En Arabie saoudite, les expatriés nous parlent de leurs repas d'iftar

Cette série de photos présente des assiettes remplies d'aliments traditionnels par lesquels les musulmans rompent leur jeûne pendant le mois sacré du ramadan en Afghanistan, au Bangladesh, en Inde et au Pakistan. (AFP)
Cette série de photos présente des assiettes remplies d'aliments traditionnels par lesquels les musulmans rompent leur jeûne pendant le mois sacré du ramadan en Afghanistan, au Bangladesh, en Inde et au Pakistan. (AFP)
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Publié le Mercredi 06 avril 2022

En Arabie saoudite, les expatriés nous parlent de leurs repas d'iftar

  • Pour les expatriés qui vivent dans le Royaume depuis des années, ce pays est désormais leur maison
  • Bon nombre d'expatriés musulmans qui vivent et travaillent dans le Royaume s'inspirent du modèle saoudien traditionnel pour rompre le jeûne

RIYAD: Le ramadan réunit les gens de toutes les ethnies. Dans le Royaume, les musulmans rompent le jeûne pendant le mois sacré autour de plats variés qui célèbrent leurs traditions culturelles. Mais comment les expatriés qui vivent en Arabie saoudite et qui appartiennent à des cultures différentes célèbrent-ils l'iftar et rompent-ils le jeûne pendant le ramadan? 

Pour les expatriés qui vivent dans le Royaume depuis des années, ce pays est désormais leur maison. Ils s'accrochent toutefois à leurs traditions culturelles, les renforcent et les transmettent d'une génération à l'autre.

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De nombreux expatriés qui vivent dans le Royaume savourent les plats saoudiens traditionnels servis lors de l'iftar, à côté des aliments de leur pays d'origine. (Fournie)

«La nourriture me permet de garder un lien avec mon pays ou mes racines d'une manière ou d'une autre. Elle suscite une certaine nostalgie lorsque nous rompons notre jeûne loin de chez nous», confie à Arab News Arshin Fathima, qui vit en Arabie saoudite depuis douze ans. «Je suis originaire de Chennai [ou Madras, région du sud de l'Inde]. L'Inde dispose de cultures très variées et chaque ville possède donc une cuisine particulière qui accompagne le mois du ramadan.»

Elle poursuit: «Lorsque vos enfants naissent dans un pays étranger, ils se familiarisent avec son environnement et s'y adaptent plus facilement... En conservant nos repas traditionnels, nous nous sentons parfois chez nous.»

EN BREF

- Arshin Fathima, originaire de Chennai, raconte à Arab News que l’on trouve chez elle sur la table de l'iftar traditionnel une bouillie ou une soupe à base de riz et de lentilles et d'épices fines appelée «ganji».

- Pour le Dr Kifaya Ifthikar, un iftar sri-lankais se compose toujours d'un plat de porridge épicé.

Arshin raconte à Arab News que l’on trouve chez elle sur la table de l'iftar traditionnel une bouillie ou une soupe à base de riz et de lentilles et d'épices fines appelée «ganji». «On retrouve également des beignets croustillants et mous à base de lentilles appelés “medu vada”. Ces deux plats sont rafraîchissants et faciles à digérer après une longue journée de jeûne. Même si d’autres plats figurent sur le menu, l’iftar des Madrasiens semblerait incomplet sans le ganji et le medu vada», explique-t-elle. 

Mais ces repas ressemblent-ils à la table traditionnelle saoudienne de l'iftar? «Oui! Je me sens comme chez moi ici. Nous proposons des sambousseks au fromage et à la viande, de la konafa, des logaimat, sans oublier notre porridge traditionnel. Mes enfants rompent leur jeûne en mangeant d'abord des sambousseks.»

Le Dr Kifaya Ifthikar est originaire du Sri Lanka. Elle vit en Arabie saoudite depuis plus de vingt-deux ans. «Une table d'iftar équilibre santé et bonheur», assure-t-elle.

«La cuisine sri-lankaise est salée», ajoute Mme Ifthikar. «Nous consommons des aliments frits appelés “beignets”, des roulés ou des galettes ainsi qu’une boisson rose rafraîchissante appelée “falooda”.» 

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Hana Nemec, une Américaine qui dirige le département de la communication au sein de la Chambre de commerce américaine. (Fournie)

La falooda est une boisson composée traditionnellement de sirop à la rose, de lait, de graines de basilic; elle comprend parfois du vermicelle.

Je suis une Américaine convertie à l'islam et je vis en Arabie saoudite. Je suis tombée sous le charme de la cuisine saoudienne.

Hana Nemec

Contrairement aux iftars traditionnels d'Arabie saoudite et de Chennai, un iftar sri-lankais, selon Mme Ifthikar, consiste systématiquement en un plat de bouillie épicée: «Bien que nos plats soient très différents, ils se ressemblent. Ainsi, les beignets peuvent facilement être remplacés par des falafels et notre porridge par une soupe à l'avoine. Les dattes font partie des aliments incontournables, tout comme une gorgée de qahwa [café] de temps en temps.»

Bon nombre d'expatriés musulmans qui vivent et travaillent dans le Royaume s'inspirent du modèle saoudien traditionnel pour rompre le jeûne; ils consomment des soupes, des plats frits légers, des sucreries, des dattes, ainsi que la boisson classique qu'est le Vimto.

«Je suis une Américaine convertie à l'islam et je vis en Arabie saoudite. Je suis tombée sous le charme de la cuisine saoudienne», raconte à Arab News Hana Nemec, une Américaine qui dirige le département de la communication au sein de la Chambre de commerce américaine. 

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De nombreux expatriés qui vivent dans le Royaume dégustent les plats traditionnels saoudiens servis lors de l'iftar en plus des plats traditionnels de leur pays. (Fournie)

«La nourriture américaine ne ressemble pas aux plats d'iftar, à mon avis. Nous accordons une importance toute particulière à l'iftar dans la mesure où il marque le moment où nous exprimons notre gratitude pour la rupture du jeûne», explique Mme Nemec.

Outre la table d'iftar saoudienne, Mme Nemec a préparé des plats locaux. «Le harees étant mon plat préféré depuis six ans, j'ai élaboré ma propre recette l'année dernière. Mes amis n'arrivaient pas à croire que c’était une étrangère qui l'avait préparé!», s'exclame-t-elle.

Mme Nemec n'est pas la seule Américaine vivant en Arabie saoudite qui s’est tournée vers l'iftar traditionnel local.

Hassane Youssouf est un musulman américain qui vit et travaille en Arabie saoudite. Sa façon préférée de rompre le jeûne est de partager un repas avec les Saoudiens autour d'un grand plat d’earika et de haneeth et de le savourer en mangeant avec les mains. La nourriture, explique-t-il, rassemble les gens. «On se régale entre amis en partageant le même plat. Les plats comme l'earika et le haneeth se consomment dans le même bol ou le même plateau. Chacun enfonce ses mains dans le plat pour attraper le trésor et le savourer avec joie», précise-t-il.

«C'est comme si on me disait: “Nous sommes des frères, une famille. Disons “bismillah” et dégustons “notre” repas culturel. Ce “nous” me donne le sentiment d'être inclus. Je n'ai jamais cru que manger de l'earika ou du haneeth était une chose exclusive. J'ai même appris à les préparer. Alors oui, cette année, je les inviterai à goûter à “notre” earika», souligne Youssouf.

L'iftar réunit les musulmans durant le mois sacré du ramadan, quels que soient les plats servis ou les épices choisies. Les musulmans du Royaume embrassent leur diversité culturelle. «Ils nous rappellent sans cesse que nous sommes bénis de recevoir la nourriture accordée par Dieu. Ils nous rappellent que sa miséricorde et sa générosité transparaissent dans nos vies pour nous réunir avec ceux que nous aimons pour la consommer. Nous sommes plus chanceux que les autres hommes sur Terre. Il convient donc de chérir cette nourriture», affirme Mme Nemec.

Si les plats servis sur nos tables d'iftar sont de couleur et de saveur différentes, en Arabie saoudite, les musulmans s'unissent pour célébrer le ramadan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com