La Turquie exhibe ses drones de combat en Azerbaidjan

Les avions de combat de l'armée de l'air turque forment «l'étoile et le croissant» du drapeau national lors de la cérémonie d'ouverture du festival de l'aérospatiale et de la technologie «Teknofest Azerbaïdjan» au Baku Crystal Hall à Bakou, le 27 mai 2022. (AFP)
Les avions de combat de l'armée de l'air turque forment «l'étoile et le croissant» du drapeau national lors de la cérémonie d'ouverture du festival de l'aérospatiale et de la technologie «Teknofest Azerbaïdjan» au Baku Crystal Hall à Bakou, le 27 mai 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 27 mai 2022

La Turquie exhibe ses drones de combat en Azerbaidjan

  • La Turquie exhibe cette semaine chez son allié régional, l'Azerbaidjan, ses drones de combat qui ont assis leur réputation sur plusieurs terrains de conflit, tout particulièrement en Ukraine
  • En 2019, les drones turcs avaient sauvé le gouvernement légal en Libye des offensives du maréchal Haftar en Libye, avant de s'avérer décisifs pour l'Azerbaïdjan fin 2020 au Nagorny-Karabakh, face à l'Arménie

BAKOU, Azerbaïdjan : A la vitesse de l'éclair les drones s'élèvent puis plongent en piqué dans le ciel de Bakou, applaudis par une foule aux anges.

La Turquie exhibe cette semaine chez son allié régional, l'Azerbaidjan, ses drones de combat qui ont assis leur réputation sur plusieurs terrains de conflit, tout particulièrement en Ukraine où une chanson leur a été dédiée.

Le salon de l'aérospatiale et de la technologie «Teknofest», organisé depuis 2018 en Turquie, se tient cette année dans la capitale de l'Azerbaïdjan, signe des liens solides entre les deux pays.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'y rendra d'ailleurs samedi.

Mercredi, son gendre, Selcuk Bayraktar, directeur technique de la société Baykar, conceptrice des drones de combat TB2, a survolé Bakou à bord d'un Mikoyan MiG-29 de l'armée de l'air azerbaïdjanaise.

La vidéo le montrant en combinaison de pilote frappée des drapeaux turc et azerbaïdjanais aux commandes du jet, escorté par un de ses drones, modèle Akinci, est devenue virale sur les réseaux sociaux en Turquie.

En 2019, les drones turcs avaient sauvé le gouvernement légal en Libye des offensives du maréchal Haftar en Libye, avant de s'avérer décisifs pour l'Azerbaïdjan fin 2020 au Nagorny-Karabakh, face à l'Arménie.

En Irak et en Syrie, Ankara les utilise contre les forces syriennes - soutenues par Moscou - à Idleb (nord-ouest) et contre le groupe Etat islamique (EI) et les combattants kurdes du PKK.

Les embargos imposés par les alliés de l'Otan à la Turquie, dont les États-Unis, ont poussé Ankara «à prendre son destin en main», explique un haut-responsable de l'industrie de la défense turque présent à Bakou.

- «Précision et létalité» -

La Turquie a ainsi cherché à moderniser son armée de l'air après avoir été exclue du programme d'avions de chasse américains F-35, conséquence de l'achat par Ankara du système anti-missile russe S-400, perçu comme une menace pour le F-35.

En avril, l'administration américaine a déclaré que fournir à la Turquie des avions de chasse F-16 servirait les intérêts stratégiques de Washington.

«Les drones turcs tels que les Bayraktar TB2 sont de plus en plus répandus et de plus en plus importants dans les conflits modernes», relève Michael Boyle, spécialiste des drones à l'université Rutgers (Etats-Unis).

Longtemps, les principaux pays exportateurs de drones, comme les États-Unis et Israël, ont limité le nombre de pays auxquels ils les vendaient, ainsi que les modèles qu'ils étaient prêts à commercialiser, rappelle M. Boyle.

«Cela a créé un appel d'air que d'autres pays, dont la Turquie et la Chine, ont voulu combler.»

La Turquie investit dans l'industrie de la défense depuis les années 2000, mais le tournant date de 2014, avec de lourds investissements dans les technologies avancées et le passage à l'utilisation de produits fabriqués localement, souligne le haut-responsable turc.

Les exportations turques de technologies de défense, inférieures à 250 millions de dollars début 2000, ont dépassé les 3 milliards de dollars en 2021 et devraient atteindre 4 milliards de dollars en 2022, estime cette même source.

Aujourd'hui, la Turquie exporte ses drones relativement bon marché vers plus de 25 pays, en Afrique notamment.

Admiratif, un concurrent occidental estimait au début du conflit en Ukraine qu'avec ses drones, la Turquie a «réinventé la +kalach+ du 21e siècle» - référence à l'universel fusil d'assaut AK47, bon marché et facile d'emploi.

«Ces drones peuvent être utilisés pour des frappes directes, en particulier contre des insurgés ou des groupes terroristes, mais aussi comme outil de reconnaissance de champs de bataille afin d'accroître la précision et la létalité des frappes», détaille Michael Boyle.

«Ils sont un catalyseur des forces terrestres, ce qui les rend particulièrement utiles pour les pays.»


Retour au calme à la frontière entre Afghanistan et Pakistan

Un membre du personnel de sécurité afghan monte la garde alors qu'un camion arrive du Pakistan près du point zéro du poste frontière de Torkham entre l'Afghanistan et le Pakistan, dans la province de Nangarhar, le 23 janvier 2024. (AFP).
Un membre du personnel de sécurité afghan monte la garde alors qu'un camion arrive du Pakistan près du point zéro du poste frontière de Torkham entre l'Afghanistan et le Pakistan, dans la province de Nangarhar, le 23 janvier 2024. (AFP).
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  • Le Pakistan avait mené tôt lundi des frappes aériennes dans les deux provinces afghanes frontalières de Paktika et de Khost
  • Ces frappes ont entraîné une riposte afghane avec des tirs "à l'arme lourde" sur des cibles militaires pakistanaises dans les zones frontalières, auxquels ont répliqué les forces d'Islamabad

KABOUL: Les affrontements à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan déclenchés par des frappes meurtrières des forces aériennes d'Islamabad sur l'est afghan ont cessé, ont annoncé mardi le gouvernement taliban et la police pakistanaise.

"Les tirs ont cessé, la situation est calme", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement taliban afghan, Zabihullah Mujahid.

Le Pakistan avait mené tôt lundi des frappes aériennes dans les deux provinces afghanes frontalières de Paktika et de Khost, qui ont tué huit civils -- des femmes et des enfants -- selon Kaboul.

Ces frappes ont entraîné une riposte afghane avec des tirs "à l'arme lourde" sur des cibles militaires pakistanaises dans les zones frontalières, auxquels ont répliqué les forces d'Islamabad.

Le gouvernement taliban avait menacé son voisin de "conséquences que le Pakistan ne serait pas capable de contrôler".

"Le silence règne à la frontière aujourd'hui (mardi) et les forces de sécurité ont renforcé leurs positions", a confirmé à l'AFP un haut responsable de la police du district de Kurram, dans le nord-ouest du Pakistan.

Lundi, des obus de mortier tirés par les forces afghanes à Kurram ont "endommagé trois postes de sécurité et cinq maisons de civils" et "neuf individus, dont quatre membres des forces de sécurité, ont été blessés", a ajouté cette source, sous couvert d'anonymat.

Cette grave escalade des tensions entre les deux voisins a poussé les Etats-Unis à appeler le Pakistan à "faire preuve de retenue" et les talibans à contrôler les extrémistes.

Depuis le retour au pouvoir des talibans à Kaboul en 2021, les tensions frontalières entre les deux pays musulmans se sont envenimées.

Le Pakistan affirme que des groupes armés, tels les talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), mènent des attaques planifiées depuis le sol afghan, via une frontière très poreuse.

Le gouvernement afghan a toujours nié abriter des groupes armés étrangers utilisant le sol afghan pour lancer des attaques contre ses voisins.


Nucléaire: «  l'humanité ne peut survivre à une suite à Oppenheimer », alerte le chef de l'ONU

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  • "L'Horloge de l’apocalypse tourne, et son tic-tac entêtant retentit à toutes les oreilles"
  • A Hollywood, le film de Christopher Nolan "Oppenheimer", "a donné vie à la dure réalité de l'apocalypse nucléaire pour des millions de personnes à travers le monde"

NATIONS-UNIES: "L'humanité ne peut survivre à une suite à Oppenheimer", film aux sept Oscars qui "a donné vie à la dure réalité de l'apocalypse nucléaire", a mis en garde lundi le secrétaire général de l'ONU, s'alarmant une nouvelle fois d'un risque de "guerre nucléaire".

"Nous nous réunissons aujourd'hui à un moment où les tensions géopolitiques et la méfiance ont porté le risque de guerre nucléaire à son niveau le plus élevé depuis plusieurs dizaines d'années", a répété Antonio Guterres lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la non-prolifération nucléaire organisée par le Japon.

"L'Horloge de l’apocalypse tourne, et son tic-tac entêtant retentit à toutes les oreilles".

A Hollywood, le film de Christopher Nolan "Oppenheimer", "a donné vie à la dure réalité de l'apocalypse nucléaire pour des millions de personnes à travers le monde", a noté le secrétaire général.

Mais "l'humanité ne peut survivre à une suite à Oppenheimer. Toutes ces voix, toutes ces mises en garde, tous ces survivants implorent le monde de s'écarter du précipice vers lequel il s'élance".

"Oppenheimer" retrace les moments clés de la vie de Robert Oppenheimer, le physicien qui a fait entrer la planète dans l'ère nucléaire, précipitant la fin de la Seconde Guerre mondiale lorsque les Etats-Unis ont largué des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.

Antonio Guterres s'est inquiété d'une nouvelle course à l'armement nucléaire.

"Les instruments de guerre font l'objet d'investissements bien plus importants que les instruments de paix. Les pays engloutissent des ressources considérables dans de nouvelles technologies nucléaires mortelles et étendent la menace à de nouveaux domaines", a-t-il déploré.

"Et certaines déclarations ont évoqué la perspective d'un déchaînement de l'enfer nucléaire, menaces que nous devons collectivement dénoncer haut et fort", a-t-il ajouté.

S'il n'a nommé personne, d'autres intervenants, notamment le Japon, les Etats-Unis et la France, ont clairement dénoncé la "rhétorique" nucléaire de Vladimir Poutine qui a notamment assuré que l'arsenal russe était toujours "prêt" à une guerre nucléaire.

Alors que le Conseil de sécurité de l'ONU n'a jamais été aussi divisé, Antonio Guterres a également appelé à "reconnaître que ce n'est qu'en travaillant main dans la main que nous pourrons éradiquer le risque d'un holocauste nucléaire".

Dans ce contexte, l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a annoncé travailler avec le Japon sur un projet de résolution du Conseil "réaffirmant les obligations" des pays signataires du traité sur l'espace extra-atmosphérique de 1967 et appelant à "ne pas développer d'armes nucléaires ou toute autre arme de destruction massive conçues spécifiquement pour être placées en orbite".

L'espace "doit rester un endroit sans armes nucléaires", a insisté la ministre japonaise des Affaires étrangères Yoko Kamikawa.

Elle a d'autre part annoncé la création d'un groupe d'"amis" pour soutenir les négociations d'un traité pour l'interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires (dit traité "cut-off").

Les Etats-Unis et la France ont indiqué rejoindre ce groupe d'"amis".


Biden somme Israël d'envoyer une délégation à Washington pour tenter d'éviter une opération à Rafah

Le président américain Joe Biden a affirmé lundi avoir enjoint au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'envoyer une délégation à Washington pour discuter de la manière d'éviter un assaut généralisé dans la ville de Rafah. (AFP).
Le président américain Joe Biden a affirmé lundi avoir enjoint au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'envoyer une délégation à Washington pour discuter de la manière d'éviter un assaut généralisé dans la ville de Rafah. (AFP).
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  • Cette sommation est l'une des plus claires tentatives de M. Biden de tenter de freiner Israël
  • M. Biden a "réitéré la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat dans le cadre d'un accord sur la libération des otages, d'une durée de plusieurs semaines"

WASHINGTON: Le président américain Joe Biden a affirmé lundi avoir enjoint au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'envoyer une délégation à Washington pour discuter de la manière d'éviter un assaut généralisé dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Cette sommation est l'une des plus claires tentatives de M. Biden de tenter de freiner Israël, pays qui envisage une offensive terrestre majeure de son armée à Rafah, où plus d'un million de civils palestiniens sont réfugiés.

"J'ai demandé au Premier ministre d'envoyer une équipe à Washington pour discuter des façons de cibler le Hamas sans mener une vaste offensive terrestre à Rafah", a déclaré M. Biden après un entretien avec M. Netanyahu, le premier depuis plus d'un mois entre les deux dirigeants, dont la relation s'est nettement refroidie.