Une djihadiste américaine, ex-cheffe d'un bataillon féminin de l'EI, plaide coupable

Des femmes et des enfants fuyant Baghouz, le 14 février 2019, à l'arrière d'un camion dans la province de Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie (Photo, AFP).
Des femmes et des enfants fuyant Baghouz, le 14 février 2019, à l'arrière d'un camion dans la province de Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 08 juin 2022

Une djihadiste américaine, ex-cheffe d'un bataillon féminin de l'EI, plaide coupable

  • En 2011, Allison Fluke-Ekren se rend en Libye avec mari et enfants
  • Rien pourtant ne semblait la destiner à un tel parcours

WASHINGTON: Une djihadiste américaine a plaidé coupable mardi de "soutien matériel à une entreprise terroriste", à l'issue d'une dérive radicale qui l'a menée au poste rare de cheffe d'un bataillon féminin du groupe Etat islamique (EI).

Allison Fluke-Ekren, une mère de famille de 42 ans, a admis devant une juge fédérale avoir fourni un entraînement militaire à plus de 100 femmes en Syrie et avoir fomenté des attentats contre son pays.

Lors d'une audience à Alexandria, dans la banlieue de Washington, "Oum Mohammed al-Amiriki" a notamment reconnu avoir appris à ses comparses, dont certaines n'avaient que 10 ou 11 ans, à manier des fusils d'assaut ou des ceintures d'explosifs, selon un communiqué du ministère de la Justice.

La juge Leonie Brinkema a entériné son plaider-coupable et prononcera sa peine le 25 octobre. Elle encourt jusqu'à 20 ans de prison.

Concrètement, la justice américaine lui reproche d'avoir, entre 2012 et 2019, soutenu des organisations jihadistes en Syrie, Irak et Libye.

Appelée à la situer sur une échelle de radicalisation allant de un à dix, une personne l'ayant connue à cette époque a estimé qu'elle "sortait de la grille" et méritait un "11 ou 12", selon des documents versés à la procédure.

Rien pourtant ne semblait la destiner à un tel parcours.

Née Allison Brooks, elle grandit sur une ferme, a une scolarité sans histoire et se marie dans une église méthodiste à la fin des années 1990. Devenue Mme Fluke, elle a deux enfants avant de divorcer.

Elle se remarie rapidement avec un homme nommé Volkan Ekren et se convertit à l'islam. En 2004, elle témoigne dans un article consacré à la scolarisation à domicile et pose avec un foulard musulman.

En 2008, la famille part s'installer en Egypte. Sur son blog, Allison Fluke-Ekren chronique sa vie d'institutrice, leurs visites des pyramides, la naissance d'un nouveau garçon... Ses dernières publications datent de 2010.

Une ancienne amie a expliqué sur la chaîne ABC avoir constaté sa radicalisation lors de ce séjour. Perturbée par l'impact des printemps arabes, elle "était très favorable à l'Etat islamique qui, selon elle, faisait de bonnes choses pour aider les femmes et les enfants", a confié cette témoin, sous couvert d'anonymat.

Université et centre commercial

En 2011, Allison Fluke-Ekren se rend en Libye avec mari et enfants. Selon le ministère américain de la Justice, son époux dérobe des documents après l'attaque du consulat américain de Benghazi, et elle l'aide à les analyser et à les résumer pour le compte d'Ansar al-Charia, un groupe djihadiste liée à al-Qaïda.

Ils rejoignent la Syrie vers 2012. Elle reste d'abord six mois, repart en Turquie, avant d'y revenir et de s'y installer définitivement en 2014 avec les enfants.

Entre-temps, son époux est devenu sniper pour l'EI. Forte d'une connaissance des armes, acquise sur la ferme de ses parents, elle est chargée de former les autres femmes de combattants aux rudiments de l'usage des AK-47 et grenades.

Pour "venger" des enfants tués dans un bombardement, elle propose d'organiser un attentat dans une université américaine et se targue, devant témoin, d'avoir obtenu une promesse de financement des chefs de l'EI. Enceinte, elle renonce à ce projet.

Un peu plus tard, elle fomente un nouveau plan: s'en prendre à un centre commercial aux Etats-Unis. Cette fois, son mari la dissuade de passer à l'acte.

En 2016, il meurt dans un bombardement et, quelques mois plus tard, elle est remariée à un autre combattant de l'EI, un Bangladais spécialiste des attaques par drones. Après son décès, elle épouse un autre membre du groupe, chargé de la défense de Raqa, selon l'acte d'inculpation.

En parallèle, elle forme un bataillon féminin, "la Katiba Noussaïba", entré en action en février 2017 pour aider à défendre Raqa. Après la chute de la ville, elle demande à un témoin de dire à sa famille qu'elle est morte, afin d'éviter des poursuites judiciaires.

Ce stratagème n'aura pas fonctionné. En janvier 2022, elle est rapatriée aux Etats-Unis. Son parcours après la chute du califat n'est pas connu, ni les conditions de son arrestation ou le sort réservé à ses enfants.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.