Des dizaines de blessés lors d'affrontements à Al-Aqsa

De jeunes Palestiniens ont lancé des pierres en direction de la police (Photo, AP).
De jeunes Palestiniens ont lancé des pierres en direction de la police (Photo, AP).
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Publié le Samedi 23 avril 2022

Des dizaines de blessés lors d'affrontements à Al-Aqsa

  • L'ONU exprime sa profonde inquiétude face à l'aggravation de la violence entre Israël et les Palestiniens
  • Le leader du parti Ra'am, Mansour Abbas, se retrouve dans une position difficile suite aux actions de la coalition

RAMALLAH: L'ONU a exprimé sa profonde inquiétude face à l'aggravation de la violence entre Israël et les Palestiniens, alors que des affrontements ont à nouveau éclaté vendredi dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem.
«Nous sommes profondément préoccupés par l'escalade de la violence dans les territoires palestiniens occupés et en Israël au cours du mois dernier», a prévenu Ravina Chamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.
Selon des médecins palestiniens, au moins 57 Palestiniens ont été blessés lors d'affrontements avec la police israélienne dans l’enceinte d’Al-Aqsa vendredi.
Des personnes ont été blessées par des balles recouvertes de caoutchouc, et des dizaines de cas de suffocation ont été enregistrés lors d'un raid des forces de sécurité israéliennes.
Le Croissant-Rouge palestinien à Jérusalem avait auparavant indiqué que ses équipes avaient traité 31 blessures causées par des projectiles similaires, dont deux blessures graves.
La police israélienne a arrêté un jeune homme blessé par balle dans la cour de la mosquée, limitant ainsi l'accès au complexe aux fidèles.
Près de 150 000 Palestiniens ont accompli la troisième et avant-dernière prière du vendredi du Ramadan à Al-Aqsa, malgré les restrictions imposées aux points de contrôle aux entrées de Jérusalem et dans les rues de la ville.
Le cheikh Omar al-Kiswani, directeur de la mosquée Al-Aqsa, a signalé que des dizaines de milliers de personnes ont pu se joindre et effectuer la prière du vendredi, malgré les violences dans l’enceinte.
«Nous nous attendions à ce que le nombre de fidèles du troisième vendredi du Ramadan atteigne plus de 300 000, mais les restrictions et les barrières israéliennes l'ont empêché», a-t-il révélé à Arab News.
Les autorités israéliennes avaient imposé un bouclage sécuritaire strict sur les Territoires palestiniens du 21 au 23 avril, qui empêchait les Palestiniens d'entrer en Israël, même avec des permis, mais qui a été assouplie pour les personnes de plus de 50 ans et avec des permis juste avant les prières du vendredi.
Des dizaines de citoyens, dont des femmes et des enfants, ont été asphyxiés après que des drones israéliens ont tiré des grenades lacrymogènes sur l’enceinte de la mosquée.
La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté qu'une réunion de haut niveau israélo-jordanienne se tiendrait après le Ramadan pour discuter de la situation.
La police a déployé 3 000 agents dans et autour de la vieille ville de Jérusalem et dans les rues environnantes menant à la mosquée en prévision de troubles. Le gouvernement israélien a également indiqué qu'il avait l'intention d’empêcher les juifs de se rendre à la mosquée Al-Aqsa à partir de vendredi et jusqu'à la fin du Ramadan.
Al-Kiswani a confirmé à Arab News que «les autorités israéliennes nous ont informés officiellement par l’intermédiaire des Jordaniens que les visites juives à Al-Aqsa seraient interrompues jusqu'à la fin du Ramadan le 7 mai.»
La poursuite des opérations de sécurité israéliennes à Al-Aqsa a posé des problèmes au gouvernement de coalition du Premier ministre israélien, Naftali Bennett.
Le 17 avril, la Liste arabe unie a suspendu sa participation à la coalition afin de protester contre les opérations de sécurité israéliennes durant le deuxième week-end du Ramadan, qui coïncide avec la Pâque juive.
L'intensification des opérations dans l'enceinte d'Al-Aqsa tout au long du Ramadan et potentiellement pendant les commémorations de la Nakba et de la Journée de Jérusalem les 15 et 28-29 mai, exercera sans doute une pression supplémentaire sur la Liste pour qu'elle envisage un retrait définitif, précipitant l'effondrement de la coalition, qui a perdu sa majorité après la démission d'Idiot Silman le 6 avril.
Les Palestiniens estiment que le gouvernement de Bennet a démontré que sa politique est fondée sur l'acceptation de la division temporelle de la mosquée Al-Aqsa entre musulmans et juifs, comme cela s'est produit précédemment avec la mosquée Ibrahimi à Hébron.
Étant donné l'importance et la sensibilité de la question de la mosquée Al-Aqsa, il serait embarrassant pour le président du parti Ra'am, Mansour Abbas, de rester dans un gouvernement responsable d'une telle division, compte tenu de l'opposition de sa faction à celle-ci.
Parmi les 1,5 million de Palestiniens qui détiennent la citoyenneté israélienne, nombreux sont ceux qui pensent qu’Abbas a été victime d'un piège politique de la part de Bennett.
Le 8 mai sera le véritable test après le retour de vacances de la Knesset, et il semble que Bennett ne soit pas convaincu de la survie de sa coalition.
Les experts politiques estiment que la coalition pourrait s'effondrer dans la seconde moitié du mois de mai.
Mohammed Darawcheh, expert en affaires politiques israéliennes et arabes, a déclaré à Arab News que les «positions de droite de Bennett nous étaient connues auparavant, mais sa performance d'extrême droite nous a beaucoup surpris, car il tente de restaurer sa légitimité dans les cadres de la droite israélienne».
Les politiques de Bennett, notamment à l'égard des Arabes et de la mosquée Al-Aqsa, ont mis Abbas dans une situation difficile.
Au même moment, de nombreux Palestiniens estiment que la réponse d'Abbas est tardive, affirmant que s'il avait eu une vision politique, il aurait fixé des limites claires à Bennett avant que les choses ne s’enveniment.
Darawcheh a souligné qu'«Abbas est dans une mauvaise situation et a besoin d'un miracle pour le sauver, et la suspension de sa participation à la Knesset n'est pas une manœuvre politique mais plutôt une tentative de retarder la chute du gouvernement. Mais le maintien d'Abbas au gouvernement constituerait un suicide pour lui, ainsi que le mouvement qui le soutient.»
«Abbas est entré au gouvernement à un prix économique sans même demander la législation d'une loi sur l'égalité ou l'amendement ou l'annulation de la loi nationale raciste. Cependant, il n'a obtenu aucun résultat économique», a-t-il ajouté.
«Abbas pensait que la société arabe accepterait une équation d'argent en échange de la dignité, mais il a appris une dure leçon lorsqu'il a réalisé que la société arabe tient à sa cause nationale plus qu'elle ne tient à sa poche.»
Dans une déclaration de la porte-parole du HCR sur la situation, obtenue par Arab News vendredi, de profondes inquiétudes ont été exprimées concernant l'escalade de la violence dans le territoire palestinien occupé et en Israël au cours du mois dernier.
«Le week-end dernier, les forces de sécurité israéliennes ont blessé environ 180 Palestiniens, dont au moins 27 enfants, lors d’affrontements dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa. Le comportement des forces de sécurité israéliennes le 15 avril, dont témoignent de nombreuses vidéos, suscite de sérieuses inquiétudes quant à l'usage généralisé, inutile et aveugle de la force», a-t-elle déclaré.
«Plusieurs Palestiniens, dont des personnes âgées, des femmes, des enfants et au moins un journaliste, ne semblaient pas constituer une quelconque menace pour les forces de sécurité israéliennes, de quelque manière que ce soit.»
«L'usage de la force dans les opérations de maintien de l'ordre est strictement limité et régi par les normes et standards internationaux. Le recours à la force par la police israélienne, qui a fait de nombreux blessés parmi les fidèles et le personnel à l'intérieur et autour de l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa, doit faire l'objet d'une enquête urgente, impartiale, indépendante et transparente.
«Les responsables de ces violations doivent être tenus pour responsables, et les politiques et procédures relatives à l'usage de la force doivent être revues afin d’éviter toute nouvelle violation. La tension à Jérusalem a eu des répercussions sur d'autres régions puisque, entre le 18 et le 21 avril, des groupes armés palestiniens ont lancé six roquettes et un obus de mortier en direction d'Israël.»


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.