Présidentielle française: les candidats jettent leurs dernières forces avant le 1er tour

Les candidats à l'élection présidentielle française de 2022. (Photo, AFP)
Les candidats à l'élection présidentielle française de 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 07 avril 2022

Présidentielle française: les candidats jettent leurs dernières forces avant le 1er tour

Les candidats à l'élection présidentielle française de 2022. (Photo, AFP)
  • D'après les différents sondages, les deux candidats qui devraient se hisser au second tour sont Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qui a mené une campagne de terrain, sans grand-messe électorale, axée sur le pouvoir d'achat
  • Emmanuel Macron est lui entré en campagne tardivement, d'abord par calcul politique, puis accaparé par la guerre en Ukraine

PARIS: Les douze candidats à la présidentielle française jettent leurs dernières forces dans la bataille pour convaincre les électeurs avant le premier tour dimanche, alors que l'écart s'est resserré entre les deux favoris, le président sortant Emmanuel Macron et son adversaire d'extrême droite Marine Le Pen. 

Deux grands défis s'imposent avant la fin officielle, vendredi à minuit, de cette première partie de campagne - qui sera suivie d'un second tour le 24 avril - : mobiliser leurs partisans alors que l'abstention pourrait flirter ou dépasser le record de 2002 (28,4%) et aller chercher les indécis, qui représentent un tiers des personnes certaines d'aller voter. 

Pour y parvenir, ils se démultiplient dans les réunions publiques ou dans les médias. 

D'après les différents sondages, les deux candidats qui devraient se hisser au second tour sont Emmanuel Macron et Marine Le Pen, qui a mené une campagne de terrain, sans grand-messe électorale, axée sur le pouvoir d'achat, principale préoccupation des Français. 

L'écart entre ces deux candidats au second tour dans les sondages va en se réduisant. 

« On voit la dynamique de Marine Le Pen, il faudra mettre le turbo au 2e tour », a reconnu à l'AFP un conseiller de la campagne Macron. 

Emmanuel Macron est lui entré en campagne tardivement, d'abord par calcul politique, puis accaparé par la guerre en Ukraine. Son objectif est de ne pas trop s'impliquer dans la bagarre du premier tour pour se concentrer sur le second.  

Il prend garde à ne pas avoir de débats directs avec les autres candidats, ce qui a fait dire jeudi au candidat communiste Fabien Roussel que la campagne était »sous morphine » et que le refus de débattre du président était « grave ». 

55% de « mécontents »  

Marine Le Pen tenait elle jeudi soir un meeting à Perpignan, dans le sud de la France, une ville acquise à son parti.  

« Pour changer de politique, il faut changer les politiques ! », a-t-elle lancé en « conjurant » avec « solennité » les électeurs à se rendre aux urnes. 

Selon un sondage Rolling Ifop Fiducial publié jeudi soir, le président sortant ne l'emporterait qu'avec 52% contre 48% pour Marine Le Pen, l'écart le plus faible depuis le 10 janvier pour cet institut, qui se situe dans la marge d'erreur. 

Depuis plusieurs années, Marine Le Pen polit l'image autrefois abrasive de son parti, et profite de son choix de faire campagne sur le pouvoir d'achat, tout comme d'autres candidats. 

« Elle a mûri, rien avoir avec son papa », a déclaré Alain, un retraité de Perpignan. 

« Elle est prête », jugeait au meeting Brent van Pelt, un agent immobilier de 23 ans. 

« Son énergie me plaît » déclarait Carole David, une retraitée. « Elle est plus modérée (...) sereine », fait elle valoir, ajoutant que le plus important pour elle était « le pouvoir d'achat ». 

C'est en effet le principal enjeu pour les électeurs, d'après différentes études.  

La guerre en Ukraine, elle, « n'a pas véritablement le même statut que les questions de pouvoir d'achat, d'environnement, et même les questions d'immigration et de sécurité », a souligné Martial Foucault, directeur du Cevipof, sur la chaîne Public Sénat. 

« Le vote est un moment où on révèle un certain nombre de crispations, de mécontentements, la colère peut se manifester dans le vote ou dans le non-vote, en privilégiant les formes d'abstention », selon M. Foucault. 

Sur le pouvoir d'achat, le président-candidat a promis mercredi soir d'indexer les retraites sur l'inflation « dès cet été », sans attendre l'indexation annuelle en janvier, tout en réaffirmant qu'il faudrait mener la réforme des retraites « à l'automne ». 

« Notre objectif est d'abord de conforter notre avance, éviter qu'elle (Marine Le Pen) soit devant au premier tour », a confié un membre de la majorité présidentielle. 

Derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon est aussi en progression régulière dans les sondages, sans pour autant parvenir à accrocher la deuxième place. 

Mais il met les bouchées double et son parti La France insoumise (LFI) multiplie les réunions publiques, au moins une dans chaque département. 

L'autre candidat d'extrême droite Eric Zemmour, celle de droite Valérie Pécresse et l'écologiste Yannick Jadot ont eux décroché, selon les sondages. Ils tiennent tous des meetings dans différentes villes. 

Au final, « on a une configuration qui est extrêmement difficile à analyser » estime M. Foucault, tout en relevant que « la marche est très très haute entre les candidats » qui occupent les trois premières places d'après les sondages. Celui de Cevipof donne M. Macron à 26,5%, Mme Le Pen à 21,5% et M. Mélenchon à 16%. 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".