Salve de roquettes vers Israël, frappes aériennes sur Gaza

Des traînées de lumière sont visibles alors que le système anti-missile Iron Dome d'Israël intercepte des roquettes lancées depuis la bande de Gaza vers Israël, comme on le voit depuis Ashkelon, en Israël. (Reuters)
Des traînées de lumière sont visibles alors que le système anti-missile Iron Dome d'Israël intercepte des roquettes lancées depuis la bande de Gaza vers Israël, comme on le voit depuis Ashkelon, en Israël. (Reuters)
Lundi soir, une roquette lancée depuis Gaza avait été interceptée par le bouclier antimissile israélien «Dôme de fer» (Photo, AFP)
Lundi soir, une roquette lancée depuis Gaza avait été interceptée par le bouclier antimissile israélien «Dôme de fer» (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 21 avril 2022

Salve de roquettes vers Israël, frappes aériennes sur Gaza

  • Mercredi soir, une roquette lancée depuis la bande de Gaza s'est abattue dans un champ de la localité israélienne de Sdérot (sud) sans faire de blessés
  • Dans la foulée, l'armée israélienne a mené une série de frappes dans le centre de ce microterritoire de 2,3 millions d'habitants

JÉRUSALEM : Des groupes armés palestiniens ont lancé jeudi une salve de roquettes depuis Gaza vers Israël, qui a mené des frappes de représailles sur l'enclave sous contrôle du Hamas islamiste, faisant craindre une escalade militaire sur fond de tensions liées aux lieux saints à Jérusalem.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, six roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza vers Israël, dont quatre ont été interceptées par le bouclier antimissile "Dôme de fer", a indiqué l'armée israélienne.

Un autre projectile s'est abattu dans un champ de la localité israélienne de Sderot (sud) sans faire de blessés et l'autre s'est écrasé à l'intérieur du territoire palestinien, d'après cette source.

Dans la foulée, l'armée a mené une série de frappes dans le centre de l'enclave de 2,3 millions d'habitants, sous blocus israélien depuis 2007, selon des témoins et des sources sécuritaires locales. Ces frappes n'ont pas fait de victimes.

"Les jets de combat de l'armée israélienne ont ciblé des positions militaires et l'entrée d'un tunnel menant à un complexe souterrain où sont entreposés des produits chimiques utilisés pour propulser les roquettes", a rapporté l'armée israélienne.

Dans un communiqué, le porte-parole du Hamas Hazem Qassem a déclaré que ces raids n'allaient qu'"accroître la détermination de notre peuple et de la résistance (...) afin de défendre nos lieux saints à Jérusalem".

Ces échanges de tirs - les seconds cette semaine et parmi les plus intenses depuis la fin de la guerre de 11 jours entre Israël et le Hamas en mai 2021 - interviennent après plusieurs jours de heurts entre manifestants palestiniens et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam et premier site sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple.

«Provocation»

Jeudi matin, la police israélienne a affirmé que des dizaines d'émeutiers y avaient "jeté des pierres et tiré des feux d'artifice" en direction de policiers.

Ceux-ci ont tiré des balles enrobées de caoutchouc et des grenades de gaz lacrymogène et de gaz au poivre, a indiqué la Croissant-rouge palestinien, faisant état de 202 blessés traités en l'espace de sept jours sur l'esplanade.

La police a indiqué avoir arrêté jeudi sept Palestiniens suspectés d'y avoir participé la veille à des "incidents violents".

Des ministres arabes réunis à Amman ont condamné "les attaques et les violations israéliennes contre les fidèles de la mosquée al-Aqsa" - site administré par la Jordanie, mais dont l'accès est contrôlé par l'Etat hébreu - les qualifiant de "provocation".

Les affrontements sur l'esplanade éclatent notamment lorsque des juifs se rendent sur place, sous haute protection policière.

La présence, pendant le ramadan, de policiers et de juifs - qui peuvent visiter le lieu sous certaines conditions et à des heures précises sans y prier d'après le statu quo en vigueur - a été largement perçue par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de provocation.

"Israël préserve et continuera de préserver le statu quo sur le Mont du Temple" mais "nous n'accepterons en aucun cas des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza", a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid.

Celui-ci a rencontré jeudi la secrétaire d'Etat américaine adjointe pour les affaires du Proche-Orient, Yaël Lempert, et l'émissaire chargé des relations israélo-palestiniennes, Hady Amr.

Ces deux responsables américains doivent discuter en soirée "des récents développements et de l'escalade à Jérusalem" avec des officiels palestiniens à Ramallah en Cisjordanie occupée, a indiqué sur Twitter Hussein al-Sheikh, ministre palestinien des Affaires civiles.

«Rhétorique incendiaire»

La police israélienne a empêché mercredi des centaines de manifestants nationalistes juifs de s'approcher du quartier musulman de la Vieille ville de Jérusalem afin d'éviter des accrochages.

La Vieille ville est située à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé depuis 1967 et illégalement annexé par Israël selon l'ONU.

Les forces de l'ordre ont bloqué la foule de manifestants arborant des drapeaux israéliens, incluant de nombreux partisans du député d'extrême droite Itamar Ben Gvir, interdit d'accès à ces lieux plus tôt par le Premier ministre Naftali Bennett.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "profondément préoccupé par la détérioration de la situation à Jérusalem", selon son porte-parole mercredi à New York. M. Guterres "est en contact avec toutes les parties afin de réduire les tensions, d'empêcher les actions et la rhétorique incendiaires".

Vendredi, des milliers de fidèles musulmans sont attendus sur l'esplanade des Mosquées pour la grande prière hebdomadaire, alors qu'est célébré le ramadan, mois du jeûne, qui coïncide cette année avec les fêtes juive et chrétienne de Pâques.

La semaine dernière, plus de 170 Palestiniens y ont été blessés lors d'affrontements avec la police israélienne.


Gaza: affrontements interpalestiniens meurtriers dans la foulée du cessez-le-feu

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
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  • "Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain
  • "Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés"

GAZA: Plusieurs personnes ont été tuées en fin de semaine à Gaza-ville dans des affrontements armés entre forces du Hamas et membres du clan Doghmoush, une grande famille palestinienne de la bande de Gaza, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Après plusieurs jours d'échauffourées, des "échanges de tirs" ont encore eu lieu dimanche soir dans le quartier Sabra, au surlendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, ont indiqué des témoins sous le couvert de l'anonymat, disant craindre pour leur sécurité.

"Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain.

"Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés", a-t-il poursuivi.

Un autre voisin a livré une version similaire des faits, précisant que le calme était revenu dans le quartier vers 21h30 (18h30 GMT), et une source au sein du ministère de l'Intérieur de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, a reconnu qu'il y avait eu des morts dans les deux camps.

Accusant le clan Doghmoush d'être "affilié à l'occupation", c'est-à-dire Israël, et de plusieurs meurtres, la source du ministère a indiqué qu'une soixantaine de membres de la famille avaient été arrêtés.

Niant toute collaboration avec Israël, la famille a reconnu dans un communiqué que certains de ses membres avaient commis des "écarts", sans plus de précision, mais a également accusé les services de sécurité du Hamas d'avoir ciblé tous ses membres sans distinction.

Ces derniers jours, "il suffisait d'appartenir à la famille Doghmoush pour se faire tirer dans les jambes, se faire tuer, arrêter ou brûler sa maison", a dénoncé Abou al-Hassan Doghmoush, figure du clan, sur Facebook.

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush.

Le ministère de l'Intérieur de Gaza a déclaré dimanche ouvrir une "période d'amnistie générale" pour les "membres de bandes criminelles" qui n'ont pas commis de meurtres au cours de la guerre.

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, vendredi, des journalistes de l'AFP ont vu des membres des forces de sécurité du Hamas déployés dans plusieurs villes de la bande de Gaza, sur des marchés ou sur des routes.


Israël: l'armée annonce que les quatre dépouilles d'otages rendues lundi ont été identifiées

Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
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  • "A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés"
  • L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale

JERUSALEM: Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne.

"A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés, dont les noms n'ont pas encore été autorisés à être publiés par leurs familles, que leurs proches ont été ramenés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Guy Illouz avait été enlevé au festival de musique Nova, théâtre du plus grand massacre (plus de 370 morts) perpétré par les commandos du Hamas le 7 octobre 2023. Etudiant en agriculture, Bipin Joshi avait été enlevé au kibboutz Aloumim.

"Guy Illouz, 26 ans au moment de son décès, a été blessé et enlevé vivant par le mouvement islamiste Hamas. Il est décédé des suites de ses blessures après n'avoir pas reçu de soins médicaux appropriés pendant sa captivité par le Hamas", indique le communiqué de l'armée.

Bipin Joshi, 22 ans au moment de son "enlèvement dans un abri du kibboutz Aloumim par le Hamas, a été assassiné pendant sa captivité au cours des premiers mois de la guerre", selon l'armée. Il était le dernier otage non-Israélien captif à Gaza.

L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale.

"Malgré le chagrin [...] le retour de Guy et Bipin [...] ainsi que celui de deux autres otages décédés apporte un certain réconfort aux familles qui ont vécu dans l'incertitude et le doute pendant plus de deux ans", a indiqué dans un communiqué le Forum des familles d'otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des otages retenus à Gaza.


Le président égyptien déclare que l'accord sur Gaza «ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité» au Moyen-Orient

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
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  • M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique"
  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient

CHARM EL-CHEIKH: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient.

M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique" pour la paix, jetant les fondations d’une solution à deux États.