Turquie: peine de prison confirmée pour une responsable de l'opposition

Canan Kaftancioglu, présidente du Parti républicain du peuple (CHP) d'Istanbul, arrive au siège du parti à Istanbul, le 12 mai 2022, après que la Cour suprême d'appel de Turquie a confirmé sa condamnation à une peine de prison. (AFP).
Canan Kaftancioglu, présidente du Parti républicain du peuple (CHP) d'Istanbul, arrive au siège du parti à Istanbul, le 12 mai 2022, après que la Cour suprême d'appel de Turquie a confirmé sa condamnation à une peine de prison. (AFP).
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Publié le Jeudi 12 mai 2022

Turquie: peine de prison confirmée pour une responsable de l'opposition

  • Canan Kaftancioglu, responsable du CHP pour la province d'Istanbul, avait été condamnée en première instance en septembre 2019 à près de dix ans de prison
  • Il n'a pas été immédiatement précisé si, ni quand, Mme Kaftancioglu, qui avait été laissée libre pendant les procédures en appel, devait être incarcérée

ISTANBUL : Une responsable du principal parti de l'opposition turque a été condamnée jeudi à quatre ans et onze mois de prison, un nouveau coup porté aux opposants au président Recep Tayyip Erdogan à treize mois de la prochaine présidentielle.

Sa condamnation en cassation a été confirmée à l'AFP par un responsable du Parti républicain du peuple (CHP).

Canan Kaftancioglu, responsable du CHP pour la province d'Istanbul, avait été condamnée en première instance en septembre 2019 à près de dix ans de prison, notamment pour "propagande terroriste" et "insulte au chef de l'Etat". 

Sa condamnation avait été confirmée neuf mois plus tard en appel.

Il n'a pas été immédiatement précisé si, ni quand,  Mme Kaftancioglu, qui avait été laissée libre pendant les procédures en appel, devait être incarcérée.

Présente à Ankara lors de l'annonce de décision, l'opposante a gagné jeudi soir le siège local du parti à Istanbul afin d'y prendre la parole: elle y a accueilli le chef du CHP, Kemal Kilicdaroglu, ainsi que le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu.

Des dizaines de partisans se trouvaient devant le bâtiment, certains scandant "Droit, loi, justice", ou "Canan n'est pas seule", a constaté un photographe de l'AFP. 

Quelques minutes après l'annonce de sa condamnation, M. Kilicdaroglu avait appelé les 135 députés de sa formation, la deuxième au parlement après le Parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan, à s'y retrouver. 

Mme Kaftancioglu, âgée de 50 ans, a été condamnée sur la base de tweets publiés entre 2012 et 2017, en lien notamment avec les grandes manifestations antigouvernementales de 2013, dites "mouvement de Gezi", et la tentative de putsch de juillet 2016, qui avait été suivi de purges massives à travers le pays.

«Procès politique»

Depuis le début de l'affaire, l'opposante n'a eu de cesse de dénoncer un "procès politique" visant, selon elle et ses partisans, à la punir pour son rôle dans la victoire de l'opposition aux municipales à Istanbul en 2019.

Mme Kaftancioglu est en effet présentée comme l'architecte des campagnes victorieuses d'Ekrem Imamoglu, candidat du CHP qui a battu le candidat de M. Erdogan à Istanbul à deux reprises, y compris après l'annulation du premier scrutin dans des conditions controversées.

"Nous respirerons ensemble quand nous rétablirons l'Etat de droit", a écrit l'opposante jeudi sur Twitter.

Le maire d'Istanbul a lui "condamné" une "décision politique". "Je suis derrière notre présidente", a-t-il ajouté également sur Twitter.

"Erdogan renforce la répression à mesure qu'il perd du terrain face à la pression économique croissante dans le pays", a réagi sur le même réseau social Seren Selvin Korkmaz, directrice générale du centre de réflexion IstanPol, pour qui "l'AKP tente de se venger après avoir perdu Istanbul".

Cette décision intervient moins d'un mois après la condamnation du mécène Osman Kavala, devenu la bête noire du régime emprisonné depuis 2017, à une peine de prison à vie incompressible. 

L'homme d'affaires et philanthrope a été accusé d'avoir tenté de renverser le gouvernement, ce qu'il a toujours nié. 

Sept autre personnes - avocats, documentaristes, urbanistes ou architectes -, qui comparaissaient en même temps, ont été condamnées à 18 ans de réclusion, accusées de lui avoir apporté leur soutien bien qu'elles aient toujours nié avoir le moindre lien avec lui.

Au pouvoir depuis 2003, d'abord comme Premier ministre puis comme président, Recep Tayyip Erdogan espère être réélu lors de la prochaine élection présidentielle, prévue pour juin 2023, malgré des sondages qui prédisent une élection serrée.

Le chef de l'Etat a considérablement renforcé ses pouvoirs en 2017 en remplaçant le système parlementaire par un régime présidentiel fort.

Accusant un ancien allié, le prédicateur Fethullah Gülen réfugié aux Etats-Unis, d'avoir ourdi le coup d'Etat raté de 2016, M. Erdogan a lancé une répression implacable contre ses partisans présumés, qui s'est élargie à l'opposition prokurde et à la société civile.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.