Le Premier ministre espagnol au Maroc pour restaurer «un partenariat stratégique»

Le 7 avril 2022, le Premier Ministre espagnol Pedro Sanchez (gauche) est accueilli par le Roi du Maroc Mohammed VI avant une réunion dans le cadre de sa visite officielle au Maroc, au Palais Royal de Rabat. AFP PHOTO / BORJA PUIG DE LA BELLACASA / LA MONCLOA
Le 7 avril 2022, le Premier Ministre espagnol Pedro Sanchez (gauche) est accueilli par le Roi du Maroc Mohammed VI avant une réunion dans le cadre de sa visite officielle au Maroc, au Palais Royal de Rabat. AFP PHOTO / BORJA PUIG DE LA BELLACASA / LA MONCLOA
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Publié le Jeudi 07 avril 2022

Le Premier ministre espagnol au Maroc pour restaurer «un partenariat stratégique»

  • En invitant M. Sanchez, Mohammed VI a réitéré son appel à «inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays»
  • L'objectif de la visite de deux jours est de «mettre en oeuvre une feuille de route ambitieuse», couvrant tous les domaines d'«un partenariat stratégique»

RABAT: Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez effectue jeudi une visite au Maroc pour rétablir les relations bilatérales suspendues depuis un an, après un revirement en faveur de Rabat sur la question du Sahara occidental, au grand dam de l'Algérie.

Marque de l'importance de la visite, M. Sanchez sera reçu par le roi Mohammed VI pour des entretiens officiels puis un "iftar", la rupture du jeûne du ramadan, offert "en l'honneur de l'illustre hôte du Souverain", selon la Maison royale.

Le chef du gouvernement espagnol est accompagné de son ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares dont la venue, prévue vendredi dernier, a été reprogrammée pour qu'elle coïncide avec celle de M. Sanchez.

Cette visite permet ainsi de relancer les relations au niveau le plus élevé.

En invitant M. Sanchez, lors d'un entretien téléphonique le 31 mars, Mohammed VI a réitéré son appel à "inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays".

L'objectif de la visite de deux jours est de "mettre en oeuvre une feuille de route ambitieuse", couvrant tous les domaines d'"un partenariat stratégique".

Parmi "les questions d'intérêt commun", figurent l'immigration illégale, la réouverture des frontières et des liaisons maritimes et la contrebande autour des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, situées sur la côte nord du royaume.

Mais également les échanges et les investissements --l'Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc--, la coopération énergétique --tel l'approvisionnement en gaz naturel après la fermeture par Alger du gazoduc Maghreb-Europe (GME)--, la délimitation des eaux territoriales...

Pour le chercheur marocain Nabil Driouech, "la coopération économique est la principale locomotive des relations entre les deux pays dans cette nouvelle phase très prometteuse".

Cette normalisation a été rendue possible par la décision de l'Espagne d'afficher son soutien au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental. 

Abandonnant sa tradition de neutralité, Madrid considère désormais l'initiative marocaine comme "la base la plus sérieuse, réaliste et crédible" pour résoudre le conflit dans l'ex-colonie espagnole. 

Cette victoire a été saluée comme "historique" au Maroc.

Immigration clandestine

Le contentieux territorial du Sahara occidental oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l'Algérie.

Tandis que Rabat prône un statut d'autonomie sous souveraineté marocaine, le Polisario réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU.

"Dans l'immédiat, il est improbable que les lignes vont bouger, mais sur le long terme la marge de manoeuvre diplomatique pour l'option indépendantiste est de plus en plus étroite", prédit Riccardo Fabiani, directeur du programme Afrique du Nord pour l'ONG International Crisis Group (ICG).

Si M. Sanchez a réfuté toute idée de "virage" sur ce dossier, il s'est mis à dos ses alliés de gauche, l'opposition de droite mais aussi le Polisario et Alger, fournisseur de gaz de l'Espagne.

Pour Madrid, le rétablissement des relations avec Rabat a pour but principal de s'assurer de sa "coopération" dans le contrôle de l'immigration illégale alors que le Maroc, d'où partent la plupart des migrants vers l'Espagne, a été régulièrement accusé, par nombre d'observateurs, de les utiliser comme moyen de pression.

Causée par l'accueil en Espagne il y a un an du chef du Polisario Brahim Ghali, pour y être soigné du Covid, la brouille entre Rabat et Madrid avait entraîné l'arrivée mi-mai de plus de 10.000 migrants dans l'enclave espagnole de Ceuta, à la faveur d'un relâchement des contrôles côté marocain.

L'Espagne avait alors dénoncé un "chantage" et une "agression" de la part de Rabat qui avait pour sa part rappelé son ambassadrice en Espagne, qui n'y est revenue que récemment.

Le gouvernement espagnol espère aussi que Rabat mettra en sourdine sa revendication sur Ceuta et Melilla.

Mais nombre d'analystes mettent en garde contre l'absence de réelles garanties obtenues par l'Espagne de la part du Maroc.

Pour Jorge Dezcallar, ancien ambassadeur d'Espagne au Maroc (1997-2001) et chef des services de renseignement espagnols de 2002 à 2004, cet accord "devrait" permettre de bonnes relations avec le Maroc.

"Je ne serais pas non plus trop confiant", ajoute-t-il cependant. Car "cela dépendra de motifs de politique intérieure au Maroc (...) qui sont hors du contrôle" de l'Espagne. 


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.