Les défenseurs des immigrés prêts à ferrailler avec Macron pour un quinquennat plus «humain»

En un quinquennat, le président réélu s'est aliéné les structures et les militants défendant les exilés, à qui l'Etat est régulièrement accusé d'infliger un traitement «dégradant». (AFP)
En un quinquennat, le président réélu s'est aliéné les structures et les militants défendant les exilés, à qui l'Etat est régulièrement accusé d'infliger un traitement «dégradant». (AFP)
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Publié le Mardi 26 avril 2022

Les défenseurs des immigrés prêts à ferrailler avec Macron pour un quinquennat plus «humain»

  • Les défenseurs des étrangers appellent à un «changement de paradigme», pour lequel ils s'apprêtent à «mener bataille»
  • Emmanuel Macron promet «l'expulsion des étrangers qui troublent l'ordre public» ou, en premier lieu, de «mieux maîtriser l'immigration», notamment par la réforme de l'espace Schengen

PARIS: Ils ont l'impression d'avoir "évité le pire", avec la réélection d'Emmanuel Macron, mais appréhendent la "continuité" d'une politique migratoire qui, selon eux, fait fi des droits humains: les défenseurs des étrangers appellent à un "changement de paradigme", pour lequel ils s'apprêtent à "mener bataille".

"En matière de respect des droits fondamentaux, beaucoup de défis s'ouvrent devant nous. Même si on a évité le pire" en faisant barrage à Marine Le Pen, résume Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de l'association Cimade, utilisant une expression employée par tous les interlocuteurs de l'AFP.

En un quinquennat, le président réélu s'est aliéné les structures et les militants défendant les exilés, à qui l'Etat est régulièrement accusé d'infliger un traitement "dégradant", en particulier sur les zones frontalières comme Calais. 

"Ca fait des années qu'on dit combattre l'extrême droite, mais la politique migratoire n'a cessé de se durcir, avec la récession des droits des étrangers. Le programme de Macron est encore dans cette tonalité-là. On parle de régulation des flux, mais quand est-ce qu'on parle d'accueil, de solidarité, de dignité ? Il faut changer de paradigme et de vision globale", réclame la responsable au lendemain de la présidentielle.

Dans les quelques lignes dédiées à l'immigration dans son programme, Emmanuel Macron promet "l'expulsion des étrangers qui troublent l'ordre public" ou, en premier lieu, de "mieux maîtriser l'immigration", notamment par la réforme de l'espace Schengen.

«Aberration»

"On est dans la continuité", observe Matthieu Tardis, qui dirige le Centre migrations et citoyennetés de l'Institut français des relations internationales (Ifri).

En décembre, au moment de prendre la présidence tournante de l'Union européenne, le président plaidait déjà pour une Europe qui "sache protéger ses frontières" pour "relever le défi migratoire" et éviter que le droit d'asile ne soit "dévoyé".   

"Il faut reconnaître qu'il a investi très tôt ce sujet et que l'enjeu migratoire se situe bien au niveau de la coopération européenne, on l'a vu avec la guerre en Ukraine" qui a généré la plus rapide crise des réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale, concède Matthieu Tardis. 

Néanmoins, poursuit le chercheur, il reste "beaucoup de questions sur la faisabilité des propositions", notamment sur le consensus que cherche Emmanuel Macron dans le cadre de la réforme européenne des migrations, initiée par Bruxelles et qui pourrait aboutir à des contrôles des demandeurs d'asile directement aux frontières extérieures.

En France, la politique doit être plus "pragmatique et humaine", souligne Pierre Henry, président de France Fraternités, qui a dirigé l'opérateur France terre d'asile pendant près de trois décennies.

"Il faut rendre une humanité à l'accueil en préfecture, où près de 60 000 dossiers sont en souffrance pour des gens qui ont seulement besoin de renouveler un titre de séjour. C'est une aberration totale et une question de volonté", illustre-t-il. 

«Tabou»
Le projet d'Emmanuel Macron, qui souhaite également "décider beaucoup plus rapidement qui est éligible" à l'asile et "expulser plus efficacement ceux qui ne le sont pas", est "très inquiétant et lacunaire", regrette Marilyne Poulain, qui pilote le Collectif immigration de la CGT. 

"Il n'y a rien sur les régularisations des sans-papiers, qui est un tabou" de la présidence Macron, dix ans après la circulaire Valls sur le sujet, déplore-t-elle.

"On nie la réalité sociale du pays. Il y a des pans entiers de la société qui fonctionnent avec des travailleurs sans titre, comme on l'a vu pendant les confinements, dans la livraison, le nettoyage, la restauration, le tri des déchets. Donc on se prépare à mener bataille sur les conditions de travail", explique la responsable syndicale, appelant à "ouvrir des voies légales de migrations".

Le thème de l'immigration a été "préempté par l'extrême droite", juge pour sa part Jean-Christophe Dumont, chef de la division Migrations de l'OCDE. De fait, estime-t-il, "le prochain gouvernement est mis sous pression pour démontrer que l'immigration est maîtrisée", d'où l'accent mis sur ce sujet.

D'autant que "plusieurs réformes importantes ont déjà eu lieu", notamment en matière d'immigration de travail, ajoute-t-il, bien qu'elles n'aient pas encore porté leurs fruits en raison de la pandémie. "Donc il ne faut pas s'attendre à des changements révolutionnaires."


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.