Le roman iranien s'épanouit chez les femmes et en Occident

Des femmes iraniennes à Téhéran, le 14 octobre 2020 (Photo, AFP)
Des femmes iraniennes à Téhéran, le 14 octobre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 18 octobre 2020

Le roman iranien s'épanouit chez les femmes et en Occident

  • « Il n'y a jamais eu vraiment de romanciers iraniens »
  • Toutes trois espèrent contrebalancer l'image d'un pays hostile aux étrangers

PARIS : C'est en Occident que s'épanouit le roman iranien, chez des autrices qui cherchent à nuancer l'image d'un pays abîmé par les soubresauts de la politique internationale, et par les censeurs qui frappent la culture.

Deux points communs unissent Dina Nayeri, Américaine, Nazanine Hozar, Canadienne, et Négar Djavadi, Française: elles sont exilées d'un même pays, et publient un roman en France en cette rentrée littéraire.

Pour cette dernière, cela n'a rien d'un hasard. « Il n'y a jamais eu vraiment de romanciers iraniens. La poésie a toujours été une tradition forte. Le roman était moins noble, et de ce fait, laissé aux femmes. Les hommes sont plus poètes. Les femmes plus romancières », dit-elle, rencontrée fin septembre lors du festival littéraire Correspondances de Manosque.

Cette scénariste de 51 ans a signé deux romans. Le premier, « Désorientale » (2016), qui racontait sous la forme d'une fiction son départ d'Iran, a connu un succès international. Dans le second, « Arène » (2020), elle évoque les quartiers populaires de Paris.

Même thème, le départ d'Iran, pour Dina Nayeri, actuellement en résidence artistique à Paris, et qui voit paraître la traduction française de « Faiseurs d'histoires ». Le livre, écrit en anglais, raconte les multiples parcours et désarrois d'émigrés iraniens peinant à se faire accepter comme demandeurs d'asile en Europe.

« Il y a une envie d'histoires comme celles que je dis là, bien entendu. Mais l'immigration, les réfugiés ne sont pas le seul sujet sur lequel je veux écrire », affirme-t-elle.

Cases prédéfinies

Ces réfugiés se retrouvent face à des administrations froides, qui traquent le moindre prétexte pour rejeter leur demande d'asile, et tentent de ranger les individus dans des cases prédéfinies de persécutés sans appréhender la complexité des situations. A force de s'y heurter, l'un d'eux commettra l'irréparable. « Même le meilleur écrivain ne peut émouvoir le lecteur paresseux et cynique », dit la narratrice.

Le roman émeut quand il raconte l'expérience de cette émigrée aux Etats-Unis, un pays que Dina Nayeri, 41 ans, a quitté pour l'instant sans regret. « Pour certains lecteurs, cela leur a ouvert les yeux. Des gens âgés par exemple, qui vont à l'église, pas forcément diplômés. Certains ont commencé à se dire: est-ce que c'est comme ça que nous voulons accueillir des personnes qui souffrent? », rapporte-t-elle, un an après la parution en anglais.

La Canadienne Nazanine Hozar, 42 ans, qui publie « Aria », a pour sa part choisi de dépeindre l'Iran d'avant la Révolution islamique de 1979. « Ce qui m'intéressait c'était d'écrire sur et de comprendre la Révolution: pourquoi la Révolution s'est produite. Je pense toujours qu'il faut aller voir quelques temps en arrière, dans le passé », dit-elle, jointe par téléphone dans la région de Vancouver.

Pour parler de Téhéran sous le Shah d'Iran, à partir de 1953, elle choisit une fiction: le destin d'une orpheline qui navigue entre les milieux sociaux, du bas en haut de l'échelle, les quartiers, les cultures et même les religions.

Si cette époque ne doit pas être idéalisée, « il avait au moins une certaine capacité à s'exprimer chez les gens, qui ensuite est réprimée. Aujourd'hui, en ce qui concerne la musique et la culture plus généralement, c'est ça qui est mis sous l'éteignoir », d'après Nazanine Hozar.

Toutes trois espèrent contrebalancer l'image d'un pays hostile aux étrangers, comme on la perçoit dans le best-seller mondial « Jamais sans ma fille » de l'Américaine Betty Mahmoody (1988), adapté ensuite en film.

« Il y a beaucoup d'histoires dans la société iranienne. Il y a certes cette histoire, mais il y a aussi celle d'Iraniens qui désapprouveraient ce qui se passe dans cette famille en particulier. Et dépeindre tout un pays et tout un peuple avec un pinceau unique et dans une couleur unique, c'est là le danger », estime la Canadienne.

Pour ces romancières, il serait difficile d'imaginer une parution dans leur pays d'origine. Ou même, il aurait été difficile d'envisager d'y être romancière.

« Le propre de ce régime politique, c'est de rentrer dans la vie privée des gens, jusqu'aux prénoms de leurs enfants. Et quand vous sortez de l'Iran, vous sortez de l'emprise », souligne Négar Djavadi.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.