Castex, un intendant pragmatique et dévoué à Matignon

Le Premier ministre français Jean Castex (G) est applaudi par des collaborateurs à l'hôtel Matignon à son retour du palais présidentiel de l'Elysée où il avait remis sa démission au président français, qui a accepté et devrait maintenant annoncer un successeur plus tard dans la journée, à Paris le 16 mai 2022. (AFP)
Le Premier ministre français Jean Castex (G) est applaudi par des collaborateurs à l'hôtel Matignon à son retour du palais présidentiel de l'Elysée où il avait remis sa démission au président français, qui a accepté et devrait maintenant annoncer un successeur plus tard dans la journée, à Paris le 16 mai 2022. (AFP)
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Publié le Lundi 16 mai 2022

Castex, un intendant pragmatique et dévoué à Matignon

  • Inconnu du grand public, Jean Castex a suivi une stratégie modeste dans l'ombre d'Emmanuel Macron
  • Auto-proclamé «Premier ministre de l'intendance», M. Castex n'a pas quitté le costume en vingt mois de mandat, creusant ainsi son propre sillon après avoir repris le flambeau d'Edouard Philippe

PARIS: Démissionnaire deux ans après sa nomination surprise à Matignon en juillet 2020, Jean Castex s'est taillé une place par sa gestion pragmatique de la crise du Covid, tout en essayant de combler les angles morts de la macronie, avec ses déplacements incessants dans la France des sous-préfectures.


Trois SMS arrivent coup sur coup sur le téléphone de M. Castex, qui enfile ses lunettes et soupire: un maire du sud lui écrit pour évoquer le contournement routier de sa ville, un dossier débloqué à Matignon mais aussitôt menacé d'échouage, faute de "documents administratifs nécessaires".


"Voilà ce que j'ai à gérer", témoigne-t-il auprès de l'AFP. Auto-proclamé "Premier ministre de l'intendance", M. Castex n'a pas quitté le costume en vingt mois de mandat, creusant ainsi son propre sillon après avoir repris le flambeau d'Edouard Philippe, parti au zénith de sa popularité et animé d'ambitions politiques.


Inconnu du grand public, qui a découvert le 3 juillet 2020 l'accent du sud-ouest et la mise un peu désuète de ce quinquagénaire issu de la droite, Jean Castex a suivi une stratégie modeste dans l'ombre d'Emmanuel Macron, évoquant à tout bout de champ son expérience de maire de la petite ville de Prades et ses 6.000 âmes dans les Pyrénées-orientales. 


Mais ce père de quatre filles, formé à l'ENA et passé par la Cour des comptes, est aussi un techno rompu aux rouages de l'Etat, ancien directeur de cabinet de Xavier Bertrand aux ministères de la Santé et du Travail, secrétaire général adjoint de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, puis délégué interministériel aux JO-2024.


De quoi se forger une réputation de "couteau-suisse", pragmatique et habile à la concertation. En avril 2020, il est chargé de mettre en oeuvre le premier déconfinement et tape dans l'oeil d'Emmanuel Macron, à la recherche d'un nouveau visage pour un pays bouleversé par la Covid et ses conséquences.


Des mois durant, M. Castex égrène devant des millions de téléspectateurs les restrictions en tous genres. Un paradoxe pour ce "libéral", désormais "obligé de dire aux gens comment ils doivent réveillonner".

«Croque-mémé»
Messager des mauvaises nouvelles, il fait office de paratonnerre pour M. Macron et l'assume. Un ministre s'étonne encore d'avoir entendu M. Castex se réjouir de sondages défavorables: "tu as vu, je perds trois points, le président en gagne deux. Je tiens mon rôle".


Surtout, il s'attache à constater lui-même sur le terrain l'application des mesures, sillonnant les hôpitaux de France - "Je pourrais écrire un Gault et Millau", s'amuse-t-il - puis les centres de vaccination, pharmacies, cabinets de médecin...


Un activisme forcené dont il fait sa marque de fabrique: "les déplacements, c'est moi, ma conception de la fonction", clame-t-il. Au total, il se targue d'en avoir cumulé 350, visitant ici une scierie bénéficiaire du plan de relance dans le Jura, coupant là le ruban pour un pylône apportant la 4G au fond de l'Ariège.


Si Emmanuel Macron a triomphé en 2017 sur l'image d'une start-up nation urbaine biberonnée à la modernité, M. Castex a, lui, tenté de suturer une relation dégradée avec les territoires, qu'il s'agisse des élus locaux comme des habitants, en se présentant comme l'un d'entre eux. Et tant pis pour les railleries parisiennes: "en se foutant de sa gueule, c'est des Français qu'on se moque", prévient une ministre.


Avec ses maximes frappées au coin du bon sens - "il n'y a que les gens qui ne font jamais la vaisselle qui n'ébrèchent jamais les assiettes", aime-t-il à répéter - son tutoiement facile, ses tapes dans le dos et ses ruses de "croque-mémé", M. Castex s'épanouit dans la proximité, autant qu'il peut parfois paraître emprunté face aux caméras.


D'ailleurs, confie-t-il en privé, sa principale "fierté" médiatique est d'avoir décroché la Une des revues Historia, dont il est un collectionneur méticuleux, et de la Vie du Rail, bible des passionnés de train.  

«Grains de sable»
Rétif à faire prospérer son image et sa propre chapelle, M. Castex a davantage peiné à investir son rôle de chef de la majorité, plus que jamais occupé par Emmanuel Macron. Mais ministres et collaborateurs ont aussi pu éprouver ses éruptions de colère et ses arbitrages rendus sans ménagement, comme à l'heure d'évincer sans ménagement le puissant secrétaire général du gouvernement Marc Guillaume.


A l'heure du bilan, il prédit que "les quelques lignes" qui lui "seront consacrées dans les livres d'histoire" l'associeront à "la crise sanitaire". "Moi je rappellerai aussi tout le reste", souffle-t-il à l'AFP, évoquant l'augmentation du budget de la Justice, "les conséquences du Brexit", "la réforme de la PAC", "la Nouvelle-Calédonie", sans compter le flot des affaires courantes qui font de Matignon "une maison d'action".


"Je passe ma vie à gérer des grains de sable, je pourrais en faire un désert", ironise-t-il. "Avant d'ajouter: "Mais c'est le sel de l'action publique. Si c'est pour enfiler des perles ce n'est pas la peine".


M. Castex, qui écarte de figurer dans le prochain gouvernement, se verrait par exemple mettre son expérience au service des "décrocheurs", notamment les plus jeunes, dans une association, une fondation. "Agir, et être utile", résume-t-il.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.