Al Jazeera rend hommage à sa journaliste tuée en Cisjordanie

Des collègues se prennent dans les bras lorsque le cadavre de la journaliste chevronnée d'Al-Jazeera Shireen Abu Akleh est amené dans les bureaux de la chaîne d'information dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 11 mai 2022. (Photo, AFP)
Des collègues se prennent dans les bras lorsque le cadavre de la journaliste chevronnée d'Al-Jazeera Shireen Abu Akleh est amené dans les bureaux de la chaîne d'information dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 11 mai 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 11 mai 2022

Al Jazeera rend hommage à sa journaliste tuée en Cisjordanie

Des collègues se prennent dans les bras lorsque le cadavre de la journaliste chevronnée d'Al-Jazeera Shireen Abu Akleh est amené dans les bureaux de la chaîne d'information dans la ville de Ramallah, en Cisjordanie, le 11 mai 2022. (Photo, AFP)
  • Durant la minute de silence observée à l'antenne d'Al Jazeera, des journalistes n'ont pas pu empêcher les larmes de rouler sur leurs joues
  • Shireen Abu Akleh avait rejoint la chaîne peu après son ouverture en 1996

DOHA: Elle devait faire l'ouverture du journal « mais elle ne s'est jamais présentée »: refoulant ses larmes, Mohamed Moawad, chef d'édition sur la chaîne de télévision Al Jazeera, se remémore ses derniers échanges avec la journaliste Shireen Abu Akleh, tuée mercredi par balles. 

« Notre dernière communication a eu lieu 20 minutes avant ce crime odieux. Elle a envoyé un courriel disant: ‘Bonjour, il y a une intervention israélienne à Jénine (en Cisjordanie occupée, NDLR) et je m'y rends maintenant. J'y suis presque. Je vous enverrai les détails’ », raconte-t-il, peu après que l'hommage rendu par la chaîne qatarie à la Palestinienne-américaine de 51 ans. 

Sur les réseaux sociaux, les collègues de Shireen Abu Akleh apprennent que la journaliste a été touchée par balle au visage. Un autre journaliste les prévient ensuite que la reporter vient de mourir, à trois kilomètres de Jénine, se remémore M. Moawad. 

D'après lui, Shireen Abu Akleh était alors avec quatre autres journalistes, qui portaient tous un gilet pare-balles bleu frappé du mot « presse » et des casques. 

La chaîne de télévision qatarienne a par la suite diffusé un communiqué disant que Mme Abu Akleh avait été tuée « de sang froid » et demandant que les forces armées israéliennes soient tenues responsables de son décès. 

L'Etat hébreu a indiqué enquêter sur sa mort mais a nié que la reporter ait été délibérément touchée. Pour le Premier ministre Naftali Bennett, elle a été « probablement » tuée par des tirs palestiniens. 

« Nous considérons qu'il s'agit d'un acte intentionnel car la balle a touché exactement la zone située sous son oreille, là où il n'y a pas de protection », rétorque Moawad, fustigeant des commentaires « irresponsables » en Israël sur la mort de la reporter.  

« Pas un crime »  

Durant la minute de silence observée à l'antenne d'Al Jazeera, des journalistes n'ont pas pu empêcher les larmes de rouler sur leurs joues. 

Shireen Abu Akleh avait rejoint la chaîne peu après son ouverture en 1996. 

Dans les locaux de la chaîne de télévision à Doha, ses collègues se prennent dans les bras, serrant eux des portraits de la journaliste et des feuilles sur lesquelles est écrit: « Le journalisme n'est pas un crime ». Derrière eux, sur des écrans, les images d'affrontements dans les Territoires palestiniens défilent. 

Mme Abu Akleh est la 12e journaliste de la chaîne panarabe à être tuée au cours de l'exercice de son métier.  

« Elle était là où il y avait une histoire. Elle allait partout pour donner une voix à ceux qui n'en ont pas. Il y a tellement de vidéos montrant Shireen se faire attaquer par les forces israéliennes, se faire tirer dessus et d'autres choses encore », se souvient M. Moawad. 

Pourtant, dit-il, la reporter ne s'était jamais plainte pour sa propre sécurité. « Elle couvrait toujours les histoires sans aucune forme de peur. On ne lui confiait jamais un sujet, elle était juste là. » 

Elle était « très courageuse », abonde Hoda Abdel-Hamid, une de ses collègues jointe en Ukraine par téléphone par l'AFP. 

« Mais c'était aussi une journaliste très expérimentée, pas du genre à prendre des risques stupides juste histoire d'en prendre, assure Mme Abdel-Hamid.  

« Je suis à peu près sûr qu'aujourd'hui elle était dans un endroit sûr, destiné aux journalistes et elle était clairement identifiable. Elle ne se serait pas jetée dans des échanges de tirs juste pour le plaisir », souligne-t-elle. 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.