Téhéran «doit expliquer» la présence d’uranium dans trois sites nucléaires secrets

Le président iranien, Ebrahim Raïssi (à gauche), accompagné du chef de l'agence pour l'énergie atomique, Mohammad Eslami (Photo, Présidence iranienne via AFP).
Le président iranien, Ebrahim Raïssi (à gauche), accompagné du chef de l'agence pour l'énergie atomique, Mohammad Eslami (Photo, Présidence iranienne via AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 01 juin 2022

Téhéran «doit expliquer» la présence d’uranium dans trois sites nucléaires secrets

  • La France exige des réponses «sans délai»
  • Téhéran est accusé d'avoir volé des documents confidentiels de l'ONU

DJEDDAH: Les autorités iraniennes ont été invitées mardi à expliquer la présence de particules d'uranium sur trois sites nucléaires non déclarés en Iran, après un rapport critique de l'organisme de surveillance nucléaire de l'ONU.
Selon le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Téhéran n'a pas répondu de manière crédible aux questions posées depuis longtemps sur l'activité nucléaire apparente des sites de Marivan, Varamin et Turquzabad.
«Nous appelons l'Iran à répondre sans délai aux questions et aux exigences de l'AIEA dans le cadre de son accord de garanties», a déclaré mardi le ministère français des Affaires étrangères.
Ce différend pourrait annoncer un nouvel affrontement diplomatique lors de la réunion du conseil des gouverneurs de l'agence, composé de 35 pays, la semaine prochaine.
Si les puissances occidentales cherchent à obtenir une résolution critiquant Téhéran, cela pourrait porter un nouveau coup aux efforts bloqués pour relancer l'accord nucléaire de 2015 avec l'Iran.
Jusqu'à présent, ces puissances se sont abstenues à plusieurs reprises de réprimander l'Iran au conseil des gouverneurs de l’agence sur le même sujet, par crainte de compromettre les négociations nucléaires de Vienne.
Cependant, au moment où ces discussions sont au point mort et que les espoirs d'une relance de l'accord nucléaire s'amenuisent, le ministère français des Affaires étrangères a annoncé être «en étroite concertation avec nos partenaires sur les suites à donner à cette situation lors du prochain conseil des gouverneurs.»
L'Iran et l'agence internationale de l'énergie atomique ont convenu en mars d'une approche pour résoudre la question des sites. En vertu de cet accord, le chef de l'agence, Rafael Grossi, doit «rendre ses conclusions» au conseil des gouverneurs de l'organisme de surveillance la semaine prochaine.
Si la plupart des activités concernées remonteraient au début des années 2000, l'un des sites, situé dans le quartier de Turquzabad à Téhéran, pourrait avoir été utilisé pour stocker de l'uranium pas plus tard qu'en 2018.
L'Iran a signalé que le dernier rapport de l'agence était «injuste», et a accusé l'influence israélienne.
«Il est à craindre que la pression politique exercée par le régime sioniste et certains autres acteurs ait fait en sorte que la trajectoire normale des rapports de l'agence passe de technique à politique», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh.
Le représentant de l'Iran auprès de l'AIEA, Mohammad Reza Ghaebi, a déclaré que le rapport «ne reflète pas la coopération étendue de l'Iran avec l'agence».
«Téhéran considère que cette approche n'est pas constructive pour les relations étroites et la coopération actuelles entre l’Iran et l'AIEA. L'agence devrait être consciente des conséquences destructrices de la publication de tels rapports partiaux», a-t-il souligné.
Entre-temps, Israël a accusé mardi l'Iran de voler des documents à l'AIEA pour dissimuler les preuves de ses projets de fabrication d'une bombe nucléaire.
«L'Iran a volé des documents confidentiels et a utilisé ces informations pour échapper systématiquement aux enquêtes nucléaires», a soutenu le Premier ministre israélien, Naftali Bennett.
«Comment le savons-nous? Parce que nous avons mis la main sur le plan de tromperie de l'Iran», a-t-il ajouté.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Short Url
  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com