Au Soudan, un mort lors des manifestations antiputsch

Cette mort porte à 94 le bilan des manifestants tués depuis le putsch du 25 octobre (Photo, AFP).
Cette mort porte à 94 le bilan des manifestants tués depuis le putsch du 25 octobre (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 07 avril 2022

Au Soudan, un mort lors des manifestations antiputsch

  • Depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, les militants au Soudan promettent «la tempête» ou «le séisme du 6 avril»
  • Ils veulent, disent-ils, en finir avec les généraux – quasiment toujours au pouvoir en 66 ans d'indépendance – et surtout la vie chère

KHARTOUM : "Non au pouvoir militaire", "Non au gouvernement de la faim"! Par milliers, les Soudanais ont manifesté mercredi dans plusieurs régions du pays, et à Khartoum un jeune manifestant a été tué par balles, selon une source médicale.   

Les protestataires contre le coup d'Etat du 25 octobre 2021 avaient choisi de manifester le 6 avril pour marquer un double anniversaire: celui de deux révoltes (1985 et 2019) qui à 34 ans d'écart ont fait tomber deux présidents putschistes.

Depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, les militants au Soudan, englué dans une grave crise politique et économique depuis le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre, promettent "la tempête" ou "le séisme du 6 avril".

Ils veulent, disent-ils, en finir avec les généraux – quasiment toujours au pouvoir en 66 ans d'indépendance – et surtout la vie chère, avec une livre soudanaise en chute libre et une inflation à plus de 250%.

En cette journée de ramadan, décrétée fériée par le pouvoir militaire et sous une chaleur écrasante, les manifestants sont sortis dans le Sud, l'Est côtier ou le Darfour, une région de l'Ouest ravagée par les guerres, ont rapporté des témoins à l'AFP. 

A Khartoum, des défilés ont été accueillis par des salves de grenades lacrymogènes tirées par les forces de sécurité, selon les témoins. Mêmes tirs à Omdourman, sa banlieue, et à Wad Madani (sud).

Les forces de sécurité "ont pris d'assaut" un hôpital dans la capitale soudanaise, y tirant des grenades lacrymogènes et "provoquant des problèmes respiratoires chez des médecins et des patients", a affirmé un syndicat de médecins prodémocratie.

Dans la soirée, ce syndicat annonçait la mort d'un protestataire de 19 ans.

Cette mort porte à 94 le bilan des manifestants tués depuis le putsch du 25 octobre.

«Avril, mois des victoires»

"Avril est le mois des victoires pour les Soudanais", s'enthousiasme Jaafar Hassan, des Forces de la liberté et du changement (FLC), coalition civile anti-Béchir mais qui a volé en éclats avec le putsch. 

Le 6 avril 1985, la rue poussait l'armée à évincer le président Jaafar al-Nimeiri, lui-même un officier. Le 6 avril 2019, la foule entamait un sit-in et forçait les généraux à mettre quelques jours plus tard un point final à 30 ans de dictature du général Omar el-Béchir.

Trois ans plus tard jour pour jour, "on veut dégager les putschistes et ne plus jamais vivre de coups d'Etat", explique à l'AFP le manifestant Badoui Bachir à Khartoum.

Les autorités ont fermé dès mardi soir à Khartoum les ponts menant vers les banlieues et déployé des troupes aux abords du siège de l'armée et du palais présidentiel, les deux QG du général Burhane, qui concentrent la fureur populaire.

Depuis octobre, la répression des anti-putsch a fait 93 morts et des centaines de blessés, les rafles de militants ont continué, selon des médecins pro-démocratie.

Avant les manifestations de mercredi, Washington a appelé à "ne pas recourir à la violence" et à "punir les responsables d'abus".

Pain, électricité, essence

 En rétorsion au putsch, l'Etat a perdu toute l'aide internationale - soit 40% de son budget.  

Depuis, le prix du pain a flambé, celui de l'électricité a été multiplié par six et celui de l'essence varie d'une heure à l'autre...

D'ici fin 2022, estime l'ONU, près de la moitié des 45 millions de Soudanais seront en insécurité alimentaire dans le pays, l'un des plus pauvres au monde brièvement sorti de décennies d'embargo après la chute de Béchir.

Dans le même temps, le putsch a entraîné un vide sécuritaire, qui a favorisé pillages, conflits tribaux, attaques armées et viols dans différentes régions.

Le général Burhane, lui, continue de soutenir qu'il ne "remettra le pouvoir qu'à une autorité de confiance et élue qui conviendrait à tous".

Et il menace de manière de plus en plus tonitruante d'expulser l'émissaire de l'ONU qui plaide pour des négociations et un retour au partenariat militaires-civils.

En face, chez les civils, l'idée d'une nouvelle alliance avec les militaires a fait long feu.

En juin 2019, des hommes en treillis ont tué au moins 128 manifestants qui réclamaient un pouvoir civil et non les généraux qui avaient remplacé Béchir.   

"Nous avons essayé le partenariat avec les militaires et il a échoué, nous ne ferons pas deux fois la même erreur", affirme M. Hassan, des FLC.       


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".