politique.
Les commissions parlementaires ont retiré le projet de loi de l'ordre du jour mardi après que de nombreux députés l'aient rejeté.
Pendant ce temps, une délégation du Fonds monétaire international dirigée par Ernesto Ramirez, chef de mission du FMI pour le Pakistan, le Moyen-Orient et l'Asie centrale, est actuellement à Beyrouth en attendant de conclure les négociations avec le Liban.
«Nous espérons qu’après deux semaines de discussions, un accord préliminaire sera enfin conclu», a déclaré à l'AFP le vice-Premier ministre, Saadé Chami, qui dirige la délégation libanaise auprès du FMI.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com