En Syrie, les mines terrestres non explosées continuent d’emporter des vies

Après la défaite de Daech, les Forces démocratiques syriennes et leurs alliés internationaux ont eu pour lourde tâche d’éliminer les mines terrestres et autres munitions non explosées du champ de bataille afin que les familles puissent retourner chez elles. (Ali Ali)
Après la défaite de Daech, les Forces démocratiques syriennes et leurs alliés internationaux ont eu pour lourde tâche d’éliminer les mines terrestres et autres munitions non explosées du champ de bataille afin que les familles puissent retourner chez elles. (Ali Ali)
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Publié le Mardi 05 avril 2022

En Syrie, les mines terrestres non explosées continuent d’emporter des vies

Après la défaite de Daech, les Forces démocratiques syriennes et leurs alliés internationaux ont eu pour lourde tâche d’éliminer les mines terrestres et autres munitions non explosées du champ de bataille afin que les familles puissent retourner chez elles. (Ali Ali)
  • Des années plus tard, le travail de déminage se poursuit, entravé par les menaces à la sécurité que posent les derniers militants de Daech et le manque de financement
  • Le 8 décembre 2005, l’Assemblée générale des nations unies a proclamé le 4 avril comme Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte antimines

QAMICHLI, Syrie: Il y a trois ans, les Forces démocratiques syriennes et la Coalition mondiale pour vaincre Daech ont repris Baghouz, dernier bastion du groupe extrémiste Daech. 

Après avoir contrôlé un secteur de la taille de l’Angleterre, les combattants du groupe terroriste ont été contraints de se replier dans une zone de quelques centaines de mètres carrés seulement, laissant derrière eux des champs parsemés de milliers de mines terrestres. 

Lorsque les combats ont pris fin et que les derniers postes de Daech ont été éliminés, la confiance des Forces démocratiques syriennes est montée en flèche. Des célébrations ont eu lieu pendant des jours dans toute l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie. 

Cependant, une fois que les tirs ont cessé, les Forces démocratiques syriennes et leurs alliés internationaux ont eu la lourde tâche d’éliminer les mines terrestres et autres munitions non explosées du champ de bataille afin que les familles puissent retourner chez elles. 

Des années plus tard, le travail se poursuit, entravé par les menaces à la sécurité que posent les derniers militants de Daech, le manque de financement en provenance des organismes d’aide internationale et les complexités politiques de la région. 

 

Un démineur expatrié, près de Jarniya en Syrie. (Ali Ali) 
Un démineur expatrié, près de Jarniya en Syrie. (Ali Ali) 

Le 8 décembre 2005, l’Assemblée générale des nations unies a proclamé le 4 avril comme Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte antimines. 

Depuis que la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel, également connue sous le nom de «Traité d’Ottawa», a été ouverte à la signature en 1997, cent soixante-quatre pays y ont adhéré. En 2014, les signataires ont décidé d’éliminer toutes les mines terrestres d’ici à 2025. Cependant, ces armes d’emploi aveugle continuent d’être utilisées aussi bien par les acteurs étatiques que non étatiques dans les zones de conflit. 

Des derniers bastions de Daech à Deir ez-Zor et son ancienne capitale de facto – Raqqa –, à des zones comme Kobané, libérée dès 2015, les routes, les champs et même les bâtiments résidentiels sont toujours parsemés de mines terrestres qui continuent de faire énormément de victimes. 

La tâche d’éliminer ces restes explosifs de guerre incombe à la Roj Mine Control Organization (RMCO), une organisation non gouvernementale (ONG) humanitaire qui travaille en coordination avec le Centre d’action contre les mines du nord-est de la Syrie, le groupe de coordination pour les efforts de déminage dans le nord-est autonome de la Syrie. 

Les organismes locaux et internationaux affirment avoir retiré collectivement quelque trente-cinq mille mines terrestres antipersonnel et antivéhicule dans toute la région, mais il en reste des milliers. 

Mine d’essai désarmée, près de Jarniya en Syrie. (Ali Ali) 
Mine d’essai désarmée, près de Jarniya en Syrie. (Ali Ali) 

À chaque point de contrôle sur les principales autoroutes entre Raqqa, Hassaké et Deir ez-Zor, des panneaux montrant des images de divers types de mines et de munitions explosives ont été installés, avec un message en lettres rouges géantes qui avertit: «Danger! Ne vous approchez pas! Ne touchez pas! Signalez les mines rapidement! Sensibilisez au danger! Protégez-vous de la menace des mines, des restes de guerre et des zones suspectes et dangereuses. Ne vous aventurez pas en terrain inconnu. Si vous repérez quelque chose de suspect, informez les autorités concernées.» 

Tout porte à croire que de tels avertissements sont pleinement justifiés. 

«J’avais 9 ou 10 ans. Je jouais devant chez nous quand une mine a explosé. J’ai passé deux mois et dix jours à l’hôpital. J’étais incapable de me déplacer», déclare Omar al-Omar, désormais âgé de treize ans, à Arab News

EN BREF

Le 4 avril est la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte antimines. Elle vise à sensibiliser au danger des mines terrestres et à favoriser leur éradication.  

Omar a été amputé des deux jambes. Il a retrouvé une certaine mobilité grâce aux prothèses fournies par le Hope Makers Center de Raqqa, une organisation caritative qui a dû suspendre un grand nombre de ses services depuis, en raison d’un manque de financement. «Un jour, j’espère devenir médecin», indique Omar. 

Le Comité des affaires sociales et du travail du Conseil civil de Raqqa a recensé près de deux mille cinq cents personnes qui, comme Omar, ont été mutilées par des mines terrestres dans la seule ville de Raqqa. Amira Hussein, qui travaille au Conseil, estime que le chiffre réel est beaucoup plus élevé. 

Le bras d’Ahmed, 16 ans, porte les séquelles d’une mine qui a explosé en octobre dernier, à Kobané. (Ali Ali) 
Le bras d’Ahmed, 16 ans, porte les séquelles d’une mine qui a explosé en octobre dernier, à Kobané. (Ali Ali) 

«À Raqqa, à chaque coin de rue, vous verrez un homme, une femme ou un enfant avec un membre qui manque», précise-t-elle à Arab News, en faisant défiler sur son ordinateur portable des photos d’enfants de Raqqa avec des membres manquants et des cicatrices de brûlures. 

«Même en 2022, la question des mines est toujours d’actualité. Les gens pensaient qu’une fois la ville de Raqqa libérée, ils retrouveraient leur vie d’antan. Mais quand ils sont rentrés, des mines ont explosé dans leurs maisons.» 

Une grande partie du travail effectué par les organismes de déminage locaux et internationaux se concentre sur Raqqa, puisque la ville a été fortement minée entre 2014 et 2017 lorsqu’elle était sous le contrôle de Daech. 

Bien que des engins explosifs rudimentaires laissés par les militants de Daech soient encore fréquemment découverts en ville, l’essentiel du travail de déminage a lieu en milieu rural.  

«Il y a eu énormément d’explosions de mines au début, mais il y en a beaucoup moins désormais», déclare Yusuf, administrateur d’équipe au sein des Forces de sécurité intérieure de Raqqa. 

«Nous ne voyons des mines que très rarement. Notre équipe a déminé 80 % de la ville de Raqqa.»  

Un membre de l’équipe de déminage des Forces de sécurité intérieure de Raqqa (Asayish) en Syrie. (Ali Ali) 
Un membre de l’équipe de déminage des Forces de sécurité intérieure de Raqqa (Asayish) en Syrie. (Ali Ali) 

Cependant, tous les engins explosifs désamorcés ne sont pas des vestiges de la bataille pour libérer la ville. Les cellules dormantes de Daech continuent leurs activités dans cet endroit, plaçant des explosifs le long des routes et à l’intérieur des bâtiments. 

L’équipe de déminage de Raqqa, qui comprend soixante membres, peut intervenir dans les dix minutes qui suivent le signalement d’un engin, affirme Yusuf. Cette efficacité et ce dévouement ont cependant un prix: dix-neuf de ses membres ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions. 

En plus d’être particulièrement dangereux, le travail de déminage peut également être fastidieux et prendre du temps. Un organisme d’aide internationale, qui a préféré témoigner anonymement pour des raisons de sécurité, démine systématiquement depuis des mois la route qui relie Tal Othman à Jarniya, ne progressant souvent que de quelques mètres par jour. 

Les habitants ont déclaré avoir vu des militants de Daech poser des mines le long de la route pendant sept mois avant que la zone ne soit finalement libérée en 2017. Après trois semaines de travail minutieux, des experts en déminage ont pu localiser et détruire deux mines antichars. 

Des rochers peints en rouge, marquant les limites des zones de sécurité, bordent la route où travaillent les équipes de déminage, tandis que les rochers peints en blanc indiquent des chemins sûrs. Une fois la route entièrement sécurisée et repavée, les communautés de la campagne occidentale de Raqqa auront accès de nouveau aux marchés de la ville de Manbij. 

«C’est un sacrifice pour l’avenir», confie à Arab News un expert étranger en déminage travaillant sur le site. Son visage est dissimulé par une visière de protection. Il doit rester anonyme pour des raisons de sécurité. 

«La dernière fois que je suis parti en vacances, deux enfants sont morts à Raqqa. Gardez cela pour vous.» 

Marqueurs de déminage près de Chaddadi en Syrie. (Ali Ali) 
Marqueurs de déminage près de Chaddadi en Syrie. (Ali Ali) 

Comme à Raqqa, certaines zones de Deir ez-Zor à l’est du pays sont également parsemées de restes explosifs datant de la dernière bataille de Daech. Ici, les cellules dormantes du groupe, opérant près de la frontière avec l’Irak, continuent de représenter une véritable menace pour les équipes de déminage. 

Le Bureau de surveillance, un observatoire de conflits indépendant, situé au nord-est de la Syrie, a recensé quinze attaques contre les forces de sécurité locales par les derniers militants de Daech dans la région de Deir ez-Zor, pour le seul mois de février. Deux d’entre elles auraient été perpétrées au moyen de mines terrestres. 

Outre la difficile tâche de récupérer et de détruire les mines, les organismes locaux et internationaux intervenant à Deir ez-Zor œuvrent également à sensibiliser la communauté à la menace, à ériger des panneaux d’avertissement et à distribuer des documents sur les menaces posées par les restes explosifs et sur la manière dont les gens peuvent rester en sécurité.  

Des organismes tels que la RMCO travaillent directement avec les communautés agricoles et les écoles pour apprendre aux travailleurs et aux enfants – deux des groupes les plus à risque – à reconnaître les engins explosifs et à prendre les mesures nécessaires s’ils en trouvent par hasard. 

La RMCO affirme avoir organisé plus de mille quatre cents séances de sensibilisation aux mines, au cours desquelles l’organisme de déminage s’est entretenu avec près de dix-sept mille sept cents personnes dans le nord et l’est de la Syrie. Dans le même temps, ses équipes ont retiré plus de dix-neuf mille engins explosifs. 

Bien que les agents de la RMCO travaillent selon les normes internationales établies, ils ne disposent souvent pas de machines blindées lourdes et d’équipements de protection individuelle utilisés par les organismes étrangers qui disposent de fonds plus importants, ce qui rend leur travail plus lent et parfois beaucoup plus dangereux. 

Il en va de même pour l’extrême nord de la Syrie, près de la frontière avec la Turquie, où la campagne est toujours jonchée de mines terrestres, entre autres explosifs laissés par la bataille pour la libération de Kobané en 2015. 

Dans un petit village à l’ouest de la ville, on entend le bruit de deux hélicoptères russes au-dessus de nos têtes. Au sommet d’une colline voisine, un poste militaire turc surplombe l’imposant mur frontalier. 

Mohammed Cheikhmous, un agriculteur qui vit à seulement cinquante mètres de la frontière, a perdu l’un de ses fils à cause d’une mine terrestre. 

Stephen Goose, directeur de la division «Armes» de Human Rights Watch. (AFP) 
Stephen Goose, directeur de la division «Armes» de Human Rights Watch. (AFP) 

«Mon fils a marché sur une mine alors qu’il guidait son troupeau de moutons», déclare M. Cheikhmous à Arab News. «Il ne restait plus rien de lui. Nous avons dû rassembler les parties de son corps», poursuit-il. 

Avant cette tragédie, un autre de ses fils avait été grièvement blessé par l’explosion d'une mine terrestre. Le garçon avait passé deux mois à l’hôpital. Il en garde des cicatrices permanentes sur les bras et les jambes. 

En 2021, les mines dans les villages qui entourent Kobané ont coûté la vie à douze personnes, dont six enfants. 

En raison de la complexité politique de la situation dans cette partie de la Syrie, il est difficile pour les équipes de déminage d’obtenir une autorisation d’accès et de travailler. Les organismes doivent, d’une manière ou d’une autre, trouver un moyen de se coordonner avec les milices locales, les forces du régime syrien et les forces russes et turques qui patrouillent conjointement dans la campagne autour de Kobané depuis octobre 2019, dans le cadre d’un accord de «désescalade». 

Tant que les difficultés inhérentes au secteur ne sont pas résolues, les communautés agricoles de part et d’autre de la frontière seront obligées de vivre avec cette menace invisible, mais mortelle. 

«Ce fardeau pèse toujours aussi lourd, même avec la fin de la guerre», déclare Amira Hussein. «Les mines placées à ces endroits sont toujours là», s’alarme-t-elle. 

«De nombreuses personnes sont encore confrontées à ces menaces. Elles ne peuvent pas rentrer chez elles, car elles ne savent jamais à quel moment leur vie sera mise en péril.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.