Emmanuel Macron promet une «méthode refondée» pour être «le président de tous»

Emmanuel Macron a été réélu président de la République française avec 58,2 %des voix. (Photo, AFP)
Emmanuel Macron a été réélu président de la République française avec 58,2 %des voix. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 25 avril 2022

Emmanuel Macron promet une «méthode refondée» pour être «le président de tous»

Emmanuel Macron a été réélu président de la République française avec 58,2 %des voix. (Photo, AFP)
  • Le chef de l’État sortant remporte entre 57,6% et 58,2% des suffrages, selon les estimations disponibles à 20h00

PARIS: Emmanuel Macron a été réélu dimanche à la présidence de la République avec environ 58% des voix face à Marine Le Pen (environ 42%) selon les premières estimations, une nette victoire tempérée par le score inédit de l'extrême droite et une abstention élevée (28%).

Donné de longue date favori à sa propre succession, Emmanuel Macron devient à 44 ans seulement le premier président sortant reconduit hors cohabitation, depuis l'adoption du vote au suffrage universel direct en 1962. Il est aussi le troisième président de la Ve République à effectuer un deuxième mandat après François Mitterrand (1981-1995) et Jacques Chirac (1995-2007).

"Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s'achève mais l'invention collective d'une méthode refondée pour cinq années de mieux au service de notre pays, de notre jeunesse", a assuré le président sortant lors de son discours de victoire depuis le Champ de Mars. 

Le président réélu est arrivé sur ce lieu emblématique parisien, où trône la Tour Eiffel, entouré de son épouse et d'enfants de membres de son équipe de campagne, sur fond d'Ode à la joie de la 9e symphonie de Beethoven, l'hymne européen. 

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Les principales dates de la vie publique d'Emmanuel Macron. (Graphique, AFP)

Marine Le Pen, elle, améliore de quelque huit points son score de 2017, où elle avait recueilli 33,9% des voix. La candidate du RN arrive en particulier largement en tête aux Antilles et en Guyane.

«Les idées que nous représentons arrivent à des sommets pour un second tour de la présidentielle», a-t-elle déclaré devant ses partisans réunis au pavillon d'Armenonville, dans le bois de Boulogne, peu après 20h, voyant dans son propre score «une éclatante victoire» et la manifestation du «souhait» des Français d'«un contre-pouvoir fort à Emmanuel Macron».

Elle a ainsi immédiatement lancé "la grande bataille électorale des législatives" qui auront lieu en juin.

Pour Emmanuel Macron, sa réélection est une forme d'exploit après un premier quinquennat pourtant scandé de crises, des «gilets jaunes» à la Covid. Sa victoire place le pays dans la continuité sur ses grandes orientations économiques, sur son rôle dans l'Union européenne et dans les relations internationales.

Il la célébrera au Champ-de-Mars, face à la tour Eiffel, où plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées à 20h, agitant des centaines de drapeaux français et européens.

Cette victoire ne lui offre cependant pas un blanc-seing pour les cinq ans à venir, au moment où l'attendent des défis colossaux, sur fond de guerre en Ukraine et d'inflation galopante.

Ainsi 46% des Français expriment «un sentiment négatif» face à cette réélection, selon un sondage Ipsos-Sopra Steria diffusé dimanche soir.

D'ores et déjà, le président-candidat a promis de se renouveler en profondeur, tant sur la forme que sur le fond. Une nécessité à la tête d'une France coupée en deux, voire en trois au regard du nombre d'électeurs parmi les 48,7 millions appelés aux urnes qui ont choisi de bouder les isoloirs dimanche, dans ce remake de 2017 organisé alors que les trois zones scolaires sont en vacances.

Arrivé au pouvoir il y a 5 ans « par effraction », selon ses propres mots, M. Macron poursuit sa trajectoire personnelle météorique, à la fois classique et inclassable dans un paysage politique qu'il a dynamité.

Mais lui qui avait promis au soir de sa victoire en mai 2017 de «tout» faire pour que les électeurs «n'aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes» n'a pas réussi à freiner la montée en puissance de Marine Le Pen.

La candidate RN, qui a énormément misé sur le pouvoir d'achat pour se démarquer, sera parvenue à lisser son image, sans rien céder à la radicalité de son projet sur l'immigration ou la sécurité.

Marine Le Pen voit dans son score «une éclatante victoire»

La candidate battue au second tour de l'élection présidentielle avec environ 42% des suffrages, Marine Le Pen, a estimé que son score était "une éclatante victoire".

«Le résultat représente en lui-même une éclatante victoire», a-t-elle déclaré depuis son QG électoral, ajoutant: «Je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français (...) Je mènerai cette bataille.»

 

Fin du «plafond de verre»

Vingt ans après l'émergence surprise de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle de 2002 (17,79% des voix), jamais l'extrême droite ne s'est approchée à ce point du pouvoir sous la Ve République.

«Quant au plafond de verre, je crois qu'on ne peut plus en parler», constate Laurent Jacobelli, un des porte-parole de Mme Le Pen.

«Cette aptitude à capter les colères pour faire des voix progresse», observait aussi cette semaine auprès de l'AFP le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, traçant un parallèle avec «le succès de Trump (aux Etats-Unis), de Bolsonaro (au Brésil) et d'Orban (en Hongrie)».

Pour Marine Le Pen, c'est l'heure du bilan après un troisième échec dans la course à l'Elysée.

«Tout ce qui en dessous de 50 est une déception», a commenté avant les résultats Thierry Mariani au pavillon d'Armenonville.

«C'est difficile de se remettre d'une troisième défaite», mais «dans le paysage des oppositions très éclaté aujourd'hui (...), Marine Le Pen occupe avec le Rassemblement national la position dominante et elle restera l'opposante en chef», anticipait le politologue Pascal Perrineau vendredi sur Public Sénat.

Ce clivage est cependant loin de satisfaire les Français comme en témoigne le niveau de l'abstention, estimé à 28%, soit davantage qu'en 2017 (25,44%), et un record depuis la présidentielle de 1969 (31%).

Exemple parmi tant d'autres, Emmeline Picard, une jeune femme de 28 en recherche d'emploi, interrogée à La Possession, commune de l'ouest de l'île de la Réunion, qui a choisi de faire l'impasse: «Je ne vois pas l'intérêt, je vais tranquillement passer mon dimanche en famille», a-t-elle lancé à l'AFP.

Le contingent des votes blancs et nuls, qui avait atteint en 2017 un niveau inédit de 4 millions, devrait lui aussi être fourni.

Signe qu'il fut difficile à M. Macron comme à Mme Le Pen de convaincre les orphelins du premier tour, dont une partie des 7 millions d'électeurs de l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, arrivé en troisième position le 10 avril avec près de 22% des voix.

Mélenchon: Macron «le plus mal élu des présidents de la Ve République»

Emmanuel Macron est «le plus mal élu des présidents de la Vème République», mais la défaite de Marine Le Pen «est une très bonne nouvelle pour l'unité de notre peuple», a estimé dimanche l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon.

«Madame Le Pen et Monsieur Macron ont à peine plus du tiers des électeurs inscrits», a souligné M. Mélenchon. Concernant la candidate de l'extrême droite, il a souligné que «la France a refusé clairement de lui confier “la présidence”.»

 

Place aux «troisièmes tours»

Jouant d'avance la carte de l'unité, M. Macron, qui a beaucoup triangulé à droite dans cette élection, a consenti des inflexions sur son projet pour séduire à gauche: davantage de concertation sur le report à 65 ans de l'âge de la retraite, et plus d'écologie aussi, avec la promesse d'une planification en la matière directement confiée au futur Premier ministre.

La date de son investiture formelle n'est pas encore connue mais interviendra nécessairement avant le 13 mai. Celle-ci devrait alors déclencher la démission de Jean Castex – pas avant le 1er mai, a prévenu M. Macron jeudi – puis la nomination d'un nouveau Premier ministre et la formation du gouvernement.

Se profilent surtout à l'horizon les législatives (12 et 19 juin) au cours desquelles le chef de l'État essaiera de conserver sa majorité, avec des députés de La République en marche, du Modem et autres partenaires.

Une bataille très attendue par M. Mélenchon, qui a demandé cette semaine «aux Français de (l)'élire Premier ministre» en votant pour une «majorité d'Insoumis» et de «membres de l'Union populaire».

Un autre «troisième tour» pourrait avoir lieu aussi dans la rue où risquent de converger tous les insatisfaits du scrutin présidentiel, sur les braises encore chaudes de la crise des «gilets jaunes».

Zemmour: «le bloc national doit s'unir» pour les législatives

L'ancien candidat Reconquête à la présidentielle, Éric Zemmour, a appelé «le bloc national à s'unir et se rassembler» pour les législatives, et a fait part de sa «déception» après la réélection d'Emmanuel Macron.

«C'est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen», avait-il auparavant déclaré, en référence aux candidatures malheureuses successives de Jean-Marie Le Pen et de sa fille Marine.

 

(Avec AFP)


Lancés vers 2027, Bardella et Mélenchon préparent leur lutte finale

Jordan Bardella (à gauche), président du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN), posant lors d'une séance photo à Paris le 31 janvier 2024, et Jean-Luc Mélenchon, alors candidat du parti de gauche « La France insoumise » aux élections présidentielles françaises de 2017, posant lors d'une séance photo à Paris le 24 janvier 2017. (AFP)
Jordan Bardella (à gauche), président du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN), posant lors d'une séance photo à Paris le 31 janvier 2024, et Jean-Luc Mélenchon, alors candidat du parti de gauche « La France insoumise » aux élections présidentielles françaises de 2017, posant lors d'une séance photo à Paris le 24 janvier 2017. (AFP)
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  • À un an et demi de la présidentielle, Jordan Bardella et Jean-Luc Mélenchon installent déjà le récit d’un duel annoncé entre l’extrême droite et la gauche radicale
  • Tandis que le RN estime qu’un face-à-face avec Mélenchon faciliterait la victoire de Bardella, les Insoumis jugent au contraire le président du RN plus fragile que Marine Le Pen

PARIS: Quatre décennies les séparent. Vingt points dans les sondages, aussi. Favoris de leurs camps respectifs à un an et demi de la présidentielle, Jordan Bardella et Jean-Luc Mélenchon installent déjà à distance le récit de leur affrontement final.

Pour provoquer un duel, il faut désigner l'adversaire. Jordan Bardella a choisi le sien et ne manque pas une occasion ces derniers mois de cibler un Jean-Luc Mélenchon qui "met de l'huile sur le feu" et "veut l'implosion du pays", incarnation d'une "menace qui pèse sur nos valeurs".

Du haut de ses 30 ans, le jeune président du Rassemblement national cherche aussi à discréditer son aîné, âgé de 74 ans, en l'accusant systématiquement de "s'être allié" à Emmanuel Macron aux dernières législatives. L'épouvantail insoumis, "main dans la main" avec le président repoussoir "pour m'empêcher de devenir Premier ministre", se lamente presque le remplaçant désigné de Marine Le Pen - en cas d'inéligibilité confirmée en appel.

Un acharnement justifié par ce constat: "Il est à gauche celui qui a la possibilité d'emmener son camp au second tour de l'élection présidentielle". Le parti à la flamme étant, dans tous les pronostics, déjà qualifié pour la finale, inutile donc de s'épuiser contre des outsiders.

"À part Marine et Jordan, y a rien d'autre", résume un eurodéputé RN, qui reconnait quelques qualités au tribun de la gauche radicale: "Il sait s'exprimer, il a du talent", et surtout "il a un socle d'adhésion en dessous duquel il ne peut pas descendre".

La question n'est donc "pas de savoir s'il est le meilleur", de toute façon "c'est lui qui sera au second tour", ajoute ce cadre du mouvement d'extrême droite, pour qui ce scénario "rend plus simple l'élection". Chacun ayant en tête le récent sondage prédisant une victoire écrasante (74% contre 26%) de M. Bardella dans un second tour face à M. Mélenchon.

Un proche de Mme Le Pen faisait la même analyse au début de l'automne: "Pour gagner, il vaut mieux être contre un Mélenchon" jugé "très clivant", même si "une partie des gens votera moins pour nous que contre lui".

- "Bardella, c'est plus simple" -

Du côté des Insoumis, cela fait plus de 10 ans, avant même la création de LFI, que Jean-Luc Mélenchon prophétise: "à la fin ça se terminera entre eux et nous". Comprendre l'extrême droite et la gauche radicale.

Et ils sont persuadés que cette fois, leur fondateur pourrait accéder au second tour après trois échecs - à chaque fois derrière Marine Le Pen. Et que Jordan Bardella, en raison de son manque d'expérience et son profil plus libéral que la patronne du RN, ferait un meilleur adversaire que cette dernière.

"Bardella, c'est plus simple que Marine Le Pen au second tour. Il apprend par coeur mais il ne réfléchit pas par lui-même. Il peut s'effondrer pendant la campagne, comme lors des législatives l'année dernière", assure le coordinateur de LFI Manuel Bompard, alors que le mouvement mélenchoniste a acté que l'option Bardella était "la plus probable" pour le parti d'extrême droite en 2027.

Et suit de près son activité à Bruxelles.

"Sur cette dernière année, Bardella a déposé beaucoup plus d'amendements que lors tout son mandat précédent. Et il donne beaucoup plus de conférences de presse. Il fait ça pour la présidentielle, c'est évident", assure la cadre insoumise Manon Aubry, élue au Parlement européen depuis 2019 comme le président du RN.

"À LFI, je suis un peu l'anti-Bardella, je surveille de près ce qu'il fait au Parlement européen où il profite de la moindre médiatisation pour voter contre les droits des femmes ou les droits des LGBT", ajoute-t-elle, en précisant: "Il y aura de quoi avoir beaucoup de munitions pour Jean-Luc Mélenchon pour un éventuel débat d'entre-deux tours, s'ils sont tous les deux candidats".

Les Insoumis restent persuadés que la "magie du second tour" pourrait opérer, malgré les sondages très défavorables et à la faveur de la dynamique de campagne, pour qu'un "front républicain anti-RN" puisse se mettre en place.

Et tant pis si des responsables macronistes, comme Elisabeth Borne, refusent publiquement de choisir entre les deux. "Je suis incapable de voter pour Jean-Luc Mélenchon", a déclaré l'ancienne Première ministre, pourtant connue pour son engagement contre l'extrême droite.


Budget: députés et sénateurs échouent à se mettre d'accord, pas de budget avant la fin de l'année

Cette photographie montre les résultats affichés sur un écran géant du vote du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 16 décembre 2025. (AFP)
Cette photographie montre les résultats affichés sur un écran géant du vote du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • La commission mixte paritaire a échoué à trouver un accord sur le budget de l'État, repoussant son adoption et forçant le gouvernement à préparer une loi spéciale pour assurer la continuité des finances publiques
  • L'impasse reflète des tensions entre le gouvernement et la gauche à l'Assemblée, et la droite sénatoriale, chacun accusant l'autre de blocage

PARIS: Députés et sénateurs ont échoué à s'entendre vendredi sur le budget de l'État, écartant la perspective d'un texte adopté avant la fin de l'année, un échec au moins provisoire pour le Premier ministre Sébastien Lecornu.

Entre le gouvernement et les socialistes d'un côté, la droite sénatoriale et les oppositions de l'autre, chacun se renvoie la balle sur la responsabilité de cette impasse.

Face à ce scénario, le gouvernement avait déjà annoncé qu'il préparait une loi spéciale pour permettre le prélèvement des impôts et assurer la continuité de l'Etat, avant une reprise des débats sur le budget début 2026.

Cette procédure exceptionnelle avait déjà été activée l'an dernier après la chute du gouvernement Barnier. Le texte devrait être examiné par les deux chambres au début de la semaine prochaine, après un probable passage lors du Conseil des ministres convoqué lundi soir, au retour d'un déplacement d'Emmanuel Macron aux Emirats arabes unis.

Le Premier ministre a également annoncé réunir, à partir de lundi, les principaux responsables politiques pour les "consulter sur la marche à suivre pour protéger les Français et trouver les conditions d'une solution".

L'échec de la commission mixte paritaire (CMP), où sept députés et sept sénateurs n'ont pas réussi à se mettre d'accord, marque la fin de deux mois de discussions parlementaires autour de ce texte financier crucial.

Dès le départ, le compromis semblait quasi impossible entre une droite sénatoriale attachée aux économies et aux baisses d'impôts et une Assemblée où la gauche réclamait plus de recettes et moins de coupes budgétaires.

Et le pari de Sébastien Lecornu de faire adopter le budget sans recours au 49.3 dans une chambre basse sans majorité était particulièrement ambitieux.

- La faute à qui ? -

C'est donc un échec pour le Premier ministre, même s'il a réussi à faire adopter mardi l'autre budget, celui de la Sécurité sociale, en obtenant un vote favorable des socialistes en échange d'une suspension de la réforme des retraites.

Pour l'exécutif et le PS, le coupable est tout désigné : les sénateurs LR, accusés d'intransigeance sur les recettes à trouver.

Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a accusé la droite sénatoriale de "faire le choix de bloquer le pays". Sébastien Lecornu a plus sobrement regretté "l'absence de volonté d'aboutir de certains parlementaires".

Car, derrière les désaccords budgétaires, une guerre des chefs s'exacerbe à mesure que les échéances électorales se rapprochent.

Une ministre accuse ainsi Bruno Retailleau, patron de LR, d'avoir attisé la radicalité des sénateurs de son parti, dans une guerre larvée avec le chef des députés LR Laurent Wauquiez.

Au Palais du Luxembourg, on renvoie la balle à Matignon.

"La responsabilité de cet échec incombe au gouvernement qui a soigneusement, méthodiquement, scrupuleusement organisé l'impossibilité d'un accord", ont rétorqué Mathieu Darnaud (Les Républicains) et Hervé Marseille (UDI), chefs des groupes LR et centriste du Sénat, très remontés, dans un communiqué commun.

Bruno Retailleau avait émis les mêmes critiques un peu plus tôt, fustigeant un texte qui "aurait envoyé la France dans le mur de la dette" et appelant le gouvernement à recourir au 49.3 à la rentrée.

A l'Assemblée, la gauche, hors socialistes, a dénoncé un gouvernement qui se "défausse" sur les parlementaires, selon les mots d'Eric Coquerel (LFI), président de la commission des Finances.

Pour le groupe écologistes, l'échec est dû à "la désunion profonde du bloc gouvernemental, incapable de s'accorder sur des priorités claires et de construire une majorité parlementaire".

- "Sparadrap" -

Cap sur la loi spéciale donc, avant la reprise des discussions en janvier.

A moins que le gouvernement ne se dirige vers les ordonnances avant la fin de l'année, s'interroge Jean-Philippe Tanguy pour le Rassemblement national. Son groupe continue d'appeler à un retour aux urnes, "seule solution" à la crise, dit-il.

La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a rappelé vendredi matin le coût d'une loi spéciale. "L'an dernier, on avait estimé à 12 milliards le coût d'avoir six à huit semaines sans budget."

"C'est un sparadrap", cela permet de "faire tourner le pays" mais il faudra bien que le Parlement s'accorde en début d'année, a aussi répété dans la matinée Mme Bregeon.

Outre l'urgence de disposer d'un budget, s'ajoutera la volonté du monde politique de tourner la page budgétaire avant les municipales de mars.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.